Louis XIV Un roi de France sans premier ministre PDF

Title Louis XIV Un roi de France sans premier ministre
Course Géopolitique
Institution Université Paris Dauphine
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Summary

Un roi de France sans premier ministre
I. Une rupture ? 9-10 mars 1661
A. La mort de Mazarin et la situation de la France en 1661
Louis XIII a laissé le gouvernement au cardinal de Richelieu de 1624 à 1642.
Le cardinal Mazarin a dirigé la politique française de 1643 à 1661 au...


Description

Leçon 1 Un roi de France sans premier ministre I. Une rupture!? 9-10 mars 1661 A. La mort de Mazarin et la situation de la France en 1661 Louis XIII a laissé le gouvernement au cardinal de Richelieu de 1624 à 1642. Le cardinal Mazarin a dirigé la politique française de 1643 à 1661 aux côtés de la reine régente, puis reine-mère Anne d’Autriche. Le premier ministre Mazarin a surtout conduit la politique internationale de la France en guerre contre les Habsbourg de Madrid et de Vienne depuis 1635. Il préparé la paix de Westphalie avec l’empereur signée en 1648, puis la paix des Pyrénées en 1659 avec l’Espagne. La nouvelle puissance française est fondée sur les efforts d’une population importante! à travers une fiscalité dévorante : autour de 20 millions d’habitants. La population française passe de 22 millions au milieu du XVIIe siècle, à 22,3 en 1690, 21,5 en 1700, 22,4 en 1710, 22,3 en 1720 (l’Angleterre n’a que 5 millions d’habitants, les Provinces-Unies, 1,9 million). Le jeune Louis XIV est roi dès 1643 et, en 1651, à 13 ans, il est devenu majeur, la régence était terminée mais la reine-mère a laissé gouverner Mazarin, d’autant que la France était toujours en guerre contre l’Espagne. Pour le jeune roi, des années importantes!: - Le cérémonial comme communication politique!: le sacre le 7 juin 1654!: le roi de France est sacré et il touche des malades pour les soigner (il est censé faire des miracles). - La culture de cour! - L’expérience politique! B. La surprise de 1661!: la fin du ministériat Un film! : La prise du pouvoir par Louis XIV, téléfilm par Roberto Rossellini (1966), Le roi danse, par Gérard Corbiau, 2000. Des témoignages un peu contradictoires, une chronologie précise difficile à établir. Le 9 mars, le roi fait savoir ses volontés à ses ministres et, le lendemain de la mort de Mazarin, le 10 mars 1661, il réunit tous ses conseillers et déclare qu’il n’aura plus désormais de premier ministre. «!La face du théâtre change ; j’aurai d’autres principes dans le gouvernement de mon État, dans la régie de mes finances et dans les négociations au-dehors, que n’avait feu M. le Cardinal.! » Lorsque l’archevêque de Rouen, président de l’assemblée du clergé, demande au roi à qui il doit s’adresser après la mort de Mazarin, Louis XIV répond!:!«!À moi, Monsieur l’archevêque!». Le roi décide d’aborder les principales affaires de l’État en réunissant un conseil étroit, le conseil d’en haut, où il garde seulement trois ministres, trois collaborateurs de Mazarin : Le Tellier, 58 ans, Fouquet, 46 ans, et Lionne, 50 ans. Ils ont par ailleurs la responsabilité de trois domaines essentiels, la guerre, les finances et les affaires étrangères. D. La prise du pouvoir Louis XIV a peut-être annoncé sa décision à Le Tellier quatre jours avant la mort du cardinal! : «! Je veux gouverner par moi-même, assister règlement [régulièrement] au conseil, entretenir les ministres les uns après les autres, et je suis résolu de n’y pas manquer un seul jour, quoique je prévoie qu’à la longue cela deviendra ennuyeux.!» Le ministre s’est empressé d’en avertir Anne d’Autriche, «!qui

lui rit au nez!» et lui dit!: «!En bonne foi, M. Le Tellier, qu’en croyez-vous!?!» La mère ne compte pas sur la persévérance de son fils. Elle a tort car le roi n’a jamais montré son ennui!: au contraire son application studieuse et son sérieux ne se sont jamais démentis jusqu’aux derniers jours de sa vie, en 1715. Anne d’Autriche elle-même est la première victime de ce changement et elle se plaint un peu! : «! Je m’en doutais bien qu’il serait ingrat, et voudrait faire le capable.!» Les témoins de ces journées de 1661 ont conscience de cette métamorphose à la fois brutale et tranquille. L’abbé de Choisy note!l’attitude du monarque face à son secrétaire d’État Brienne qui présente des objections à l’une de ses décisions : « Alors le roi prit cet air et ce ton de maître qu’il a toujours eu depuis, et qu’il n’avait point eu jusque là, et lui dit : “Je le veux ; dites-le à M. le chancelier...”!» E. La construction d’une personnalité politique Louis XIV, Le métier de roi. Mémoires et écrits politiques, Présentation de JeanChristian Petitfils, Paris, 2012. La majesté, attitude!naturelle ou posture!? Une éloquence laconique L’autorité royale Le goût du secret Le délicieux métier de roi II. L’héritage de l’histoire A. Les fondements du pouvoir royal B. Le pouvoir absolu du roi À vingt-trois ans, Louis XIV inaugure donc une nouvelle phase de son règne. Comme roi, il a un pouvoir absolu. Si on reprend la distinction entre exécutif, législatif et judiciaire, le pouvoir royal rassemble tous les pouvoirs. Le souverain engage son royaume dans chaque acte qu’il accomplit. Le monarque peut demander conseil, mais ne doit être contrôlé par personne. Il peut décider de la guerre et de la paix. Le souverain choisit les hommes qui exécutent ses ordres : les grands officiers de la couronne, les gouverneurs des provinces, les chefs des armées et des flottes... Grâce au Concordat de 1516, il propose au pape des évêques, donc les cadres de l’Église. Il crée des «!offices! » dont les titulaires disposent d’une partie de la puissance publique. Il peut aussi anoblir des roturiers : il est donc le maître de sa noblesse et source de cette forme de promotion dans la société. Sa volonté a valeur de loi, il l’exprime par des édits (un texte qui traite une seule matière) ou des ordonnances (un ensemble de décisions qui touchent plusieurs domaines) : édits et ordonnances portent la signature royale. Les juristes du XVIe siècle résument ce principe par la formule Lex Rex, le roi est la loi. La liberté de décision se marque bien au bas des édits par la formule employée - «! Car tel est notre bon plaisir...!» - qui signifie non un caprice, mais une volonté inébranlable. Même si le plus souvent le roi respecte les lois existantes, il n’est pas tenu de s’y soumettre!: princeps legibus absolutus, le prince délié de l’obéissance aux lois,!et ce principe définit bien le pouvoir absolu dès le XIIIe siècle. Le souverain peut révoquer les lois ou les réformer. Néanmoins, il doit respecter les coutumes locales et le droit de propriété, même si en théorie tout le royaume lui appartient. Enfin, il rend la justice! : il peut condamner sans avoir à se justifier! : Louis XIV transforme la peine infligée à Fouquet en la durcissant! : au lieu du bannissement,!il

décide d’un emprisonnement à vie. Le souverain peut faire emprisonner un homme sans explication par une lettre de cachet. Une telle pratique paraît peu à peu, à partir de Louis XIV, un excès de pouvoir, une forme d’arbitraire. À l’inverse, le monarque peut également faire grâce. Il a le monopole de la frappe de monnaie. C. Une évolution absolutiste!? D. Une forme de dialogue discret!?

Bibliographie – Sur Louis XIV Louis XIV, Le métier de roi. Mémoires et écrits politiques, Présentation de JeanChristian Petitfils, Paris, 2012. Lucien BÉLY, Louis XIV. «! Le plus grand roi du monde! », Paris, nouvelle édition, 2017. Lucien BÉLY, Les secrets de Louis XIV. Mystères d’État et pouvoir absolu, Paris, 2013, nouvelle édition, 2015. Lucien BÉLY (sous la direction de), Dictionnaire Louis XIV (direction), Paris, 2015. Yves-Marie BERCÉ, Louis XIV, Paris, 2005. François BLUCHE, Louis XIV, Paris, 1986. François BLUCHE, Louis XIV vous parle, Paris, 1988. Peter BURKE, Louis XIV. Les stratégies de la gloire, Paris, 1995 (édition originale!: The fabrication of Louis XIV, New Haven-Londres, 1992). Olivier CHALINE, Le règne de Louis XIV, Paris, 2005. William CHURCH, Louis XIV in Historical Thought from Voltaire to the Annales School, New York, 1976. Tony CLAYDON et Charles-Édouard LEVILLAIN (sous la direction de), Louis XIV outside in. Images of the Sun King beyond France, 1661-1715, Farnham, 2015. Joël CORNETTE, Le roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Paris, 1993. Joël CORNETTE, Chronique du règne de Louis XIV, Paris, 1997. Patrick DANDREY, Louis XIV a dit. Mots et propos du Roi-Soleil, Paris, 2015. Hervé DRÉVILLON, Les Rois absolus, 1629-1715, Paris, 2011. Sven EXTERNBRINCK et Charles-Édouard LEVILLAIN, Penser l’après Louis XIV. Histoire, mémoire, représentation, Paris, 2018. Pierre GOUBERT, Louis XIV et vingt millions de Français, Paris, 1966. Pierre GOUBERT, L’avènement du Roi-Soleil, Paris, 1967. Ragnhild HATTON, L’époque de Louis XIV, éd. franç., Paris, 1970. Ragnhild Hatton (sous la direction de), Louis XIV and Absolutism, Londres, 1976. Jérôme JANCZUKIEWICK, «! La prise du pouvoir par Louis XIV! : la construction d’un mythe!», « Dix-septième siècle », 2005/2 n° 227, p. 243 à 264. François LEBRUN, La puissance et la guerre 1661-1715, Paris, 1997. François LEBRUN, Louis XIV, le roi de gloire, Paris, 2007. Christophe LEVANTAL, Louis XIV. Chronographie d’un règne, Paris, Infolio, 2009. Oliver MALLICK, «! Spiritus intus agit! ». Die Patronagepolitik der Anna von Österreich, 1643–1666, Munich, 2016. Robert MANDROU, Louis XIV en son temps, Paris, 1973. Jean-Christian PETITFILS (sous la direction de), Le Siècle de Louis XIV, Paris, 2015. John C. RULE (sous la direction de), Louis XIV and the Craft of Kingship,, Columbus, 1969. Thierry SARMANT, Louis XIV, homme et roi, Paris, 2013. Thierry SARMANT et Mathieu STOLL, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris, 2010. Martin WREDE, Ludwig XIV. Der Kriegsherr aus Versailles, Darmstadt 2015. Myriam YARDENI, Enquêtes sur l’identité de la nation France, de la Renaissance aux Lumières, Seyssel, 2005. Abby E. ZANGER, Scenes from the Marriage of Louis XIV. Nuptial Fictions and the Making of Absolutist Power, Stanford U.P., 1997. Ouvrages non universitaires

Philippe BEAUSSANT, Louis XIV artiste, Paris, 1999. Philippe BEAUSSANT, Le Roi-Soleil se lève aussi, Paris, 2000. Jean-Christian PETITFILS, Louis XIV, Paris, 1995....


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