il s\'agit d\'un cours/ prise de note et exercices de linguistique PDF

Title il s\'agit d\'un cours/ prise de note et exercices de linguistique
Author nema madi
Course Linguistique française
Institution Université de Tours
Pages 3
File Size 84.8 KB
File Type PDF
Total Downloads 13
Total Views 121

Summary

il s'agit d'un cours/ prise de note et exercices de linguistique...


Description

Tu générique et datif éthique : La semaine dernière, nous avons considéré je et tu comme renvoyant à des individus bien définis. Ce n’est pas nécessairement le cas, comme nous allons le voir maintenant. Avec ce manège, tu flippes à mort ! C’est le tu dit « générique ». Ici le tu ne renvoie pas directement au co-énonciateur mais il permet de personnaliser un énoncé à valeur générale en remplaçant le sujet universel (on, les gens…) par un tu. Tout se passe comme si le co-énonciateur, grâce au tu générique, était constitué partie prenante du discours et cela permet de maintenir une relation vivante avec la situation d’énonciation. Ici, le tu est interchangeable avec on. Il te lui a donné un de ces coups de poing ! C’est le tu de datif éthique. Ici, le co-énonciateur est également introduit dans le discours, mais à titre de témoin fictif, sans jouer aucun rôle dans le discours. D’ailleurs, si on l’enlève, on n’altère pas le sens de la phrase ( il lui a donné un de ces coups de poing !) et ici le tu ne peux pas être remplacé par on : *il on a donné un de ces coups de poing ! On peut aussi parler de datif éthique à la première personne, mais cela suppose qu’il existe une relation de proximité entre l’énonciateur et les actants du discours : Mais qu’est-ce que tu m’as fait ! Bien entendu, ces formes sont caractéristiques de la langue parlée.

Les déictiques spatiaux et temporels Au sein des déictiques spatiaux et temporels, on distingue deux sous catégories : les déictiques situationnels et les déictiques anaphoriques. La distinction entre les deux se fait en fonction du cadre nécessaire à leur interprétation : - L’environnement discursif seul (le cotexte) est suffisant à l’interprétation : on parle de déictique anaphorique. Ex : Paul a été gentil, ça m’étonne de lui. Le « ça » est un déictique anaphorique car il est interprétable grâce à ce qui précède dans le discours. - L’environnement discursif seul n’est pas suffisant, on a besoin de l’environnement extralinguistique (le contexte) pour comprendre : on parle de déictique situationnel. Ex : votre mère trouve votre petit frère de 14 ans avec une cigarette et lui dit : « Donne-moi ça tout de suite !».  Un même mot peut donc être soit anaphorique, soit situationnel.

ATTENTION : Cette distinction entre déictiques anaphoriques et situationnels ne s’applique pas pour les déictiques de personne. Un déictique de personne anaphorique n’est pas un déictique, c’est juste un pronom…

a) Déictiques spatiaux Le point de repère des déictiques spatiaux, c’est la position qu’occupe le corps de l’énonciateur lors de son acte d’énonciation.  Les démonstratifs : Ils sont de deux sortes : déterminants de la forme ce NOM(-ci/là) ou pronoms : ça, ceci, cela, celui-ci, celui-là… Au sein des démonstratifs, on peut considérer que les pronoms, employés en tant que déictiques situationnels, sont des déictiques « purs » comparés aux déterminants. En effet, dans « regarde ça ! », le « ça » peut référer à absolument tout et n’importe quoi tandis que dans « regarde ce bateau-là ! », le cotexte restreint le champ des référents possible (on parle forcément d’un bateau). Attention, ce n’est pas pour autant que les déterminants ne peuvent pas être déictiques situationnels. Il y a une différence entre « il y avait une grande porte à l’entrée de la résidence, cette porte était bleue » et « Cette porte doit rester fermée » (affichage posé directement sur la porte).  Les présentatifs : Ces éléments (Voici et voilà) servent à signaler à l’attention du co-énonciateur l’apparition de référents nouveaux et d’insister sur le fait. Voilà une nouvelle guerre qui se prépare. Comme les démonstratifs, les présentatifs peuvent être utilisés comme déictiques anaphoriques : « Non, non, non… Voilà tout ce que tu sais dire ! ».  Les éléments adverbiaux : Il s’agit d’un ensemble d’adverbes et de locutions adverbiales constituant divers micro systèmes sémantiques. Ici/là/là-bas Près/loin En haut/en bas À gauche/ à droite Devant/derrière Ces microsystèmes correspondent à divers découpage de la réalité. Si on ignore la position du corps de l’énonciateur, on ne sait pas à quoi ils renvoient. Ex : Pierre est au 4ème étage d’un immeuble, et Jean est au deuxième. Pour aller au troisième étage, l’un dira « je vais en bas », l’autre « je vais en haut »… De même, dans un dialogue, ce qui est ici et à gauche pour l’énonciateur peu très bien être là et à droite pour le co-énonciateur. Ex : ENONCIATEUR 1 – Pose-ça là ENONCIATEUR 2 – Où ça ? Ici ? On notera qu’ici peut avoir deux valeurs distinctes : d’une part il peut renvoyer à un lieu qui englobe l’énonciateur « il est arrivé ici (= à Tours) il y a deux jours », d’autre part l’énonciateur peut l’employer pour désigner un lieu à l’extérieur de lui-même : Regarde ici, pas là !

 Petit point historique : En principe, le –ci renvoie à la proximité et le –là à l’éloignement. Dans les faits, cette opposition est le plus souvent neutralisée par le là, c'est-à-dire que là est utilisé indépendamment du degré d’éloignement. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on utilise désormais là-bas à la place de là pour signifier l’éloignement, alors qu’auparavant, là-bas était l’antonyme de là-haut. Actuellement, on en arrive même à trouver des formes telles que : C’est celui-là-là que je veux ! Même si ici continue à être très largement employé, les autres formes en –ci ont tendance à décliner. On peut trouver dommage de voir l’apparition de nouvelles formes, redondantes et peutêtre même pléonastiques, quand la langue possède déjà les outils nécessaires. L’évolution du français est une question à la limite de la philosophie de vie et je ne m’aventurerai pas à porter de jugement sur ce point. Cependant, sans porter quel que jugement que ce soit, il est utile de se souvenir de cette distinction quand on a à commenter un texte… Un auteur du XVIIème siècle qui utilise l’opposition –ci/-là n’a rien de remarquable en soit… Mais cette opposition, clairement affichée dans un énoncé actuel (un auteur contemporain) peut être riche d’information sur le plan énonciatif : elle peut être la marque de la volonté de l’auteur de s’inscrire parmi les auteurs traditionnels plutôt que parmi les auteurs contemporains, ce qui lui confèrerait une aura plus prestigieuse.

 Ambivalence de la mise à distance Comme nous l’avons vu pour le phénomène vouvoiement, la langue peut être le reflet des intentions de l’énonciateur. Les déictiques –ci et –là peuvent également fonctionner selon cette ambivalence. Mettre à distance un objet, tout comme vouvoyer une personne, peut aussi bien être un signe de respect qu’une marque de disgrâce. L’énonciateur pourra donc utiliser ces formes marquées (déictiques) pour exprimer sont jugement, qu’il soit à caractère positif ou négatif : ce garçon-là fera une grande carrière vs. Ce garçon-là ne m’inspire pas confiance....


Similar Free PDFs