L\'existentialisme est un humanisme PDF

Title L\'existentialisme est un humanisme
Course Philosophie
Institution Université de Strasbourg
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résumé, explications clairs et commentaires sur l'oeuvre majeure de JP Sartre ...


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L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre

L’existentialisme est un humanisme Jean-Paul Sartre : 21 juin 1905 – 15 avril 1980 Quelques œuvres : La Nausée, Huis-Clos, L’existentialisme est un humanisme, L’Être et le Néant Conférence 29 octobre 1945 à La Sorbonne, Paris Dans quel but ? Clarifier les idées qu’il a exprimé dans L’Être et le Néant et tous les malentendus, vulgariser le texte théorique Publication de la conférence : Le plus grand best-seller de la philosophie française Il cherche au début à démonter les critiques marxistes et les critiques catholiques faites à l’égard de la philosophie existentialiste. 1) Les critiques marxistes Critique des marxistes sur la philosophie existentialiste  que ce n’est qu’une philosophie bourgeoise Pour les marxistes, l’existentialisme est une philosophie de l’impuissance bourgeoise et contemplative (qui observe le « ciel intelligible des idées »). On lui reproche également d’être une philosophie de l’individualisme. Or, pour lui, il ne s’agit pas d’une philosophie du sujet ou de l’égoïsme mais bien une philosophie de la liberté, qui ne peut pas se réduire à une forme de contemplation. Sa philosophie n’est pas théorique. Pourquoi ? Puisque le sujet dont parle Sartre est un sujet qui se ferra lui-même, il est tout entier action et actif ; sujet et objet. Sur la question de l’individualisme, Sartre aura beaucoup plus de mal à répondre. Il le ferra dans un texte nommé La Critique de la raison dialectique , qui va concilier la logique collective à l’approche centrée sur l’individu. Toutefois, sur le fond on peut donner raison au marxisme lorsqu’il critique ainsi l’existentialisme qui demeure un individualisme. 2) Les critiques catholiques Pour les philosophes catholiques, l’absence de Dieu retire à l’Homme tout espoir et le condamne à vivre de manière absurde. Or, si Sartre assume et revendique l’athéisme de sa philosophie, il ne concède pas pour autant que sa philosophie soit nihiliste. Pour lui, l’Homme est créateur de ses propres valeurs. Pour Sartre, l’idée d’un existentialiste chrétien (Jaspers, Pascal, Gabriel Marcel, Kierkegaard) est incohérente. Si Dieu est, alors l’existence de l’Homme n’est plus contingente (existence qui est, qui peut être différente de ce qui est, ou qui peut ne pas être) elle devient nécessaire puisque dans ce cas l’essence précède l’existence. Par conséquent, l’athéisme de Sartre est une exigence qui nous permet d’aller au bout de sa philosophie.

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L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre Léa Tanchot TL

25/03/16

L’existentialisme est un humanisme

1. Les critiques adressées à l’existentialisme Les communistes reprochent à l’existentialisme d’être une philosophie bourgeoise de la contemplation, étant donné que ce courant philosophique nierait toute puissance de l’action de l’homme. Or, l’essence même de l’existentialisme prône l’inverse de ce que critiquent les communistes. Sartre nous propose une philosophie de l’action qui doit avoir une influence sur l’étendue même de notre existence. 2. Les critiques marxistes Ils reprochent à Sartre de rentrer dans une philosophie de l’individualisme (égoïsme), pour lieux l’expliquer ils reprochent à Sartre de partir du « je pense » cartésien. L’épreuve de la subjectivité empêche pour les marxistes la rencontre de l’autre, pour autant Sartre va démontrer que c’est tout le contraire qu’il faut comprendre. Le « je » permet le « nous ». 3. Les critiques des catholiques Les chrétiens critiquent le fait que nier Dieu entraîne la perte des valeurs et donc le fait que chacun s’autorise la stricte « gratuité » de ses actes. Sartre donne un sens au titre de sa conférence, l’humanisme… 4. Pessimisme et existentialisme On reproche à l’existentialisme de mettre l’accent sur le mauvais côté de l’existence humaine. Cependant, ce n’est pas du tout ce que fait Sartre, être réaliste face aux enjeux de l’existence et de la liberté ne met pas du tout l’accent sur ce mauvais côté de l’existence humaine. Ce que revendique Sartre dans la filiation cartésienne (auquel il fait référence dès la première minute de sa conférence), c’est la prise en charge du sujet par lui-même et donc la prise en charge de la liberté (cf. liberté chez Descartes), de son autonomie. 5. Naturalisme et existentialisme Sartre s’insurge contre le fait qu’on critique l’existentialisme alors que personne ne s’indigne du naturalisme qui nous montre un monde violent, sans espoir de lendemain plus beau. On accuse une société dans le roman naturaliste sans montrer comment éradiquer les injustices. Sartre propose un chemin mais l’existentialisme va raisonner comme une insulte aux oreilles des plus ignorants. Il est tellement plus facile d’appuyer sa morale sur des phrases toutes faites, sur des maximes plutôt que sur une prise en charge réelle de sa liberté. 2

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre 6. La sagesse des nations En critiquant l’existentialisme de pessimiste, ceux qui se nourrissent des maximes et autres chansons réalistes, craignent peut-être, au contraire, la liberté et l’optimisme auxquels l’existentialisme nous condamne. Point de fuite possible fasse à l’angoisse de la responsabilité. 7. La « mode » existentialiste Tout le monde se déclare existentialiste, non pas dans un projet mais dans une posture. C’est peut-être là le plus grand mal fait à l’œuvre de Sartre. L’existentialisme c’est un système que Sartre offre aux techniciens et aux philosophes dans l’espoir que ces derniers se l’approprient pour seul dessein de le vulgariser. 8. Il y a deux écoles existentialistes Sartre considère deux écoles existentialistes, ce qui peut rendre les préjugés et considérations envers cette philosophie confuse : il mentionne les existentialistes chrétiens catholiques et les existentialistes athées, duquel il fait partie. La première forme d’existentialiste s’appuie essentiellement sur les théories du philosophe Kierkegaard, d’après des recherches approfondies, mais Sartre, lors de sa conférence intègre dans ce mouvement d’autres personnalités telles que Jaspers (psychiatre et philosophe allemand du XXe siècle) et Gabriel Honoré Marcel (philosophe, dramaturge, critique littéraire et musicien français du XXe). De plus, Sartre attribue à l’existentialisme athée des philosophes comme Heidegger. Toutefois, il admet dans son discours que l’idée principale est la même chez ces deux degrés d’existentialisme : favoriser l’étude de la subjectivité de l’Homme ainsi que le point énoncé dans la prochaine partie. 9. L’existence précède l’essence Un des points essentiels donc, qui rassemble toutes les différents degrés d’existentialisme philosophiques est l’admission de la formule « l’existence précède l’essence ». Si nous voulons définir les termes afin d’expliquer cette expression, nous donnerions comme signification à existence tout ce qui est, qui perdure, qui vit dans un Dasein ; nous définirions l’essence comme la cause première de la chose concernées, son but, sa fin ; ainsi nous pouvons dire que l’affirmation signifie que la vie et l’expérience (l’étant) vient avant la nature et ses objectifs. Sartre prend l’exemple de l’objet banal, le livre, qui est conçu et donc le concept est déterminé avant sa création. 10. Vision technique du monde L’homme qui conçoit un tel objet a déjà en tête et lors d’une maquette puis de sa production une idée précise de l’utilité qu’il donne à sa production. Tout ce qui permet de définir l’objet, c’est-à-dire son essence, est déterminée avant sa production, son existence ; l’essence précède alors l’existence, c’est une vision technique et de la distribution de la technique du monde. Mais alors se pose la question de la création : alors que la création de l’objet semble être assimilée, dans quelle mesure pouvons-nous parler de la création de l’Homme ? Qui en serait potentiellement en charge ? 11. L’Homme et Dieu chez les philosophes du XVIIe siècle Tel un artisan, comme l’image de l’ « artisan supérieur » que Sartre lui attribue, Dieu serait alors considéré, au XVIIe siècle du moins, comme le créateur de l’Homme, et donc celui qui prédéfini la nature de l’Homme en général mais aussi, et surtout du sujet en tant qu’individu. Ainsi, l’homme serait assimilable à un objet. En quelque sorte, Sartre semble ici défendre l’existentialisme athée et l’incompatibilité de l’existence de Dieu dans une telle philosophie. Sartre nie donc le Dieu créateur mais considère tout de même, comme il l’affirme le concept d’essence qui précède l’existence. 12. La nature humaine chez les philosophes du XVIIIe siècle 3

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre

Sartre mentionne plusieurs philosophes tels que Kant, Diderot ou Voltaire au siècle des Lumières, qui tentent de déterminer une certaine nature à l’Homme, du moins des caractéristiques communes aux hommes en général. Il semble vouloir insister sur Kant et doit surement, de ce fait, faire référence au plan caché de la nature dans Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique où finalement, l’homme n’est pas libre et est déterminé par un plan que la nature lui réserve à échelle humaine. Dans cette nouvelle conception, l’Homme subit encore son essence. 13. L’existentialisme athée Sartre n’admet pas du tout les propositions de ces philosophes et estime beaucoup plus cohérente sa vision athée de l’existentialisme : en refusant l’idée de l’existence de Dieu, l’Homme n’est pas défini. Ainsi, l’Homme vient au monde, vit, découvre, expérimente et c’est de cette façon que surgit son existence ; l’existence précède l’essence. 14. La conception existentialiste de l’homme Alors, nous pouvons même oser un rapprochement avec l’idéalisme transcendantal de Kant qui explique de l’homme est la somme de son vécu, c'est-à-dire que chaque sujet est le résultat de la somme de toute sa vie : sa nature et donc son essence viennent après son apparition au monde. De ce fait, l’Homme part de rien, il n’a de nature puisqu’il n’est pas préconçu ni par Dieu ni par quelque autre entité supérieur ou grand artisan / horloger. 15. L’homme est ce qu’il se fait La subjectivité de l’Homme est le premier principe de l’existentialisme qui tente à dire que l’Homme est inscrit dans une liberté sans limite. L’homme se fait dans un idéalisme transcendental comme il veut lui-même. 16. Le projet L’Homme se conçoit tout d’abord et essentiellement par son projet. C’est à travers ce projet, à travers cette action de l’Homme qui se projette dans un devenir que l’existence prend forme et que peu à peu s’établit l’essence du sujet. Sartre insiste tout de même sur la distinction avec la volonté ; le projet se différencie de la volonté car cette volonté est souvent formulée inconsciemment après que l’action en elle-même est été vécue. En somme, nous pouvons entendre par « projet », une aspiration sur le long terme, et presque le rattacher à la volonté de vivre et les caractéristiques du surhomme chez Nietzsche. 17. L’Homme est pleinement responsable Sartre évoque dès lors la notion de responsabilité, qui va de paire avec la prise en charge, et qui est un concept très important dans sa philosophie. Si l’existence précède l’essence, l’Homme n’est nullement prédestiné et donc, en possession d’un libre arbitre absolu, le champ des possibles pour son existence (et donc par conséquence, pour son essence) est ouvert à l’infini. L’Homme, dans cette position, doit assumer pleinement toutes les responsabilités que cela implique. Mais dans son discours, Sartre développe également la responsabilité nécessaire de l’Homme dans une telle conception de l’existence et de la liberté ; cette responsabilité ne se fait pas exclusivement sur une échelle individuelle mais mondiale et universelle. En ce sens, nous nous rapprochons de Kant qui demande « dresse la maxime de tes actions pour qu’elle puisse être érigée en règle universelle ». En effet, cette responsabilité doit individuelle mais exemplaire et inscrite dans le subjectivisme humain. 18. Le choix C’est dans le sens double de subjectivisme que se cache tout le sens de l’existentialisme selon Sartre, du moins surtout la deuxième signification ; « l’impossibilité de l’homme de dépasser la subjectivité 4

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre humaine ». De cette façon, le choix nécessaire qui est provoqué par la responsabilité de l’homme s’inscrit dans une universalité humaine. Sartre explique qu’en faisant un choix, l’homme effectue un jugement de valeurs entre les possibilités qui lui sont proposées et donc transforme l’image de l’homme. Chaque sujet apporte sa propre subjectivité dans un collectif infini qui constitue une nature humaine globale. Ainsi, le choix porte sur une échelle bien plus considérable que nous n’aurions jamais pu penser. 19. L’homme se choisit en choisissant les hommes L’homme vit en même temps que sa nature individuelle, son essence se crée, et en ce sens, tous les choix individuels ont une portée collective et universelle. Sartre prend l’exemple des croyances politiques : en adhérant à un syndicat chrétien plutôt qu’au communisme, j’accepte de faire porter mon idée personnelle que ce choix est le meilleur pour tous ; on retrouve une vraie aspiration kantienne. 20. L’acte individuel engage toute humanité Même avec un acte d’apparence individuel, on peut trouver une signification et une portée universelle. En faisant le choix de me marier, je répands une image positive de la monogamie, c’est un choix également et donc une responsabilité universelle. 21. L’angoisse C’est à cause de cette responsabilité, portée au domaine de l’universalité par les philosophies existentialistes que l’homme commence à ressentir l’angoisse. Chez les existentialistes, cette angoisse est décrite dans le dictionnaire comme « l’état de la conscience face au néant ». Ce sens en est qu’amplifié à la lecture de la signification courante donnée par « état physique d’oppression mêlé de crainte diffuses, souvent accompagnée de troubles physiques ». Lors de sa conférence, Sartre décrit également admirablement bien cette forme de sentiment et sa mise en place et fonctionnement lors de la prise en charge de liberté : « l’homme qui s’engage et qui se rend compte qu’il est non seulement celui qu’il a choisi d’être, mais encore un législateur choisissant en même temps que soi l’humaine entière, ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité ». En sorte que l’angoisse est en sorte le sentiment général de l’homme face à une si grande responsabilité. 22. Angoisse et mauvaise foi Concernant cette angoisse, il est possible que certains la comprennent et l’avouent mais il tout à fait probable, au contraire, que d’autres personnes ne l’acceptent pas. C’est alors ce que Sartre appelle la mauvaise foi ; le malaise dans lequel est inscrit la conscience à refouler cette angoisse, cette portée universelle de la responsabilité. Certains refoulent l’angoisse intérieurement, ils la masquent aux autre ou tout simplement à eux-mêmes. 23. Kierkegaard et l’angoisse Kierkegaard appelle l’angoisse d’Abraham cette angoisse, ce questionnement porté sur les diverses situations dans la vie de l’Homme. Il prend l’exemple, d’où est issu le titre de sa théorie, de l’épisode de la genèse où Dieu fait demander par un ange à Abraham de sacrifier son fils pour lui. Il est possible qu’Abraham se pose des questions sur son destinataire. Sartre prend l’exemple d’ « une folle » au téléphone qui pense que c’est Dieu qui lui donne des ordres. Mais qu’est ce qui peut aider à prouver qu’il s’agit de Dieu ou qu’il s’agisse bien d’un ange ? 24. Abraham et l’ange C’est un choix personnel que de décider la nature de son locuteur dans ce cas, de la même façon qu’il est personnel et surtout un réel choix universel que de décréter qu’une action ou chose soit plutôt mauvaise ou plutôt bonne ; c’est le sujet qui apporte une approche subjective et interprétative de ces choses. Il est dans la responsabilité de chaque homme de se demander « suis-je bien celui qui a le droit 5

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre d’agir de telle sorte que l’humanité se règle sur mes actes » ? Une fois encore dans une démarche transcendantale kantienne, l’homme effectue une réflexion pour émettre un jugement de valeur sur la légitimité du propre jugement de valeur qu’il effectue. En autre cas, il refoule l’angoisse. 25. L’angoisse ne conduit pas à l’inaction Mais cette angoisse ne mène pas nécessairement au quiétisme ou à l’inaction. Sartre prend l’exemple de chefs et d’un chef militaire précisément qui doit prendre la décision d’envoyer ses hommes sur des terrains dangereux, aux risques de leur propre vie. De plus, même si certains ordres sont donnés par des hiérarchies supérieures, c’est le chef militaire qui prend la décision finale seul, face à lui-même, il porte toute la responsabilité à lui seul.

26. Angoisse et responsabilité En effet, on parle de choix et de responsabilité dans la mesure où il y plusieurs alternatives possibles, que celle choisi est étudiée et utilisée avec plus de valeur, selon celui qui prend les décisions. Mais on parle aussi de responsabilité dans la mesure où le choix implique d’autres hommes, qu’elle engage ; cette responsabilité est au cœur de l’action. 27. La morale laïque Lorsque Heidegger parle de délaissement, il exprime supprimer Dieu des croyances ainsi que toutes les valeurs et pensées qui vont avec. En parallèle, l’existentialisme s’oppose aux théories qui veulent supprimer Dieu mais en conserver certaines valeurs, comme l’honnêteté par exemple, des systèmes qui ont pris forment dans les années 1880. 28. Le radicalisme Cette volonté de partielle suppression de Dieu est nommée dans le discours le radicalisme ; cela vise en ce sens à une société où l’image de Dieu se fade naturellement mais il reste présent. L’existentialisme trouve gênant la non-existence de Dieu, qui éradique toute possibilité suprême, et donc qui laisse les hommes à eux-mêmes, sans aucune loi dictée, règle ou valeur. 29. Dostoïevski et l’existentialisme Par la formule empruntée à Dostoïevski « Si Dieu n’existe pas, tout est possible », l’auteur tente d’expliquer que sans l’image de Dieu, l’Homme n’a nul refuge spirituel et métaphorique, il n’a plus d’excuse et est voué à s’assumer de manière radicale et absolue. 30. L’homme est liberté A partir donc de ce qui a été dit : l’existence précède l’essence et Dieu n’existe pas, l’homme est la représentation et l’incarnation même de la liberté, il n’a pas d’excuse, pas de valeurs sur lesquelles s’appuyer, ni même de déterminisme essentielle. Ainsi nous pouvons formuler une autre expression fortement célèbre et attribué à Sartre « l’homme est condamné à être libre », on comprend que l’homme n’a pas d’autre choix que d’être libre, qu’il l’est entièrement et sans conditions. C’est l’homme lui-même qui interprète les ‘signes’ et qui interprète ses sentiments et ses passions, de façon à ce qu’aucune forme de destin ou fatalité soit possible. 31. L’homme invente l’homme Par cette liberté absolue, ainsi que la responsabilité à la portée universelle, l’homme se projette et se crée au fur et à mesure, mais pas seulement dans son individualité mais également dans cette dimension universelle : l’homme créé l’homme, l’homme invente l’homme. Ponge disait lui-même 6

L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre « l’homme est l’avenir de l’Homme » ; il faut entendre cette citation dans le sens où l’homme succède à l’homme, évidemment mais surtout que l’homme s’invente et qu’il créé l’homme ; il est dans sa responsabilité propre et dans son pouvoir de se projeter dans un avenir. L’homme sera ce que l’homme en fait ; l’homme est l’avenir de l’homme. Aucun Dieu créateur n’est à l’origine de la création ou de l’avenir. 32. Le délaissement Dû à cette responsabilité inconditionnelle et cette impossibilité de se rattacher à quelque chose de plus grand, Sartre emploie la formule « on est délaissé ». 33. Un exemple Sartre donne, pour illustrer cette notion de délaissement un exemple d’un de ses propres élèves dans un cas de conscience ; son frère tué dans une offensive allemande en 1940 et son père part de la collaboration, il restait seulement lui pour veiller pour sa mère. Cependant, une grande envie de vengeance pour son frère le dominer. Il hésitait alors entre...


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