Forrest gump - Résumé Histoire du cinéma PDF

Title Forrest gump - Résumé Histoire du cinéma
Course Histoire du cinéma
Institution Université de Lille
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Summary

Film Forrest Gump - analyse de la scène de début ...


Description

Devoir non surveillé de Cinéma Analyse de la scène de début du film Forrest Gump

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______________________________________________________________________________ Découpage de la scène : De 00 min 20 sec à 04 min 48 sec.

Le film Forrest Gump est un film américain réalisé en 1994 par Robert Zemeckis. Il s’agit d’une comédie dramatique relatant de l’histoire des états-unis entre les années 1950 et 1980, au travers de la vie d’un jeune homme simple d’esprit : Forrest Gump. Une multitude d’aventures vont lui arriver, et j’ai choisi d’étudier en particulier la scène du début, car elle a à mon sens un rôle déterminant pour toute la suite du film, dans la mesure où elle présente rapidement le prétexte du récit des événements qui suivront et le composeront. Bien qu’elle fasse partie intégrante de l’histoire, elle se place toutefois en dehors de celle-ci : elle joue donc un rôle d’introduction, avec une mise en situation du personnage principal qui va devenir le narrateur de ses propres aventures, qui seront alors mises en image au cours du film. Dans ces conditions, il peut alors sembler intéressant de se demander comment cette scène d’introduction plonge de manière efficiente le spectateur dans le film, en parvenant à capter délicatement mais intensément son attention. Le film commence avec un ciel bleu sombre qui emplit tout l’écran. C’est un ciel lourd, plombé, caractéristique d’un temps pluvieux. La musique, participant en grande partie à l’ambiance qui va ici se mettre en place, est une musique classique, douce et mélancolique, avec une note presque enchantée. Elle nous invite à plonger dans cette histoire qui va maintenant lui être contée. Le plan est mobile, car il suit le mouvement d’une petite plume blanche qui tourbillonne sur elle-même. En tant que spectateurs, nous ne suivons son trajet qu’en cours de route : elle a déjà commencé à tomber, et peut alors éventuellement se poser la question de sa provenance. Cette scène sert également, comme il est généralement d’usage au début d’un film, de générique de début. Les noms du producteur, du réalisateur, et de l’acteur principal défilent les uns à la suite des autres en caractères blancs de taille moyenne, dans une police plutôt classique. Ces inscriptions apparaissent et disparaissent en fondu. A mesure que la plume poursuit sa chute virevoltante, la caméra se rapproche progressivement du sol en contre bas. Nous pouvons noter un certain effet de retardement, produit par le trajet irrégulier de la plume, qui donne parfois l’impression de remonter vers le ciel alors que nous la croyions pourtant toute proche du sol, la caméra se plaçant alors sous la plume. Nous apercevons par moments beaucoup de verdure en bas, avec la présence de nombreux arbres qui dissimulent la ville qui se trouve au dessous d’eux, ainsi que des bâtiments aux sommets pointus. Il s’agit probablement d’église, et cet élément est peut-être annonciateur de la place importante qui sera accordée à la religion dans ce film. La petite plume finit par réellement aller vers le sol, et donc vers les hommes. Pendant toute cette première partie, les deux seules entités présentes et occupant l’espace de l’écran étaient le ciel et la plume. Cette arrivée progressive vers le sol signifie rejoindre la ville, avec les hommes et leur agitation. La caméra, pendant tout le moment de la descente de la plume du ciel vers la terre, était généralement en plongée, orientée sur l’objet en mouvement. A certains moments brefs elle se

retrouvait face à la plume, mais cela ne durait jamais bien longtemps, ce qui donnait presque l’impression que la caméra n’arrivait pas à suivre son rythme indécis et imprévisible. A mesure qu’elle approche du sol, nous voyons qu’elle aurait pu se poser sur d’autres personnes : elle effleure par exemple l’épaule d’un homme dont on ne voit pas le visage, puis poursuit sa route. L’identité de cet homme n’est même pas révélée, nous ne voyons pas son visage et cela n’est pas nécessaire, car ce n’est pas lui que la plume va «! désigner! ». A ce moment précis où la plume effleure cet inconnu, la musique gagne en intensité avec une forte présence des violons, ce qui participe à faire monter le suspens quant à sa destination finale. Cette plume apparaît en fait comme un outil servant à aller vers le personnage principal. Elle est en quelque sorte un prétexte, tombant par un hasard feint à ses pieds pour le choisir lui plutôt qu’un autre. A ce moment, le plan est droit, cette rigueur renvoie l’idée d’un soin, d’une attention toute particulière dont les mouvements souples qui lui ont précédé renforcent le contraste. La plume atteint son point de chute, elle se dépose avec délicatesse aux pieds du personnage, dont nous n’avons pas encore vu le visage. Le fait qu’elle se dépose précisément à cet endroit semble improbable, tant elle aurait pu tomber à mille autres endroits. Ce dernier porte des baskets sales, partiellement recouvertes de boue. Le plan reste fixe tandis que nous voyons sa main de l’homme venir ramasser la plume au sol, puis la lever jusqu’à son visage pour pouvoir l’observer sous tous ses angles. La caméra suit le trajet de la main, allant du sol au niveau du regard, et toute cette astucieuse mise en place révèle enfin l’identité du personnage autour duquel tout le film s’articulera. Nous le découvrons alors de face, bien au centre de l’écran. Après avoir regardé avec une grande attention l’objet tombé du ciel, le jeune homme ouvre la valise qui se trouve à côté de lui pour y ranger la plume. Il s’agit d’une jolie plume : blanche et striée en son extrémité de rayures marrons régulières. Cela témoigne d’une volonté de la conserver, probablement justifiée par une idée à laquelle elle l’aurait fait penser, ou bien parce qu’elle est simplement belle et qu’il pense peut être qu’elle est rare. Sa valise est soigneusement organisée : chaque objet est rangé à sa place. Nous apprenons donc du personnage qu’il est méticuleux. Sa tenue, un costume beige et bien taillé, renforce cette idée. La valise contient entre autre des raquettes de ping-pong : là encore, il s’agit de l’un des éléments annonciateurs du contenu du film. Le jeune homme place précieusement la plume dans un livre se trouvant dans sa valise, sur une page illustrée représentant un ciel bleu barré de pylônes électriques sur lequel sont posés des oiseaux. Comme un enfant à qui l’on aurait demandé d’associer le pelage à l’animal concerné, l’homme dépose la plume sur les oiseaux, comme pour prouver qu’il sait d’où ces dernières proviennent. Il ferme ensuite sa valise, ce qui clôt ce bref épisode poétique : l’objet de focalisation n’est plus la plume mais lui-même. Le charme de l’instant est en quelque sorte rompu par le bruit puissant d’un bus, que nous n’apercevons pas encore à l’écran mais dont nous nous doutons qu’il est en train d’approcher de plus en plus. En l’entendant, le jeune homme tourne après une brève hésitation le regard dans sa direction. Dans le même temps la musique s’est arrêtée, ce qui marque doublement un retour à la réalité. La caméra passe ici d’un plan rapproché à un plan large donnant sur le personnage assis sur le banc, et laissant également apparaître le parc se situant derrière lui. Le bus arrive enfin, cachant brièvement le personnage puis le laissant réapparaître. Il s’arrête quelques mètres après le banc, et une jeune femme noire apparaît à l’écran. Nous devinons qu’elle était dans le bus et qu’elle vient donc d’en descendre. Pendant tout le temps de cette action faisant office de transition, le plan reste inchangé. La jeune femme s’assoit aux côtés du jeune homme sur le banc, retire son sac et le pose à coté d’elle. Elle sort un magazine et commence ainsi sa lecture, sans porter le moins du monde attention à la personne assise à côté d’elle. Sans attendre cela de sa part, le jeune homme va se lancer, et se présenter à elle. Il s’agit ici de la première prise de parole du film, par le personnage principal et dans des mots très simples. Nous pouvons dès lors remarquer qu’il a une manière de parler tout a fait particulière : il prononce les mots lentement comme pour bien se faire comprendre, mais cela lui donne immédiatement un air moins sérieux. A partir du moment ou la jeune femme s’assoit sur le banc, la caméra commence doucement un zoom progressif, d’abord sur les deux personnages, puis, lorsqu’elle sera alors trop proche d’eux pour les faire rentrer ensemble dans le cadre, uniquement sur le visage de Forrest Gump. Le passage d’un plan moyen à un plan américain pour finir par un plan poitrine sur le jeune homme se fait donc avec fluidité. Pendant ce temps, le jeune homme poursuit son monologue sans sembler éprouver la moindre gêne, ni même le réaliser : il propose à la dame des chocolats. Une nouvelle

fois, il adopte un comportement enfantin et s’amusant d’un rien : lorsqu’il indique à quel point il aime les chocolats et pourrait en manger de grandes quantités, il rit seul à ce qu’il est en train de dire. C’est seulement lorsqu’il va tendre avec insistance les chocolats vers la jeune femme, après lui en avoir proposé, qu’elle va le regarder furtivement. Elle ne prendra même pas la peine de lui répondre, et s’enfermera dans cette attitude de non considération, reflétant l’embarras qu’elle éprouve à cause de la présence du jeune homme, et sa volonté de rester seule. Cette attitude à l’égard de Forrest, dont nous connaissons désormais le nom, a été adoptée par bon nombre d’autres personnes avec lui, et c’est ce que nous verrons dans la suite du film. Forrest prend l’initiative de raconter à cette parfaite inconnue une anecdote sur sa maman, qui comparait la vie à une boite de chocolats. Cette citation, prononcée là encore très distinctement, est d’ailleurs devenue épique par la suite. Ensuite, l’attention du jeune homme est attirée par un autre élément qu’il aperçoit dans son champ de vision : les chaussures que porte la dame. Il les pointe du doigt et se met à en parler. C’est comme s’il ressentait le besoin de parler de tout ce sur quoi son regard se pose. Au bout d’un moment, la jeune femme finit par lui lancer un regard appuyé et agacé pour lui faire bien comprendre qu’elle ne souhaite pas lui parler. Insensible à ce signal silencieux, Forrest poursuit avec son idée de parler de chaussures. Il a un ton joyeux, enjoué : il semble ravi de pouvoir parler à quelqu’un, et ce même si cette personne ne lui répond pas. Il dit alors à la dame que ses chaussures ont l’air confortables et qu’il aimerait les avoir aussi. Elle lui répond alors en soupirant «!j’ai mal aux pieds! ». Cette réponse sèche, si elle avait été donnée à une autre personne, aurait permis de couper court à la discussion. Ici cela n’a bien entendu aucun effet sur l’homme. Il poursuit en faisant à nouveau référence à sa mère. Nous voyons donc en quelques secondes à quel point elle est importante pour lui, et fait office de figure de référence absolue à ses yeux. Il explique donc que sa maman disait que grâce à des chaussures, nous pouvons savoir d’une personne beaucoup de choses, comme par exemple où elle est allée et où elle va. Le ton du personnage change alors et prend une tonalité beaucoup plus mélancolique, signe qu’il plonge ici dans ses souvenirs, lorsqu’il dit qu’il a porté des tas de chaussures. Nous pouvons alors comprendre qu’en disant cela il veut dire qu’il a lui-même vécu beaucoup de choses et a été dans beaucoup d’endroits. Nous pouvons alors être intrigués par toutes ces choses qu’il a pu vivre, et qui vont bientôt nous être révélées. Forrest déclare alors qu’il pourrait être capable, en y pensant très fort, de se souvenir de sa première paire de chaussures. Pour ce faire, il ferme très fort les yeux, pour bien montrer la concentration qu’il déploie. Le plan sur son visage est un gros plan. L’image de l’homme sur le banc est instantanément remplacée par celle de lui enfant, adoptant la même attitude : yeux bien fermés, air déterminé. Cette réflexion fait office de transition avec son enfance, et lui permet ainsi de présenter ses souvenirs. Le passage que nous venons d’étudier pourrait être considéré comme l’introduction du film entier, son incipit. Il établit les bases de l’histoire qui va suivre. Le personnage principal s’y présente lui même, en donnant son nom, son prénom, puis nous complétons son portrait d’après les éléments que nous voyons : sa manière de parler en articulant beaucoup, d’agir avec minutie, de s’émerveiller de petites choses simples. Lorsque nous passons de la période de l’âge adulte au retour à l’enfance, c’est toujours la voix du personnage adulte qui est en arrière plan. Il est le narrateur de sa propre histoire. Tout ce qui se passera ensuite, nous en verrons les images, mais ce ne seront que ses souvenirs : lui sera en réalité sur le même banc, à raconter son histoire à diverses personnes. Ce récit est le prétexte du film, une illustration des évolutions et des crises que connurent les états-unis pendant la seconde moitié du XXe siècle, relatée par un personnage attachant, plein d’humilité, qui ne semble pas avoir totalement conscience du monde dans lequel il vit. Pour parvenir à capter de manière efficiente l’attention du spectateur sur le film, les éléments moteurs sont la musique, le trajet de la plume qui l’emmène avec lui et le guide, et enfin le personnage principal, auquel il va rapidement s’attacher malgré lui....


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