Cours 1. Les caractéristiques d\'un rapport social PDF

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Les caractéristiques d’un rapport social Source : Robert, M. et Tondreau, J. (1998) Itinéraires de formation, ENP2 0015 Aspects sociaux de 1éducat ion. Le principal outil d’analyse dans le cadre de la première partie du cours est le concept de rapport social. Un rapport social se définit sommairement par les caractéristiques suivantes: a) Un rapport social est construit socialement : Un rapport social, comme son nom l’indique, est un rapport qui est construit socialement; il est le produit des pratiques (c’est-à-dire, des manières de faire, des manières de penser, des manières de dire, des manières de communiquer) des individus dans la société. Ni la nature, ni les dieux ne peuvent être à la base d’un rapport social. C’est toujours l’action des acteurs sociaux qui le produit et le reproduit. b) Un rapport social est toujours inégal: Un rapport social est un rapport inégal entre deux groupes, où l’un des deux tire profit de sa situation au détriment de l’autre. Par exemple, s’il n’y avait pas d’inégalités (plus souvent économiques) entre le groupe des femmes et le groupe des hommes, on ne pourrait parler de rapports sociaux de sexe. S’il n’y avait pas d’inégalités entre les riches et les pauvres, on ne pourrait parler de rapports sociaux de classe. Un rapport social est une autre façon de parler des inégalités socialement constituées. En conséquence, un rapport social est toujours inégal. En ce qui a trait à ces inégalités socialement constituées, certains parlent plutôt de stratification sociale (voir la définition de ce terme à la page 79 du manuel). c) Il doit y avoir interdépendance : Les deux groupes doivent être en relation d’interdépendance, c’est-à-dire qu’il doit y avoir une relation d’échange entre eux, et ils doivent pouvoir s’influencer mutuellement. Cette relation d’échange se caractérise par la durée et par l’inégalité. Cette influence prend la forme de rapports de pouvoir qui se concrétisent par une domination, une subordination, une discrimination, une oppression, une tyrannie, une soumission, etc. bref par toute forme de contrainte à la liberté, à l’égalité, à l’équité et à la justice entre les êtres humains. d) Les rapports sociaux se combinent entre eux : Chacun de nous est influencé par un ou plusieurs rapports sociaux. Par exemple, le fait d’être une femme, vieille, de couleur noire et pauvre consitue dans la majorité des cas une situation de vie empreinte d’exclusion sociale. A l’inverse, un homme, jeune, de couleur blanche et riche veut dire le

plus souvent être dans les premières loges de la vie sociale et en profiter pleinement. L’expérience sociale d’une personne peut donc être traversée par de nombreux rapports sociaux (certains parlent de transversalité des rapports sociaux). e) Les rapports sociaux se présentent comme allant de soi : À moins d’avoir un regard critique aiguisé dans toutes les situations de la vie, quelles soient publiques ou privées, on ne voit que rarement les rapports sociaux même s’ils sont présents sous nos yeux. Une des raisons à cela tient au fait que les rapports sociaux se manifestent à travers des codes symboliques, des lois, des règlements, des normes, des valeurs, des rôles, des institutions, etc. Tous ces éléments se présentent le plus souvent comme un allant de soi, comme l’ordre "naturel" des choses. Cet ordre est non seulement naturalisé mais il est aussi intériorisé puisqu’on nous a appris à voir les rapports entre les groupes de la société, et les relations qu’entretiennent les membres de ces groupes les uns envers les autres, comme des normes, donc comme des choses normales. Ainsi, loin d’être frappé par les différents types d’inégalités dans la société, la très grande majorité d’entre nous n’arrivons même plus a prendre conscience de ces inégalités. On peut ainsi vivre l’ordre social en oubliant sa part d’arbitraire. f) Les multiples types de rapports sociaux: Les rapports sociaux les plus connus sont ceux liés à la richesse (les riches/les pauvres), aux conditions socio-économiques (conditions favorables ou élevées/conditions moins favorables ou faibles), au sexe (les hommes/les femmes), à l’ethnie (ex. les Blancs/ les Noirs), à la religion (ex. les catholiques/les protestants) à la langue (ex. les anglophones/les francophones), à lorientation sexuelle (les hétérosexuels/les homosexuels), à l’âge (les vieux/les jeunes), etc. g) L’antidote aux rapports sociaux : Les remèdes trouvés par les êtres humains pour se défaire des rapports sociaux est la volonté de vivre dans un monde où l’égalité, l’équité, la justice et le respect des différences sont maîtres, ce que prétendent faire les démocraties modernes; également la mise sur pied d’institutions sociales pour travailler sur ces questions en vue d’assurer une plus grande égalité sociale....