Title | Dissertation service public |
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Author | Martin Martin |
Course | Droit Administratif 1 |
Institution | Université Catholique de Lyon |
Pages | 4 |
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Droit Administratif : Dans quelle mesure une personne privée peut être considérée comme chargée d’une mission de service public?Accroche: Marcel Waline disait «qu’il est plus facile de récupérer le mercure échappé d’un vieux baromètre que de saisir la notion de service public dans une définitio...
Droit Administratif : Dans quelle mesure une personne prive peut etre considere comme charge d’une mission de service public ? Accroche: Marcel Waline disait «qu’il est plus facile de récupérer le mercure échappé d’un vieux baromètre que de saisir la notion de service public dans une définition». De cette clèbre citation, le service public peut etre considr comme la notion phare du Droit Administratif tout en conservant sa spcificit lui confrant une place particulière en France. Définition des termes du sujet: De ce constat, le service public semble alors complexe a apprhender et a dfinir alors qu’il est aujourd'hui au coeur des proccupations de tous. Il semble nanmoins dcisif d’en prciser ses contours. Ainsi le service public s’entend d’une activit, d’une structure ou encore d’un moyen d’action donn à l’administration afin qu’elle puisse exercer sa finalit d’action, à savoir, l’intret gnral. Dans d’autres termes, il s’agit d’une activit d’intret gnral disposant de PPP et relevant d’une personne publique ou d’une personne prive. Intérêt/ enjeu du sujet: De cette dfinition, en enjeu capital semble se dessiner puisque apparait la notion de personne prive au sein d’un service public. Cela peut interroger fortement sur la summa divisio entre droit priv et droit public qui s’opère dans tout les domaines du droit. Il convient de rappeler que les personnes morales de droit public sont investies d'une mission d'intret gnral et sont soumises à la rglementation du droit administratif. A l’inverse, les personnes morales de droit priv sont soumises aux règles du droit priv. Dès lors, à quoi bon faire perdurer cette distinction si ces deux entits opposes voir meme rivales peuvent finalement se rencontrer? En effet, on peut meme se demander si le considrant de principe de l’arret Blanco de 1873 selon lequel «Considerant que la responsabilite, qui peut incomber a l’!tat (…) ne peut etre regie par les principes qui sont etablis dans le Code civil, pour les rapports de particulier a particulier». n’est pas remis en cause puisque aujourd'hui il est possible d’appliquer le droit priv à certains services publics. Le constat pos par Marcel Waline est alors encore plus rvlateur puisque l’une des seules caractristiques qu’on pouvait donner au service public tait sa gestion par l’autorit publique. Aujourd'hui il n’en ait plus et cela pose un grand nombre d’interrogations quand au fonctionnement des services publics et à la redfinition meme du service public. Problématique: Dans quelles circonstances une personne prive peut elle etre habilite à grer une mission de service public? Annonce du plan: Il apparait qu’à partir de 1921, le juge administratif a modifi la qualification du service public permettant d’exclure en partie la gestion de la personne publique au profit d’une personne prive (I). Nanmoins cette nouvelle dfinition est à relativiser en faveur de la puissance publique par un critère finaliste de contrôle (II). I/ De nouveaux critères permettant la fin de la prééminence de la puissance publique Avant de pouvoir caractriser le service public à une activit administrative ou industrielle et commerciale, le service public, pour etre qualifi de tel, doit rpondre à des règles gnrales (A) nanmoins la règle relative à la puissance publique semble avoir t largement affaiblie avec la naissance des SPIC (B)
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A/ Un principe directeur: l’intérêt général au coeur du service public Tout d’abord, au sens global, le service public doit etre une activit de prestation, il doit rendre un service aux administrs qui ne peuvent eux meme concevoir à le prendre en charge. Ainsi parfois il s’agit aussi de prendre des mesures de rglementation afin de prserver l’ordre public. De plus, il s’agit d’une activit finalise et l’objectif d’un service public est de satisfaire l’intret gnral. Cependant l’intret gnral n’a pas de dfinition unique, cette notion reste subjective et volutive. Il revient alors au juge administratif de qualifier une activit de prestation comme d’intret gnral et pour se faire, le juge prend en compte et s’intresse à des indices qui lui permette de qualifier une activit d’intret gnral. Le premier indice est de satisfaire un intret collectif, cela amène un certain profit à la collectivit dans son ensemble. L’objectif pour le juge est de rechercher l’intention du crateur de l’activit. Il y a certaines activits ou il n’y a pas de doute telles que les activits rgaliennes (ducation, hôpitaux…) Il doit s’agir selon Lon duguit de services «pures» ou «naturels» car ces services permettent «l’interdpendance sociale». Nanmoins, parfois le juge a eu des hsitations pour considrer certaines activits comme relevant d’un service public. Ainsi en 1999, le CE dans l’arret «Rolin», affirme que les jeux de hasard ne sont pas considrs comme une activit d’intret gnral. (B/ Une nouvelle catégorie de service public «privatisé» (SPIC La distinction entre SPA et SPIC va s’oprer le 22 janvier 1921 dans un arret rendu par le TC «Socit commerciale de l’Ouest africain», dit «Bac d’Eloka». Dans cet arret, le Tribunal des conflits reconnait la comptence de la juridiction judiciaire pour connaitre un litige avec «un service de transport géré par l’administration dès lors qu’il existe, dans le fonctionnement de celui-ci, des conditions voisines d’une entreprise du secteur privé». Cet arret est novateur, c’est une volution sans prcdents car le juge administratif va lui meme admettre que le service public peut avoir un contenu industriel et commercial et par consquent que le Droit Administratif ne saurait s’appliquer dans ce type de service public. Cela signifie que le juge administratif admettra que le service public peut etre assum par des personnes prives. De ce constat le juge administratif dlègue donc à son rival judiciaire la gestion des contentieux puisque a partir du moment ou un service public peut etre qualifi d’industriel et commercial, le droit priv devient la norme de fonctionnement du service public et les agents qui y travaillent ne sont pas des fonctionnaires mais des agents privs. Si les personnes publiques cherchent à se doter d'un statut de droit priv, c’est en raison de sa souplesse et de son adaptation pour la gestion d'activit de production, de distribution et de prestation de service. Le critère de fonctionnement est semblable à celui d’une entreprise prive. Cela a pu provoquer de l’incomprhension pour une partie de la doctrine et notamment pour Maurice Hauriou qui affirme que «l’Etat n’est pas une association pour travailler ensemble à la production de richesse». Pour Hauriou, les SPIC sont donc une hrsie, ils n’ont pas de sens puisque leur but est de rechercher la richesse alors que les SPA ont pour objectif de servir un intret gnral de manière non lucrative. Au fil du temps, la jurisprudence a meme tendue l’hypothèse en reconnaissant la possibilit pour une personne prive d’exercer une activit de service public en dehors de toute concession, CE 13 mai 1958 «Caisse primaire aide et protection».
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Il apparait donc que le SPIC soit une rvolution en ce qu’il donne une nouvelle dfinition au service public, le juge administratif se voit relguer une partie de sa comptence. Nanmoins, cette affirmation est très relative car la vritable condition majeure repose sur le fait que le contrôle de l’activit relève toujours en dernier ressort d’une personne publique et quelque part du juge administratif. II/ Un contrôle encore très étroit de la puissance publique sur les SPIC Bien que les SPIC se voient appliquer le droit priv, ils restent entièrement soumis à la personne publique et cela en raison de la nouvelle dfinition qu’en exige le juge (A’) permettant ainsi de faire persister l’applicabilit du Droit Administratif (B’). A’/ La nécessaire subordination des SPIC à la personne publique En ralit, c’est le juge administratif qui dfini et modifie dans sa jurisprudence la dfinition et les critères de service public car rappelons le, il n’existe aucune dfinition du service public qui soit dfini de manière lgale. Ainsi bien que les SPIC soient une innovation majeure, le service public conserve une règle imprative selon laquelle l’activit du service public doit toujours relever en dernier ressort d’une personne publique. Cela rsulte d’une jurisprudence constante marque par des arrets comme «Caisse primaire aide et protection» ou «Narcy» qui ont dfinit le critère juridique du service public, à savoir l'existence de règles exorbitantes de droit commun et notamment de prrogative de puissance publique. Nanmoins en 2007, le CE dans son arret APREI va encore plus loin en admettant qu’une personne prive puisse exercer une mission de service public meme sans prrogative de puissance publique à condition qu’elle soit place sous le contrôle de la puissance publique. Le juge administratif innove en dgageant de nouveaux indices d’identification et donne en ralit un mode d’emploi pour identifier un service public dont l’activit est exerce par une personne prive: Le CE raffirme son attachement à la mthode du faisceau d’indices, ainsi qu’à la prsence de trois critères cumulatifs. —le juge doit etre tenu par la qualification lgislative de l’activit si la loi le consacre. —une personne prive peut grer un service public dès lors qu’elle est place sous le contrôle d’une personne publique. Cela va se vrifier par l’analyse du faisceau d’indices dans le sens ou il est ncessaire de la part de la personne publique qu’elle octroie un financement public, une participation de la personne publique a l’organisation de l’activit. De ce fait elle pourra contrôler l’activit, le fonctionnement de la structure, les obligations que la personne publique donne à la personne prive avec des objectifs … —l’activit de service public est soumise à un rgime juridique particulier. Le 13 octobre 2014, le TC dans un arret «Socit Axa» raffirme que le service public est «une activité exercée par une personne publique ou privée avec l’habilitation et sous le contrôle d’une personne publique en vue de répondre à un besoin d’intérêt général». B’/ La persistance du rôle du juge administratif et du droit administratif Qu’il s’agisse d’un SPA ou d’un SPIC, il y a toujours une part de droit public qui s’applique dans l’activit du service public. En effet, lorsque l’activit est gre par la personne prive, le contrôle exerc par la personne publique va ncessairement
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permettre une application du droit public dans le fonctionnement du service. C’est par exemple le cas pour les mesures concernant l'organisation du service public qui relèvent toujours du juge administratif, c’est ce qui a fait dire au TC dans un arret , compagnie Air France c/ Epoux Barbier de 1968 que «les juridictions administratives demeurent en revanche comptentes pour apprcier (…) la lgalit des règlements manant du conseil d’administration». On peut donc en tirer un constat paradoxal selon lequel bien que le SPIC se conçoive en fonction du droit priv, il ne se conçoit pas non plus en dehors de l’application du droit public. Cela signifie que le degr de soumission au droit public varie selon les services publics car il est plus ou moins consquent mais demeure toujours prsent. Il est donc vident que le service public reste la «pierre angulaire du Droit Administratif» comme le disait Gaston Jèze.
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