La recherche de solutions PDF

Title La recherche de solutions
Course Le psychoéducateur et la relation d'aide
Institution Université du Québec à Trois-Rivières
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claude mailloux...


Description

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16. La recherche des solutions Berg, I.K. (1998). Services axés sur la famille : une approche centrée sur la solution. France : Erès.

Hétu, J.-L. (2019). La relation d'aide. Éléments de base et guide de perfectionnement. (6 e édition) Chenelière Éducation. Chapitre 10

Montréal :

Steiner, T. (2018). La thérapie orientée vers la solution avec les enfants, les adolescents et leurs familles . France : Erès.

o L’expression et la compréhension précèdent habituellement l’élaboration de scénarios de solutions. o Les personnes ont souvent tendance à se centrer rapidement sur la solution du problème qui leur est soumis. Difficile d’offrir une solution pertinente à un problème dont on ignore beaucoup d’aspects. o Besoin de demeurer centré sur la subjectivité de l’aidé et la façon dont il perçoit sa situation. o On favorise que l’aidé élabore ses propres scénarios. o Les aidés se situent à des étapes différentes lorsqu’ils demandent de l’aide. Certains n’ont besoin que d’accompagnement pour mettre leurs solutions en œuvre, d'autres sont au tout début du processus. o Parfois, accompagner l’aidé vers une autre ressource est la meilleure solution dans l’immédiat considérant notre mandat et/ou nos ressources et compétences. o Hétu suggère de se fixer des objectifs réalistes et d’envisager les moyens pour les atteindre. Négocier des « microchangements » pour cheminer vers la solution (petits pas). o Parfois, l’aidé se sent prisonnier d’un seul scénario. Aider à ouvrir à d’autres scénarios pour découvrir celui qui lui va le mieux et qui a le plus de chances de réussir. Parfois, il s’agit d’introduire de la nouveauté, parfois de réactiver ce qui était déjà présent ou ancien. o Solliciter la participation de l’aidé dans l’élaboration de scénarios. « Avez-vous une idée de la façon que …? », « Y aurait-il d’autres façons de s’y prendre ? » o En principe, c’est l’aidé qui doit trouver sa propre solution , pour lui permettre d’accroître ses chances de la mettre en œuvre. Même lorsque la solution nous semble évidente, il faut laisser l’aidé cheminer à son rythme. o Parfois, si insister pour que la solution vienne de lui provoque anxiété et sentiment d’impuissance, on peut apporter des suggestions, l’inciter à y réagir et nous assurer que ces pistes lui conviennent.

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2 o Il faut parfois revenir aux étapes de l’expression et de la compréhension, par exemple pour regarder de plus près les résistances.

16.1 Une approche orientée vers les solutions o Les champs de la psychothérapie et de la relation d’aide ont développé de nombreuses stratégies au cours des dernières décennies. Les approches sont très nombreuses : Gestalt thérapie, thérapie d’impact, brève, orientée vers les solutions, narrative, cognitive, etc. o Les approches et techniques sont complémentaires. On ne doit pas les percevoir en compétition. Certaines vous conviendront mieux en raison de votre personnalité, de vos valeurs, de vos intérêts ou de votre expérience de vie. o Quelle que soit la technique utilisée, les valeurs de base et l’établissement de la relation demeurent prioritaires. o L’aidant compétent demeure curieux et cherche à s’approprier différentes techniques à travers une formation continue. o Parmi la panoplie de techniques, quelques approches simples et utiles dans le cadre d’un accompagnement éducatif sont présentées : les exceptions, la question miracle, l’échelle d’évaluation numérique et le choix du langage. Vidéo : L’approche orientée vers les solutions (12m 30 s) https://www.youtube.com/watch?v=AL1etoc4i8M o La réalité est une construction. La représentation que les personnes se font des problèmes a une influence sur leur ampleur et leurs effets; plus on parle d’une chose, plus on contribue à la maintenir. D’où l’intérêt d’amener les personnes à développer une autre perception de leurs situations, en orientant les échanges vers des expériences positives et des réussites. La reconnaissance des succès entraîne généralement un état de bien-être qui amène les personnes à développer une vision plus positive de l’avenir et à être davantage disposées à s’engager dans un processus de changement. »

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16.2. Trouver des exceptions o Les exceptions sont des moments où les problèmes auraient pu survenir, mais qui ne sont pas arrivés. o L’aidant et la personne peuvent examiner qui a fait quoi, quand, où et comment pour que le problème ne se produise pas. Comment a été changé ce qui tourne autour du problème ? o Important de découvrir en détail ce qui se produit lorsque la personne n’a pas le problème. La personne peut apprendre à transférer dans une situation les capacités qu’elle utilise dans une autre situation.  Ex : « Comment ça s’est passé quand tu es arrivé à te contrôler avec ton père. Raconte-moi le film exact de la situation… Est-ce qu’il y a des choses que tu peux reproduire quand …? » o Soulever les exceptions, les moments où ça va bien, amène à modifier les perceptions de la personne, ses scénarios de catastrophe, l’image d’elle-même ou des autres.  Ex : « Si je comprends bien, il y a des moments où votre fils vous parle calmement et vous aide. » o Soyez curieux et parlez longuement et en détail des moments de réussite ou de bien-être même si ce sont des exceptions qui paraissent très rares en comparaison des nombreux problèmes. L’impact est surprenant ! o Les exceptions incitent à en faire plus à partir des ressources de la personne. Or, lorsqu’une solution émane de la façon de faire de la personne, il y a plus de chance que la personne se l’approprie et soit motivée à la reproduire. o Centrez-vous sur les réussites actuelles utiles, même si peu nombreuses. © Claude Mailloux – UQTR

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 Ex : « Dites-moi ce qui est différent dans ces moments où vous ne buvez pas? », « Comment vous expliquez-vous que le problème ne survienne pas dans ces momentslà? », « Que faudrait-il qu’il arrive pour que vous fassiez ça plus souvent ? »…  Autre exemple : _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ o Ces questions devraient être suivies par des questions qui renforcent l’idée de succès.  Ex : « Ainsi, qu’avez-vous à faire pour pouvoir continuer à dire non à la boisson? », « Lorsque le problème sera résolu, comment se modifiera, pensez-vous, votre relation avec votre mère? Que ferez-vous alors que vous ne faites pas maintenant ? »  Autre exemple : _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ o L’intervenant attribue à la personne le mérite de son propre succès, tout en l’amenant à prendre conscience qu’il s’agit de quelque chose qu’elle a fait plutôt que quelque chose qu’elle a vécu passivement. o Posez souvent des questions sur des exceptions lorsque la personne rapporte des erreurs, des échecs ou des problèmes. o Trouvez des moyens pour renforcer la réussite de la personne et pour l’amplifier en accroissant sa confiance et son estime d’elle-même. Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=UXNQ6uuPq6Y La recherche d’exceptions 6 min 45 sec

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16.3 Évaluation par échelle numérique o Demander à la personne de situer sur une échelle de 1 à 10, où elle se situe présentement, où elle aimerait se situer quand le problème sera résolu, 1 étant la pire des situations imaginables et 10 étant la perfection. o Grand champ d’application : estime de soi, affirmation, contrôle de soi, idées positives, travail scolaire, communication avec ses parents, etc. o Efficace et applicable avec beaucoup de clientèle. Avec les enfants surtout, on peut imager avec un dessin (thermomètre, tortue sur une route…). o Évaluer les progrès, les actions positives… pas les échecs et ce qui va mal! o Permet habituellement à la personne de réaliser que sa situation pourrait être pire (se situe souvent entre 2 et 4) et que la perfection n’est pas nécessaire (situation souhaitée souvent évaluée entre 7 et 9). o Précisez des limites de temps. « Aujourd’hui », « Depuis notre rencontre de la semaine dernière », etc. o Choisir des mots qui communiquent espoir, action et changements par petites étapes.  Ex : « Tu te dis à 3. Qu’est-ce que tu peux faire cette semaine pour être à 3.5 ou 4 la semaine prochaine ? » o Encouragez la personne à dire et à détailler concrètement ce qu’elle a à faire pour monter d’un point. Utilisez un langage et une attitude d’espoir qui démontrent que le changement se fera. o La répétition de la même question sous différentes formes est une bonne façon de renforcer et de soutenir les décisions de la personne. Plus elle revient sur une idée, et plus facile c’est pour elle de s’approprier les solutions parce qu’elle se convaincra elle-même que c’est son idée et non la vôtre. © Claude Mailloux – UQTR

6 o Permet d’évaluer les progrès en les traduisant en actions concrètes de la personne. Encourager et féliciter pour le moindre changement. Aucun changement n’est trop petit ! o Utilisation possible pour confronter ou pour encourager. « Comment ton professeur (mari, mère…) te situerait si on lui demandait ? » o Si l’évaluation baisse, on peut rappeler les bonnes choses qui avaient été faites pour s’améliorer. Puisqu’il s’agit de quelque chose qu’elle a fait à un certain moment, le potentiel pour qu’elle le refasse est déjà présent. Utilisez les réussites antérieures, mêmes petites. o Les échelles d’évaluation aident à rendre les choses plus concrètes. Ainsi, les changements et progrès deviennent plus faciles à remarquer et à mesurer.

16.4 La question miracle o Demander à la personne de ne pas tenir compte de ses difficultés actuelles et d’imaginer ce que sera sa vie dans un futur de réussite. o Amener la personne à imaginer « qu’un miracle est arrivé et que son problème est résolu » a un impact thérapeutique extrêmement puissant. o « Supposez qu’une nuit il y ait eu un miracle pendant que vous dormiez et que le problème qui vous a amené ici est résolu. Puisque vous dormiez, vous ne savez pas qu’un miracle est arrivé ou que le problème est résolu. Que noterez-vous de différent le matin suivant qui vous dira que le problème est résolu ? »  Placez un contexte qui laisse place à l’imagination et au jeu.  Mettez l’accent sur les détails du futur sans se préoccuper du comment (pour le moment).

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7  On doit aider la personne à décrire comment sa vie changera en termes les plus concrets, précis et réalisables. Aider à décrire les changements imaginés avec le plus de détails possible, ce qui ouvre à plus de possibles. o Plusieurs variantes de « questions miracles » :  Ex : « Imaginez que vous êtes devenue âgée et sage, quels conseils donneriez-vous à une fille de votre âge qui vit le même problème »  Autre exemple : _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ o Posez des questions complémentaires : 

Exemples : « Que dira alors votre mari (mère, professeur, patron…) lorsqu’il verra ce qui a changé? », « Quand vous ferez ça, comment ce sera différent au travail ? »

 Autre exemple : _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ o Utilisez des verbes d’action qui suggèrent que la personne fait des choses de « façon différente » pour amener des changements dans sa vie o Les questions miracles fournissent des pistes concernant les premières démarches qu’il faut entreprendre pour trouver des solutions et montrera à l’aidé comment sa vie changera, lui donnant ainsi l’espoir que sa vie peut changer. o Les réactions des personnes varient. Toujours accepter et poursuivre dans l’imaginaire sans contester le réalisme de ce que la personne dit. Questionnez davantage. o Réponse qui concerne des changements chez les autres :

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8  Ex : « Ma mère me laissera faire ce que je veux ». Aidant : « Intéressant. Que feras-tu quand ta mère te laissera faire ce que tu veux? »(ramener l’aidé à lui-même)  Si la réponse qui dépasse toute possibilité réaliste. (ou presque!)  Ex : « Je gagnerais le 12 millions à la loterie de samedi ». Aidant : « Intéressant, qu’est-ce que tu feras de différent dans ta vie quand tu auras gagné 12 millions? » o La question miracle guide la personne dans l’orientation du changement désiré. Elle peutêtre utilisée avec de nombreuses clientèles de tous les âges. o Ouvre à des possibles sans l’interférence des « oui mais… ». Donne accès aux zones cérébrales de la fantaisie, du possible.

16.5 Le choix du langage o Utilisez un « langage de changement » qui induit que le changement est possible, qui réactive les succès antérieurs et qui implique la responsabilité de la personne dans les succès. Voici 3 exemples :

« Comment » au lieu de « pourquoi »  La question « pourquoi » est accusatrice, le plus souvent sans réponse et stérile. - Exemples : « Pourquoi n’écoutes-tu pas ton prof ? », « Pourquoi n’arrivez-vous pas à arrêter de fumer? »…. - Autre exemple : __________________________________________________  Dire plutôt : « Comment fais-tu lorsque tu écoutes ton prof ? », « Comment vous y êtes-vous pris jusqu’à maintenant pour essayer d’arrêter de fumer? » … - Autre exemple : __________________________________________________ © Claude Mailloux – UQTR

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 Ce type de question transmet du pouvoir au client et personnalise. La personne est obligée de réfléchir sur ses ressources et son implication.  Produit un « discours de solution » plutôt qu’un « discours de victime ». La personne réalise ce qu’elle a fait et conscientise ce qu’elle doit reproduire ou éviter. « Quand » au lieu de « si » 

L’emploi du « Quand » au lieu du « Si » présente un sous-entendu que le changement va se produire en temps et lieu. Le sentiment transmis est « bien sûr, ça va arriver ». Utilisez-le quand est une façon d’encourager qui produit un effet étonnant.



« Quand les choses iront mieux… », « Quand vous monterez de 4 à 5… » Convaincre explicitement une personne que ça ira mieux produit habituellement un effet inverse. Elle nous répond souvent par des excuses ou les obstacles à la réussite comme pour nous convaincre de sa souffrance. Le « Quand » induit que le changement se produira et ne suscite pas cet effet.



À l’inverse, le « si » transmet doute et pessimisme.



Le « Si » s’emploie pour mettre en garde contre les retards, les rechutes, les hauts et les bas normaux. Lorsque la personne réalise la normalité de ces états, elle panique moins au moindre recul.



Le « Si » s’utilise bien avec le « Comment » et le « Maintenant ».  « Si vous allez moins bien une journée, maintenant, comment allez-vous réagir ? », « Si votre mari vous reparlait bêtement, comment maintenant réagiriez-vous? ». Cette combinaison induit que la personne a changé, qu’il y aura des reculs, mais qu’elle a acquis des ressources et des moyens qu’elle pourra réactiver.  Autre exemple : __________________________________________________

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10 « Qu’est-ce qui va mieux ? » au lieu de « y a-t-il quelque chose qui va mieux » • Amène davantage la personne à s’arrêter et à réfléchir à « qu’est-ce qui a mieux été » • Faire expliciter sur ce qui va mieux apporte un mouvement vers la responsabilité et favorise la personnalisation des succès. • Amplifier les effets des réussites, aussi minimes soient-elles. • Renforcer les réussites autant par des attitudes verbales que non verbales. • Assurez-vous d’aider la personne à prendre du temps à savourer son succès et prendre plaisir aux changements positifs survenus et attribuez-lui le mérite des actions qu’il a posées pour entraîner le changement : -

Recherchez toujours ce qui va mieux.

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Évitez de laisser la personne se plaindre de la série de ses problèmes.

-

Recherchez ce que la personne a appris de ses succès.

-

Recherchez les actions à faire si le problème surgit à nouveau.

 Devenir un « détecteur de langage » Identifier dans le langage du sujet les mots ou les expressions « jamais », « toujours », « il faut », « J’ai pas le choix »… Les reformuler autrement ou les questionner d’un ton compréhensif et non blâmant. Exemples : Reformuler « jamais » par « pas aussi souvent que tu le voudrais ». Reformuler « « il faut » par « tu te sens obligé » • Autres exemples : _________________________________________________________

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 Intervention thérapeutique orientée vers les solutions : Postulats de base : o Chaque personne possède les aptitudes et les ressources pour résoudre ses problèmes. o Le changement est inévitable. Même un petit changement peut amener des améliorations dans plusieurs sphères de la vie o La réalité est une construction. Parler du positif et du succès donne espoir et met en action. o Le travail avec le client en est un de coopération. J’aide le client à trouver des solutions qui sont adaptées à sa conception du bien-être. » Orientation de la conversation thérapeutique en mettant le focus sur : o Les objectifs du client o Les exceptions aux problèmes o Les ressources et compétences du client Attitude : o Respectueuse o Coopérative : travailler en fonction des objectifs du client dans le cadre de référence de celui-ci o Non blâmante Moyens privilégiés : o Recherche d’exceptions o Exploration des forces et des solutions (déjà présentes) o « Question-miracle » (ou variantes) o Échelle numérique. (suivi des progrès, établissement d’objectifs) o Utilisation du langage du client (expressions, métaphores) o Utilisation d’un langage de changement (Quand au lieu de si, comment au lieu de pourquoi…) o Descriptions en termes spécifiques, petits et positifs o Compliments et feed-back positifs o Suggestion d’une tâche à faire o Renforcement du pouvoir d’agir (empowering)

Tableau synthèse : (Approche orientée vers les solutions) https://aqiism.org/wp-content/uploads/2018/11/Outil-clinique-approche-orient%C3%A9e-versles-solutions_final.pdf © Claude Mailloux – UQTR

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Quelques ressources pertinentes sur le web :

Boutillier, J. Thérapie orientée solutions http://inctb.net/tos.pdf Lavoie, B. (2019). Approche brève orientée vers les solutions : pratique et révision des techniques de base. https://sa986c3b2d2200023.jimcontent.com/download/version/1574211790/module/10908430 252/name/AOS%20pratique%20et%20r%C3%A9vision%20des%20techniques%20de %20base.pdf Lavoie, B. (2015). L’approche orientée vers les solutions : une alternative intéressante pour mieux aider les hommes. http://rohim.net/doc/laos-hommes-cahier.pdf Turgeon, J. (2014). L’approche brève orientée vers les solutions. Une philosophie d’intervention axée sur les solutions… https://portfoliodunetes.weebly.com/uploads/5/2/1/8/52186441/th%C3%89rapie_br%C3%88ve_revis %C3%A9_2014.pdf? fbclid=IwAR2SiDsQ9YS1jAEuGv3vqEfByq8jiOvaJeGRfWft_uJYkKOP0SofrSOqiYc

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