Chapitre 3 - La théorie néo institutionnaliste PDF

Title Chapitre 3 - La théorie néo institutionnaliste
Course Théorie des organisations
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
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Chapitre 3 - La théorie néo institutionnaliste...


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Chapitre 3 – La théorie néo institutionnaliste Le nouvel institutionnalisme américain considère qu’organisation et institution entretiennent une relation d’interdépendance. Cette approche est donc d’avantage orienté vers l’analyse des systèmes inter-organisationnel que celui de seules forces en présence à l’intérieur d’une organisation. I)

Meyer et Rowan : le découplage entre structure formelle et fonctionnement quotidien

Ils sont connus pour un article de 1977, John Meyer et Ryan Rowan ont étudié la diffusion et l’institutionnalisation de certaine pratique de pensée dans les organisations contemporaines. La question était : Que font les organisations pour résoudre la tension qui existent entre efficacité immédiate et prestige à moyen terme ? Pour y répondre, ils avancent une solution qui consiste à effectuer un découplage « decoupling », il faut découpler la structure formelle et le fonctionnement quotidien. La structure formelle incorpore des éléments institutionnalisés (en créant des services, un projet) mais ne change rien au fonctionnement au fonctionnement de l’organisation (ce nouveau département reste une coquille vide). Meyer et Rowan considèrent que certains choix institutionnels fondamentaux peuvent être motivé non car ils garantissent une plus grande efficacité mais parce qu’ils permettent à l’organisation de gagner en légitimité face à ses concurrents. Les gains de légitimités peuvent permettre aux firmes d’optimiser leur position sur certains marchés (marché des financements). Les logiques d’actions peuvent différer selon qu’elles suivent une quête d’efficacité ou de légitimité, l’une étant peut être le meilleur moment d’accéder à l’autre (et inversement). « Institutionalized organizations formal structure as myth and ceremony » 1977. II)

Di Maggio et Powel, l’isomorphisme institutionnel

“The iron cage revisited = institutional isomorphism and collective rationality in organization field” (1983) Dans leur article, Di Maggio et Powel sont d’avantages frappés par l’homogénéité des organisations que par leurs diversités et se demandent comment expliquer que seulement quelques formes organisationnels (parfois même inefficace) soient si répandues ? Maggio et Powel reconnaissent que la bureaucratisation représente un vecteur important de l’homogénéisation des entreprises et des Etats. Cette homogénéité provient d’un problème d’isomorphie. Cela suggère que les caractéristiques organisationnelles se modifient pour devenir progressivement compatible avec les traits dominants de l’environnement. Ils vont s’intéresser à un cas particulier, celui de l’isomorphisme institutionnel, qui provient de ma concurrence entre les

organisations non pas pour attire les clients, mais pour obtenir d’avantage de pouvoir politique et de légitimité institutionnelle. Comme Weber, les auteurs acceptent l’idée que l’action individuelle est contrainte par les structures de la rationalité capitaliste mais l’explication est différente. Là où Weber voyait dans le développement de la bureaucratie les conséquences de la concurrence en termes d’efficacité et rationalité, Di Maggio et Powel notent eux à quel point l’adoption de nouvelles formes bureaucratiques témoignent de la centralité de mécanismes proprement sociaux (pouvoir, imitation, normes collectives). Si les organisations se ressemblent, c’est qu’un processus de sélection opère sur les marchés et que ce processus revient à trier entre les organisations qui effectuent les choix les mieux appropriés en terme économique. Ainsi, l’isomorphisme institutionnel s’expliquerait avant tout parce que certaines organisations sont efficaces et que d’autres ne le sont pas. L’efficacité dans ce cas constitue le critère ultime. Maggio et Powel identifient 3 types d’isomorphisme : -

-

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III)

L’isomorphisme coercitif est le résultat de pression tout autant formelle qu’informelle exerçaient par les organisations. Cela renvoie à un processus d’institutionnalisation par le haut L’isomorphisme normatif renvoi aux efforts collectifs des membres d’une profession pour définir leurs conditions et méthodes de travail et établir une base légitime à leur activité en leur garantissant un degré d’économie suffisant, ce processus correspond à un phénomène de professionnalisation qui entretient l’uniformité, la reproduction et la socialisation. L’isomorphisme mimétique, correspond à l’incapacité à imaginer des solutions nouvelles. Di Maggio et Powel relèvent l’importance de l’isomorphisme mimétique comme comportement des organisations confrontées à un problème dont les causes sont obscures (on va regarder comment on fait les autres pour résoudre leur problème), ce n’est plus la recherche de l’efficience ou l’amélioration des performances qui priment.

Marché, organisation et réseau

Powel et Di Maggio proposent de passer d’un binôme marché/organisation à un triptyque marché/organisation/réseau. Chacun des pôles de ce triptyque doit se concevoir comme un idéal.

FONDEMENTS NORMATIFS MOYENS DE COMMUNICATION METHODES DE RESOLUTION DE CONFLITS DEGRE DE FLEXIBILITE DEGRE D’ENGAGEMENT DES PARTIS TON OU CLIMAT PREFERENCES DE L’ACTEUR FORMES

Marché Contrats, droits de propriété Prix

Organisation Relations d’emploi

Marchandages/Procès

Norme de réciprocité

Elevé Faible

Supervisions, directives administratives Faible Moyen à élevé

Précision, suspicion

Formel, bureaucrate

Indépendantes

Dépendantes

Ouvert, bénéfices mutuelles Interdépendantes

Transactions répétées

Organisations informelles

Hiérarchie de statuts, partenaires multiples

Routines

Réseau Forces complémentaires Relationnel

Moyen Moyen à élevé

Selon Powel, le marché est un mécanisme de coordination spontané qui repose sur la rationalité et la cohérence des actions auto intéressées des individus et des firmes. Il est aussi caractérisé par le caractère ponctuel et amnésique des échanges. Les parties qui se lient l’une à l’autre sont libres de tous engagements futurs. Dès lors, le marché offre une flexibilité constante, des choix répétés et permet de saisir la moindre opportunité, c’est pour Powel la forme privilégiée pour régler les coordinations simples et rapides. Toutefois les prix constituent un mécanisme simplificateur qui ne permet pas de saisir les échanges, singuliers, complexes et dynamiques de la vie économique. Ils deviennent donc des outils inadaptés par exemple pour des biens spécifiques (savoir-faire, technologie). C’est alors que d’autres formes de coordination voient le jour (l’organisation par exemple). Pour Powel, l’organisation voit le jour quand une firme s’étend pour internaliser des transactions et des flux de ressources auparavant gérés par le marché. Les travailleurs sont soumis à une hiérarchie, le rôle du management est de décider de la division du travail et d’établir autoritairement un système d’ordre. Les tâches distribuées au sein de l’organisation étant souvent spécialisées, les activités des différents acteurs sont directement interdépendantes. Le principal atout des organisations tient à sa fiabilité (sa capacité à produire régulièrement une quantité donnée de bien ou service) mais quand les organisations sont confrontées à des fluctuations importantes de la demande qui leur est adressée alors leur fiabilité peut être remise en cause. Le réseau est plus léger que l’organisation, en effet les transactions ne se déroulent pas dans des échanges indépendants (ce n’est pas le marché) mais ne repose pas non plus sur une autorisation administrative. Ces transactions sont inscrites dans un réseau d’individus engagés dans des actions réciproques, préférentielles et prise dans des dynamiques d’auto-renforcement. Dans un réseau, les entités individuelles n’existent que parce qu’elles sont inscrites dans des relations avec d’autres entités. C’est en connectant des organisations séparées que de nouveaux savoirs ont pu voir le jour conférant à leur détenteur un avantage compétitif.

Les relations avec d’autres entités supposent des efforts considérables. Ces efforts sont normalement partagés entre les parties qui prennent part au réseau. Cette forme de coordination des activités économiques est particulièrement adaptée lorsque les circonstances appellent une information riche, efficace et fiable. IV)

Critiques, apports et limites du néo-institutionnalisme

Aujourd’hui, cette théorie est largement appliquée dans des domaines divers (l’activité sociale, structure préférentielle de financement de musées, etc.) Plusieurs critiques ont soulignés les limites des textes fondateurs, les premiers textes fondateurs (Meyer et Rowan) se seraient trop limités à analyser le secteur public laissant le secteur privé aux approches centrées sur les logiques de marché et les mécanismes concurrentiels. Les premiers textes ne s’intéresseraient pas suffisamment aux mécanismes ni au lutte de pouvoir entre groupe sociaux en particulier au sein du personnels des organisations, ils resteraient trop allusif sur la question de l’intention des acteurs. Il y’aurai également eu une attention disproportionnée aux mécanismes de l’isomorphisme mimétique oubliant les autres mécanismes qui pourtant insistent d’avantage sur le pouvoir relatif des acteurs. Les textes fondateurs s’intéressent d’avantage à la conformité qu’à la résistance, à la passivité qu’au volontarisme, à l’acceptation qu’à la manipulation politique. Ils s’intéressent à des modèles déjà institutionnalisés mais pas ou peu aux logiques émergentes. Ces critiques ont été largement reprise depuis et intégré à la théorie néo-institutionnalistes. Malgré toutes ces critiques, l’intérêt de cette approche est important. Elle permet d’attirer l’attention sur des dimensions qui jusque-là étaient ignorée ou exigée dans l’analyse des organisations. Cette théorie a permis d’étudier l’influence des pressions étatiques, sociétales et culturelles plutôt que l’influence du marché et de la rareté des ressources. Ils ont mis l’accent également sur les effets de l’histoire, de la réglementation.

Conclusion générale Les théories des organisations sont porteuses d’idées qui ont améliorées l’efficacité des entreprises. La force de l’analyse des organisations est sans doute due à sa capacité à dépasser les frontières du champ thématique qui est le sien. Pourtant l’analyse des organisations n’a pas pour vocation première de fournir des solutions techniques aux acteurs et aux dirigeants des organisations et cela même si les connaissances qu’elle produit peut les conduire à réfléchir, apporter les solutions, etc… Les connaissances produites par les théories des organisations modifient la pratique des acteurs sur le terrain, ce qui permet en retour d’affinées les connaissances par de nouveaux va et vient entre théorie et pratique. Il s’agit de se servir des connaissances produites dans un contexte d’actions données pour modifier la pratique des acteurs et en retour, de se servir de cette pratique modifiée pour accroître encore les connaissance et ouvrir de nouvelle pistes de recherche....


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