Chapitre 2 - Les déterminants fondamentaux de l\'activité économique PDF

Title Chapitre 2 - Les déterminants fondamentaux de l\'activité économique
Course Business Economics
Institution EDHEC Business School
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Alain SAFA...


Description

Chapitre 2! Les déterminants fondamentaux de l’activité économique

I. Le partage du revenu entre consommation et épargne !

La consommation est un acte fondateur de l’activité économique :"

- Elle permet de satisfaire nos besoins, à l’origine de cette activité." - Ces besoins transforment l’être humain passif en agent économique actif." !

La consommation est l’une des composantes principales de la demande globale (DG) :"

- Elle est au coeur du débat sur l’efficacité des politiques de relance. Favoriser la demande pour relancer l’économie."

- Son étude est un préalable à toute décision de politiques économiques." !

Définition :"

- La consommation est un acte de destruction créatrice d’un bien ou service, elle peut être finale ou intermédiaire." !

La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore

achevé, son itinéraire dans le processus productif, et qui est appelé à être transformé en un bien. C’est une «$destruction créatrice$» (SCHUMPETER)." !

La consommation finale est un acte de «$ simple destruction$ » destiné à satisfaire un

besoin humain." !

Objectif :"

- Déterminer les variables explicatives de l’arbitrage entre consommations et épargne." !

KEYNES retient le notion de revenu courant (variable de la demande globale). A l’opposé,

la théorie néoclassique des choix inter-temporels (FISCHER, 1930) prend en compte le LT et donc l’influence du taux d’intérêts et l’évolution de la richesse." !

Cette théorie est reprise par 2 prix Nobel : FRIEDMAN (1976) et sa théorie du revenu

permanent et MOGIGLIANI (1985) et sa théorie du cycle de vie." A. L’APPROCHE KEYNÉSIENNE : L’HYPOTHÈSE DU REVENU COURANT

!

Un ménage reçoit un certain revenu Y qui provient de plusieurs sources : salaires, actifs

financiers, transfert de l’Etat,…"

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Une fraction de ce revenu étant automatiquement utilisé à payer les impôts dus (T), la

!

somme que les ménages peuvent librement utiliser, ou revenu disponible, se définit comme suit :" Yd = Y - T (revenu disponible = revenu - impôts)" Ce revenu disponible est réparti entre consommation et épargne par les ménages :"

!

Yd = C + S (revenu disponible = consommation + épargne)" 1. La fonction de consommation keynésienne" !

«"Les hommes sont disposés, en règle générale, à accroître leur consommation quand leur

revenu augmente, mais cet accroissement de la consommation est moindre que l’accroissement du revenu."» (KEYNES, La loi psychologique fondamentale, 1936) !

2 hypothèses se dégagent de cette citation :"

- La consommation augmente avec le revenu, les ménages à revenu élevé consomment donc plus que les ménages à revenu faible."

- L’accroissement de la consommation est plus faible que l’accroissement du revenu qui l’a déclenchée." !

Variation de la consommation: " 0/∆Y < ∆C/∆Y < ∆Y/∆Y 0 < ∆C/∆Y < 1 (∆Y = revenu)" = variation de la consommation par rapport à la variation du revenu = la propension marginale à consommer = pmc ou c = ∆C / ∆Y

!

Elle mesure la variation de consommation induite par la variation du revenu disponible."

!

La fonction de consommation :" C = cYd + C0 (consommation en fonction du revenu disponible)"

!

Consommation incompressible C0 : seuil minimum de consommation ou minimum vital

(pour un niveau de revenu disponible nul)." La propension moyenne à consommer = PMC = C/Yd

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!

Part du revenu consacré à la consommation (en %), elle mesure, pour un revenu

disponible donné, la part moyenne consacrée à la consommation. Elle est décroissante du revenu disponible. Cette décroissance signifie que les ménages aux revenus disponibles élevés consacrent une plus faible fraction de leur revenu à la consommation que les ménages aux revenus disponibles faibles." 2. La fonction d’épargne keynésienne" !

La propension moyenne à épargner (taux d’épargne) :" PMC + PMS = 1 PMS = 1 - PMC = 1 - C/Yd = (Yd - C)/Yd = S/Yd

!

Les ménages aux revenus élevés épargnent une fraction plus grande de leur revenu que

les ménages aux revenus faibles. La propension à épargner est donc croissante du revenu disponible." !

L’épargne individuelle est simplement le résultat de la décision de consommation prise

sans que l’individu arbitre réellement entre épargne et consommation." !

On parle alors d’épargne «$ résiduelle$ », dont le niveau est déterminé sans considération

des avantages intrinsèques (propres) liés à cette épargne. En considérant l’épargne comme un résidu, la théorie keynésienne revient donc à exclure le taux d’intérêt comme variable explicative de la consommation." !

Pour KEYNES, cette exclusion correspondait en fait à une approximation correcte à CT :

l’influence du revenu sur la consommation est immédiate tandis que celle du taux d’intérêt est beaucoup plus lente à se manifester." !

Du fait de ce caractère résiduel, la fonction d’épargne est déduite de la fonction de

consommation :" S = Yd - C = Yd - (cYd+C0) = (1-c)Yd - C0 = sYd - C0 s est la propension marginale à épargner" 0 < s < 1 et c + s = 1

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3. Représentation graphique"

!

Sur ce graphique, la droite de consommation est plus pentue (C > S) : si le revenu

disponible du ménage considéré augmente, ce ménage préfèrera augmenter sa consommation que son épargne." !

Yr est le seuil de rupture (ou «$ seuil d’épargne$ ») à partir duquel les agents cessent de

désépargner, et constituent une épargne positive." Yr = C0/(1-C) = C0/S 4. Implication de limites" !

Les implications :"

- Si l’on considère des ménages aux revenus différents, la PMC (Propension Moyenne à Consommer) est de plus en plus faible et la PMS (Propension Moyenne à Epargner) de plus en plus forte à mesure que le revenu disponible augmente."

- Pour un pays donné, la PMC doit diminuer à mesure que le niveau de vie de la population s’élève."

- La comparaison entre pays doit faire apparaître une PMC plus faible et une PMS plus élevée pour les pays les plus riches et inversement." !

Les limites :"

- KUZNETS (prix Nobel 1971) teste la théorie keynésienne sur l’économie américaine : la théorie n’est vérifiée qu’à CT (baisse de la PMC), mais elle est invalidée sur le long terme (stabilité des PMC et PMS)."

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- L’hypothèse keynésienne ne rend pas compte du comportement des ménages dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes (activités saisonnières), et qui «$ lissent$ » leurs revenus en épargnant durant les périodes fastes et en désépargnant durant les périodes pauvres."

- La théorie keynésienne donne une explication statique du comportement des ménages : elle ne traite pas de l’arbitrage entre consommation présente et consommation future." B. LA THÉORIE NÉOCLASSIQUE DES CHOIX INTER-TEMPORELS

!

Fisher (1930) élabore une théorie de la consommation alternative qui permet d’offrir un rôle

plus déterminant à l’épargne, celle-ci n’apparaissant plus uniquement comme un résidu par rapport à la consommation. En effet l’épargne peut être considérée comme la constitution de réserves qui permettra ultérieurement de retrouver des ressources disponibles pour la consommation : dans ce cas, l’épargne est une renonciation temporaire à la consommation." !

Si un agent a des réserves, deux possibilités s’offrent à lui :"

- Il peut thésauriser, c'est à dire conserver ses réserves sous forme d’encaisses monétaires non rémunérées."

- Il peut prêter à un autre agent qui connaît un besoin de financement : l’épargne est alors placée et l’épargnant sera dit avoir une capacité de financement." !

Soit un prêt sur une période, remboursé à la période suivante. Afin d’inciter l’épargnant à

prêter, l’emprunteur doit le rémunérer : c’est l’intérêt du prêt, calculé sur la base du taux d’intérêt :"

- En t, l’agent prête S au taux i." - En (t+1), il dispose de S(1+i) qu’il peut consommer." !

Le prêt est donc un transfert de revenu du présent vers le futur, ou en d’autres termes,

l’épargne est un transfert de pouvoir d’achat dans le temps." !

Le taux d’intérêt permet de comparer l’utilité qu’apporte dans le présent la consommation,

avec l’utilité future d’une consommation reportée par l’acte d’épargne : ce taux mesure donc la préférence pour le futur pour rapport au présent. C’est le prix de la renonciation à la consommation immédiate. Plus le taux d’intérêt sera élevé et plus les agents seront incités à épargner." 1. Les hypothèses du modèle de Fisher" !

Fisher emprunte à la microéconomie afin de déterminer sa fonction de consommation

macroéconomique :"

- Les agents sont rationnels : ils cherchent maximiser leur satisfaction." - Leur objectif est donc de maximiser leur utilité à travers leur consommation, sur 2 périodes." Page 5  sur 12 

- Les ménages ont ainsi le choix d’épargner pour consommer dans le futur ou emprunter et consommer dans le présent." !

Fisher introduit une fonction d’utilité inter-temporelle notée U(C1,C2), dont les arguments

sont les niveaux de consommation des 2 périodes. On peut alors définir les courbes d’indifférences inter-temporelle, ensemble des couples (C1,C2) qui engendrent pour l’individu le même niveau de bien-être. Une courbe d’indifférence située «$ au-dessus$ » d’une autre correspond à un niveau de bien-être supérieur." 2. Le mécanisme du raisonnement inter-temporel" !

Si l’agent dispose d’un revenu Y1 en période 1 et d’un revenu Y2 en période 2, 4 cas de

figure sont à étudier :"

- L’agent a une préférence (absolue) pour le futur : il ne consomme rien en 1 et prête Y1 sur le marché financier. En 2, il disposera d’une quantité de bien à consommer :" C2* = Y1(1+i) + Y2

- L’agent consomme moins en 1 que son revenu ne lui permet : il peut prêter (Y1 - C1), ce qui lui rapporte en 2, (Y1 - C1)(1+i). En 2, il consomme donc :" C2 = (Y1 - C1)(1+i) + Y2

- L’agent a une préférence (absolue) pour le présent : il utilise Y2 afin de rembourser un prêt contracté en 1 pour consommer le plus possible dans cette période. En 1, il peut donc emprunter Y2/(1+i), valeur actualisée de Y2, et consommer :" C1* = Y1 + Y2/(1+i)

- L’agent consomme en 1 plus que son revenu ne lui permet : il doit alors rembourser en 2, (C1 Y1)(1+i). En 2, il consomme donc :" C2 = Y2 - (C1-Y1)(1+i) !

La droite de budget inter-temporel :" C2 = -(1+i)C1 + [Y1(1+i)+Y2]

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!

La contrainte budgétaire inter-temporelle exprime la contrainte que doit respecter le

couple de consommations possibles étant donné le couple de revenus sont dispose l’individu :" C1 + C2/(1+i) = Y1 + Y2/(1+i) !

Le terme de droite représente la richesse de l’individu, somme de ses revenus présents et

futurs actualisés. Le ménage détermine donc son plan de consommation inter-temporel sur la base de l’ensemble de ses revenus actualisés ; il n’est pas exclusivement contraint par son revenu courant, mais également par sa richesse." 3. L’arbitrage inter-temporel du consommateur" !

Etant donné le couple de revenu (Y1;Y2) dont il dispose, l’agent va choisir son couple de

consommations (C1;C2) de façon à atteindre le niveau de bien-être le plus élevé :"

!

D’après la vision libérale néoclassique, le partage du revenu entre consommation et

épargne dépend donc de 3 facteurs :"

- Les préférences inter-temporelles du ménage." - L’ensemble des revenus présents et futurs anticipés par le ménage, c'est à dire sa richesse." - Les conditions financières existantes et en particulier le prix du transfert de pouvoir d’achat dans le temps, c'est à dire le taux d’intérêt." C. LA THÉORIE DU REVENU PERMANENT (FRIEDMANN, 1957)

!

FRIEDMANN (fondateur du courant monétariste et de l’Ecole de Chicago) est opposé à

l’analyse keynésienne traditionnelle. Il base sa théorie sur trois hypothèses fondamentales :"

- La consommation dépend du taux d’intérêt et de la richesse." - Les agents anticipent leurs revenus futurs de manière à déterminer leur richesse et leur revenu permanent."

- Le revenu permanent représente un revenu hypothétique constant qui aurait la même valeur présente que la richesse."

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!

Le revenu permanent YP est lié à la richesse R par un taux d’actualisation permettant de

pondérer aussi bien les revenus annuels futur que les revenus présents ou passés qui le constituent, et il inclut donc l’épargne accumulée dans le passé ainsi que celle à venir :" R = ∑{t=0, n} YP/(1+i)t !

FRIEDMANN définit un réel arbitrage entre consommation et épargne à partir de YT,

revenu transitoire : Y = YP + YT."

- En période de récession, le revenu courant Y baisse et on a donc YP > Y (YT 1 ∆C/∆Y = c = propension marginale à consommer

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B. LES DÉTERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT

!

Selon les écoles de pensée, les économistes vont mettre en avant un ou deux facteurs

explicatifs de l’investissement :"

- Les Classiques se limitent au rôle fondamental du taux d’intérêt." - Les Keynésiens introduisent, en plus, la demande anticipée." 1. Le rôle du taux d’intérêt" !

Tout investissement doit être financé, soit par des fonds propre, soit par des emprunts.

Dans les deux cas, les intérêts représentent le coût rattaché à cet investissement." !

Les entrepreneurs vont comparer ce coût avec le rendement du projet :"

- Soit en se référant au critère de la VAN (Valeur Actuelle Nette)." - Soit en utilisant le concept de l’EMC (Efficacité Marginale du Capital)." !

La VAN :"

- Lorsqu’un entrepreneur étudie une opportunité d’investissement, il se trouve en présence de deux groupes d’éléments :"

• Une dépense d’investissement I à engager immédiatement pour l’acquisition de biens d’équipement dont la dure de vie est de n années."

• Des recettes futures nettes R attendues résultant de la vente des produits obtenus grâce à l’investissement considéré sur toute sa durée de vie." !

Soit R1,R2,…,Rn les recettes nettes attendues, ou rendements escomptés par

l’entrepreneur. Pour décider de la faisabilité d’un projet, il faut calculer sa VAN, c'est à dire la différence entre la somme des revenus actualisées et le coût d’achat des équipements." VAN = R1/(1+i) + R2/(1+i)2 +…+ Rn/(1+i)n - I

- Ce projet ne sera pas considéré comme rentable que si sa VAN>0 (pour un taux d’intérêt i)." i augmente => Rt baisse => VAN baisse !

L’EMC :"

- Partant de la VAN, KEYNES propose le concept complémentaire d’EMC, appelé aussi TRI (Taux de Rendement Interne de l’investissement)."

- C’est «$ le taux d’escompte qui appliqué à la série d’annuités constituée par les rendements escomptés de ce capital pendant son existence entière, rend la valeur actuelle des annuités égale au prix d’offre de ce capital$»." I = R1/(1+e) + R2/(1+e)2 +…+ Rn/(1+e)n !

La décision de l’investissement :"

- La décision de l’investissement s’effectue en deux temps :"

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• L’entrepreneur compare les projets d’investissement et choisit celui qui présente l’EMC la plus grande."

• L’entrepreneur procède à la comparaison de l’EMC du projet d’investissement choisi et du taux d’intérêt : il ne sera économiquement rationnel d’effectuer l’investissement que si e>i." !

Ainsi, toute augmentation du taux d’intérêt entraînera un abandon de certains projets

d’investissement : il y a donc une relation décroissante entre investissement et taux d’intérêt." !

La fonction d’investissement est décroissante."

2. Le rôle de la demande" !

La théorie de l’accélérateur (CLARK) :"

- L’idée de base de cette théorie est que plus l’output (production) sera élevé, plus le capital nécessaire pr investir est important, et donc, plus il faut investir."

- L’investissement sera donc lié positivement aux variations de la demande anticipée." - «$Le niveau des dépenses d’investissement dans une industrie donnée dépend de la variation des ventes ou de la demande.$»." !

Le principe de l’accélérateur suppose qu’une variation de la production induit une variation

ds le mm sens de la demande d’investissement sur la mm période." ∆ I = a∆ Y où a est le coefficient d’accélération !

L’investissement est donc une fonction croissante du niveau de production." I = f(Y) avec ∆I/∆Y > 0

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