Exemple de travail personnel 1 PDF

Title Exemple de travail personnel 1
Author Vanessa JP
Course Victimologie
Institution Université de Montréal
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UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

ÉTUDE DE CAS

PAR ______________________

CERTIFICAT EN CRIMINOLOGIE FACULTÉ DE L’ÉDUCATION PERMAMENTE

TRAVAIL PRÉSENTÉ À CINDY LAPOINTE DANS LE CADRE DU COURS CRI1730G-C-A20 VICTIMOLOGIE

NOVEMBRE 2020

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION.....................................................................................................................................................3 I.

DESCRIPTION DE L’ÉVÉNEMENT TRAUMATIQUE..........................................................................................3

II.

DYNAMIQUE PARTICULIÈRE DE LA VIOLENCE CONJUGALE.........................................................................4

III.

PROCESSUS DE RÉACTION DE LA PERSONNE VICTIME.............................................................................5

IV.

ÉVALUATION DES CONSÉQUENCES CHEZ LA PERSONNE VICTIME...........................................................8

V. VI.

BESOINS NOMMÉS PAR LA PERSONNE VICTIME..........................................................................................10 ASPECTS DES DROITS ET RECOURS DE LA PERSONNE VICTIME.............................................................11

CONCLUSION....................................................................................................................................................13 BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................................14

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INTRODUCTION Au XXIe siècle, plusieurs mouvements sociaux, organismes et campagnes de sensibilisation permettent de constater l’évolution remarquable de la victimologie au sein de la société québécoise, voire mondiale. De générations en générations, on expose de plus en plus les enjeux réels de la violence intrafamiliale, sur les chaînes de télévision, entre autres. Les notions de maltraitance et négligence d’enfants, exploitation sexuelle, mutilations génitales, mariages forcés, violences basées sur l’honneur, filicides, maltraitance envers les aînés, aliénation parentale et violence conjugale, sont de moins en moins tabous. En effet, la violence conjugale a fait l'objet de nombreuses études au cours des dernières années. Il incombe d’apprécier les progrès accomplis, mais de reconnaitre qu’il y a encore place à l’amélioration, car certains mythes et stéréotypes subsistent encore aujourd’hui. Il est très difficile d'accepter que la violence puisse être présente dans une relation qui devrait être basée sur l'amour et le respect. Pour prévenir ces problèmes et éventuellement les éliminer, il importe de reconnaitre la violence sous une vision plus large et d’en constater les conséquences. À cet effet, dans le cadre de ce travail, je présenterai l’étude de cas d’une victime de violence conjugale, Ingrid Falaise, qui partage son histoire personnelle par la publication de son livre « Le Monstre »1. Pour commencer, je dresserai un compte-rendu de son processus de réactions suite à l’événement, j’analyserai les multiples conséquences subies, je nommerai quels étaient les besoins personnels de cette dernière, et pour finir, les droits et recours dont elle a pu bénéficier.

I.

Description de l’événement traumatique

Pendant plus de deux ans de sa vie, alors qu’elle n’était âgée que de 18 à 21 ans, Ingrid Falaise a vécu sous l’emprise de son conjoint, un homme violent et manipulateur. Elle raconte son histoire personnelle dans son récit autobiographique « Le Monstre ». Ils se sont rencontrés lors d’une soirée à Montréal, puis ce fût le coup de foudre, ils étaient inséparables! Tel un prince charmant, il la remplit de compliments, elle est la prunelle de ses yeux. Petit à petit, il place ses pions autour d’elle, l’isole de ses amis et sa famille et la rend dépendante de son amour. Peu à peu, il installe son emprise sur elle et prend du pouvoir dans leur couple. À 18 ans, Ingrid quitte sa famille pour s’évader en Afrique, lieu du pays d’origine de son conjoint, lieu de coutumes musulmanes très rétrogrades, et surtout, lieu des premiers épisodes de violence physique à son égard. Après chaque séjour à ses côtés, elle revient au Québec toujours plus transformée, plus 1 Ingrid Falaise. Le Monstre. Libre Expression, 2015, 341 p.

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dominée, plus affaiblie, plus fragilisée. Ce qui au départ semblait être de « petits » épisodes de jalousie s’est tranquillement transformé en dénigrement, puis la violence psychologique s’est installée au quotidien. Il la fait sentir belle, unique, puis l’instant d’après il la brise en petits morceaux. Elle est prise au piège, complètement isolée et coupée du monde extérieur. Au fil du temps, elle fût constamment humiliée, battue, violée, séquestrée, puis encore menacée, dévalorisée et submergée de paroles blessantes. À maintes reprises, les épisodes de violence de son conjoint l’ont poussée à le quitter… jusqu’à ce que ses paroles douces et ses excuses la convainquent de revenir, le temps d’une lune de miel, avant qu’il ne la frappe encore une fois de plus. C’est l’histoire de cette jeune femme aveuglée par amour, victime de violence conjugale, jusqu’au jour où elle trouva la force intérieure de sortir de son emprise pour sauver sa peau.

II.

Dynamique particulière de la violence conjugale

D’abord, il convient de comprendre la dynamique particulière de la violence conjugale afin de comprendre les réactions et comportements des personnes aux prises avec celle-ci. 2 D’ailleurs, la question populaire Pourquoi les victimes de violence conjugale restent-elles avec un conjoint violent ? est fondamentalement biaisée, puisqu'elle responsabilise les victimes et sous-entend qu'elles peuvent facilement se séparer. Une relation interpersonnelle où s’installe de la violence conjugale est avant tout une relation amoureuse. Et contrairement à ce qu’on peut imaginer, la violence demeure très difficile à percevoir, puisqu’elle s’installe de manière subtile et progressive, voire mesquine, dans la relation. Les premiers comportements malsains sont dissimulés par l’amour, puis augmentent en fréquence et en intensité. L’emprise du conjoint violent sur sa victime se fait aussi graduellement : elle doute de plus en plus d’elle-même, elle a de moins en moins d’influence au sein du couple. Un rapport de domination s’installe tranquillement, la relation autrefois symétrique bascule vers une relation asymétrique. De plus, il est important de souligner que la violence n’est pas présente de façon constante. Il s’agit plutôt d’un cycle de violence, marqué de quatre phases qui s’enchaînent et se répètent : le climat de tension, la crise, la justification et la lune de miel.3 D’abord, l’atmosphère est de plus en plus lourd, la victime marche sur des œufs, 2 Joane Turgeon. « Violence conjugale et familiale », Document PDF, Été 2020, Module 6. 3 Cindy Lapointe. « Victimologie », Automne 2020, Présentation PowerPoint, cours 3-5-6-7-9-10-11.

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par crainte de contrarier son partenaire. Et puis, lors de la phase d’agression, la tension éclate et l’agresseur passe à l’acte. Il peut s’agir de comportements violents physiques ou non-physiques, qui auront des effets immédiats sur la victime. Celle-ci se retrouve complètement déboussolée, en état de choc. Elle pourrait même envisager de mettre fin à la relation. C’est à ce moment critique que, souvent malgré elle, la rémission prend place. L’agresseur fera tout pour la reconquérir, par ses promesses, ses excuses et ses mots doux. Quoique toujours d’une façon surnoise, car il se justifie en reportant la responsabilité sur sa conjointe. Il recrée la lune de miel des premiers jours, elle constate ses efforts, regagne espoir et le calme revient jusqu’à la prochaine tempête. Plusieurs enjeux rendent donc la rupture très complexe pour la victime d’un conjoint violent, notamment : la peur de représailles, la peur du jugement d’autrui, l’isolement social dans lequel elle se trouve, son sentiment de culpabilité et l’espoir constant qu’il va changer.4 Dans le cas d’Ingrid Falaise, un dernier épisode de violence extrême fut nécessaire pour la pousser à réagir et demander de l’aide. C’est un scénario qu’on retrouve souvent dans les cas de violence conjugale, une phase d’agression qui menace la vie de la victime peut agir comme forme de déclic, de brusque retour à la réalité, et raviver toute la force intérieure qui reste en elle pour combattre la mort. Cela pourra pousser la victime à aller chercher l’aide nécessaire pour s’en sortir.

III.

Processus de réaction de la personne victime

Pour des fins d’évaluation de son processus de réaction face à la victimisation, je concentrerai mon analyse sur le dernier épisode de violence vécu par Ingrid : Tel qu’elle le raconte dans le dernier chapitre de son livre « Dernier combat », la violence de son ex-conjoint a atteint son apogée en 2002, le jour où elle a vraiment cru qu’il allait la tuer. La nuit suivant la visite des détectives engagés par ses parents pour la retrouver, la colère de M. s’abat sur son corps. Elle cherche son air pendant qu’il la retient de force sous un oreiller. « S’en suivent les plus longues minutes de mon existence, la plus longue bataille physique et mentale que j’aurai expérimentée dans cette vie. »5, dit-elle. Il la relâche à la dernière seconde. Elle sait à ce moment qu’il n’hésitera pas à la tuer cette 4 Turgeon, Module 6. 5 Falaise, Le Monstre, p.334.

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fois-ci. L’adrénaline la pousse à saisir le téléphone pour alerter ses parents de venir la sauver, ce qui le met hors de lui. Il l’agrippe par les cheveux, la fait tomber au sol et la bat de coups au ventre avec ses pieds. Puis, il la plaque contre le mur pour l’étrangler à nouveau de ses mains. Après quelques instants, alors qu’elle est presque évanouie, il réussit à la trainer jusqu’au stationnement du bloc appartement. Elle se débat de toutes ses forces. Puis d’un coup au visage, il l’assomme. Finalement, il l’attache contre un tuyau et la bâillonne pour l’empêcher de crier. Le combat pour sa vie s’enclenche. Ingrid réussit à se détacher et court à toute vitesse pour s’enfuir. Enfin, juste avant qu’il ne la rattrape, elle saute dans la voiture du détective qui l’attendait à l’extérieur. Elle ne l’a plus jamais revu. L’être humain a été créé de sorte qu’un individu puisse réagir instinctivement lorsqu’il est confronté à une menace pour sa vie. Un réflexe s’enclenche de façon involontaire, notre cerveau enregistre que nous sommes en danger et tout le système nerveux sympathique se met en alerte. Il envoie des signaux à nos organes pour nous donner la force de nous battre pour notre survie. C’est ce qu’on appelle communément l’adrénaline. Les experts dénombrent quatre réactions humaines possibles devant un danger : figer, fuir, foncer ou encore se fondre.6 Dans le cas d’Ingrid, sa réaction immédiate fût de combattre pour s’enfuir. La violence exercée par son conjoint menaçait non seulement son intégrité physique, mais sa vie aussi. L’auteure décrit l’événement traumatique comme un combat contre la mort. À ce moment, trois sphères furent touchées chez la victime : l’affect, l’intellect et le corps.7 L’affect, car plusieurs émotions exacerbées traversaient son esprit, comme la peur, l’impuissance et la colère. Ingrid témoigne qu’elle craignait qu’il la tue et qu’elle s’est sentie vulnérable l’espace d’un instant. Puis d’un coup, une lueur d’espoir l’envahit, regagnant le courage et la confiance en elle nécessaire pour s’en sortir. Quant à l’intellect, Ingrid se rappelle les pensées qui défilaient dans sa tête au moment de l’acte : « Il aimerait mieux me tuer que de me laisser le quitter. Il ne m’aura pas cette fois. Je combattrai jusqu’à mourir s’il le faut. »8. Puis, elle témoigne avoir fait des prières : « Mon Dieu, je vous supplie, aidez-moi à vivre. »9. Pour finir, la troisième sphère ébranlée par le trauma fut le corps, qui a subi un bouleversement chimique. En effet, comme je l’ai expliqué plus haut, la situation de stress aigu alerte tout le système nerveux. En état de panique, elle dit avoir senti le 6 Lapointe, Cours 5. 7 Ibid. 8 Falaise, Le Monstre, p.335. 9 Ibid.

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sang battre dans ses tempes, ses poumons se crisper, etc. Cela explique bien le sentiment d’instinct de survie chez Ingrid. Il y a de fortes chances que cet événement traumatique restera gravé dans sa mémoire, puis la sensation, gravée dans son corps à jamais. Les quelques heures et quelques jours suivant l’événement traumatique, malgré qu’elle soit finalement libérée des griffes de son bourreau, la victime ne se sent pas mieux de sitôt, et c’est normal. Même si concrètement, elle est en sécurité, son corps ne le comprend pas encore, et elle aura besoin de beaucoup d’aide pour cela. S’en suit un long parcours psychologique… C’est la phase la plus intense des réactions suite à une victimisation. Après avoir été en état d’hypervigilance pendant si longtemps, il va de soi qu’Ingrid est bouleversée d’émotions vives (peur, tristesse, colère, confusion), sans oublier les douleurs physiques qu’elle peut avoir après s’être débattue de la sorte.10 Elle peut vivre des symptômes liés au stress vécu, comme par exemple, un corps crispé, des tremblements, ou encore des difficultés à respirer. Elle témoigne avoir eu longtemps de la difficulté à dormir, et une forte diminution de l’appétit. Certains épisodes marquants étaient encore très vifs dans sa mémoire. Par exemple, la simple odeur d’un mets épicé lui rappelait le couscous typique que la mère de M. préparait en Afrique, et faisait revivre en elle des épisodes de violence trop douloureux. En fait, à la suite d’un facteur de stress physique et psychique si intense, un individu peut être en état de stress aigu (ESA). 11 Pour établir un tel diagnostic, on identifie ces symptômes chez l’individu : des pensées et images intrusives qui rappellent l’événement, une humeur négative, de la dissociation, de l’évitement et une hyperactivité neurovégétative. Je ne peux pas me baser uniquement sur les faits rapportés dans le livre pour établir un diagnostic, mais j’ai de fortes raisons de croire qu’elle n’en fut pas épargnée. Ensuite, les prochains mois suivant l’événement traumatique sont déterminants pour le rétablissement de la victime. D’abord, il est important d’être aux aguets du développement d’un trouble d’État de stress post-traumatique (ESPT). C’est en quelque sorte le moment crucial où les symptômes d’un état de stress aigu peuvent se cristalliser. D’autre part, c’est aussi une étape importante du processus de réaction à la victimisation : l’intégration.12 En effet, la période de transition peut durer jusqu’à six mois après l’événement. Ingrid raconte dans son deuxième 10 Lapointe, Cours 5. 11 Lapointe, Cours 6. 12 Ibid.

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roman Le Monstre, la suite13, par quels moyens elle est parvenue à se défaire de son emprise et le long chemin difficile de la reconstruction. Entre autres, en passant par la drogue, l’autodestruction et le travail excessif, des mécanismes d’adaptation très dangereux. Au début, elle avait encore peur de marcher seule dans la rue, de croiser le regard de son agresseur. Pendant cette période, elle fît longtemps des cauchemars toutes les nuits, revivant les moments douloureux. Elle avait perdu foi en la vie, craignait ne jamais retrouver sa joie de vivre d’avant, et surtout, elle doutait fortement être capable d’aimer un homme à nouveau. Malgré tout, Ingrid commençait tranquillement à accepter ce qu’elle avait vécu. En fin de compte, plusieurs années sont parfois nécessaires à la reconstruction complète et au retour à l’équilibre des victimes. Ingrid Falaise en compte quatorze. Quatorze années marquées d’abus, d’autodestruction, de douleur et de déni. L’abus d’elle-même dont elle témoigne (boulimie, anorexie, promiscuité sexuelle) est un mécanisme de fuite pour oublier sa souffrance réelle. Puis elle est tombée en dépression, et a suivi une longue thérapie qui l’a beaucoup aidée.

IV.

Évaluation des conséquences chez la personne victime

Les conséquences de la violence conjugale sont nombreuses, et elles ne sont pas toujours directement liées aux blessures physiques. En fait, selon Ingrid, les blessures physiques sont les moins douloureuses de toutes. Les ecchymoses, côtes fêlées, fractures du nez et autres blessures dues aux coups reçus, sont certes douloureuses. Surtout lorsque les cicatrices sont assez apparentes et peuvent rappeler l’événement, ce qui ajoute une complexité au rétablissement. Chez Ingrid, parmi les conséquences physiques, on constate aussi : des maux de ventre et maux de tête récurrents, des troubles du sommeil, des troubles digestifs, des tremblements et une importante baisse d’énergie. D’un autre côté, il y a les conséquences non-physiques, émotionnelles, identitaires et relationnelles, extrêmement douloureuses. Elles sont principalement causées par la dynamique particulière de la violence conjugale. Entre autres, les effets dévastateurs résultant du cycle de violence, tel que l’indique le site du Gouvernement du Québec : « Chaque fois que le cycle recommence, les victimes perdent un peu plus leurs moyens : elles remettent en question leur propre jugement, doutent de leur perception, perdent leur estime de soi, craignent leur environnement, essaient de prévenir les éclats de colère et vivent dans un constant climat de 13 Ingrid Falaise. Le Monstre : la suite. Libre Expression, 2017, 344 p.

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terreur. »14. Ingrid témoigne avoir vécu beaucoup d’anxiété, de méfiance, d’hypervigilance, de sentiments d’impuissance, de culpabilité, de honte, une importante perte d’estime de soi et de confiance en soi, et par-dessus tout, des idées suicidaires. Les conséquences psychologiques sont les plus sérieuses puisqu’elles ont un impact possiblement durable sur la santé mentale de l’individu.15 De plus, un conjoint contrôlant créé un cercle très serré autour de sa victime. Il la pousse à couper tous les liens avec ses amis et sa famille, du coup elle n’a nulle part où aller, personne à qui se confier. Ingrid a donc vécu beaucoup d’isolement au cours de années passées sous l’emprise de son bourreau. D’ailleurs, M. contrôlait tout, y compris les comptes financiers du couple. Il l’empêchait de poursuivre ses études universitaires et l’obligeait à travailler à temps plein afin de ramasser l’argent nécessaire pour payer leur appartement et nourriture, pendant que lui flânait avec ses amis. Il est donc facile d’imaginer que cette dernière a vécu certaines conséquences financières suite à la rupture, sans compter toutes les journées d’absences au travail dû aux blessures, les frais de thérapies, etc. Une victime d’événement de violence chronique vit également des conséquences existentielles. Comme le témoigne Ingrid, sa vision de la vie était brimée. Elle raconte souvent qu’elle avait peur de ne plus retrouver la petite fille en elle, joyeuse et épanouie. Dans son expérience, la religion prit une place importante dans sa vie. Lorsque la violence s’est mise à dégénérer et qu’elle pouvait prévoir les coups de son conjoint, elle s’est mise à prier et à croire en Dieu plus que jamais. D’autres conséquences indirectement liées à la victimisation peuvent être tout autant envahissantes. La victimisation secondaire est une conséquence fort importante et déterminante pour le processus de dénonciation et de rétablissement de la victime. Ingrid Falaise raconte dans son livre la fois où elle eut le courage de se confier à une dame de la mosquée sur sa relation avec son conjoint, ses comportements violents, sa méchanceté et ses humiliations, pour lui demander conseil. Et sa réponse retentit comme une claque au visage : endure et respecte ton mari. Par conséquent, la réaction de cette femme musulmane, aux valeurs et croyances patriarcales, fût si douloureuse pour Ingrid qu’elle n’osa plus jamais demander de l’aide. En effet, l’attitude de blâme et de banalisation de l’entourage, souvent non-intentionnel et maladroit, cause énormément de souffra...


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