L1Psycho Fiche Expe 6 Craik Lockhart 1972 Niveaux Traitement PDF

Title L1Psycho Fiche Expe 6 Craik Lockhart 1972 Niveaux Traitement
Author Adeline Beudard
Course Psychologie
Institution Université de Brest
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L1 Psychologie Psychologie Cognitive F. Ganier Compte-rendu d'Expérience L’hypothèse des niveaux de traitement CRAIK et LOCKHART (1972) Introduction / Contexte En 1972, CRAIK et LOCKHART ont proposé une conception de la mémoire très différente de la conception alors dominante. À cette époque, les psychologues cognitivistes appréhendaient la mémoire quasi-exclusivement comme un phénomène mettant en œuvre différentes étapes de traitement de l'information (depuis le traitement sensoriel jusqu'au stockage en mémoire à long terme). Le système cognitif était alors envisagé comme un ensemble de sous-systèmes ou modules (i.e., une suite de petites boîtes) et la répétition était vue comme le processus clé du stockage de l'information en MLT. Craik et Lockhart (1972) ont émis l'hypothèse que le niveau de traitement de l'information est plus critique que le nombre de fois où cette information est répétée. En d'autres termes, le stockage de l'information dépendrait non pas (uniquement) du nombre de répétitions mais de la profondeur du traitement opéré. Cela signifie, par exemple, que certaines informations sont traitées superficiellement, tandis que d'autres le sont profondément. Un traitement superficiel est un traitement qui s'attache aux caractéristiques physiques des stimuli (par exemple, le son des mots). Un traitement profond s'attache aux caractéristiques sémantiques des stimuli (c’est-à-dire leur signification). Dans l'optique de Craik et Lockhart, un traitement profond devrait entraîner une meilleure mémorisation des informations. Cette hypothèse a fait l’objet de nombreuses validations expérimentales, dont celles de Hyde et Jenkins (1973) et de Craik et Lockhart (1975). Ainsi, Hyde et Jenkins (1973) ont examiné diverses conditions d’apprentissage de mots. Parmi celles-ci, un groupe de participants devait vérifier si les mots qu’on leur présentait contenaient soit un E, soit un G. Un autre groupe de participants devait évaluer le côté agréable de chaque mot présenté. Les auteurs supposaient qu’évaluer le côté agréable des mots solliciterait un traitement plus profond que simplement déterminer la présence d’une lettre. Outre le niveau de profondeur de traitement, Hyde et Jenkins (1973) ont fait varier la nature de l’apprentissage. Ils disaient à la moitié des participants que l’objectif réel de la tâche était d’apprendre la liste de mots. Ces participants étaient donc mis en condition d’apprentissage intentionnel tandis que l’autre moitié des participants était mise en situation d’apprentissage incident (dans cette situation, les expérimentateurs ne disaient pas que l’objectif réel de l’expérience était d’apprendre les mots). Suite à cette phase d’apprentissage, les participants devaient rappeler autant de mots qu’ils le pouvaient. Les résultats de cette expérience ont montré que les participants qui devaient évaluer le côté agréable des mots avaient de meilleures performances que ceux qui devaient identifier la présence de lettres dans les mots. Par ailleurs, les performances en situation d’apprentissage intentionnel étaient légèrement supérieures à celles observées en situation d’apprentissage incident, mais pas tellement plus, comme si la connaissance de l’objectif d’apprentissage n’était pas critique. Enfin, dans les deux conditions d’apprentissage (incident et intentionnel), les performances liées au traitement en profondeur étaient plus élevées que celles liées au traitement de surface. Cette expérience montre notamment que l’important pour mémoriser le matériel n’est pas l’intention de le stocker, mais la manière de le traiter

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(c’est-à-dire le niveau de traitement opéré). Des conclusions similaires ont été tirées par Craik et Tulving (1975) à partir de la réalisation d’une série d’expériences. 1. Objectif L'objectif des expériences de Craik et Tulving (1975) était d'étudier l'effet de profondeur du traitement de l’information. 2. Méthode 2.1. Participants Les participants de l'expérience étaient 24 étudiants de l’Université de Toronto (Canada). 2.2. Tâche La tâche demandée dans l’une des expériences (expérience 2) de Craik et Tulving (1975) était une tâche de jugement, en situation d’apprentissage incident. La tâche des participants était de répondre par OUI ou NON à une question, en l’appliquant à un mot qui apparaissait juste après. Ils devaient répondre en appuyant sur un bouton OUI ou sur un bouton NON le plus rapidement possible et sans faire d’erreur. Le temps de réponse aux différents essais successifs était enregistré. Selon la question posée, chacun des essais renvoyait à l’une des trois conditions expérimentales suivantes : 1. Caractéristique visuelle d’un mot : « Le mot est-il écrit en majuscule ? ». Le traitement exigé pour répondre est de nature perceptive. 2. Caractéristique phonémique d’un mot : « Le mot rime-t-il avec ‘lion’ ? ». Le traitement exigé pour répondre est un traitement phonétique du mot. 3. Caractéristique sémantique d’un mot : « Le mot peut-il être inséré dans la phrase : ‘Il a rencontré un … dans la rue’ ? ». Le traitement exigé pour répondre est un traitement sémantique (il porte sur la signification du mot). NB. Lorsqu’on passe de la condition 1 à la condition 2 puis à la condition 3, ce sont des traitements de l’information de plus en plus profonds qui sont demandés. Une fois cette tâche terminée, les participants étaient soumis à une épreuve de reconnaissance des mots qui avaient été utilisés dans l’expérience. Dans une liste de mots, ils devaient distinguer les mots qui avaient servi lors de la première tâche parmi des mots nouveaux. 2.3. Matériel Dans l’expérience 2 de Craik et Tulving (1975), les mesures ont porté sur 60 mots (20 mots par type de question – voir tâche). Pour chaque type de question, 10 mots induisaient la réponse OUI et 10 mots induisaient la réponse NON. Les questions étaient présentées à l’oral et les mots associés aux questions étaient présentés à l’aide d’un tachistoscope pendant 200 ms.

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3. Résultats La Figure 1 représente d’une part les temps de réponse (en millisecondes) des participants, et d’autre part le nombre de reconnaissances correctes, pour chacune des conditions expérimentales, et pour les réponses OUI et NON.

On constate que la nature du traitement effectué détermine à la fois le temps de réaction moyen et la proportion de reconnaissances correctes. On observe en effet qu’un encodage sémantique ( sentence = inclusion dans une phrase) produit une performance mnésique plus importante que celle qui résulte d’un encodage perceptif (case = casse, caractères MAJ/min). On peut observer également qu’un encodage sémantique prend près de 200 ms de plus qu’un encodage perceptif. On peut ainsi supposer que l’augmentation concordante du temps de traitement et de la reconnaissance correcte est l’indice d’un traitement de plus en plus profond, lié à la nature de la question posée. Alors que le codage visuel (case) est le moins efficace, les codages phonologique (rhyme = rime) et sémantique (sentence) assurent la mémorisation la plus efficace. 4. Discussion De nombreux résultats sont en accord avec la conception de Craik et Lockhart (1972) selon laquelle plus le matériel est traité profondément, mieux il sera stocké. Le résultat général est que lorsque des individus doivent effectuer un traitement profond, comparé à un traitement superficiel, leurs performances à un test de mémoire sont meilleures. L'interprétation de ces résultats conduit à considérer que la mémorisation de l’information peut reposer sur différents niveaux de traitement, allant des niveaux sensoriels jusqu'au niveau sémantique. Le codage sémantique est le plus efficace de tous. C'est celui qui devrait être valorisé dans les apprentissages. Ce type de découverte, cruciale en recherche fondamentale, a des implications pratiques importantes. Par exemple, il est préférable de solliciter chez les élèves une participation active lors de l'apprentissage, du fait que la

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rétention du matériel dépend directement de la profondeur de traitement (le traitement sémantique, la compréhension permettent de mieux apprendre). Il est intéressant de comparer cette approche à certaines idées développées à propos de l’attention : par exemple les situations d’écoute dichotique dans lesquelles les participants sont capables de rappeler le contenu sémantique du message principal (filé), alors qu’ils ne sont capables de rappeler que les caractéristiques physiques du message secondaire (non filé). Références Craik, F. I., & Lockhart, R. S. (1972). Levels of processing: A framework for memory research. Journal of verbal learning and verbal behavior, 11(6), 671-684. Craik, F. I., & Tulving, E. (1975). Depth of processing and the retention of words in episodic memory. Journal of experimental Psychology: general, 104(3), 268. Hyde, T. S., & Jenkins, J. J. (1973). Recall for words as a function of semantic, graphic, and syntactic orienting tasks. Journal of Verbal Learning and Verbal Behavior, 12(5), 471480. Mots-clés Apprentissage incident : Dans une tâche d’apprentissage incident, les participants ne savent pas avant la tâche qu’ils vont devoir restituer le matériel qui leur est présenté. Ce n’est qu’au moment du rappel qu’ils découvrent que le matériel présenté est à rappeler. Apprentissage intentionnel : Dans une tâche d’apprentissage intentionnel, les participants savent avant la tâche qu’ils vont devoir restituer ultérieurement le matériel présenté. Traitement superficiel : Le traitement superficiel (ou traitement en surface) consiste à simplement analyser la structure du matériel en termes de caractéristiques physiques. Par exemple, est-ce que le mot est écrit en majuscules ou minuscules (s’il est écrit) ou est-ce qu’il est prononcé par un homme ou une femme (s’il est présenté oralement). Traitement en profondeur : Lorsque le traitement implique des analyses sémantiques (par exemple l’analyse de sa signification), on considère que le niveau de traitement est plus profond. Ce type de traitement se centre sur les aspects sémantiques des mots.

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