Les communautarismes aux USA PDF

Title Les communautarismes aux USA
Author Maxime Snow
Course American Civilization
Institution EM Lyon Business School
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Les communautarismes aux USA Si les USA ont su intégrer des générations d’immigrants et si le métissage de la société us est une réalité, certains groupes revendiquent une identité propre indissoluble. La devise du e pluribus unus est-elle devenue inapplicable ?

I. L’Amérique balkanisée ? A. La crise de l’identité américaine 1. Du melting pot au multiculturalisme Le melting pot a été rejeté par ceux qu’il ne parvenait pas à intégrer. Depuis les 60s, affirmation et valorisation des différences et dénonciation de l’assimilation. L’Amérique n’est plus perçue comme un ensemble d’individus mais comme un ensemble de communautés. Noirs, hispaniques, Amérindiens… souhaitent la reconnaissance de leur cult et de leurs apports à la société us. 2. La diversité des communautés a) Les communautés ethniques, religieuses ou sexuelles Les fondements communautaires sont extrêmement variés. Prolifération de sectes et Églises comme les Mormons (fondés en 1830, 13M de fidèles dans le monde et 70% de la pop de l’Utah), les Amish (communauté fondée en Suisse au XVIe, dialecte allemand, rejet technologie, vivent et s’habillent comme au XVIIIe). Aussi communauté homo (1969 Gay and Lesbian front qui organise la première Gay pride en 1970). Mais les principales communautés ont un fondement ethnique. b) Une reconnaissance difficile Le recensement officialise l’existence des communautés en interrogeant les habitants sur leur race et ethnie. Les minorités comptent pour 35% de la pop us en 2010. Depuis 1970, la race est présentée comme une catégorie subjective (chacun peut choisir son appartenance) mais cela reste un choix obligatoire. De plus, crée des pbs : nbs groupes emprisonnés dans leur ethnicité et d’autres sont en mal de représentation (les Arabes sont dans la catégorie « autre race »). 3. L’acceptation du multiculturalisme a) La discrimination positive Tournant des 1965s avec le décret du pdt Johnson qui instaure l’affirmative action qui favorise le recrutement et la promotion des minorités ethniques et des femmes au nom des discriminations passées. Cette politique est devenue complexe et source de protestation. La reconnaissance des communautés débouche sur la volonté de leur assurer une représentation politique propre (1982 Voting Rights Act, redécoupage des circonscriptions électorales pour permettre la représentation d’une communauté dont la croissance démog a dépassé un certain seuil). b) La diversité culturelle Répercussion du multiculturalisme dans l’enseignement. L’affirmative action permet l’entrée à l’université d’un plus grand nb de membres de minorités. Création de nouveaux cours sur les principales cultures, les femmes, les personnes de couleurs, « gender studies » (Stanford 1989). c) La diversité linguistique Plus de 300 langues parlées aux USA avec 18,4% de la pop qui parle une autre langue que l’anglais. Après l’anglais, l’esp est la langue la plus parlée. Le Bilingual Act (1968) et le Equal Education Opportunity Act (1974) permettent aux enfants de suivre un enseignement dans une autre langue. En 75, une loi oblige les États à imprimer des bulletins de votes en langue étrangère si elle est parlée par au moins 5% des électeurs. 4. La contestation du multiculturalisme

De nbs critiques s’élèvent, accusant le multiculturalisme de développer une concurrence entre les communautés et d’engendrer de nouvelles formes de discrimination (Mouvement des hommes « victimes du machisme que la société leur fait endosser et des femmes qui leur en tiennent rigueur »). La Californie est le premier Etat à abandonner l’affirmative action en 96. La question au centre des débats est de savoir si l’existence de communautés menace l’identité us. B. Des Noirs aux Afro-américains 1. L’exclusion des Noirs Au lendemain de WWII, les Noirs sont la principale minorité. Le pb est à la fois politique et social : ils ne peuvent pas exercer les droits politiques qui leur ont été reconnus après disparition de l’esclavage (13e amendement 1865) car l’intimidation, les taxes électorales… les écartent des urnes. Situation éco de chômage élevé, cantonnement à certains métiers et pauvreté. Face à cette situation, l’opinion est divisée : FD Roosevelt prend cs du poids électoral des Noirs. La WWII est l’occasion d’une prise de cs chez les Noirs. 2. Le combat des Noirs a) Le combat pour les droits civiques (50s) Le combat est mené par des organisations modérées : la NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People) fondée en 1909 ; le CORE fondé en 42 par des étudiants et intellectuels ; la SCLC (Southern Christian conference) du pasteur Martin Luther King qui organise des marches pacifiques comme celle du Washington en 1963. La déségrégation progresse : en 48, le pdt Truman met fin à la ségrégation dans l’armée ; en 54, interdiction de la ségrégation scolaire par l’arrêt Brown ; Civil Rights Act en 64 ; 65 affirmative action ; 70 pratique du busing (ramassage scolaire qui permet de mêler dans une école des enfants de quartiers différents). Martin Luther King (1929-1968) : pasteur noir d’Alabama, devenu porte-parole du mvt pour les droits civiques. Il prône la non violence et la désobéissance civique (55 boycott des bus de Montgomery). Il est assassiné en 68. Malcom X (1925-1965) : converti à l’islam en prison, il adhère à la Nation of Islam. Orateur violent et efficace, il devient porte-parole de l’islam noir. Il fonde son propre mvt en 64 mais est assassiné en 65. b) Les nouveaux combats La lenteur des évolutions provoque des violences. Des émeutes éclatent (LA 65, Détroit 67…). Des mvt plus extrémistes, réclamant un black power (partage du pouvoir avec les blancs) connaissent un succès grandissant : Black Panthers créées en 68 ou les Black Muslims de la Nation of Islam (Malcom X) préconisent la lutte armée et réclament octroi de 2/3 Etats pour fonder une république noire. Double réaction des autorités, policière et politique : inflexion à l’affirmative action et création d’agences fédérales Equal Employment Opportunity Commission et Office of federal contract Compliance. c) Un bilan contrasté La situation des Noirs s’est diversifiée. Une élite remporte des succès individuels et occupe des postes élevés (Colin Powell, Condoleeza Rice, Obama). Une majorité accède à la classe moyenne (études secondaires, résidence en banlieue) et une minorité concentre tous les pbs : chômage, pauvreté, criminalité. Son sort est aggravé par le recul du Welfare state aux USA depuis les 80s. La minorité afro-américaine est aujd divisée. Les partis politiques classiques, peu impliqués dans ces pbs, laissent le champ libre à des mvts extrémistes comme la nouvelle Nation of Islam de Farrakhan (95 marche sur Washington). Enfin, principale minorité historique, aujd ils ne sont plus la principale minorité et la question noire n’est plus prioritaire. Colin Powell : métis né à Harlem en 1937 dans une famille d’immigrants jamaïcains, il mène une double carrière militaire et politique. Conseiller à la sécurité de Reagan et pdt du Conseil national de sécurité, chef d’état-major des armées et secrétaire d’État sous Bush il est le premier Afro-américain à ces postes. Condoleeza Rice : née en 54, prof de sciences politiques, spécialiste des relations internationales, elle devient la conseillère à la sécurité de Bush en 2001 puis secrétaire d’État en 2005 (première femme afro-américaine à ce poste).

C. Les hispaniques 1. La première minorité Leur nb augmente rapidement : en 1790 9M alors qu’au recensement de 2010, les USA comptent officiellement 50,5M d’hispaniques, chiffre encore inf à la réalité en raison du gd nb de clandestins. Fécondité et natalité élevées. L’unité du gpe repose sur la langue et la religion catholique mais il est très hétérogène dans ses origines (63% mexicains, 13% Amlat). Globalement, ils sont en bas de l’échelle sociale ( working poor). 2. Le combat des Hispaniques a) Des combats en ordre dispersé Ils ont souvent souffert de ségrégation même s’il n’a jamais existé de dispositions légales pour les tenir à l’écart. La première ligne de fracture oppose les hispaniques citoyens us et les non citoyens. Dans les 60s, création du mvt Chicano, ayant vocation à rassembler tous les mexicains. Les Portoricains, citoyens us depuis 1917 mais victimes de racisme et de la misère créent des mvt parfois violents (Young Lords) aux revendications principalement éco. Le fort pourcentage de non-citoyens réduit leur poids électoral. b) Un combat partagé : la langue Les hispaniques sont très attachés au bilinguisme, vu comme atout cult, éco et politique. Mais division sur la question de l’éduc : une majorité préfère que leurs enfants suivent des cours en anglais, gage de réussite sociale. Les Hispaniques souhaitent s’intégrer dans la société us en préservant langue et coutumes ; les médias jouent un rôle important dans la diffusion de la cult hisp. Mais s’ils sont numériquement majoritaires, ils ne forment pas une communauté unie ce qui limite leur rôle dans la société. D. Les Asiatiques, une minorité modèle En 2010, les USA comptent 17M d’asiat, soit 6% de la pop, concentrée essentiellement dans 5 États : Californie, NY, New Jersey, Floride et Texas. Groupe en forte croissance. Aujd, images positives après racisme et fortes discriminations de la fin du XIXe à la WWII. Modèles de réussite sociale (½ des doctorats scientifiques leur est délivrée). Les solidarités familiales et régionales les aident par des syst de crédit ; dvt des relation trans-Pacifiques qui valorisent leurs compétences. La majorité se fond dans la classe moyenne qui les accepte. Pourtant, groupe hétérogène : 80% sont chinois, philippins, indiens, viet ou coréens. De plus, leur situation présente des ombres : ils peinent à progresser vers des postes plus élevés de la hiérarchie et leur réussite est parfois jalousée par d’autres minorités qui se plaignent de leur surreprésentation dans certains universités (40% des étudiants de Berkeley). L’augmentation de leur nb, leur concentration géo et la création d’associations panasiatiques leur permettent d’avoir localement un pv politique.

II.

Les territoires des communautés

A. Le quartier Dans la tradition us, la structure de la ville reflète le libre choix des individus. La petite communauté locale, fondement de la démoc, se forme sur la base de regroupement affinitaire et pratique des stratégies d’exclusion. Phénomène sensible dans les banlieues, exclusivement blanches jusqu’aux 70s, puis de plus en plus noires aujd. B. Le quartier ethnique À toutes les époques, les nouveaux arrivants s’installent dans des quartiers ethniques où ils retrouvent des pop de même origine : Little Italy, Chinatown ou les barrios latinos. Ces quartiers sont des sas qui permettent l’acclimatation des migrants. Depuis le Voting Rights Act de 1982, le quartier permet une meilleure représentation des minorités. C. Le ghetto noir C’est un produit de la ségrégation. Ils présentent toutes les caractéristiques des ghettos historiques : contrainte, homogénéité ethnique, diversité sociale, discrédit. Il apparaît comme une ville dans la ville, souvent surpeuplé et délabré et en proie à la violence (Harlem à NY).

D. Les nouveaux territoires 1. L’hyperghetto Ils ont perdu leur homogénéité raciale et rassemblent des pop plus diverses ; coexistence souvent difficile, quartier de détresse sociale et d’extrême pauvreté. Les gpes sont en concurrence pour l’emploi, l’assistance et les affrontements intercommunautaires sont fréquents. La dégradation de la situation résulte de plusieurs facteurs : les emplois ind ont disparu des centres villes, les nouveaux emplois demandent des qualifications que les pop ne possèdent pas => isolement des pop aggravé par recul de l’Etat providence depuis les 80s. L’image d’une classe de pauvres non méritants s’impose dans l’opinion. Pour survivre, ces pop intègrent l’éco informelle (trafic et vente de drogue) ; multiplication de gang de jeunes. Répression de l’État augmente ; 2,3M de personnes en prison dont 46% noirs. Un cercle vicieux s’installe. Le journaliste M. Davis parle d’ « ensauvagement des quartiers » et de « sud-africanisation croissante des espaces urbains ». 2. Les territoires des gangs Sur l’ensemble du territoire, on compterait environ 21 500 gangs. À LA, plus de 1300 gangs de rue. Les modèles sont les Crips et les Bloods, familles rivales nées en Californie fin 60s. Chaque gang member est chargé de défendre son turf (domaine). Le recrutement se fait le plus souvent sur des critères ethniques, ce qui renforce leur caractère communautaire. Les deux principales familles à LA ( Salvatrucha et 18th Street) sont formées de latinos d’origine mexicaine, et leur influence s’étend sur une gde partie de leur pays d’origine sous la forme de bandes violentes (les maras = fourmis). 3. Les gated communities Nombre croissant de quartiers résidentiels s’entourent de grilles et barrières de protection. Souvent faible densité et haut niveau de vie, critères très sélectifs (Leisure World âge minimum 55 ans). Ce phénomène restreint considérablement l’espace public où les différentes pop peuvent se rencontrer. Pour R. Reich, témoigne d’une volonté de sécession à l’égard de ceux avec qui il n’est plus concevable de vivre. La multiplication des territoires communautaires est à la fois reflet et cause de la fragmentation de la société us. Pourtant, la majorité des Américains sont partisans d’un multiculturalisme modéré et la force du patriotisme se manifeste dans toutes les crises (9/11, Irak…). La communauté est une composante de la Nation. Elu en 2008, Obama affirmait déjà en 2004 qu’ « il n’y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche, une Amérique hispanique, il y a les Etats-Unis d’Amérique ».

I. L’Amérique balkanisée ? A) La crise de l’identité américaine 1) Du melting pot au multiculturalisme 2) La diversité des communautés a) Les communautés ethniques, religieuses ou sexuelles b) Une reconnaissance difficile 3) L’acceptation du multiculturalisme a) La discrimination positive b) La diversité culturelle c) La diversité linguistique 4) La contestation du multiculturalisme B) Des Noirs aux Afro-américains 1) L’exclusion des Noirs 2) Le combat des Noirs a) Le combat pour les droits civiques (50s) b) Les nouveaux combats c) Un bilan contrasté C) Les hispaniques

1) La première minorité 2) Le combat des Hispaniques a) Des combats en ordre dispersé b) Un combat partagé : la langue D) Les Asiatiques, une minorité modèle II. Les territoires des communautés A) Le quartier B) Le quartier ethnique C) Le ghetto noir D) Les nouveaux territoires 1) L’hyperghetto 2) Les territoires des gangs 3) Les gated communities...


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