Correction Nd S 5 La neutralité de la monnaie dans les théories de la demande de monnaie PDF

Title Correction Nd S 5 La neutralité de la monnaie dans les théories de la demande de monnaie
Course Économie monétaire
Institution Université de Bordeaux
Pages 3
File Size 109.1 KB
File Type PDF
Total Downloads 18
Total Views 159

Summary

Correction : La neutralité de la monnaie dans les théories de la demande de monnaie
Economie monétaire et bancaire...


Description

La neutralité de la monnaie dans les théories de la demande de monnaie Pour certains économistes, la monnaie est neutre à long comme à court terme, c’est-à- dire que la monnaie n’a pas d’effet sur les grandeurs réelles de l’économie (production, emploi, etc…). Ils considèrent que la quantité de monnaie n’a d’effet que sur le niveau général des prix et que les variables monétaires se déterminent entre elles : la monnaie est « voile » qui recouvre le fonctionnement réel de l’économie. Selon John Stuart Mill : « rien n’est moins important dans l’économie que la monnaie ». Ce sont notamment les économistes classiques qui se rattachent à la théorie quantitative de la monnaie ou qui se fondent sur le Currency Principle qui adoptent ce point de vue dichotomiste, de même que les théoriciens de la nouvelle économie classique. D’autres auteurs adoptent des positions plus modérées de la dichotomie, c’est notamment le cas de Milton Friedman. John Maynard Keynes quant à lui refuse la dichotomie, considérant que la monnaie est active, c’est-à-dire que les variables monétaires ont un effet sur les variables réelles. La monnaie est alors au cœur même de l’analyse keynésienne et est alors demandée pour elle-même. Nous allons donc étudier dans une première partie la neutralité de la monnaie chez les classiques, néoclassiques, nouveaux classiques et monétaristes, puis dans un second temps nous exposerons la pensée keynésienne sur ce sujet ainsi que les autres théories défendant une monnaie active. I. Les tenants d’une monnaie neutre A. La parfaite neutralité de la monnaie Les classiques ont une image : ils parlent du voile monétaire pour signifier que la monnaie recouvre les phénomènes économiques réels mais ne les modifie pas. On dit qu’elle est neutre. La monnaie n’est détenue que parce qu’elle facilite les échanges. La théorie classique (Smith, Ricardo, Mill) est une théorie dichotomique, c'est-à-dire qu’elle établit une coupure entre le monétaire et le réel : Il y a une analyse réelle de la production régie par la loi des débouchés de Say. Il y a une analyse monétaire qui rend compte du niveau général des prix à l’aide de la TQM. Cette conception est reprise par les néoclassiques. Chez Walras, en condition de concurrence pure et parfaite, l’économie est à l’équilibre général et l’apparition d’un éventuel déséquilibre est instantanément corrigée par une modification des prix relatifs. La monnaie n’a qu’une fonction d’unité de compte (on peut envisager d’utiliser un autre bien à cette fin). La Nouvelle Ecole Classique (NEC) retient une monnaie « super neutre » : aucune modification possible des variables réelles par une action sur la quantité de monnaie car les agents forment des anticipations rationnelles. B. La neutralité relative La NEC est une réponse à la contribution de Friedman dans le débat sur la neutralité de la monnaie. Il considère qu’à court terme, la monnaie n’est pas neutre car les agents sont victimes d’illusion monétaire. Un choc monétaire peut alors avoir des conséquences sur les variables réelles (chômage, croissance). En revanche, à long terme, la monnaie reste neutre car les agents adaptent leurs anticipations (processus d’apprentissage). L’Ecole de Cambridge adopte une position ambiguë. Dans l’expression de la demande de monnaie (M = kPY), ses auteurs acceptent la dichotomie en supposant que Y (le revenu national réel) est déterminé dans la sphère réelle. En revanche, l’effet d’encaisses réelles qu’ils proposent permet une articulation des sphères monétaire et réelle, mettant à mal la dichotomie. (Ex : ↑ niveau général des prix (P) ฀↓ encaisses réelles (M/P) ฀↑ encaisses nominales (M) pour conserver le niveau souhaité (kY) ฀ ↑ épargne et ↓ consommation).

II. Les tenants d’une monnaie active A. La reconnaissance d’une monnaie active Origine de cette conception : Cantillon (1697-1734) ฀variation de la quantité de monnaie entraine variation des choix des agents (via une variation non proportionnelle des prix). Thomas Tooke (1774-1858) ฀la monnaie trouve sa source au cœur même du processus économique et notamment à l’occasion des crédits que les banques octroient à leurs clients. (Pour Tooke, de surcroît, les variations de la masse monétaire sont la conséquence de la variation des prix plus que la cause. Henry Thornton (1760-1815) et Albert Aftalion (1874-1956) vont dans le même sens.) Le plus illustre défenseur de cette conception d'une monnaie active est Keynes. Pour Keynes, les agents expriment une préférence pour la liquidité car la monnaie permet d’apaiser l’inquiétude que crée l’incertitude. Elle peut donc être désirée pour elle-même. La préférence pour la liquidité répond plus précisément à 3 motifs : Le motif de transaction répond à l’incertitude tenant à la désynchronisation entre encaissements et décaissements. Le motif de précaution répond à l’incertitude sur la réalisation de certaines dépenses et sur l’évolution des prix, absolus et relatifs. Le motif de spéculation répond à l’incertitude sur les prix des actifs financiers, autrement dit sur l’évolution du taux d’intérêt (car on sait que prix des actifs financiers et taux d’intérêt évoluent en sens inverse). Cette approche a donné lieu à deux extensions. Baumol a montré que même en se limitant au motif de transaction, il était possible de faire apparaître une influence du taux de l'intérêt sur la demande de monnaie, dès lors que l'on prenait en compte les coûts de transaction. Et Tobin a montré que si l'on intégrait l'incertitude, la prise en compte du motif de spéculation devenait compatible avec l'extension au long terme du modèle keynésien de demande de monnaie. Autres auteurs : Marx (1818-1883), Ecole Suédoise avec Wicksell (1851-1926) et Myrdal (18981987), Ecole autrichienne avec Von Mises (1881-1973) et Hayek (1899-1992). B. L’enjeu d’une monnaie active : le pouvoir d’expliquer la crise Les auteurs qui refusent la neutralité de la monnaie sont conduits à une analyse intégrée qui permet d’expliquer la crise (alors dans l’analyse dichotomique la crise est absente, elle ne peut être que transitoire entre deux états d’équilibre). Le keynésianisme de la synthèse met l’accent sur les 3 motifs traditionnels de détention de la monnaie et insiste sur le phénomène de thésaurisation qui peut être source de déséquilibre car il conduit à une faiblesse de la demande. L’intégration de la monnaie par ce courant est incomplète car, si elle reconnaît la dimension « actif de la monnaie » (la monnaie a une fonction pour celui qui la détient et pour qui elle constitue donc un actif), elle néglige sa dimension « passif » (la monnaie est une dette pour celui qui en demande la création). En insistant sur un 4ème motif de demande de monnaie, le motif de finance, mis à jour par Keynes entre 1937 et 1939, les post keynésiens mène une analyse complètement intégrée dont la monnaie est à l’origine (création monétaire pour financer l’activité) et dont elle constitue également un facteur de crise si le reflux à destination des entreprises n’est pas suffisant pour rembourser la dette initiale. Hayek : ↑ quantité de monnaie ฀↓ taux d’intérêt ฀surcapitalisation. A terme, une crise doit conduire à une destruction de cet excédent de capital. Wicksell définit un taux d’intérêt monétaire (le taux observé) et un taux d’intérêt naturel (celui qui équilibre le marché des biens et services). Si : Taux d’intérêt monétaire < taux d’intérêt naturel ฀surchauffe et inflation. Taux d’intérêt monétaire > taux d’intérêt naturel ฀récession et chômage. Chez Marx, la monnaie masque le rapport social d’exploitation et d’aliénation du travail notamment

car elle symbolise du travail mais dont le fruit a été approprié. Mais cette dissimulation ne peut être qu’éphémère et dure jusqu’à ce que l’opposition capital/travail atteigne son paroxysme. Ce paroxysme survient du fait de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit qui découle de la recherche d’une accumulation toujours croissante du capital sous sa forme argent (schéma A-M-A)....


Similar Free PDFs