Cours sur la conscience PDF

Title Cours sur la conscience
Course Philosophie
Institution Lycée Général
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cours sur la conscience ...


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PHILOSOPHIE GENERALE Cours Terminale ES

1ère PARTIE : LE SUJET CHAPITRE 1

LA CONSCIENCE “Dès qu’un homme sait qu’il est un animal, il ne l’est plus” Friedrich HEGEL

MOTS CLEFS → Etymologie : cum scienta avec savoir. → Perdre conscience : évanouissement, déconnecté du monde (éveille). → Prendre conscience : comprendre, se rendre compte de (travail de réflexion). → Avoir conscience de ses actes : agir en connaissance de cause (être responsable, maturité de l’esprit). → Avoir bonne conscience : connaissance du bien et du mal (sens moral, sens des valeurs). → Conscience au sens psychologique : 1. conscience spontanée // animal : c’est un savoir immédiat (“J’écoute le cours”) 2. conscience réfléchie // humaine : c’est une conscience qui revient sur elle-même (“Je pense que j’écoute le cours”). → Solipsisme : le soi est la seule manifestation de conscience dont nous ne puissions pas douter.

INTRODUCTION “L’enfant qui sait parler assez correctement ne commence qu’assez tard (un an après) à dire “je”, avant il parle de soi à la troisième personne (“Charles veut manger, marcher…) (…) Auparavant il ne faisait que se sentir, maintenant il se pense.” Emmanuel KANT, Anthropologie d’un point de vue pragmatique Cette évolution de la conscience d’un état spontané (conscience immédiate), être conscient du monde, à un état réflexif (être conscient d’être conscient du monde), est considéré comme spécifiant l’humanité. En effet les autres espèces peuvent toutes au plus se représenter leur environnement mais non se penser. L’animal n’est pas spectateur de lui-même. L’étymologie nous éclaire sur cet aspect : conscience → cum scienta → avec savoir. Ainsi le “je” sait-il qu’il joue au moment où il joue. Cependant comment le moi peut-il s’observer lui-même ? Cette scission (coupure), extériorisation de la conscience pose problème car la conscience doit se mettre à distance d’elle-même afin de s’objectiver (la conscience est conscience de qqc extérieur à moi) mais cela reste un processus purement subjectif (intérieur à la conscience) cf. Sectus EMPIRICUS, Aporie (problème sans solution).

I. COMMENT DÉFINIR LA CONSCIENCE RÉFLEXIVE a ) La conscience est une réalité subjective (cogito) → Avoir conscience de soi, c’est pouvoir penser et décider en grande part nos actions contrairement

à l’animal dont la conduite est régulée par l’instinct. → L’expression conscience réflexive induit le fait que l’existant (l’hō) puisse se reconnaître dans un miroir (le stade du miroir), or la reconnaissance virtuelle de cette image s’accompagne de la possible connaissance de notre subjectivité. La conscience est réflexive car elle réalise un mouvement de retour sur soi en se saisissant comme objet de pensée. Cette activité d’observation de la conscience par elle-même est une introspection (introspectare). TEXTE BAC : Introduction au Discours de la Méthode, René DESCARTES (1596-1650) Méditations. J'avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs , il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables , ainsi qu'il a été dit ci-dessus ; mais, pour ce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu'il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance , qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer. Et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes , jugeant que j'étais sujet à faillir , autant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit, n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. René Descartes, Discours de la Méthode, 1637, IVe partie → Notions : conscience, vérité, liberté. Q : Comment ce travail introspectif s’opère-t-il ? R : Dans les Méditations et dans le Discours de la Méthode partie 4, DESCARTES tente de fonder toutes connaissances en examinant leur degré de certitude ; il établira au final que la première certitude (vérité) et que j’existe parce que je pense (cogito ergo sum : je pense donc je suis). Cette affirmation est le résultat d’une remise en cause de tout ce qui paraît douteux. 1. Pourquoi est-il besoin d’une méthode (de odos : chemin) pour acquérir des connaissances contrairement au domaine de l’action ? Si pour accéder à la vérité nous possédons comme dans la vie de tous les jours, nous devrions nous en tenir à des conjectures. En effet, pour agir en société nous nous contentons de suivre les coutumes, les préjugés, les habitudes de notre groupe. Car la vie presse (problème de société). Or, dans le domaine théorique, comme le précise DESCARTES, on ne peut pas se contenter de l’approximatif. C’est pourquoi le doute est utile pour établir des certitudes. 2. Quelles sont les étapes du doute ? → Le doute au sujet de nos perceptions. Nos sens ne nous restituent pas toujours une image fidèle de la réalité. → Le doute au sujet de nos raisonnements ; car nous nous trompons parfois en raisonnant.

→ La doute au sujet de notre présence au monde ; car qui nous dit que nous ne rêvons notre vie, de même que dans le rêve nous pensons être réveillés (Matrix). 3. Comment définir la conscience en tant qu’elle résiste au doute ? Si je me trompe, il y a bien un sujet qui pense que tout est faux ou vie dans un rêve. De cela on ne peut douter. En effet, pour douter il faut penser et donc exister. Ainsi le doute méthodique (par étapes), hyperbolique, mène à la première des certitudes : notre existence. Le caractère d’évidence de cette certitude servira par la suite de critère pour établir ce qui est vrai. Surtout DESCARTES précise ici que notre conscience d’exister n’est rien d’autre que de la pensée. “Par penser j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous même.” René DESCARTES, Principes Et à la question que suis-je ? (différente de qui suis-je ?) DESCARTES répondra que je suis une res cogitans (chose pensante) entièrement distinctes du corps, et qui se saisit dans un acte solipsiste (en soi seul, on entre en soi-même, on découvre le moi). Objectif de DESCARTES : il cherche la vérité. La vérité au sens absolu, qu’il cherche pour 2 raisons : la morale pratiquée et la connaissance théorique → suivre un bon chemin. Projet cartésien : douter pour vider l’esprit. (Transition) Par la pensée, le sujet (universel) a conscience de lui parce que existant (première certitude). Cependant, cette saisie de soi comme objet de penser suffit-elle pour atteindre une conscience de soi optimale (réelle) ? Sans la médiation du monde (perception du monde) comment se penser en toute objectivité ? b ) Mais cette réalité est fictive (critique du cogito)

disciples

17ème siècle

18ème siècle

Rationalisme R. Descartes Spinoza (holl.), Leibniz (all.), Pascal (fr.)

Empirisme D. Hume (angl.)

Comment la conscience peut-elle se saisir directement comme objet de pensée, c'est-à-dire se vider de tout ce qui n’est pas elle ? Lorsqu’on tente de le faire n’est-t-on pas tourné vers des contenus de pensée (idée, sentiment…) plutôt que vers la pensée en elle-même ? C’est pourtant là l’hypothèse de DESCARTES pour qui la conscience est substance, c'est-à-dire réalité permanente qui sert de support aux qualités (contenu indépendant de la pensée). Comment concevoir une existence de cette substance (pensée pure) indépendamment de ce qui l’actualise (de son contenu, des objets pensés, présence au monde) ? TEXTES BAC : Q : Sur quel point s’oppose ces deux textes ?!

Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point, et qu'au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j'étais, au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est. R. Descartes, Discours de la Méthode IV Notions : perception, raison/réel, vérité.

Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuité d'existence ; et que nous sommes certains, plus que par l'évidence d'une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas. Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant. Si quelqu'un pense, après une réflexion sérieuse et impartiale, qu'il a, de luimême, une connaissance différente, il me faut l'avouer, je ne peux raisonner plus longtemps avec lui. D. Hume, Traité de la nature humaine

R : Selon Descartes, le je est défini comme une chose pensante différente du corps (cf. dualisme cartésien). “Je me saisis moi par la pensée.” La connaissance de soi est plus facile que celle du monde extérieur, le monde peut être illusoire mais on ne peut douter du fait de les penser ; au final on affirmera pas d’autres réalités que celle de la conscience de soi découverte dans une expérience solipsiste. Selon Hume (1711-1776), le moi est une fiction, il n’est pas cette substance sur laquelle se grefferait des qualités. De plus, la conscience ne peut pas s’introspecter pour se saisir directement car elle ne rencontre que des perceptions particulières. Et si on tente d’écarter les perceptions il ne subsiste plus rien du moi. Bilan : Plus loin dans le Traité de la nature humaine, Hume utilisera la métaphore du théâtre pour signifier ce qu’est la conscience en définitive : “L’esprit est une sorte de théâtre où les perceptions diverses font successivement leur entrée, elles passent, elle repassent, s’esquivent, se mêlent en une variété infinie de positions et de situations” → la multiplicité des perceptions créée une instabilité suscitant un besoin de permanence d’où le recours à l’idée d’un moi (qui est une production de l’imagination).

(Transition) Ainsi pour Hume, contrairement à Descartes, il n’y a pas de conscience fondatrice à l’origine de nos pensées mais de la pensée à l’origine d’une fiction : le moi. Ainsi, si le monde est illusoire, il faut au moins en déduire l’existence d’un esprit qui pense cette illusion. Et si ma conscience d’être moi est également une illusion, le “je suis” perdant toute détermination singulière et toute permanence du fait de la multiplicité de ses états, ces derniers ne peuvent être sans manifester l’existence de la chose qui change et de l’esprit constatant ce changement.

II. L’IMPOSSIBLE OBJECTIVITÉ DE LA CONSCIENCE REFLÉXIVE a ) La conscience n’est pas pure subjectivité Si la conscience de soi est la capacité de s’observer et atteste du fait que l’on existe, elle est dès lors réflexion (retour de la pensée sur elle-même). Or, en s’introspectant elle semble se considérer elle-même (à priori) indépendamment de son monde, au monde… Ce mouvement introspectif est-il le seul constitutif de ce que nous somme conscients d’être ? JG. FICHTE (1762-1814) dans les Principes de la doctrine de la science, précise que pour être soi (conscient de soi) il faut s’opposer à un “non-moi” qui cependant n’existe que par rapport à ce moi. Ainsi le “non-moi” serait propre à la conscience de soi. Au final, on affirmera que l’extériorité, le non-moi conçu comme objet de ma conscience est constitutif de celle-ci, c'est-à-dire qu’il participe à son élaboration. Cela signifie qu’en prenant conscience de notre propre existence dans la pensée, on admet de ce fait celle du monde. La conscience est donc toujours en contact avec le monde, pour autant elle ne peut échapper au solipsisme car le monde se résout toujours en représentation subjectives (mentales). F. HEGEL (1770-1831) dans son cours d’Esthétique admet néanmoins que l’on peut être conscient de soi concrètement (dans la réalité sensible et plus seulement subjective). TEXTE BAC : Extrait de l’Esthétique de Hegel. Cette conscience de soi l'homme l'acquiert de deux manières : Primo théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis, penchants du coeur humain et d'une manière générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement, aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond que dans les données qu'il reçoit de l’extérieur. Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître luimême dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant ; le petit garçon qui jette qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité. Hegel, Esthétique Notions : conscience, travail, art. Q : Comment atteindre la conscience de soi selon Hegel ? (Thèse) R : Cet extrait évoque les deux modes d’accès à la conscience de soi : → Un mode théorique c'est-à-dire abstrait (connaissance indépendante de ses applications). → Un mode pratique c'est-à-dire résultant de l’expérience.

Explication : Pour Hegel, le moment introspectif est nécessaire mais non suffisant car en rester à l’abstraction ne permet pas à la conscience de saisir sa réalité totale mais seulement d’en saisir des qualités générales. Par exemple : différence entre penser au carré (caractéristiques limitées car générales) et tracer un carré (caractéristiques concrètes et précises). De même, l’individu prend surtout conscience de lui dans les choses qu’il réalise. Par exemple : je ne puis me reconnaître comme bon musicien si je n’extériorise pas ces aptitudes musicales en m’exerçant. C’est donc en s’extériorisant par le travail que l’homme acquiert aussi la conscience/connaissance de lui-même. Ce qui signifie que le sujet se découvre dans les transformations qu’il opère sur lui-même et dans la nature (conscience extériorisée) cf. exemple de Hegel du petit garçon jetant des cailloux à la surface de l’eau. La dimension pratique (activité concrète) et théorique (idéale) de la conscience de soi sont donc complémentaires : se donner une idée de soi-même par la pensée (conscience théorique) en essayant de sonder son intériorité (identité ou essence), et se donner une image de soi en transformant la nature (conscience pratique) ces deux moments sont indissociables. De même le bon médecin est celui qui sait conjuguer son observation des corps avec les connaissances théoriques de son art. Cela suffit-il cependant pour que ma réalité subjective (mentale) se constitue et se reconnaisse totalement ? Autrui n’est-il pas nécessaire à cette élaboration ? b ) Conscience de soi et conscience d’autrui Nous avons expliqué qu’il y avait pls niveaux de conscience et évolution d’un niveau à l’autre. Nous avons défini la conscience de soi or si nous nous en tenons à ce que chacun comprend au sujet de lui-même, nous savons que le développement des processus cognitifs (intellectuels) n’est possible que dans un milieu social. Par conséquent autrui a-t-il un rôle crucial dans l’évolution de la conscience et dans l’appréhension de la conscience par elle-même. TEXTE BAC : Hegel, La Phénoménologie de l’Esprit D’abord, la conscience de soi est être-pour-soi simple égal à soi-même en excluant de soi tout ce qui est autre " ; son essence et son objet absolu lui sont le Moi " ; et dans cette immédiateté ou dans cet être de son être-pour-soi, elle est quelque chose de singulier. Ce qui est autre pour elle est objet comme objet inessentiel, marqué du caractère du négatif. Mais l’autre est aussi une conscience de soi. Un individu surgit face à face avec un autre individu. Surgissant ainsi immédiatement, ils sont l’un pour l’autre à la manière des objets quelconques"; ils sont des figures indépendantes et, parce que l’objet étant s’est ici déterminé comme vie, ils sont des consciences enfoncées dans l’être de la vie. (…) En d’autres termes, ces consciences ne se sont pas encore présentées réciproquement chacun comme pur être-pour-soi, c’est-à-dire comme conscience de soi. Chacun est bien certaine de soi-même, mais non de l’autre"; et ainsi sa propre certitude de soi n’a encore aucune vérité " ; car sa vérité consisterait seulement en ce que son propre être-pour-soi se serait présenté à elle comme objet indépendant, ou, ce qui est la même chose, en ce que l’objet se serait présenté comme cette pure certitude de soi-même. Mais selon le concept de la reconnaissance, cela n’est possible que si l’autre objet accomplit en soimême pour le premier, comme le premier pour l’autre, cette pure abstraction de l’être-pour-soi, chacun l’accomplissant par sa propre opération et à nouveau par l’opération de l’autre. Se présenter soi-même comme pure abstraction de la conscience de soi consiste à se montrer comme pure négation de sa manière d’être objective, ou consiste à montrer qu’on n’est attaché à aucun être-là déterminé (…), à montrer qu’on n’est pas attaché à la vie. (…) Le comportement des deux consciences de soi est donc déterminé de telle sorte qu’elles se prouvent elles-mêmes et l’une à l’autre au moyen de la lutte pour la vie et la mort. (…) C’est seulement par le risque de sa vie qu’on conserve la liberté, qu’on prouve que l’essence de la conscience de soi n’est pas l’être, n’est pas le mode immédiat dans lequel la conscience de soi

surgit d’abord, n’est pas son enfoncement dans l’expansion de la vie" ; on prouve plutôt par ce risque que dans la ...


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