Fiche - Sarraute, Tropismes PDF

Title Fiche - Sarraute, Tropismes
Author Thomas Dumats
Course Littérature
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
Pages 3
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Extrait 7 Nathalie Sarraute Tropismes Introduction 14e des tropismes. Texte très court donc composition essentielle.

a) La symétrie 4 paragraphes. 2 par 2. Pas de noms mais des pronoms : « elle » et « ils » - Deux premiers paragraphes. Tension permanente entre « elle » et « ils ». Adverbes « toujours ». Mais ne débouche sur aucun évènement. - Dans les deux derniers paragraphes il y a une action. Et une réaction. Et les 2 derniers paragraphes se terminent de façon symétrique : sortie de scène. Dans le 2 § c’est eux qui sont sujets et elle qui quitte la scène. Dans le § suivant c’est l’inverse. Ce qui intéresse Nathalie Sarraute ce n’est pas les personnages mais le jeu d’action et de réaction. Emploie des techniques qui nous déroutent un peu. - Point de vue indéterminé. Seul ce point de vue permet de suivre le jeu d’attraction et de répulsion. Pour elle, la notion de personnage ne permet pas de rendre compte des relations. - Remise en cause de la notion d’intrigue. Empilement de paragraphes. Pauvreté de la localisation chronologique : « toujours », « parfois ». Ne créé pas une durée organisée dans la mesure ça aussi serait artificiel. - Elle construit donc son texte sur un autre principe : la répétition et la variation. Permet de percevoir d’autres évènements. On a pourtant une progression :

b) La progression Aggravation. Passe par une sorte d’éclatement du tropisme. - Mot qui vient de la biologie : plante se tourne vers telle ou telle sorte d’énergie (héliotropisme pour les tournesols). Orientation que prend un psychisme. Tendance qui d’habitude est cachée en nous. - Se manifeste ici de façon scandaleuse. o Rire et paroles des « il » au début. Puis corps dans le 3e §. o Au début, personnage à l’écart, passif. Simple « présence ». Mais dans le dernier §, manifestation d’un désir et d’un appétit. Inquiétant métaphore fait le lien entre les deux « plante sous-marine toute tapissée de ventouses mouvantes »

Double dévoilement - Paradoxe : dans ce qui se passe au cours du récit l’agent véritable c’est « elle », le personnage apparemment passif. Sa seule action : provoquer chez les autres l’éclatement de tropisme. Et « eux » le redoutent, parce qu'ils perdent toute respectabilité. Action de dévoilement d’ « eux » par « elle ». « Elle » ne manifeste rien et reste à l’abri. - Ne sort cependant pas tout à fait indemne de ce texte. On n’a pas simplement l’impression qu’elle est une sainte toute pure. Elle est aussi manipulatrice, redoutable. La narratrice opère le 2e dévoilement.

I. L’éclatement du tropisme : la « sous-conversation » a) Surface et profondeur Apparence : activité du personnage féminin qui tricote, discours direct « ne faites pas attention », pensées conscientes « oh c’était trop affreux ». Mais elle est systématiquement mise entre parenthèses : - Syntaxe pour le fait de tricoter : concessive. Discours direct vraiment entre ( ). Pensées conscientes entre tirets. - Les plaisanteries et les histoires d’anthropophages ne sont pas racontées. On ne sait pas non plus quel est le contenu des questions qui aguichent « elle ». Ce qui compte alors c’est la « sous-conversation » // Nathalie Sarraute Pour un oui et pour un non. Deux amis qui se brouillent définitivement à cause de l’intonation de mépris dans « c’est bien ça ». - Ce qui compte c’est le « cela » sortait d’eux. Le neutre. - La seule chose qui compte c’est la gourmandise et ce qu’il y a d’insupportable dans ce qui va provoquer le sourire idiot. Profondeur dangereuse. - Craignent d’être exposés. Non pas à ses attaques, elle ne fait rien, apparence toute lisse. Ce qui les assaille part d’eux-mêmes. - Brise toute apparence de respectabilité. On ne se tient plus. - Cette irruption est précédée d’une sorte d’effondrement et de désagrégation, à savoir celle de l’apparence. Tropisme implicitement comparé à un abcès qui crève.

b) Les moyens d’expression Le contact. - « comme en un point sensible de leur chair, sa présence », « des endroits mystérieux qu’il ne fallait pas heurter » - Le contact est extrêmement régulé dans les sociétés. Excuses nécessaires. D’où les métaphores des clochettes, des ventouses. -  Langage corporel. Les gestes et les habitudes disent quelque chose. Elle se replie, visage distendu.

Onirisme. Toutes les frontières sont perméables entre la réalité et l’imaginaire. - Rend perméable les frontières entre ce qui relève du récit et du discours indirect libre. - De même quand « ils avançaient sur la pointe des pieds » : est-ce réel ou métaphorique ? - Atroces histoires d’anthropophage : histoires réelles ou métaphore d’histoires de personnes qui se dévoreraient les uns les autres. Rapports violents. - Métaphores tantôt indiquées comme telles. Tantôt simple glissement du récit « endroits mystérieux, endroits dangereux ». Ou glissement inverse : image qui ramène vers le récit. Métaphore à l’envers : les clochettes : on part d’un conte et on se retrouve avec une caractéristique d’un personnage. Circulation libre qui est la seule manière de dénoncer les apparences.

II. La dénonciation, une morale de la communication. « Elle » a gagné en quelque sorte. Elle occupe une position qui lui donne l’avantage. « eux » sont démasqués mais elle reste cachée. - Prédatrice par succion alors qu’ « eux » sont les victimes fascinées. C’est peut-être même eux qui sont finalement dévorés : renversement des histoires d’anthropophage. - Emporte avec elle leurs péchés. Elle en nourrit sa bonne conscience. Mais ce masque est finalement dénoncé par le narrateur Féminité dévoratrice. « eux » ne s’y trompent pas. - Souligne le contraste. Victime sacrifiée. Repliée sur elle-même. Et pourtant, appétit : aguichée. Contraste entre « se pelotonner » et « toute aguichée » Comparaison avec la plante sous-marine. Contraste entre les adjectifs et le mot « ventouse ». - Mouvement de la phrase. 1er § en une seule phrase. Et tout le poids de ce § retombe sur le mot « sa présence ». Il est séparé du verbe par l’incidente « comme en un point sensible de leur chair » - Jeu sur les voix. Voix du personnage ou de la narratrice. Peut-être des antiphrases dans le 2e cas : « si enfantine, si pure », « la petite Thérèse de Lisieux » - La chaîne à la fois cadeau de baptême et signe d’un emprisonnement. Chez Nathalie Sarraute toujours ambigu : la parole peut pétrifier mais aussi exposer. La parole peut fermer le sens mais poussée par une poussée originelle vers l’autre. Nous livre à l’autre. - En faisant éclater les tropismes, « elle » reste hors de jeu. « voix virginale » « toute pure » : toutes ces expressions lui associent des caractéristiques de virginité. Se préserve de tout contact. Elle ne joue pas le jeu de la parole. - « Elle » sollicite la parole des autres. Elle prend les interlocuteurs au piège de leurs paroles figées. Deviennent des péchés dont elle nourrit sa bonne conscience. Ce texte qui paraissait une description lisse d’une scène en société comporte au fait une morale....


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