Chapitre 1 Vers une définition de l\'économie, rareté et activité économique PDF

Title Chapitre 1 Vers une définition de l\'économie, rareté et activité économique
Course Initiation aux Grands Problèmes Economiques Contemporains
Institution Université Sorbonne Nouvelle
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UE PRO
Professeur Jean-François PINELLI...


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Chapitre 1 : Vers une définition de l’économie : « rareté » et activité économique

Quel est le problème économique fondamental ? Comment le résoudre ?

Section 1 : Le problème économique de la rareté Qu’est-ce que la rareté ? La rareté est liée au manque de ressources et désigne une situation dans laquelle il n’est pas possible à une société humaine de satisfaire la totalité des besoins économiques exprimés compte tenu du caractère limité des ressources. Dans une société humaine où les besoins sont limités, il n’y a pas de rareté.

I)

La rareté au fondement de l’activité économique

On peut retenir trois idées à propos de la rareté : la nature ne satisfait pas directement les besoins humains, les besoins exprimés dans les sociétés humaines sont souvent très étendus et les ressources disponibles existent en quantité limitée. À partir de là les sociétés humaines sont obligées de de procéder à des choix économiques pour déterminer quel besoin elles choisissent de satisfaire en premier et elles doivent aussi s’organiser de la manière la plus efficace possible pour tirer le maximum des ressources donc elles disposent.

1) Les besoins économiques ne sont pas directement satisfaits par la nature (document 1) Un besoin économique est un sentiment de privation. La nature ne satisfait pas directement les besoins économiques. L’idée de Fourastié est que tous les biens que nous sommes amenés à consommer, qu’ils soient naturels ou artificiels, sont en fait le résultat d’une transformation de la nature. Pour montrer cela, il prend des exemples de produits qu’on pourrait considérer comme naturels tel quel le blé que nous consommons, qui est en réalité une sélection de différentes graines, sélection qui est nécessaire au maintien du blé sur terre. On ne peut pas nier que l’amélioration des conditions de vie de la population sur terre est liée aux progrès et au processus d’industrialisation du XIXe siècle. Cela dit, est-ce que toutes les sociétés humaines doivent faire des choix productivistes ?

2) Les besoins économiques peuvent être très étendus (document 2) Les besoins économiques peuvent être très étendus car ce sont des sentiments. Ils sont très étendus surtout dans les sociétés et les économies les plus développées. Ce qui favorise la diffusion et la continuité de cette conception n’est autre que les entreprises, la publicité. La consommation est un acte économique mais aussi social, par lequel on va afficher son appartenance à un groupe social. Dans les sociétés paradoxalement les plus riches les besoins sont très étendus et la rareté peut être très intense.

L’idée de Sahlins est que dans les sociétés primitives on a des individus qui peuvent être amenés à auto-limiter leurs besoins, c'est-à-dire à considérer qu’ils ont besoin de très peu et ce faisant ils satisfont tous leurs besoins et se retrouvent dans une société d’abondance. Dans certaines sociétés il y a une autolimitation, c’est-à-dire qu’on travaille moins qu’on pourrait et on utilise moins d’éléments car on se contente d’une quantité limitée. Et paradoxalement dans ces sociétés il y aurait en fait une situation d’abondance et non de rareté.

3) Des ressources disponibles en quantité limitée (document 4) En économie, une ressource désigne un élément qui peut être combiné à d’autres pour obtenir une production. Les différents facteurs de production sont le facteur naturel (terre et tous les produits de la terre), le facteur travail (main d’œuvre) et le facteur capital (les biens de production durables comme les équipements). Il y a une limitation de toute ressource car la terre est rare et les ressources s’épuisent notamment à cause du réchauffement climatique. Cependant il y a une abondance de main d’œuvre non-qualifiée qui se traduit par le chômage, mais il y a aussi un manque de main d’œuvre qualifiée qui est une entrave au développement économique. Ceci a conduit à la fuite des cerveaux, c’est-àdire des personnes qui quittent leur pays pour gagner plus ailleurs. Les équipements sont également en pénurie et rares, on manque d’infrastructure. Il n’est pas possible pour les hommes de satisfaire la totalité de leurs besoins donc un choix économique est nécessaire.

II)

Des choix économiques nécessaires

1) La nature des choix (document 3) Quoi produire et en quelle quantité ? Comment produire ? Avec quelles ressources ? Il faut hiérarchiser la satisfaction des besoins. Il faut décider quel besoin on va satisfaire en premier. D’abord on va satisfaire les besoins primaires, nécessaires à la survie et ensuite les besoins secondaires. Le choix économique dépend du contexte. La hiérarchisation est indispensable mais elle comporte des limites (document 5), elle concerne la frontière des possibilités de production.

Section 2 : Les systèmes économiques de solution (document 6)

L’état est présent car un marché ne peut fonctionner que s’il y a des règles de pratique et d’usage, des institutions. L’économie de laisser faire n’existe pas. Une économie dirigée est quand l’Etat prend toutes les décisions et possède tous les biens (URSS), l’Etat répond aux grands besoins économiques en s’appropriant toutes les ressources. Aucune société contemporaine ne correspond à l’un des deux modèles, elles sont mixtes.

I) Le système d’économie de marché 1) Notion de marché et catégorie de marché Le marché est un lieu fictif ou réel de rencontre de l’offre et de la demande d’un même type de produit conduisant à la formation d’un prix (prix de marché). L’offre désigne les propositions de vente d’un produit à un prix déterminé. La demande se fait en fonction de la quantité d’acheteurs. Un produit est le résultat d’une activité de production. Dans les produits, on distingue les biens matériels et les prestations (service). On distingue trois grands types de marché : -

-

Le marché des produits (biens et services), et à l’intérieur de ce marché on retrouve d’autres segments. Il y a autant de marchés que de produits ; Le marché du travail au sein duquel il y a une confrontation entre l’offre de travail (proposition de vente de la force de travail qui émane des personnes qui cherchent du travail) et la demande de travail (proposition d’achat de la force de travail qui émane des employeurs). Sur le marché du travail, on retrouve plusieurs segments : le marché du travail primaire (sous CDI) et le marché du travail secondaire (précaire, sous CDD, plus vulnérable). Le prix de la force de travail s’appelle le salaire ; Le marché des capitaux où se rencontrent l’offre, qui émane des prêteurs, et la demande de capitaux, qui émane des emprunteurs). On distingue marché de capitaux à court terme (un an) et à long terme (5, 10, 20 ans). L’Etat emprunte des capitaux à court terme.

2) Les choix économiques dans le cadre du système de marché Dans une économie de marché les choix économiques sont décentralisés, c’est-à-dire que le pouvoir économique appartient à des agents décentralisés qui sont les consommateurs et les producteurs (opposés à l’Etat dans le cas d’une économie centralisée). Un des principaux choix économiques est la spécialisation. A l’origine, avant la formation des marchés, chacun s’auto-produisait pour répondre à ses besoins et il n’y avait pas d’échanges. Mais si une personne A se spécialise et ne produit qu’un produit A, et une personne B se spécialise et ne produit qu’un produit B, les deux produiront mieux et plus. Elles échangeront ensuite leurs produits afin de bénéficier de tout. La spécialisation a permis de produire mieux et en plus grande quantité, de créer des échanges et donc le marché. Les prix sont fixés par le marché, en fonction de l’offre et de la demande et de leurs variations. Les prix orientent la production.

3) Les fonctions d’offre et de demande sur un marché Courbe

4) A très court terme, la variation du prix assure un équilibre de marché et la maximisation des échanges Le marché fixe spontanément un prix d’équilibre (document 8). C’est à ce prix d’équilibre qu’il y a le maximum d’échanges. C’est un équilibre stable selon A. Marshal. L’équilibre de marché assure la maximisation des quantités produites. Le surplus du consommateur est lorsqu’il y a une différence entre le prix maximal auquel il est prêt à acheter un produit et le prix de marché auquel il achète effectivement le produit. Le surplus du producteur est lorsqu’il y a une différence entre le prix minimal auquel un producteur accepte de vendre un produit et le prix d’équilibre de marché auquel il le vend effectivement. Au prix d’équilibre, les surplus du producteur et du consommateur sont au maximum. Lorsque le prix du produit est supérieur au prix d’équilibre, le surplus du consommateur diminue et celui de producteur augmente. En revanche, lorsque le prix est inférieur, c’est l’inverse qui se produit mais dans tous les cas le surplus global est inférieur à la situation du prix d’équilibre. Le surplus global porte le nom de « bien-être ». L’équilibre de marché assure la maximisation du bien-être.

5) A plus long terme, le prix est un signal qui favorise l’allocation optimale des ressources D’après « L’intuition d’Adam Smith » (1723-1790) (document 7), l’individu est égoïste et cherche toujours son besoin personnel et l’emploi le plus avantageux pour son capital. Mais les soins qu’il se donne naturellement le porte à utiliser le meilleur emploi pour la société aussi, car c’est le meilleur pour lui aussi. La contrainte concurrentielle et le comportement rationnel des consommateurs oblige chaque producteur qui veut conserver des parts de marché à proposer le produit de la meilleure qualité possible au prix le plus bas possible. Ce comportement des producteurs est nécessairement conforme à l’intérêt général car le produit va être à prix faible et de bonne qualité. Un exemple récent est l’allocation optimale de l’offre de travail à la suite d’un choc de demande de travail, c’est-à-dire un événement extérieur au marché qui provoque une variation plus ou moins

forte de la demande ou de l’offre (document 10). Après le choc, il y a une demande de travail qui va augmenter et le salaire d’équilibre va donc augmenter aussi. Dans un marché concurrentiel où il y a une mobilité des facteurs de production, il va aussi y avoir une augmentation de l’offre car d’autres personnes vont se proposer pour travailler et se déplacer sur place. Le salaire va donc revenir à un niveau inférieur. Son illustration graphique (document 9)

6) Mais le marché présente des imperfections et des défaillances Le marché présente des imperfections car il présente des situations de concurrence imparfaite, non optimales. Un exemple d’imperfection est le défaut d’atomicité. C’est le cas concernant les monopoles et les oligopoles. Dans un monopole, le producteur qui n’a pas de concurrence est en mesure de fixer un prix supérieur à ce qu’il aurait été s’il y avait eu concurrence. La situation de monopole conduit à des niveaux de prix qui réduisent le surplus du consommateur et les quantités échangées diminuent. Il n’est pas libre dans la fixation des prix mais il est quand même supérieur à celui qui serait offert s’il y avait de la concurrence. Le marché présente également des défaillances car il y a des risques d’une utilisation non optimale des ressources dans les situations où le marché n’est pas en mesure de sanctionner ou de récompenser par un prix les activités économiques. La première défaillance est l’externalité négative, par exemple les ménages qui subissent la pollution industrielle.

II)

Le système d’économie dirigée (centralisée)

1) Les choix économiques dans le cadre du système d’économie centralisée (document 11)

2) Les caractéristiques de l’économie dirigée d’Union soviétique La collectivisation des moyens de production (documents 12 et 13) La direction de l’économie par l’Etat : planification, administration et réglementation en contrôle L’entreprise d’Etat relativement autonome mais subordonnée

3) Les performances affichées de l’économie centralisée de l’URSS et des pays d’Europe de l’Est Une croissance élevée, générale et continue et des investissements très élevés (document 15) Une forte élévation du niveau de vie dans les pays du Comecon du début des années 60 au milieu des années 70 (document 14)

4) Mais des faiblesses chroniques affectent ces économies (document 11) Une production peu efficace Un secteur de la distribution déficient

Des structures de planification et de gestion inefficaces : des structures de planification et de gestion rigides et bureaucratiques réalisant des calculs économiques insuffisants et une allocation non optimale des ressources

III)

Le système mixte

1) Les caractéristiques du système mixte Le système mixte est un système qui comprend des éléments de marché mais aussi des éléments d’intervention de l’état. Il y a une très grande variété de systèmes mixtes (par exemple la Chine et le Royaume-Uni se sont mixés avec deux systèmes mixtes). 2) Vers une prépondérance des systèmes mixtes Le marché concurrentiel va reculer dans les économies décentralisées par l’essor de la concentration d’entreprises, une socialisation croissante des économies des PDEM pendant les « trente glorieuses » (essor du secteur public, planification indicative dans certains pays, développement de la protection sociale), la planification indicative dans certains pays et le développement de la protection sociale. En même temps, les « mécanismes de marché » s’instaurent dans les économies dirigées....


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