Histoire-médiévale la péninsule ibérique PDF

Title Histoire-médiévale la péninsule ibérique
Author Vincent Pigeot
Course Histoire Médiévale Gouverner En Terre D'Islam...
Institution Université d'Angers
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Summary

Cour sur la péninsule ibérique...


Description

Histoire médiévale CM 1, La conquête Une péninsule divisée : Al Andalus reste peuplé majoritairement des autochtones chrétiens qui participent largement encore à la culture wisigothique du royaume de Tolède (passé culturel, juridique romain et surtout chrétien). On parle un latin vulgaire donnant naissance à l’ancien castillan, etc. à partir du Xème siècle : les conquérants ont besoins de traducteurs en Hispanie 

Hispanie éclatée politiquement, juridiquement avec des cultures qui s’entremêlent

Royaume des Asturies puis Léon puis Castille-Leon. I.

L’invasion arabo-berbère / musulmane

Idée de rupture chez les Chrétiens, de continuité de l’expansion chez les musulmans. a.

Le calife

Mahomet décède en 632 après s’être imposé par la prédication et la prière. Le monde musulman est dirigé par un chef à la fois politique, religieux et guerrier : le calife. Les califes lui succèdent et doivent maintenir l’umma (communauté) musulmane. Rupture (fitna) au VIIème siècle voit l’apparition des Chiites face aux Sunnites. La dynastie sunnite des Omeyyades (661-750) constitue la première dynastie califale. Ils règnent depuis Damas et non Médine. Ils soumettent la Perse, l’Empire romain d’Orient perd des territoires (Egypte, Cyrénaïque, Mauritanie). Le pouvoir Omeyyade s’étend sur un immense empire vers 700. b.

Le djihad

Mis en avant à travers les hadiths (traditions qui entourent la vie Mahomet) et formalisé par les premiers docteurs de la loi : idée d’une guerre sainte comme devoir pour étendre le Dar al-islam (territoire de l’islam) sans non plus être un des 5 piliers de l’islam. Rapide victoire militaire : Supériorité des cavaliers arabes, conflits entre juifs et chrétiens, conflits internes des pays conquis. Surtout ils favorisent la négociation permettant aux populations conquises de conserver leurs religions (juifs, chrétiens, zoroastriens) et une certaine autonomie. c.

711 : année charnière

Un contingent arabo-berbère vainc le roi Rodrigue sur le rio Guadalete entraînant la disparition du royaume wisigothique. Ce contingent dirigé par Tarik, qui dépendait du gouverneur de l’Ifriqiya Mussa, avance rapidement (siège et prise de Tolède, Séville, Cordoue). Mussa, puis son fils, inquiet des progrès de son général poursuivent la conquête. Tarik donne son nom à Gibraltar (djebel Al-Tarik : montagne de Tarik). Vers 715 l’ensemble de la péninsule est dirigé officiellement par le calife de Damas même si c’est Mussa puis son fils qui détient le pouvoir. Prise de Narbonne en 719, siège de Toulouse en 721. Charles Martel vainc les arabo-berbères à Poitiers en 732 et s’impose dans le Sud. Dans les mêmes années Pélage, roi des Asturies, vainc un contingent arabe. Les musulmans se retrouvent repoussés de l’autre côté de Pyrénées. Pépin le Bref et Charlemagne mettent fin à la présence musulmane et créent une marche dans l’actuelle Catalogne. II.

La chute du royaume de Tolède

1

Faiblesse importante du royaume Wisigothique alors qu’il était un des royaumes les plus puissant du VIIème siècle (Hispanie + Narbonnaise ultra pyrénéennes). a.

Un royaume romano-germanique (Regnum gothorum)

Il s’est constitué sur les ruines de l’empire romain et idéologiquement autour du peuple Wisigoth (très minoritaire mais très forte : on retrouve l’idéologie gothique dans les Asturies). L’influence romaine reste décisive : conservation du latin, administration des provinces romaines, administration locale similaire, titulatures, impôts par capitation, poésie métrique romaine. Les Goths se présentent comme les successeurs des Romains (vision appuyée par Isidore de Séville). Le royaume demeure uni et relativement centralisé avec Tolède comme capitale fixe. Le roi édicte des lois (construction d’un droit royal : Livre des juges, 654 sur le modèle du code Justinien), il frappe des monnaies d’or -> le roi gouverne dans son royaume comme l’empereur romain. Royaume chrétien où politique et religieux s’entremêlent : tenue régulière des conciles comme outil de gouvernement, onction royale dès 672 pour le roi Wanba (avant même les Francs). Roi et Eglise (évêques) soutiennent un système d’enseignement, de l’écrit, système de mécénant : culture latine brillante (ex : Isidore, évêque de Séville de 600 à 636 : idéal du Roi au service du peuple ; Julien, évêque de Tolède, de 680 à 690). 

Pourtant l’empire s’écroule facilement.

d.

La défaite militaire : victoire arabe ou dissensions internes ?

Affrontements entre juifs et chrétiens ; politique royale de persécution et de conversion forcée ; peste venue d’orient sur la côte méditerranéenne ; révoltes de serfs ? SURTOUT luttes entre les grandes familles nobles : l’accès au trône est électif depuis le quatrième concile de Tolède en 633 (idéal du consensus comme pour l’élection de l’évêque). En 710 Rodrigue monte sur le trône à la mort de Wittiza. Cela provoque la révolte des fils de Wittiza , membre d’une vieille famille aristocratique, cela relance un conflit ancestral entre les deux familles. Les deux fils font alors appel aux arabo-berbères. Les fils de Wittiza trahissent Rodrigue au milieu de la bataille. Ils furent néanmoins dépassés par la situation et le contingent de Tarik s’imposa. On trouve des descendants luttant contre les musulmans (Akhila Ier, Akhila II et Ardo tentent de reconstituer un royaume wisigothique en Narbonnaise 719). III.

Les discours autour de 711

1.

Les historiographies médiévales

1. L’historiographie chrétienne Historiographie des Chroniques asturiennes : idée d’une rupture / tournant fondamental



 Chronique d’Albelda  Chronique d’Alfonse III Rédigées durant les années 880 à Oviedo, devenue capitale du royaume asturien

Le royaume des Asturies Apparaît peu après l’invasion musulmane et se constitue au cours des 8 et 9 siècle. ème

ème

Chroniques rédigées fin IXème siècle et organisées autour du pivot de 711 expliquée de manière morale (infidélité des rois, des prêtres à Dieu). Luttes internes, déclins sont minorés par ces chroniques. Tolède n’est plus capitale : changement culturel et administratif. L’histoire insistait sur le principe de continuité mais rupture profonde. Début de l’idée de Restauration (retour à un ordre politico-religieux

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antérieur à 711). Pour ces deux chroniques 711 marque le début du projet de restauration du royaume wisigothique de Tolède. Même constat dans les œuvres ultérieures (historia silense, début XIIème après la mort d’Alphonse VI en 1109) : retrouve l’idée de 711 comme rupture. Il compare les chrétiens à Noé, la défaite de 711 au déluge.

1085

= Prise de Tolède

2. L’historiographie arabe/musulmane 711 : épisode stupéfiant. Mise en valeur légendaire dans les récits du Xème siècle Ex : Ibn Al-Qutiya, l’histoire de la conquête de l’Espagne, Xème siècle



Rodrigue usurpateur face aux fils de Wittiza : Rodrigue puni par Dieu. Il ouvre une maison avec des portraits d’arabes. Légende de Rodrigue se comporte mal en violant la fille (renommé Alacaba, issu d’ El Kahba = la prostituée) d’un certain Julien (commerçant ou gouverneur de Ceuta, ancienne province de Mauritanie). Le père se venge en s’alliant aux musulmans. Invasion présentée comme vengeance de Dieu et vengeance personnelle.



Idée de rupture des deux côtés

 

e.

L’historiographie moderne

« Génération de 98 » (1868 : perte de Cuba, perte des derniers territoires espagnols). Intellectuels posent la question de l’identité espagnole. Réflexion sur le peuple espagnol basé sur des bases réelles. Formation de l’idée de reconquête (de 711 à 1492)



Sanchez Albornoz, historiographie nationaliste. Intellectuels espagnols assistent à la fin de l'empire espagnol vers 1868. o Nostalgie et besoin d'exalter la nation espagnole -> l'héritage wisigothique, la Reconquête sont des continuités à étudier pour comprendre et retrouver l'Espagne. o L’Homo hispanicus existe toujours malgré la domination musulmane.



Castro : civilisation hispanique dans sa diversité.

Dates : 633 : quatrième concile de Tolède, principe d’élection royale. 654 : livre des juges, recueil de décisions royales 661 : prise du pouvoir par les Omeyyades 672 : apparition du de l’onction royale, sacre du roi Wamba 710 : ascension de Rodrigue à la mort de Wittiza 711 : Arrivée du contingent mené par le général Tariq Ibn Ziyad 719 : prise de Narbonne 721 : Siège de Toulouse 732 : bataille de Poitiers 1085 : Prise de Tolède 1109 : mort d’Alphonse VI

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CM 2, l‘Emirat omeyyade de Cordoue Contexte de baisse des frontières d’Al Andalus : royaume asturien (idéologie néo-gothique), conquêtes carolingienne, apparition du royaume de Pampelune. Al-Andalus (région du soir, de l’occident), terme apparue sur des pièces de cuivres. La région est considérée comme la région occidentale du califat de Damas.  

Migrations arabes et berbères Arrivée des modes culturels arabes mais pas de grand centre comme Bagdad.

Al-Andalus fait partir classiquement du Dâr al-Islam et de l’umma MAIS avec une certaine autonomie puis indépendance (apparition d’un émirat puis d’un califat). 

Tension entre empire universel musulman et particularité ; tensions entre chrétiens et musulmans ; entre arabes et berbères ; nouveaux et anciens convertis. I.

De gouverneur à émir

a. Wali/kairouan 21 Gouverneurs (Wali) qui jusqu’en 756 dépendaient du califat de Bagdad.

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Les migrations arabo-berbères de tribus s’organisent autour d’husûn. Les mariages sont endogames et polygames (avec d’autres communautés) et reposent la patrilinéarité (transmission des biens au garçon). 



Structures importées d’orient permettent une installation durable des tribus avec une grande autonomie politique et militaire (notamment dans la haute vallée de l’Ebre). Ces tribus fournissent le djund (armée de "conscription" en échange des terres reçues lors de la conquête). Arabisation et islamisation de la société

Chrétiens restent majoritaires mais commencent à établir des accords pour conserver une certaine autonomie (politique, religieuse, judiciaires), ex : Théodomir (noble wisigothique du Levant). b.

Emir

Révolution de Palais en 750 de Abu al-Abbas. Il remplace le calife Omeyyade. La capitale est transférée à Bagdad. L’ensemble de la famille omeyyade est tué à l’exception d’Abd Al-Rahman qui s’enfuit en Al-Andalus, parvient à s’imposer en 756 en tant qu’émir (gouverneur avec une autonomie plus importante). Il n’y a pas de rupture formelle avec Bagdad mais volonté de créer une entité indépendante vis-à-vis du nouveau califat de Bagdad. Le nouvel émir omeyyade reconnait uniquement la supériorité religieuse du calife. Nouveau territoire au sein du dar al-islam qui dure jusqu’à HISHAM II en 1013.

II. Le gouvernement d’Al-Andalus L’Etablissement d’une succession héréditaire et la reconstruction d’un gouvernement centralisé se font selon des codes arabo-berbères. a.

Un gouvernement centralisé : Cordoue

Capitale véritablement en 766, différenciation face à l’ancien royaume de Tolède. Apparition de services centraux, surtout sous Abd al-Rahman II (822-852) qui développe les services palatins avec un accroissement de la fiscalité. Il construit un alcazar (forteresse palais) à Cordoue. Il agrandit la grande mosquée de Cordoue fondée sous Abd al-Rahman Ier (756-788) à la place de l’Eglise Saint-Vincent.



Logique politique plus que religieuse (pas d’évêché ou autre chez les musulmans).

Abd al-Rahman II adopte le malikisme dominant l’Afrique du nord (juridico-religieux indissociable, interprétation littérale du Coran et des hadith). Il affirme par là son pouvoir religieux (proscrit l’usage analogique, questionnement de la religion) et veille à l’orthodoxie. b.

Les provinces

Environ 21 provinces en Al-Andalus correspondant aux principales cités Romano-wisigothiques et diocèses. Chaque province est dirigée par un wali (gouverneur) assisté par un Qadi (juge qui administre les biens des mosquées). Il est assisté d’un Sahib al-Suq (police). Il existe 3 marches :   

La marche supérieure dont la capitale est Saragosse La marche médiane dont la capitale est Tolède La marche inférieure dont la capitale est Mérida

Elles sont toutes dirigées par un qa’id ou un sahib al-Tagr, investis de pouvoirs politiques et militaires pour lutter contre les principautés chrétiennes. c.

Les impôts

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Les impôts romano-gothiques perdurent sous le nom de djizya (capitation) et Kharadj (impôt foncier) sur les non-musulmans. => Favorise les conversions. Les musulmans ne payent que la Zakat (aumône, un dixième de la production). L’émir (le gouverneur) bénéficie de ces impôts mais les conversions entraînent un accroissement de la charge fiscal pour les chrétiens restant. Simultanément d’autres impôts apparaissent parfois imposés à des musulmans. => Tensions vives chez les chrétiens mais aussi les muwalladun (chrétiens convertis qui doivent parfois payer des impôts). III. Les révoltes Multiculturalisme et alourdissement d’une fiscalité discriminatoire entraînent des tensions, notamment sous Abd al-Rahman II a.

La révolte fiscale de Cordoue en 818

Eclate dans les faubourgs de Cordoue (quartiers populaires en dehors de l’enceinte) avec essentiellement des convertis menés par des fuqaha, spécialiste/juristes de la religion musulmane. Ils constituent l’élite des docteurs de la loi (Ulema, spécialistes de la religion musulmane). Ces Fuqaha occupent des fonctions juridico-théologienne importantes (qadi, mufti). Ils sont considérés comme les gardiens de l’orthodoxie de l’umma encouragent à la révolte les muwalladun astreints à des impôts non coraniques. 

C’est pour s’imposer sur ces fuqaha et contrôler l’interprétation des textes sacrés d’Abd al-Rahman II adopte le malikisme. b.

Des révoltes territoriales

Années 740 dans la région de Saragosse ; révolte menée par les tribus berbères contre les arabes. Cette zone est très instable et un lignage émerge : les Banu Qasi (fils de Cassius), famille d’origine romanogothique convertis. Ils se révoltent car se sentent fiscalement discriminés mais veulent aussi plus de pouvoir politique et militaire. 778 : nouvelle révolte ; ambassadeur du gouverneur de Barcelone (pas encore Carolingien) se présente à la cour de Charlemagne et requiert son aide. Charlemagne envoie son armée mais échoue à Saragosse et remonte vers le nord par Pampelune qu’il détruit. Elle est défaite à Roncevaux en 778 par les Basques qui se vengent de la destruction de Pampelune. 

Instabilité de la zone de Saragosse Dans ce contexte les Banu Qasi s’imposent et constituent une petite principauté territoriale, s’alliant avec le royaume de Pampelune. Il reste au début en bon terme avec l’émir vers 840 mais s’aliène aussi contre les princes chrétiens. En 884, la ville de Saragosse est prise par l’émir Muhammad Ier. Longue zone de révolte au Sud de la péninsule (centralisé autour forteresse de Bobastro) située près de Cordoue. Elle est dirigée à partir de 879 par un muwallad Umar Ibn Hafsun. Il attaque Cordoue en 891. Il se reconvertit au christianisme jusqu’à sa mort en 898. Ses fils poursuivent la lutte jusqu’en 928. En 937 la dernière révolte de Saragosse prend fin sous Abd al-Rahman III (912-929-961).

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  

La région est bien intégrée dans le monde musulman. Le monde arabo-berbère marque profondément Al-Andalus où la religion à un rôle central dans la fiscalité. De nombreuses révoltes ont lieu. Le gouvernement central parvient à les réprimer par la guerre sous Abd al-Rahman III et centralise encore plus le royaume.

Dates : 750 : bataille du Grand Zab ; chute des Omeyyades et installation des Abbassides de Bagdad. 756 : fondation de l’émirat de Cordoue par Abd al-Rahman 778 : révolte de Barcelone et intervention de Charlemagne ; défaite carolingienne de Roncevaux. 818 : révolte fiscale de Cordoue 884 : prise de Saragosse par l’émir Muhammad Ier 912 : ascension d’Abd al-Rahman III (912-961) à la mort d’Abd Allah (888-912) 928 : fin de la révolte des ibn Hafsun (débutée en 879) 929 : fondation du califat de Cordoue par Abd al-Rahman III 937 : Dernière révolte de Saragosse, conquise par Abd al-Rahman III 1002 : mort du vizir Al-Mansur 1013 : assassinat d’Hicham III

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CM 3, Le califat Omeyyade de Cordoue Coincé entre deux fitna (périodes de troubles) :  

Milieu IX jusqu’au début du Xème siècle à laquelle met fin Abd-al-Rahman III. Voir révoltes séance précédente. 1008 jusqu’à l’abolition du califat en 1031.

Période bien connue car la plupart des documents connus/archives datent de l’époque califale et la littérature des X et XIème est extrêmement riche car étroitement associée au califat. Il y a une véritable idéologie omeyyade et une apogée culturelle, une translation du savoir de l’Orient vers l’Occident. Abd al-Rahman III accède au pouvoir en 912 à 21 ans et instaure le califat en 929. Il passe du statut d’émir (représentant du calife) considéré comme un usurpateur (Omeyyade) par les Abbassides, à la fonction le plus haut possible : le calife. L’idée d’un califat immobile se heurte à la réalité : le royaume de Léon s’installe jusqu’au Duero sous Alphonse III au Xème siècle. SURTOUT sur des tensions sociales extrêmement fortes. I. a.

La restauration de l’unité, d’un gouvernement central

Abd al-Rahman III (912-961) : des victoires militaires

Abd al-Rahman III se place en successeur de son aïeul éponyme, fondateur de l’émirat. Il alterne répression et clémence pour mettre fin à la première fitna d’Al-Andalus (régionalisation du pouvoir, tensions sociales et une méfiance envers les muwalladun, dhimmi) : La menace de Ibn Hafsun autour de la forteresse de Bobastro prend fin avec la prise de la forteresse en 928 et l’exécution des fils d’Umar Ibn Hafsun. Cela signe la fin d’une menace pour le pouvoir émiral. Ibn Hafsun revendiquait à une ascendance préislamique et une égalité entre muwalladun et descendants des conquérants. Il fit l’objet d’une accusation d’être revenu au christianisme et crée un évêché. Cette première fitna montre la volonté d’autonomie de forces provinciales, rivalité entre groupes sociaux et une « ère de soupçon », surtout envers les muwalladun.  Abd al-Rahman III met fin à cette période de tensions entre anciens et nouveaux musulmans. Rétablissement d’une unité émirale. Victoires d’abord militaires : c’est en 929 (1 ans après la prise de Bobastro) qu’il instaure un califat et prend le laqab d’« Al-Nasir ». Il n’est plus menacé et est auréolé d’un prestige militaire. Il renforce la légitimité de son pouvoir en Al-Andalus. b.

Le califat

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Première fitna à lieu sous le quatrième calife, cousin et gendre de Mahomet, Ali (calife de 656 à 661). Il dut affronter Muawiya (à l’origine de la dynastie des Omeyyades), membre de la famille du IIIème calife Othman. Ce conflit particulier entraîna l’apparition d’une scission au sein de l’ umma entre les Chiites (shi’a Ali) et les sunnites (sunna, orthodoxes). Lancement d’un deuxième califat en Egypte en 909 à Kairouan. L’apparition du califat fatimide entraîne une deuxième fitna. Installation du califat fatimide (chiites) brise à nouveau l’umma et prête de nouvelles possibilités. Si Abd al-Rahman III établit le califat, c’est notamment en opposition à l’usurpateur Abbasside mais aussi à un califat chiite fatimide (hors de la sunna, orthodoxie). Il frappe une monnaie d’or à son nom ( dinar), est prince des croyants et son nom est prononcé dans les prêches durant la prière du Vendredi : supériorité politico-...


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