Dissertation séance 4: les sondages sont-ils fiables? PDF

Title Dissertation séance 4: les sondages sont-ils fiables?
Author Sabrina Infantino
Course Science politique
Institution Université Paris II Panthéon-Assas
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Summary

Prof de science politique M. Millet mais devoir en TD de science politique avec comme prof Audignon Nicolas, dissertation sur la fiabilité des sondages...


Description

26.10.21

Sujet : Les sondages sont-ils fiables? "Un des effets principaux que produisent les sondages, c'est d'imposer aux gens des questions idiotes. Par le fait de poser certaines questions naïves, on produit des réponses artificielles, des artéfacts... Même quand les gens répondent, cela peut n'avoir aucun sens, car n'importe qui peut dire oui ou non, même à des questions qu'il ne comprend pas ou qu'il ne se pose pas." Pierre Bourdieu - 16 janvier 1986 Les sondages sont un outil de mesure statistique visant à donner une indication quantitative des opinions. Leur fiabilité est primordiale, nous devons pouvoir leur faire confiance pour être certain que l’opinion publique n’ait pas été manipulé. Puis, l’opinion publique peut être l’opinion du public qui désigne l’ensemble des convictions et valeurs plus au moins partagés par la population d’une société ou l’opinion rendue publique qui est partagé via les médias et sondages. L'émergence de l’opinion publique est surtout lié à la démocratie. Avec la scolarisation, le développement de la démocratie et de la presse et médias, l’opinion publique se développe au XIXème siècle puis continue de changer au XXème siècle car la population peut enfin partager ses opinions et a une opinion qui compte auprès du gouvernement. D’un autre côté, l’essor des sondages se fait en 1935 aux États Unis lorsque l’American Insitute of Public Opinion est créé ayant pour but de déterminer l’opinion des gens en fonction de leur âge, sexe, habitat, profession etc… Plusieurs raisons doivent nous pousser à nous intéresser à la fiabilité des sondages et leurs influences sur l’opinion publique. Tout d’abord, nous vivons dans une société où il est très facile de manipuler les médias, la presse et ce que nous voyons sur internet donc il est important de savoir que nous pouvons nous fier aux résultats des sondages et qu’ils n’ont pas été modifié à des fins négatives. Ensuite, les sondages ont une place très importantes dans la société, ce sont un moyen de communication avec notre gouvernement ou simplement ceux avec qui nous vivons au sein de notre société, il serait alors normal de vouloir des réponses fiables et justes afin de pouvoir changer les aspects de notre société qui ne convienne pas à tous afin de vivre dans une bonne cohésion avec notre entourage. Pour analyser ce sujet, il conviendra alors de ce demander: Dans quels mesures les sondages peuvent influencer l’opinion publique ? et à quel point est-ce que nous pouvons alors nous fier aux sondages? Pour traiter cette question, il faudra nous intéresser, dans un premier temps, à la construction de l’opinion publique ainsi qu’aux différentes critiques des sondages. Suite à cela, nous verrons la relation ambigu entre la société civile et la décision politique.

I. Les constructions de l’opinion publique La notion d’opinion publique émerge au XVIIIème siècle quand les élites intellectuelles débattent des affaires de l’Etat. L’opinion publique est avant tout l’opinion de la population exprimé à travers les sondages et les médias. Cet opinion apparaît d’abord sous la forme de débats intellectuels avant de se démocratiser. Nous pouvons ainsi dire que les sondages pourront être exposé à des critiques (A). Puis, il est pertinent de s’intéresser à l’avènement d’une opinion publique européenne (B) et enfin en réponse les nouveaux dispositifs mis en place seront critiqué (C). A. La théorie critique des sondages Ce nouvel instrument de mesure d’opinion a donné lieu à pleins de contestations variées. Les premières critiques apparaissent en 1948 lorsque Herbert Blumer fait une distinction entre l’opinion publique et l’opinion des sondages avec sa thèse « Public opinion and public opinion polling » qui met en valeur le fait que l’opinion des sondages n’arrive pas à isoler l’opinion publique. L’opinion sondagière, qui n’est qu’une addition d’opinions isolés, modifie la nature même de l’opinion publique vu qu’il n’y a pas de délibération ou d’argumentation propre. Nous pouvons alors faire une distinction assez importante; la société de masse, qui correspond aux opinions sondagière, qui sont eux-mêmes des opinions isolés créé sans réel lien, s’oppose au modèle d’espace publique où les citoyens délibèrent et argumentent afin de se faire une opinion construite et élaborée. Ensuite, cette critique c’est beaucoup développée dans les années 1960-1970 avec les médias et avec certains sociologues tel que Pierre Bourdieu qui dans la revue « les temps modernes » publie un article nommé « l’opinion publique n’existe pas ». Mais il faut comprendre que nous ne faisons pas une critique de l’opinion publique mais des sondages eux mêmes, 3 axes vont construire cette critique; le fait de croire que tout le monde ait une opinion, cette affirmation est fausse puisque certains sondages vont poser des questions jamais posée auparavant ce qui va alors créer des réponses vide de sens; ensuite croire que toutes les opinions ont de la valeur est également faux puisque les sondages ne prennent pas en compte le fait qu’il y ait des leaders d’opinions qui vont influencer leur entourage; puis croire que les sujets posés font l’objet d’un véritable consensus, si nous interrogeons des personnes sur des questions qu’ils ne jugent pas fondamentales, cela créent des opinions artificiels comme par exemple l’enquête en 2016 de la « journée mondiale de la gentillesse » qui a montré qu’1/4 des français est plus gentil avec des personnages politiques. Ces réponses étaient vide de sens et ont montré une construction artificielle de l’opinion puisque c’était un sondage inutile. Un autre aspect important à prendre en compte est le contexte dans lequel les sondages sont fait. L’opinion publique ne devrait pas être forgé de manière individuel, les individus devraient prendre connaissance de l’opinion des autres pour donner une dimension inter-relationnelle dans la création de l’opinion. Finalement, l’opinion sondagière n’est pas l’opinion publique car l’opinion publique est portée par des mouvements sociaux et des manifestations, des mouvements de grèves et de contestation du pouvoir politique d’où le phénomène de « la rue contre les sondages ». D’un point de vue politique, l’opinion sondagière sert a dissimuler les rapports de force au sein de la société vu que les résultats de celle ci va légitimer des problématiques. Enfin, cette critique des sondages vise, en réalité, a propager, soutenir une conception de l’opinion publique.

C’est pourquoi nous nous intéresserons maintenant à l’avènement d’une opinion publique européenne.

B. L’avènement d’une opinion publique européenne Dans le cadre de la constitution européenne, la fabrication de l’opinion publique européenne est plus ancienne. Depuis les années 50, les institutions européennes sont les acteurs clés de la propagation de l’opinion publique européen notamment à travers les traités de Rome ou la création de la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier). Ensuite, dès 1973, un seuil a été franchi avec la mise en place d’un instrument politique pour mesurer l’opinion publique européen, l’eurobaromètre. Il permet également d’organiser des sondages cycliques pour mesurer l’allégeance aux institutions européennes. Après ça, d’autres outils ont été développés et le parlement européen crée, en 2007, son parlemètre qui enquête sur les citoyens pour connaître leur opinions du parlement. Ces différents outils entraînent une chute de confiance. En 2019, la confiance en Union européenne passe en dessous de la barre des 50%, seulement 1 européen sur 10 a confiance en l’UE et moins d’un européen sur deux a une image positive de l’UE. Une nouvelle tendance apparaît, les institutions ont plus comme ambition de créer des opinions plutôt que de les mesurer. Les opinions publiques ne sont pas fondés puisqu’ils ne viennent pas de sondages européens mais d’une addition d’opinions de sondages nationaux (la moyenne nationale). Ensuite, l’avènement de la théorie de l’opinion publique européen est liée apparaît dans un contexte particulier, lors des mobilisations de la seconde guerre du golfe liée à l’intervention américaine en Irak. Les attentats du 11 septembre 2001 ainsi que la réponse de Bush puis l’intervention en Irak à l’encontre des résolutions de l’ONU donna lieu à des mobilisations très importante en Europe contre l’intervention américaine. À Florence, 450000 personnes manifestent. Après ça, il y a eu un cycle de manifestation qui a duré environ 6 mois dans les capitales européennes. Bien sûr, certains gouvernements se sont engagés avec les américains comme la Grande Bretagne, l’Italie et l’Espagne. Des tensions apparaissent au sein de l’UE, des enquêtes d’opinions montrent des positions opposées entre les pays d’Europe centrale et orientale. Enfin, beaucoup pensent que ces mobilisations sont le fondements même de l’opinion publique européen. Finalement, nous avons vu que l’avènement d’une opinion publique européenne a fait face à plusieurs contraintes tel que e fait que les forums ne soient pas assez représentatif, ils privilégient la délibération et ne prennent pas position ou ne donne pas de décision commune. Ensuite, le fait qu’il est difficile de créer une opinion, les représentants des ONG ne sont pas d’accord sur certains sujets et donc il est compliqué de produire une opinion finale. Puis, l’immixtion dans les organismes privés et publics, la représentativité sociale est toujours l’élite. Cela entraine alors différentes critiques des dispositifs mis en place et nous verrons alors les nouvelles façon de mesurer l’opinion publique.

C. Les critiques des dispositifs mis en place Les critiques sont surtout sur la technique du sondage plutôt que sur l’outil lui même, ce n’est pas une critique théorique mais une critique technique. Ces critiques sont intervenues dans le cadre des élections électorales. Les sondages sont incapables de prévoir les élections. En France en

2002, les sondages n’ont pas démontrer la qualification de JMLP au second tour des élections. Il y a alors un décalage important entre les sondages et leurs résultats. Dans ce cas la, l’erreur des sondages était dû à l’ordre d’arrivée des candidats à l’élection. Or on constate que les sondages en 2002 étaient déjà plus juste au niveau de leurs résultats qu’en 1995, qui eux n’avaient pas vu que Jospin arriverait en première place. Un autre moment important a été en 2016 lors de la crise autour des sondages. Les sondages américaines n’ont pas vu arrivé la victoire de Donald Trump. En Angleterre, ils n’ont pas prédit le résultat favorable au Bréxit puis ils ont été incapable de prévoir l’arrivée de François Fillon aux primaires de la droite. Nous pouvons alors faire une distinction entre les dispositifs français et les dispositifs américains. Les résultats français sont plus probants que les américains, cela est lié à la technique d’enquête. Dans le cas américain, on peut relever alors 2 difficultés majeures; la mise en œuvre de l’enquête ainsi que la technique même du sondage. Tout d’abord, le phénomène de « l’électeur caché » qui consiste à refuser de dire à l’enquêteur sont véritable choix de vote, il cache son intention de vote car il la juge illégitime à la société. Les sondages ont de la peine a cerné ce comportement ce qui va automatiquement fausser les résultats. Ce problème est lié à la mise en oeuvre de l’enquête, si l’enquête est faite face à face ou même par téléphone, elle va entraîner un effet enquêteur. Le répondant va se sentir lié à sa réponse et va répondre différemment en fonction de qui il a en face de lui. Par exemple, si nous faisons un sondage sur l’immigration et que l’enquêteur est une personne de couleur ou une personne caucasienne, les résultats différeront. Heureusement, pour éviter ce comportement d’électeur caché, des techniques de redressement sont mise en place, plus de questions seront posées pour corriger les résultats. La deuxième difficulté majeure est celle de l’échantillonnage. Il est difficile d’avoir un échantillon représentatif vu qu’il y a un problème de représentativité socio-démographique. Au États Unis, les échantillons ne sont pas très fiable donc ils utilisent la méthode de redressement démographique. Enfin, l’idée développée précédemment permettait d’étudier les nouvelles mesures d’opinion publique et le fait que cette opinion n’est pas donnée mais construite. Cependant, un autre angle doit être étudié pour saisir la question dans son ensemble, celui de la relation entre la société civile et la décision politique.

II. La relation entre la société civile et la décision politique Les sondages et les médias commencent à avoir une influence beaucoup plus forte sur le système politique ce qui entraine une relation plus ambigu entre la société civile et la décision politique. Même si les sondages sont souvent très critiqués, ils sont très utilisés et deviennent des instruments fondamentaux à le décision politique. Nous pouvons ainsi parler des nouveaux outils pour mesurer l’opinion publique (A). Par là nous pouvons observer un lien concret entre l’opinion publique et la décision politique (B) ce qui va nous pousser à nous demander si les sondages d’intention de vote sont un nouveau vecteur des élections (C)?

A. Les nouveaux outils mis en place pour mesurer l’opinion publique Au États Unis, ils mettent en place de nouvelles méthodes afin d’obtenir des résultats de sondages plus fiable. Par exemple, une seule enquête dans de LA Times avait prédit que Trump

serait gagnant et ce sondage a utilisé 2 techniques; l’utilisation d’internet pour contourner le phénomène de l’électeur caché puis la distribution de tablette aux personnes interrogés qui était un moyen de pallier aux difficultés d’accès à internet ce qui donnait aussi la possibilité à plus de catégories populaires et personnes âgées à participer. Ces techniques de sondages permettaient alors aux échantillons d’être beaucoup plus représentatifs vu qu’ils prennent en compte toutes les catégories de population. En Europe, les intentions du référendum du Brexit et la primaire de la droit en France ont été très compliqué à mesurer. Du côté français, pour la primaire, ils remarquent le problème de la mobilité infra-bloc qui fait que les citoyens modifient leur vote au sein d’une tendance politique. Pour faire face à ce problème, ils essayent de trouver des instruments pour corriger les sondages tel que les questionnaires orientés qui mettent en situation les personnes interrogées. Ces nouveaux sondages posent des questions concrètes ce qui permet à l'interrogé de construire et solidifier son opinion. Ensuite, ils utilisent aussi des logiciels pour mesurer et collecter des opinions exprimés sur les réseaux sociaux. Pour faire cela, ils utilisent le logiciel HYPHE qui va corriger les opinions et les intentions de vote sur des thématiques précise. Un autre exemple est le fait que Tweeter pourrait être considéré comme un nouvel instrument capable de mesurer l’opinion publique. On remarque rapidement une corrélation entre le nombre de tweet sur un thème et le contexte sociale autour de ce thème. Par exemple, durant des élections présidentielles, le nombre de tweet sur les candidats va influencer l’opinion des votants. En général, les réseaux sociaux actuellement influent beaucoup les opinions des gens, si un candidat venait à apparaître sur les réseaux juste avant les élections, cela pourrait influencer sa position en bien ou en mal. Nous l’avons bien vu en France avec François Fillon qui avait une victoire quasi-certaine mais qui a vu sa campagne perturbée suite à une affaire de détournements de fond publics. Finalement, nous remarquons que plusieurs nouvelles méthodes de mesure ont été introduites et que c’est bien l’opinion publique qui va produire des effets positifs ou négatifs sur la vie politique. C’est pourquoi il sera intéressant de voir le lien entre l'opinion publique et la décision politique.

B. Le lien entre l’opinion publique et la décision politique Tout d’abord, même si les sondages sont critiqués, ils ont une influence importante sur la vie politique et l'opinion publique se retrouve au cœurs des débats politiques. C’est à ce moment là qu'on peut voir une émergence de démocratie d’opinion. La démocratie d’opinion est un aspect de la démocratie représenté par l’emprise des médias et des sondages sur les décisions politiques. La démocratie d’opinion est constamment influencé par l’opinion publique ce qui crée un lien plus direct avec les pouvoirs publics et la décision politique. Ensuite, le lien entre l’opinion publique et la décision politique peut être fait à travers 2 aspects; le lien entre l’enquête et la mesure de l'opinion ainsi que la politique publique et l’effet de sondage en période électorale. Le lien entre l’opinion publique et la politique publique est démontré par un phénomène de consistance, il y a alors une relation entre l'opinion majoritaire et l’orientation de la politique publique. En effet, les effets des sondages sur la vie politique peuvent changer les résultats d’une élection, la démocratie d’opinion devient alors un moyen de communication avec la politique. Nous voyons alors différents effets des sondages sur l’opinion publique; l’effet de consensus qui contribue à favoriser une opinion majoritaire mais il y a aussi des effets opposés tel que le « bandwagon » ou le « underdog ». L’effet bandwagon est le principe par lequel un candidat, sur le

point de gagner, devient plus populaire et augmente encore plus ces chances de remporter la victoire car les citoyens vont juste choisir le candidat le plus populaire. Au contraire, l’effet underdog est le fait que les électeurs vont soutenir un candidat en difficulté dans les sondages pour qu’il regagne des votes. Un exemple intéressant serait le premier travail sur la question de la congruence dans les années 1980, ce travail montre que dans deux tiers des cas, le changement d’opinion publique entraine un changement de l’action publique. Les gouvernants cherchent alors à intervenir sur l’opinion publique afin de mettre toutes les chances de leur côté pour un changement de politique par exemple. Ils mettent en place des stratégies de contrôle de l’opinion pour obtenir le soutien populaire nécessaire pour avoir ce qu’ils veulent. On a vu alors qu’il y a un lien ambigu entre l’opinion publique et la décision politique, notamment à travers l’émergence d’une démocratie d’opinion. Nous voyons que les sondages renforcent la démocratie et permettent aux gouvernants d’avoir accès à l’opinion des citoyens. Cela entraine le fait que les gouvernants doivent justifier leurs actions ou même les modifier en fonction de l’opinion majoritaire. Mais alors, est ce qu’il serait possible que les sondages soient des vecteurs de l’élection ?

C. Les sondages d’intention de vote comme vecteur de l’élection ? Effectivement, les sondages peuvent avoir diverses effets sur les élections. Un des premier serait l’effet direct sur la sélection des candidatures. Par exemple, en France, pendant longtemps, il n’existait pas un système de primaire alors c’était le rôle des sondages de créer une institution de pré-sélection mais ensuite avec la création des primaires, le rôle des sondages étaient d’évaluer cette pré-sélection. On remarque rapidement qu’en France, il est impossible de rester « candidat favori » si les résultats des sondages sont négatifs. Ensuite, il y a l’effet de la stratégie des hommes politiques. Les hommes politiques croient aux sondages et vont alors adapter leurs stratégies et leurs actions en rapport à la volonté de l’opinion majoritaire. Les sondages affectent directement la campagne électorale et en période d’élection électorale, les candidats vont utiliser les sondages pour connaître l’opinion publique et jouer de cela pour obtenir la victoire....


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