Notes de cours 1 Psychologie de la famille PDF

Title Notes de cours 1 Psychologie de la famille
Course Psychologie de la famille
Institution Université Laval
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Notes de cours pour l'examen de mi-session (premier examen). Professeure Célia Matte-Gagné....


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Psychologie de la famille Semaine 1 | La famille sous un angle sociologique Identifier les modèles familiaux associés à chaque époque Décrire les types de familles présentes dans la société actuelle Analyser l'évolution des modèles familiaux sous l'angle sociologique Il existe deux schémas de classification : 1. La distinction entre famille traditionnelle, famille moderne et familles contemporaines. 2. Tableau historique distinguant les familles contemporaines relativement à des types antérieurs dans l’urbanisation de la société québécoise. Connaître les objets d’études de la sociologie et leur lien avec la psychologie de la famille. Savoir à quoi s'intéresse cette approche et en quoi elle est pertinente en psychologie de la famille Visée de la sociologie : Comprendre la signification, expliquer et faire la genèse historique des conditions sociales qui portent les sociétés à des manières particulières d’être, de penser, de sentir et d’agir. Lien avec la psychologie de la famille :  Situer le fait dans la particularité d’un contexte d’interaction, d’une société et d’une époque.  Envisager le fait comme la résultante d’actions socialisantes cumulées depuis l’enfance. Le recul du regard sociologique prévient la tentation d’attribuer à une nature humaine les faits psychologiques dont la généralité dépendrait d’un contexte social de l’expérience. Objets d’études de la sociologie :  Évolution des statistiques sociales (mesure des inégalités, différences et changements dans les familles).  Comparaison entre les milieux sociaux qui peut se faire à travers une diversité de données (étude du droit, des croyances et des pratiques religieuses, étude d’un corpus de témoignages, de sondages d’opinions, etc.)  Caractérisation des trajectoires sociales communes dans lesquelles se dessinent les parcours de vie familiale des différentes générations.  Compréhension historique du devenir de la famille comme institution (construction sociale des normes et des idéologies sur la vie de couple, l’éducation des enfants, les relations avec la parenté ou l’économie domestique jusqu’à l’élaboration de politique familiale de santé, d’éducation, de fiscalité ou de conciliation travail-famille qui régule ou qui conditionne les familles).  Morphologie sociale : Volume de la population et le vieillissement, l’espérance de vie, l’aménagement du territoire, la rareté relative des hommes, femmes et enfants, le développement des transports et des communications et l’évolution des autres systèmes techniques qui peuvent avoir un effet significatif sur la formation des familles, leurs activités et les aspirations de leurs membres. Comprendre comment François de Singly conçoit la famille moderne

Les familles contemporaines demeurent des familles du type moderne défini par Durkheim. - Relationnelles (liens entre personnes) - Individualistes (personnalité de l’individu se dégage de celle de sa famille et est reconnue dans ses relations) - Privées/Publiques (Indépendance par rapport à la parenté et au voisinage, contrôle et intervention de l’État) De Singly reconnaît deux temps de familles modernes : 1. Famille moderne de type 1 (fin 19e siècle à 1960) : Amour dans le mariage (indissoluble) Division stricte et hiérarchique du travail entre l’homme et la femme Attention portée à l’enfant, à sa santé et à son éducation (horizon intergénérationnel). 2. Famille moderne de type 2 (1960 à aujourd’hui) : Avancée féministe de l’individualisme, épanouissement des femmes est mis de l’avant Mariage subordonné à l’amour conjugal (divorce et union libre) Valorisation de relations pour le bonheur qu’elle procurent aux membres de la famille L’attention publique portée au bien-être des pères, des mères et des aînés au terme du cycle de vie familiale est en expansion *** Le point de vue de François de Singly sur les familles contemporaines est plus enthousiaste que le point de vue de Daniel Dagenais Comprendre la famille contemporaine selon Daniel Dagenais On a assisté à la crise et à la fin de la famille moderne dans les dernières décennies. Les familles contemporaines par rapport aux familles modernes : - Anomie et désarroi (perte de repères par rapport au mariage et contrainte à la créativité) - Questionnement existentiel (couple et orientation sexuelle, désir et droit d’avoir des enfants) - Fécondité idiosyncratique (décision d’une levée de sa stérilité pour devenir parent) - Rapport parent-enfant faussement égalitaire (socialisation troublée et négligence parentale) Stéréotype de l’enfant roi, ou le parent qui veut être l’ami de l’enfant Comprendre la distinction entre les familles traditionnelle, moderne et contemporaine  Famille traditionnelle : Société préindustrielle. Centré sur le mode de vie rural, autoritarisme et attachement aux valeurs traditionnelles. Église très présente. La famille représente la cellule de base de la société. Les liens du mariage sont indissolubles (Dieu). Structure hiérarchisée : Père-patriarche, fils aîné adulte, mère, enfants (garçons avant les filles). Le père décide pour tous les membres de la famille. Donc, il est privilégié, mais doit être un homme de droit, cache ses sentiments. Pas de marque de tendresse. La famille existe car il y a eu une alliance entre deux familles et non pas parce que le père et la mère éprouvent de l’affection. La mère doit donner de nombreux enfants (surtout fils), la sexualité est un devoir conjugal, assure l’éducation des enfants, doit être la médiatrice entre les enfants et





le père, doit être une bonne ménagère. Au Québec, la famille traditionnelle est restée beaucoup plus longtemps qu’ailleurs à cause de certains facteurs : Appartenance à la religion catholique, mode de vie rural, familles nombreuses, langue française. Familles d’avant 1945 au Québec (traditionnelles) : Mariage ménagère vs pourvoyeur, fécondité naturelle. Famille moderne : Les figures modernes de la famille représentent une révolution de manière d’être, de penser, de sentir et d’agir. Leur manière moderne s’oppose au dogme, à la théocratie, à la tradition, au classicisme et à toute autorité du passé. Au fil des générations, on n’a pas la même idée de ce qu’est une famille moderne, ça évolue. La famille moderne peut aussi être vue comme une institution en crise ou en déclin. S’oppose à ce qui n’est plus dans l’esprit des temps modernes ou des sociétés de cette époque. C’est lorsqu’on la compare à la famille contemporaine. Au Québec, la famille moderne se retrouve entre les années 1945-1966 (babyboom) : projet du couple, mariage ménagère vs pourvoyeur, limitation de la descendance avant la trentaine, plus de divorces. Famille contemporaine : Au Québec, la famille contemporaine se retrouve entre 1970-2000 : Activité sexuelle et vie de couple hors mariage, contraception et avortement, fécondité plus tardive, stérilisation chirurgicale, égalité entre hommes et femmes promue en société, en couple et dans la parentalité, travail des femmes et des mères (services de garde).

Connaître l’évolution de la famille à travers les époques (p. ex.: les caractéristiques qui distinguent la famille du moyen âge de la famille préhistorique, la famille rurale de la famille urbaine)  Préhistoire : La maternité ne s’arrêtait pas seulement à la mère biologique. C’est l’ensemble des femmes adultes qui assument ce rôle (rôle collectif). Même chose avec le rôle paternel. Donc, c’est l’ensemble du groupe qui incarne la famille. Le système de parenté : Ça varie beaucoup, adaptation pour la survie. Le clan constitue la première forme de famille, dans laquelle les adultes ne sont pas conjoints, mais des frères et sœurs issus d’un même lignage. Règle d’exogamie (les relations sexuelles ont lieu entre des individus de clans différents). *** La division sexuelle du travail n’est pas principalement due aux différences de forces entre les hommes et les femmes  Moyen Âge : La hiérarchie sociale est masculine, l’Église détermine les valeurs morales. Importance sur les traditions. Monogamie et mariage, donc stabilité dans l’union conjugale. Le mariage est une union indissoluble, interdiction de relations sexuelles hors mariage (valeurs de l’Église). o Famille rurale : Suit beaucoup plus les valeurs de l’Église. Agriculteurs. o Famille urbaine : Suit moins les valeurs de l’Église, il y a encore des relations hors mariage, plusieurs mariages, relations protégées. Ouvriers. Au Québec Gros changements : L’urbanisation d’une société. - Démographie : Concentration de la population dans des agglomérations denses et volumineuses. - Économie : Division du travail et organisation du marché polarisée par les villes (économie urbaine et régionale).

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Géographie : Aménagement des habitats et des fonctions sur le territoire d’activité des villes. Sociologie : Transformation des conditions de vie, des idéaux, des normes et des styles de vie avec le développement des villes jusque dans les milieux ruraux. Discontinuités et différenciations.  La famille rurale avant les années 1940 : Économie de subsistance, agriculture, pêche et forêt Unité de production traditionaliste et de propriétaire Autorité du père moins affirmée qu’en France Cohabitation des générations Solidarité familiale dans l’établissement et de voisinage dans les rangs La parenté, les migrations et la consommation marchande ouvrent la famille rurale sur le monde Moralité traditionaliste soutenue par l’Église, l’État, les élites nationalistes l’école et le contrôle social des communautés paroissiales  La famille urbaine des années 1880-1940 : Majorité d’ouvriers et de petits cols blancs Valorisation de la propriété, mais majorité de locataires Unité économique salariée indivise Surpeuplement des logements et mauvaises conditions sanitaires Ségrégation résidentielle ethnique et de classe Réseau d’embauche et de formation Transplantation des villages en ville Aide et accueil de célibataires, de veufs et de familles Début de l’ascension sociale par l’éducation et de la valorisation de l’urbanité  La famille de banlieue du baby-boom : Valorisation du revenu, du niveau de vie et de l’indépendance Propriétaire d’une maison et motorisée Pourvoyeur salarié et ménagère équipé Bonnes conditions sanitaires, tranquillité et verdure près de la ville Isolement volontaire de la famille nucléaire Homogénéité sociale et générationnelle Limitation des naissances autour de 2 ou 3 enfants Pénétration des interventions de l’État et de l’expertise en santé, en éducation et dans la vie de couple Culture de l’américan way of life diffusée par les médias et la publicité  La famille de banlieue actuelle : Valorisation du niveau de vie et de l’indépendance : crédit, assurances et planification financière Propriétaire d’une maison et motorisée : plus endettée, en périphérie et longs déplacements Père et mère au travail : garderie, conciliation travail-famille et souci du temps de qualité Bonnes conditions sanitaires : manque de temps pour tâches ménagères, soins aux enfants et saines habitudes Homogénéité et promotion sociale : qualité du milieu scolaire, activités pour l’épanouissement des enfants Sociabilité et solidarité dans d’étroites fratries et descendances : relations plus personnelles et amitiés Fécondité désirée : maternité plus tardive, 1, 2 ou trois enfants, aide médicale Les services de l’État négocient avec les parents : négligents, exigeants, impliqués, débordés

Culture de valorisation de la parentalité et de la reconnaissance de la diversité et du pluralisme : incertitude, information et réflexivité Identifier les transformations survenues au sein de l’institution familiale suite à l’industrialisation Migration des familles rurales vers le milieu urbain. Société de consommation. Grosse différence entre les familles ouvrières et les familles bourgeoises. Désorganisation familiale, car présence des mères au travail. Donc, les mères reviennent au foyer. Division nette entre l’univers familial et lui du travail (femme à la maison et homme au travail). La famille garde les fonctions essentielles (production des êtres humains, socialisation, entretien et bien-être de ses membres). Socialisation partagée entre l’école et la maison. Fonction économique de la famille (consommation). Mode de vie urbain de plus en plus organisé en fonction de la famille nucléaire. La famille nucléaire, indépendante financièrement et coupée de la parenté dont elle est issue, est un produit de la société industrielle. C’est une façon de s’adapter à des conditions de vie précaires (misère, travail difficile, logements surpeuplés). Au Québec, il y eu la Révolution tranquille qui a changé la famille. Le modèle traditionnel était en contradiction avec les valeurs modernes. Les fonctions sont partagées avec d’autres institutions (école), nouvelle structure de l’État, arrivée de familles immigrantes. L’éducation se révèle porteur de changements. Avec la modèle conjugal, ce sont les fonctions affectives qui sont mises en premier plan, et non pas économiques (comme la famille traditionnelle). Comprendre les tabous et interdits au sein des familles à différentes époques L’ est un tabou et interdit depuis toujours (Préhistoire). Les relations extra-conjugales, la contraception, le divorce sont un interdit depuis le Moyen Âge. Comprendre ce qui caractérise le modèle conjugal de la famille ainsi que le modèle familial d’aujourd’hui  Modèle conjugal : Le noyau de la famille, c’est l’amour. Implique un engagement mutuel, égalité entre les conjoints. Libre choix des conjoints. L’union conjugale n’est pas indissoluble. La séparation est acceptée. Fidélité sexuelle basée sur l’égalité (et non comme dans la famille traditionnelle, où la femme doit être fidèle à l’homme, car elle est sa propriété). La famille n’est plus une structure fermée et autosuffisante, mais plutôt une structure ouverte sur la société. La famille fait partie d’un ensemble d’institution d’égale importance (ce n’est plus la cellule de base de la société). Les rôles conjugaux changent : Valorisation entre les conjoints, donc rôles complémentaires, c’est de l’adaptation. Le père est le pourvoyeur de la famille, mais il n’est pas l’unique. Il est encouragé à exprimer ses émotions, à participer à l’éducation, aux tâches ménagères.  Modèle égalitaire : Montée du féminisme. Les deux êtres qui s’unissent sont totalement libres, les relations sexuelles extraconjugales ne signifient pas nécessairement la fin de l’amour. Les femmes exercent un contrôle total sur leur sexualité et leur reproduction. Les rôles parentaux sont interchangeables, possibilité pour l’homme et la femme de se réaliser pleinement. Étant donné que la mère fait carrière aussi, l’éducation de l’enfant devient collective (école).



Les facteurs de changement des modèles familiaux : Nouvelle situation des femmes (contraception, accélération de l’entrée des femmes sur le marché du travail), affaiblissement de l’influence de l’Église, caractéristiques socioéconomiques (appartenance à la classe, niveau de scolarité, âge)

Semaine 2 | L’approche systémique Nommer et expliquer les concepts clés de l'approche systémique L’approche a amené la prise en considération dans l’analyse des comportements individuels du rôle du système duquel fait partie l’individu. Met de l’avant l’importance de comprendre les systèmes humains pour comprendre les individus et leurs comportements. L’approche systémique conçoit la famille comme un système humain dans lequel le comportement de chaque membre influence de façon plus ou moins directe ceux des autres membres et à l’équilibre de l’ensemble. Un changement chez un des membres va influencer la dynamique familiale et les autres membres. Chacun est connecté. Décrire les principes de base de l'approche systémique S’intéresse à la dynamique de la famille et aux relations qu’entretiennent les membres d’une même famille. Analyser la famille sous un angle systémique La famille est un système délimité par des frontières qui tend à préserver son équilibre à l’aide de mécanismes de rétroaction, de règles et de rituels. La famille est la clé de la solution quand il est question de traiter la maladie mentale. Le caractère sain ou dysfonctionnel du fonctionnement familial dépende de son niveau d’adaptabilité, de la communication et cohésion entre les membres de la famille, du degré d’individuation de ces derniers, de la répartition du pouvoir et des rôles au sein de la famille ainsi que de la perméabilité des frontières intra- et interfamiliales. Connaitre les concepts et notions clés de l’approche systémique Deux principes :  Totalité non-sommative : Le tout est plus grand que la somme de ses parties. La famille est une entité en soi, n’est pas décomposable en plusieurs éléments (les comportements de chacun). Reflète le comportement d’une unité qui se manifeste par des patrons de comportements répétitifs. La répétition demeure spécifique au groupe (et non à chaque individu).  Causalité circulaire : Toute action peut être en même temps déchiffrée comme une réaction. Les effets agissent sur les causes et les causes sur les effets. Une situation n’est plus envisagée comme la conséquence d’un événement, mais comme la résultante des interactions entre les membres de la famille. Influence des comportements sur les uns et les autres. Ne pas chercher les causes d’un comportement dans le tempérament ou le caractère d’un individu, mais dans la dynamique entre les membres. Nommer et définir les éléments qui composent le système familial et son organisation Comment la famille est organisée.  Frontières : Selon leur degré d’ouverture, les frontières internes et externes permettent de déterminer si l’environnement familial est fonctionnel ou non. Les frontières permettent également de déterminer qui participe et qui ne participe pas dans la famille à certaines décisions, déterminent les rôles des

uns par rapport aux autres, et les rôles qu’ils occupent dans l’environnement social. o Frontières intrafamiliales : Définissent les différents sous-systèmes qui composent la famille (individuel, conjugal, parental, fratrie, sexes). o Frontières interfamiliales : Délimitent le système familial de l’environnement social dans lequel évolue l’individu. o Frontières extrafamiliales : Permettent à la famille de développer un sentiment d’appartenance. (Cette famille est différente des autres familles).  Les frontières se trouvent sur un continuum. Les frontières peuvent être fermées, rigides, imperméables ou elles peuvent être ouvertes, diffuses, perméables. Les frontières peuvent aussi être au milieu, souples, claires. > Les meilleures frontières : Souples, limitantes et perméables pour permettre au système les échanges qui sont indispensables à son adaptation et à son évolution. Les frontières souples permettent des échanges entre les différents sous-systèmes et permettent des échanges entre la famille et l’environnement social. > Frontières trop perméables : Le système perd son intégrité. > Frontières trop rigides : L’interaction avec l’environnement est trop pauvre et le système n’évolue pas, ne s’adapte pas et peut devenir dysfonctionnel.



Fermeture Ouverture Les frontières assument deux types de fonctions :

o Les fonctions centripètes consistent à protéger les membres de la famille et favorisent le sentiment d’appartenance (cohésion). Favorise le sentiment d’appartenance de la famille, l’intégrité, la cohésion. o Les fonctions centrifuges consistent à préparer les enfants et les adolescents à leur émancipation future, favorisent l’individuation en facilitant le développement de leurs compétences propres, leur socialisation, leur tolérance aux séparations et leur autonomie. Favorise l’émancipation des membres de la famille.  Les frontières permettent de différencier les sous-systèmes par rapport aux rôles et aux fonctions : o Rôles : Désignent l’ensemble des comportements et des fonctions qu’un membre de la famille assume vis-à-vis des autres membres. Impliquent des droits, des devoirs, mais aussi des interdits. Proviennent de la société (normes sociales) et de la famille (mythe familial). Ex. : Rôle du père qui a changé beaucoup au fil des années (normes sociales). Les rôles attribués aux membres de la famille en fonction de leurs attentes, comme le mouton noir ou le petit ange (mythe familial). o La complémentarité ...


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