CM - Introduction à l\'Europe médiévale (XIIIe - XVe siècle) PDF

Title CM - Introduction à l\'Europe médiévale (XIIIe - XVe siècle)
Course Histoire Médiévale
Institution Université Rennes-II
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Histoire médiévale L2 histoire ...


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Université Rennes 2 / Licence 2e année (2012-2013) / Semestre 3 / Introduction à l'histoire médiévale II

INTRODUCTION À L'EUROPE MÉDIÉVALE (XIIIE – XVE SIÈCLE)

TABLE DES MATIÈRES Introduction..........................................................................................................................................1 I. L'apogée de l'Europe féodale ? (v. 1180-1130).................................................................................3 1/ L'Eglise, institution dominante du féodalisme ?..........................................................................3 A. Puissance................................................................................................................................4 a) Une Église unitaire et hiérarchisée.....................................................................................4 b) Encadrer la société : puissance et renouvellement de la médiation ecclésiale...................4 c) Encadrer la pensée : le triomphe de la scolastique.............................................................4 d) La cathédrale gothique, un symbole de la puissance ecclésiale au XIIIe siècle................5 B. Résistances et Limites............................................................................................................5 a) Les résistances intérieures..................................................................................................5 - luttes contre les hérésies..................................................................................................5 - naissance de l'inquisition.................................................................................................5 b) Les limites extérieures.......................................................................................................5 - l’Église face aux « superstitions » et à la culture « folklorique »...................................5 INTRODUCTION 17/09/12 On arrête le Moyen Âge en 1453 lors de la chute de Constantinople. On trouve également d'autres dates comme celle de la découverte du Nouveau Monde en 1492 et enfin celle des guerres d'Italie ou 1494. Nous n'assignerons pas de dates aussi précises. Ces césures sont purement conventionnelles et les frontières, les limites sont purement académiques. Sous cette forme là, il s'agit au moins partiellement d'une nouveauté. Le Moyen-Âge : « envers du monde moderne ? » Dans le découpage abstrait, académique des temps historiques, ce que l'on appelle le Moyen Âge représente une très longue période : de la fin de l'Empire romain d'Occident au début de l'époque moderne. Le Moyen Âge est une image péjorative qui s'exprime à travers son nom. Le seul vocable de Moyen Âge semble désigner une période intermédiaire, un âge de transition qui entre l'Antiquité et l'époque moderne. La fin de la période qui va du XIII e au XVe peut être appelée la Renaissance, même si elle est plutôt associée au XVIe siècle. Dans le langage courant, le Moyen Âge est aussi associé aux idées de barbarie, d'obscurantisme et aussi de désorganisation économique et politique. Cette vision péjorative de ce millénaire d'histoire est entretenu par un discours ambiant qui fait un très grand usage de l'adjectif « moyenâgeux ». On l'utilise à chaque fois qu'il s'agit de désigner un phénomène contemporain. D'un point de vue linguistique et historique, il est recommandé de ne pas utiliser cet adjectif en raison de sa connotation. Il est préférable d'utiliser l'adjectif « médiéval ». Cette représentation globalement négative s'assombrit encore lorsqu'on aborde les derniers siècles du Moyen Âge. Ces derniers siècles sont en effet associés aux ravages de la peste noire, à l'interminable guerre de Cent Ans. Il est vrai aussi qu'il semble difficile de penser la fin d'une époque aussi ténébreuse autrement que sous la forme d'un vaste déclin, avant l'éclosion de la Renaissance.

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Pour commencer à se défaire de ces préjugés, on peut commencer par ruiner le mythe de la Renaissance. Il faut rappeler que c'est au XIX e siècle que le concept de Renaissance a pris toute sa force historique. Jacob Burckhardt fait entrer ce terme de Renaissance en historiographie avec l'ouvrage publié en 1860 : Civilisation de la Renaissance en Italie. Les historiens du XIXe éprouvent une fascination pour ce bon en avant de la fin du Moyen Âge, qui aurait permis à la civilisation européenne d'échapper au chaos.  « L'aimable mot de Renaissance ne rappelle aux amis du beau que l'avènement d'un art nouveau et le libre essor de la fantaisie. Pour l'érudit, c'est la rénovation des études de l'Antiquité ; pour les légistes, le jour qui commence à luire sur le discordant chaos de nos vieilles coutumes » Jules Michelet  « La vie intellectuelle ressemblait à un demi-rêve » Jacob Burckhardt. C'est l'Italie qui la première fléchira ce rôle. Une semblable vision historiographique se prolonge dans la première moitié du XX e siècle. Johan Huizinga publie l'Automne du Moyen Âge, Harlem, 1919. Le titre mal traduit de cet ouvrage montre que l'on est encore prisonnier de ce concept. On comprend que la Renaissance doit nécessairement accoucher d'un monde nouveau. D'une certaine façon, cette lecture du livre d'Huizinga et la mauvaise traduction faite de son livre en français trahissent l'esprit du livre : Le déclin du Moyen Âge. En réalité, c'est un ouvrage pionnier de ce qu'on a appelé l'histoire des mentalités. On découvre en réalité un ouvrage un peu plus novateur. Jacques Le Goff pense que « si l'on avait demandé à J. Huizinga quel était le sujet fondamental de son livre, il aurait parlé d'abord de l'imbrication intime du Moyen Âge et ce que nous appelons la Renaissance ». La Renaissance naît donc dans un contexte de crise marqué par la peste noire. Des inventions et une certaine créativité sont à remarquer. Ce mythe forgé au XIX e siècle qui fonctionne encore dans les années 1930, a résisté presque jusqu'à nos jours. Il est encore entretenu par un certain langage commun, des ouvrages historiques de vulgarisation. Il faudrait s'interroger sur cette résistance surprenante de ce mythe de la Renaissance. Cette résistance ne s'explique pas seulement par des raisons historiographiques. Le Goff, Block et Huizinga avaient entre autres commencé à le détruire. Le Moyen Âge assure-t-il une fonction ? Le Moyen Âge assure peut-être une fonction. Dans notre représentation du monde, le Moyen Âge représente un repoussoir et permet à des sociétés de se rassurer sur leurs propres modernités, de croire encore en l'idée de progrès. Il semblerait que notre société veut encore croire en l'idée de progrès. Cela tient de la formidable régression humaine pour représenter les totalitarismes au XX e siècle. Par opposition à la Renaissance, le Moyen Âge assume une fonction en ce sens qu'il constitue l'envers du monde moderne et permet d'oublier les errances de ce monde. Donc, pour aborder historiquement le Moyen Âge et plus particulièrement sa fin, il faut commencer par se défaire des préjugés contemporains à l'égard de cette époque. Que doit-on au Moyen Âge ? Nous devons au Moyen Âge la lunette, le papier, les chiffres arabes, l'université, la date de la naissance du Christ, l'invention des banques, des notaires, de l'arbre généalogiques, des notes de musiques, de plusieurs jeux (échec, tarot), de la fourchettes, des pâtes alimentaires, du père-noël, etc.

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Notre objectif n'est pas de réhabiliter le Moyen Âge. Mais il faut essayer de mieux comprendre le fonctionnement et les évolutions de la société européenne sur une période du XIII e au XVe siècle. L'air géographique sera celle de l'Europe occidentale. Cet espace là est difficile à délimiter. Il ne dispose pas de frontières au sens moderne du terme. Les états nations n'existent pas, même si on commence à voir apparaître des choses qui vont dans ce sens là. L'Europe occidentale prouve son unité culturelle dans ce qui convient d'appeler la Chrétienté1. L'autre difficulté est que la limite de cette espace est mouvante. D'une façon générale, ce que l'on appelle la chrétienté est organisée autour de la papauté. Elle a tendance à repousser ses limites en particulier vers le sud méditerranéen aux dépens de Byzance et de l'Islam, et vers l'Est. Il y a aussi à l'intérieur un certain essor rural et urbain. Il est vrai que ce dynamisme qui soutient cette expansion fut partiellement remis en cause par la grande crise des XIV e et XVe siècles. Elle n'a pas brisé complètement cet élan, ce dynamisme. Cela procède encore de cet élan d'expansionnisme. Nous privilégierons certains espaces comme le royaume d'Angleterre, le royaume de France et enfin la péninsule italienne. Cet espace possède au moins au XIIIe siècle une certaine cohésion linguistique avec l'usage par les élites du latin, mais aussi à un autre niveau de la société avec des langues vernaculaires. Il y a également une certaine unité religieuse avec l'imposition du christianisme, d'une certaine conception du christianisme romaine, élaborée par la papauté installée à Rome. Cette papauté a raison de se considérer comme l'héritière de l'Empereur romain. Cette espace théologico-politique façonné par la papauté commence à se défaire à la fin du Moyen Âge : affaiblissement de la papauté, monté en puissance des monarchies territoriales (Angleterre, France). I. L'APOGÉE DE L'EUROPE FÉODALE ? (V. 1180-1130) 1/ L’Église, institution dominante du féodalisme ? Peut-on parler de religion au Moyen Âge ? L'idée que l'on se fait aujourd'hui de la religion remonte au siècle des Lumières. Ce qu'on appelle la religion constitue une invention du XVIIIe siècle. La religion se constitue au moment même où le Christianisme se trouve contesté, au moment où il devient la cible des philosophes des Lumières. La religion au sens où les Lumières l'entendent devient une sphère autonome orientée vers le privé. La religion intéresse l'individu et concerne son intérêt privé. La religion résulte d'un libre choix, de la conscience individuelle. La religion perd son assise institutionnelle et traditionnelle. On va la délimiter, la cantonner au spirituel. On va considérer que les faits sociaux, les faits de société sont situés hors du fait religieux. Le problème pour nous est que cette conception moderne de la religion ne peut pas être plaquée sur les réalités de l'Occident médiéval. Cette notion contemporaine ne peut pas être utilisée car précisément au Moyen Âge, on va trouver le mot religion sous sa forme latine : religio. Derrière ce mot de religio se cache une réalité très différente. Il peut déjà y avoir un malentendu. Le mot de religio tel qu'on le rencontre s'applique uniquement aux vœux monastiques et à l'ordre monastique en général. Vivre religieusement, ce n'est pas se convertir. Entrer en religion au sens médiéval, c'est entrer ou appartenir à un ordre monastique. Ce mot se révèle assez proche du mot étymologique. Il signifie relier, recréer un lien. La religio désigne une sorte de contrat 1 La Chrétienté est un espace théologico-politique qui en principe n'a pas de frontière car elle est appelée à s'étendre aux limites de l'humanité et à l'ensemble de la Terre.

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passé entre Dieu et un fidèle. En ce sens là, la religion s'apparente à ce qu'on appelle la fides, la foi. La foi, ce n'est pas non plus la foi du croyant actuel. Cette fides médiévale désigne le sentiment qui est nécessaire à la réalisation d'un contrat. Cette notion de religion, de foi individuelle est dépourvue de pertinence pour les périodes antérieures. Au Moyen Âge, on est chrétien parce que l'on naît chrétien. C'est une identité qui est reçue par le baptême. C'est une forme même d'appartenance à la société. Tous ceux qui naissent en chrétienté ne sont pas tous chrétiens comme les Juifs qui constituent une minorité. Leur présence est tolérée. Au XVIIIe, leur situation va se dégrader néanmoins. Être chrétien et membre de la société sont en train de devenir une seule et même chose. D'une certaine façon, la religion est partout. Comment isoler ensuite le fait religieux ? La religion n'existe pas au Moyen Âge. Par ailleurs, on peut préférer d'autres approches. On peut adopter une définition anthropologique de la religion : « Un imaginaire social qui contribue, par la représentation (mentale, rituelle, imagée) d'un ailleurs qu'on peut nommer le divin, à ordonner et à légitimer les relations des hommes entre eux » (J. C. Schmitt). L'organisme central qui construit cet imaginaire, qui façonne cet imaginaire, c'est précisément l’Église. C'est l’Église qui va jusqu'au XIIIe siècle se présenter comme l'institution par excellence. C'est elle qui va dominer et ordonner la société. C'est elle qui va contrôler cet imaginaire social par ses cadres temporels et spatiaux. Elle contrôle à peu près parfaitement le temps. Elle impose sa manière de compter le temps à travers le calendrier, le temps quotidien (son des cloches). L'histoire a d'abord été écrite par des clercs et contrôle également les temps historiques. L'année 0 est associée à la naissance du Christ. Il y a un début et une fin qui, elle, correspond au Jugement dernier. Il doit aboutir à une scission, une séparation. Ce temps historique global s'articule autour d'un événement, l'incarnation de Dieu dans le Christ. C'est encore l’Église qui finit par prendre en charge les étapes individuelles : naissance, mariage (lien de parenté), etc. Elle contrôle les enseignements dans le cas des écoles épiscopales et aussi des universités. Qu'est-ce que l’Église ? •

Ekklesia > assemblée



Ecclesia > édifice, lieu de culte



Ecclesia > le clergé (une partie des croyants, part institutionnelle de la communauté)

Le mot latin va être de plus en plus réservé au clergé. On va utiliser d'autres termes pour désigner l'assemblée des chrétiens. C'est cette Église là qui est l'institution, qui ordonne et dirige la société. À partir du XIe siècle, l’Église correspond à la société. A. Puissance a) Une Église unitaire et hiérarchisée Au début du Moyen Âge, l’Église était un assemblage de micro-chrétientés dans lesquelles des évêques exerçaient un pouvoir autonome. Le pape n'était que l'évêque de Rome. Il exerçait une certaine prééminence sur les autres évêques. Elle avait une signification honorifique, pas de contenu politique réel. Les principaux effets de la réforme grégorienne voient la transformation de l’Église en une véritable institution par une séparation de la société et une hiérarchisation. Le pape s'impose comme le chef, la tête de l’Église. Cette valorisation du pouvoir pontifical se manifeste déjà à travers l'évolution de sa titulature. Pendant longtemps, le pape s'est présenté comme le successeur de Pierre. Or, à partir du XIIe siècle, on voit apparaître dans la titulature du pape : le vicaire du 4

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Christ (vicarius Christi). Cela entre dans le langage de la chancellerie pontificale. Le pape Innocent III est celui du début du XIIIe siècle (1198-1216). Il est considéré comme le plus puissant du Moyen Âge. Le terme de vicaire du Christ va être monopolisé par la papauté. Cette expression avait déjà été appliquée par des évêques, mais Innocent III la réhabilite. Il n'est plus seulement le vicaire de Pierre, mais surtout le vicaire du Christ. Cette évolution est révélatrice de la volonté des papes de se démarquer des autres évêques pour finalement créer, revendiquer un lien unique et direct avec Dieu. C'est sur ce fondement là entre la papauté et le Christ, que la papauté va construire son pouvoir au XIIIe siècle. 24/09/12 Cf début du cours !! •

La chancellerie pontificale

Elle a pour fonction principale de promulguer les décisions qui relèvent du seul pape comme les canonisations. Elle va produire en quantité croissante ce qu'on appelle les décrétales, des lettres écrites par le pape, par ses scribes, qui sont expédiées dans l'ensemble de la chrétienté. On les appelle aussi des bulles. Par bulle on entend le saut de plomb. •

Les tribunaux

Le pape détient la plénitude de puissance il rend justice et peut être justiciable. La curie pontificale possède donc un certain nombre de tribunaux comme la Rote, le tribunal suprême de l'Eglise. Il est appelé à trancher tous les conflits, même ceux à l'intérieur de l'Eglise. La Pénitencerie est chargée quant à elle de trancher les fautes et concernent la juridication du roi. Àpartir de 1203, le pape revendique le droit d'intervenir dans les affaires temporelles. Il le fait en raison du pêché, ratione peccati. Le pape revendique le droit de juger les rois et même l'empereur lorsqu'ils ne satisfont pas les exigences chrétiennes. Le pape est le seul à pouvoir définir les exigences chrétiennes. Le pape est capable de dire en quoi consiste le dogme, la foi chrétienne. Le pape ne prétend pas juger mais les juger en tant que simples pécheurs. Le pape s'autorise à juger les autres en raison du pécher dans les affaires des états. Le pape peut facilement trouver des péchés à combattre. Il est tenté de qualifier au XIIe siècle tous les actes qui sont hostiles à sa politique. Des conflits virulents éclatent entre les rois et le pape. Ce dernier dispose de plusieurs armes redoutables. Il peut user de l'excommunication qui signifie, excommunicare, mettre hors de la communion de l'Eglise. Cette excommunication peut être utilisée à titre individuelle et peut également être collective. En ce sens, l'Excommunication peut être étendue à tous les royaumes. Le pape Innocent III infligea au royaume de France l'interdit de rompre le mariage. Il menace d'infliger une excommunication à tout le royaume de Philippe Auguste. •

La chambre apostolique

Cette chambre s'occupe plus particulièrement des finances. La papauté est en avance sur toutes les monarchies du moment. Cette fiscalité repose essentiellement sur le clergé. Le pape ponctionne les évêques. Ces derniers paient à la papauté un impôt lorsqu'ils entrent en fonction. C'est un service très sophistiqué, très performant. Tous ces services sont pourvus d'un personnel spécialisé. De tous, c'est sans doute la chambre apostolique qui dénombre de le plus de personnes. La papauté réussit à augmenter ses revenus de cette manière. Tous les arguments sont bons comme celui de la Croisade qui permet d'installer une fiscalité permanente. C'est un des traits de modernité de la fiscalité pontificale : installer dans la durée un système de prélèvement fiscal, qui servira de modèle aux autres monarchies. Innoncent III 5

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décrète une taxe spéciale, la décime, au nom de l'effort de Croisade. Elle représente le dixième de tous les bénéfices ecclésiastiques. Cette montée en puissance financière n'a pas été sans susciter des résistances et des réactions hostiles. Des contestations ont lieu comme chez les Goliards. Ce sont des clercs un peu marginalisés en ce sens qu'ils ont fait des études, mais qui en même temps, n'ont pas trouvé à l'issu de leurs études de postes. Ils se vengent comme ils peuvent pas des écrits rebelles : « Commencement du Saint Évangile selon le marc d'argent. (…) Il arriva qu'un pauvre clerc vint à la cour du seigneur Pape et supplia, disant : « Ayez pitié de moi, huissiers du pape, parce que la main de la pauvreté m'a touché. » (…) Ceux-ci l'ayant entendu furent indignés et dirent : « Ami ! Que ta pauvreté soit avec toi pour ta perdition ! Va-t'en, Satan, tu n'entreras pas dans la joie du Seigneur avant d'avoir donné ton dernier écu. ». On s'en prend moins au pape luimême mais à la curia, qui fait obstacle entre les simples clercs et le pape lui-même. C'est une constante que l'on retrouve dans la France moderne. On s'en prend aux ministres du roi. C'est d'abord l'administration curiale qui focalise donc le...


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