L3 psy Fonctionnement psychique et etudes de cas PDF

Preview

Summary

notes de cours fonctionnement psychique et étude de cas licence 3 psychologie...

Description



LICENCE 3 DE PSYCHOLOGIE

SUJET D'EXAMEN FONCTIONNEMENT PSYCHIQUE ET ETUDES DE CAS EN35CLIC SESSION DE JUIN 2020

Marie-Liesse PERROTIN! Année 2019-2020 Répondez de manière claire, précise et argumentée à chaque question en intitulant chaque rubrique. 4 pages maximum.

Sujet : A partir de cette vignette clinique, faites un relevé sémiologique concernant le trouble du sujet, relevez ses traits de personnalité puis proposez vos hypothèses diagnostiques sur son trouble et sa personnalité. Enfin, à l’aide des critères de Bergeret, décrivez son fonctionnement psychique (approche structurale) et posez votre diagnostic structural. Vous rédigerez votre réponse en suivant ce plan de présentation!: 1) Sémiologie du trouble (4 points) 2) Sémiologie de la personnalité (4 points) 3) Hypothèses diagnostiques argumentées sur le trouble (2 points) et sur la personnalité (1 point)! 4) Approche structurale!: type de conflit, nature de l’angoisse, type de relation d’objet, mécanismes de défense préférentiels (8 points) 5) Diagnostic structural (1 point). (20 points)

Vignette clinique":

Berthold (55 ans), remarié depuis 6 ans, sans enfant est employé par sa femme qui dirige une entreprise dans le secteur de l’événementiel. Il est d’abord vu par un psychiatre envoyé à son domicile par le service SOS Psychiatrie contacté par son épouse rentrée de déplacement, alarmée de le retrouver hilare au milieu de leur salon dévasté et à qui il a donné une violente bourrade quand elle a tenté de l’empêcher de jeter une chaise par la fenêtre. 1

Berthold au psychiatre : « Ben mon pote, il fallait pas vous déplacer, c’est juste une petite crise de couple, vous êtes de la police ? Oui, non ? Ah elle est belle la police ! (Éclat de rires) Vous comprenez ? (Se frottant la joue) : la peau lisse, la police ! (Rires). Il n’y a pas de problème ici, allez voir ailleurs si j’y suis, moi j’ai la pêche (Éclat de rires) peau de pêche ! » Non sans difficultés, le psychiatre parvient à faire asseoir Berthold qui ne cessait de faire les cent pas dans le salon et après s’être à nouveau présenté tente de comprendre ce qu’il vient de se passer. « Ce n’est rien, c’est Régina, la femme de ma vie, (il se met à chanter très fort : I love you, I need youuuu… Réginou) qui ne comprend pas qu’il me faut plus de place dans cet appartement. Il y a trop de meubles, je ne peux pas travailler. Je suis sur un projet énorme ! Je dois organiser l’événement du siècle. Cela fait trois nuits que j’y travaille. Je prévois grand, j’ai plein d’idées, je suis comme Léonard de Vinci, mais il faut que je dessine, que je fasse des plans. Il y aura une performance avec des pythons ou des ours, hein des ours, c’est bien les ours ? Ou des dauphins ? Un dauphin, un prince, je pourrais privatiser le château de Versailles alors ! C’est pour une grande marque ! (Rires). En tout cas, ce sera magnifique ! J’avancerai l’argent si ça bloque parce qu’il faut que ce soit géant ! (Rires) Faut que je m’y remette, j’ai dessiné la carte du ciel (il l’a dessinée sur le mur) parce que je veux qu’un feu d’artifice la reproduise. » Devant l’état d’agitation extrême de Berthold, le psychiatre procédera à l’hospitalisation de celui-ci. Au décours de cette dernière, la psychologue du service recueillera progressivement les éléments suivants : le patient n’avait pas d’antécédents, mais stressé par le contrat que sa femme venait de signer avec un client très important, il était parvenu dix jours avant à se procurer des amphétamines en falsifiant une ordonnance dans le dessein d’être plus efficace. Cela lui tenait d’autant plus à coeur que son épouse était lassée de la tendance de Berthold à initier des projets puis à les abandonner (il avait tenté tour à tour d’être producteur et avait produit deux courtsmétrages tous deux primés dans des festivals puis s’était lancé dans l’ouverture d’un café-philo avant de le revendre à perte et avait projeté de transformer en gîte une annexe de leur maison de campagne, lancé les travaux puis délaissé l’idée). L’offre de sa femme qu’il travaille pour lui avait donc pour voeu d’aider le patient à s’ancrer dans un travail ce qu’il vivait ainsi (propos tenus à la dernière séance) : « Je l’ai vue comme une vraie opportunité. Elle réussit très bien et depuis le début. Je suis très fière d’elle. C’est d’ailleurs cette réussite qui m’a attirée tout de suite quand je l’ai rencontrée. Mais mettre son talent au service de sa femme, hein… Surtout une femme aussi autoritaire. Elle peut être glaçante, vous savez. Elle a parfois une façon de vous toiser… Et puis justifier chaque note de frais, moi je ne me déplace qu’en moto-taxi, c’est comme ça. Je ne supporte pas les embouteillages, faut que ça pulse ! Elle, si je l’écoutais il faudrait que je prenne la voiture, vous n’allez pas me dire que c’est rationnel ? A Paris ! Elle le sait en plus 2

que j’ai déjà eu deux retraits de permis et que si un mec me fait une queue de poisson, je n’hésite pas à lui casser la gueule. Et avec tout ce que j’ai à faire ! D’autant qu’elle a une tendance à me prendre pour son factotum. Dans une certaine mesure cela me va, parce que je préfère bouger, je ne supporte pas de ne rien faire, l’ennui c’est la mort pour moi. Je pense que je dois être un hyperactif d’où les amphétamines…Vous n’êtes pas d’accord ? Régina n’y croit pas, elle est comme ma mère et mon ex-femme. Les trois ont un côté casse-couilles, je sais ce n’est pas politiquement correct et vous êtes une femme, pardon hein, mais quand elles réussissent c’est quelque chose. Regardez Thatcher ou Merkel ! C’est intelligent, mais méchant ! Je ne suis pas du tout macho, et j’ai toujours fait ma vie avec des femmes qui réussissent, les autres, les douces c’était par nécessité de compagnie… D’ailleurs ma mère a été une grande journaliste (c’est réellement le cas), mais elle aussi a toujours écrasé mon père. Bon, lui c’était un faible, un coureur, il n’y a rien à en tirer. Mais moi pas. Moi… Quand même… On ne peut pas dire que je ne sois qu’une merde… J’ai mes travers, mais comme tout le monde, j’ai perdu beaucoup d’argent avec le poker, mais dans les années 90 tout le monde jouait et j’avais des problèmes avec mon ex-femme qui voulait déjà me quitter. Elle était très riche, alors quoiqu’elle en dise, vendre quelques actions… ce n’était pas un drame. Et je n’ai plus jamais joué, elle le sait Régina que je suis capable de me réformer. On ne quitte pas quelqu’un pour une chaise ! Et puis je suis malade apparemment puisque je suis ici, c’est elle qui m’a rendu malade avec sa distance, mais on ne quitte pas un malade hein ? Je pourrais faire une connerie sinon. D’autant que je sors demain… »

3...