Title | Plaquette TD 3 intro scpo |
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Course | introduction à la science politique |
Institution | Université de Lille |
Pages | 57 |
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TD 3...
Introduction à la science politique Travaux dirigés Séance 3 : Le pouvoir disciplinaire
Documents de travail - Michel FOUCAULT, « Chapitre III. Le panoptisme », in Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1993 (1975), p. 233-261. - Béatrice HIBOU, « 3. Désir d’État et dispositifs de contrôle », in Anatomie politique de la domination, Paris, La Découverte, 2011, p.79 puis p.94-114 - Jean-Michel NORMAND, « De la Chine à la France, le drone, nouvel auxiliaire de police », Le Monde, 3 février 2020 [en ligne, consulté le 17/01/2022] Lectures complémentaires (disponibles sur le moodle) : -
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Martine FOURNIER, « A propos de … Surveiller et punir. Naissance de la prison », in Héloïse LHERETE (dir.), Michel Foucault. L’homme et l’oeuvre. Héritage et bilan critique, Auxerre, Edition Sciences Humaines, 2017, p.47-52 Frédéric KECK, « les usages du biopolitique », L’Homme, 2008 3-4, p.296-314
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Félix TREGUER, « Gestion techno-policière d’une crise sanitaire », site du Centre de Recherches Internationales de Sciences Po (CERI), 06 mai 2020 [en ligne, consulté le 21/01/2022]
Questions sur les documents du dossier 1) Quelles sont les caractéristiques du schéma panoptique de Bentham ? Quelle lecture Michel Foucault fait du panoptique ? 2) Quelle est la fonction politique d’un pouvoir dit « disciplinaire » ? 3) Quels points communs voyez-vous entre les pratiques de domination décrites par Béatrice Hibou et le schéma panoptique présenté par Michel Foucault ? 4) Dans les régimes à parti unique ou dit "autoritaires" et "totalitaires" l'exercice du pouvoir politique repose-t-il uniquement sur la peur et la violence ? Expliquez. 5) En vous appuyant sur la lecture des textes de Béatrice Hibou et Michel Foucault, quels éléments permettraient de faire accepter les drones de surveillance comme outils légitimes de domination ? Sujet de dissertation : État et surveillance.
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3 Désir d’État et dispositifs de contrôle
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’exercice du pouvoir n’est donc pas seulement affaire d’obe issance et d’interdit, de peur et de violence ; le pouvoir entend fournir les cadres d’un bien-vivre en socie te et persuader des bienfaits de ses actes et de ses discours ; il pre tend aussi assurer une vie normale et de cente, voire une ame lioration des conditions de vie, favoriser la croissance et l’industrialisation, cre er des emplois et un environnement propice aux affaires, prote ger les activite s et garantir une stabilite sociale, favoriser le bien-e tre et la consommation, re duire les ine galite s et encourager la solidarite , ame liorer l’insertion internationale du pays et attirer les investissements e trangers… Le pouvoir ne s’impose pas d’en haut, mais il joue aussi sur les de sirs, sur ces e le ments positifs qui font agir les individus. Le de sir – qu’il ne faut pas ici entendre dans sa conception psychologique et dans son usage inspire de Bataille ou de Legendre, mais dans son acception populaire – est donc « pe ne trable a& la technique gouvernementale 1 », pour reprendre l’analyse de Michel Foucault, aussi parce qu’il est « de sir de l’É, tat 2 ». C’est une nouvelle dimension de la le gitimite que je voudrais de velopper maintenant, celle de la demande ge ne ralise e d’une intervention supe rieure, celle des autorite s publiques, demande qui rele& ve aussi bien de la se curite et de la stabilite que de la protection et de la construction nationale ou de la justice et de l’e galite .
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Les processus de légitimation de la domination autoritaire
nationale. La loi martiale et les dispositions d’exception y sont reste es en vigueur jusqu’en 1987 et 1991 respectivement ; elles justifiaient le report des e lections par l’attente de la re unification du pays, re unification ne cessaire au renouvellement des institutions installe es a& Taiwan apre& s avoir fui l’« insurrection communiste ». La situation taiwanaise e tait tre& s particulie& re puisque la majorite de la population (les Chinois venus s’installer sur l’île avant la colonisation japonaise, en 1895) e tait exclue de la haute administration et du pouvoir politique central et que la le gitimite de l’É,tat e tait pre cise ment base e sur sa non-repre sentativite … au nom de la se curite et de la construction nationale 61 . Il s’agit la& d’une configuration tout a& fait exceptionnelle qui a le me rite de montrer la pluralite de sens des notions de se curite comme de construction nationale, et la multiplicite , toujours ambigue;, des processus de le gitimation lie s a& celles-ci 62. Au nom de la se curite , le de veloppement e conomique a e te perçu comme une modalite d’affirmation le gitimatrice de modernisation et d’affirmation nationale ; mais les pratiques e conomiques qui ont permis le de veloppement n’ont cesse de violer les re& gles et les objectifs de se curite , au nom du « miracle e conomique » qui a en partie contribue a& la le gitimation du pouvoir malgre le musellement de la vie politique. Tous ces exemples, trop rapidement e voque s, convergent pour montrer la banalite de la configuration qui allie demande d’É,tat, construction nationale, exercice autoritaire du pouvoir et processus de le gitimation. Ils sugge& rent cependant que cette configuration, sorte d’invariant de la domination, connaît des de veloppements toujours singuliers, fonction du contexte international, des enjeux politiques internes, des imaginaires de l’É,tat et de la vie en socie te , des rapports de forces a& un moment donne , des modalite s possibles de me diation et d’expression de la diffe rence.
Désir d’État et violence d’État L’objectif de cet essai est, je l’ai dit en introduction, de produire une analyse des dispositifs et des pratiques qui font de la domination une « douceur insidieuse », selon des modalite s largement accepte es, voire recherche es et souvent le gitimes, et non sur la dimension purement re pressive de l’exercice du pouvoir, sur l’usage de la peur et de la violence. Comme tous les de veloppements pre ce dents l’ont sugge re , au moins implicitement, il n’est cependant pas possible d’e luder entie& rement cette dimension, en premier lieu parce que le de sir d’É, tat n’est pas force ment incompatible avec la violence d’É, tat. Le cliente lisme, les ne gociations et plus ge ne ralement la sollicitude de l’É,tat peuvent aller de pair avec d’autres modalite s de l’exercice de la domination, modalite s qui peuvent e tre explicitement coercitives tout en
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participant e galement a& la recherche de normalite et aux processus de le gitimation. Én outre, les dispositifs qui re pondent aux demandes de justice, d’ordre, de stabilite et d’ame lioration de la vie quotidienne peuvent e t re simultane ment des vecteurs de la violence d’É,tat. Car, contrairement a& ce qui est souvent admis en science politique, notamment par les spe cialistes de l’autoritarisme ou du totalitarisme, la question de la le gitimite ne peut e tre dissocie e de celle de la violence. Élle n’est pas l’oppose de la coercition, de la peur et des conditions de soumission, elle n’en constitue pas une alternative ; on assiste bien pluto t a& une comple mentarite , a& une simultane ite des contraintes re pressives et des me canismes de le gitimation, comme l’a montre Tim Mason dans son travail pre curseur sur le nazisme 63. La violence physique, la re pression la plus terrible de la Gestapo et des camps, et l’e tat d’exception coexistaient avec des pratiques de neutralisation des mouvements et des velle ite s d’opposition, et surtout avec des politiques d’inclusion par de veloppement de politiques sociales, par se duction mate rielle et par reconnaissance sociale. Non seulement ces dynamiques coexistaient mais, imbrique es, elles se renforçaient les unes les autres. Le cas de la re volution bolchevique et du stalinisme est exemplaire en la matie& re et illustre, en premier lieu, l’enchaînement entre violence d’É, tat, diffusion de la peur, repli sur le silence mais aussi, simultane ment, tentative, souvent re ussie, d’immersion totale dans l’e conomie politique et morale sovie tique. Pour la majorite des Sovie tiques, la seule manie& re de surmonter la peur et de survivre e tait d’adhe rer pleinement aux ide aux du socialisme, de participer aux rouages du syste& me sovie tique, de se faire accepter comme membre a& part entie& re en entrant au Komsomol, aux Jeunesses communistes, au Parti… Peu a& peu, des comportements, des re flexes et des façons de penser, bref, des façons de comprendre la vie en socie te e taient acquis, qui repo- saient sur la pense e d’É,tat, qui jouaient avec le de sir d’É, tat et sur les re ponses que celui-ci fournissait aux demandes de vie normale et apaise e 64. C’est e ga- lement ainsi que s’explique l’enracinement de l’É, tat sovie tique, qui fut – du moins durant ses anne es de guerre civile puis de terreur – un É, tat policier extre mement violent. Cet enracinement fut le fruit de logiques diffe rentes mais simultane es : diffusion de la peur, usage du silence, recherche effre ne e de conformite lie e a& l’intensite de la peur et a& la crainte de mourir, volonte de devenir un « citoyen sovie tique ». Il s’explique donc en creux, de façon ne gative, par la peur et la coercition, par le sentiment d’impuissance aussi, par l’ide e qu’il ne pouvait en aller autrement et qu’il n’e tait pas possible de lutter 65. Mais des ressorts positifs existaient aussi 66 : beaucoup d’individus ou de groupes sociaux prenaient au mot les discours concrets de l’É, tat sovie - tique (mais aussi en partie ses actes) sur la justice, sur le de veloppement, sur la modernisation, sur l’e galite , sur le service public et le service a& la population, sur le volontarisme d’É, tat et l’efficace de la modernisation (avec les plans
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quinquennaux et les grandes constructions d’infrastructure, par exemple), sur la restauration de la souverainete et de l’autorite de l’É, tat. Ils pouvaient e galement conside rer avec respect l’e thos militaire et ses vertus d’obe issance et de conscience, la volonte de surmonter les difficulte s, de passer les obstacles ainsi que l’organisation hie rarchique et ses principes d’obe issance, d’honne tete et de droiture. Ils pouvaient encore appre cier l’internationalisme de la re volution et de l’É,tat sovie t ique. L’e motion engendre e par celuici ne peut e t re occulte e : le culte de la lutte et l’admiration pour la construction d’un nouvel ordre social plus juste, qui entendait donner sa chance a& chacun, autorisaient tous les sacrifices, y compris ceux provoque s par la violence d’É, tat a& l’encontre de la famille, de la vie prive e, de certains groupes sociaux. La violence et la lutte e t aient d’ailleurs ve cues a& l’e poque comme des normes de la vie sociale et de la sollicitude de l’É, tat, comme le sugge& re la le gitimite des expressions « bataille », « offensive », « fronts » pour qualifier le plan quinquennal 67. Terreur et croyance utopique d’un É,tat bienfaiteur n’e t aient pas antinomiques. Dans la population se re pandait peu a& peu l’ide e que l’on ne pouvait construire quelque chose de grand, d’exceptionnel, sur la seule base de la bonne volonte : un minimum de coercition e tait ine vitable et faisait partie de la « ne cessite historique ». Me me la Grande Terreur de 1937-1938 et les purges furent en partie comprises en ces termes. Les aveux refle taient incontestablement la violence d’É,tat la plus brute et la plus terrible ; mais ils exprimaient aussi l’acceptation de cette violence au nom du service de l’É, tat. La construction des « grandes choses » entreprises ne pouvait avoir de prix 68. De façon comparable, la de lation e tait aussi ve cue comme un devoir patriotique, me me si elle ressortissait simultane ment a& la peur. D’autres configurations, moins connues, permettent d’avancer dans cette compre hension d’une certaine le gitimite de la violence d’É, tat au nom du de sir d’É,tat. Tel est le cas de nombre de pays d’Afrique subsaharienne ou& « la peur et la violence sont les portes du politique 69 » : l’adhe sion comme la contestation proce& dent de l’exercice de la coercition. Ainsi, ce que l’on appelle la violence interethnique, pre sente e bien souvent comme l’une des formes majeures de la violence d’É, tat, est en re alite un phe nome& ne extre mement complexe. Les travaux africanistes ont montre que l’on ne pouvait la re duire a& l’usage politique de l’ethnicite , y compris quand la violence d’É, tat allait jusqu’a& la purification ethnique – comme au Kenya dans les anne es 1990 – ou au ge nocide – comme au Burundi en 1972 ou au Rwanda en 1994. On l’a vu pre ce demment a& propos de la vie quotidienne des e nonce s ide ologiques, mais il importe de le redire ici sous l’angle de la violence : l’ethnicite refle& te simultane ment une conscience politique, une e conomie morale, et en cela une certaine configuration de revendication et de de sir d’É,tat sous la forme tout a& la fois de la reconnaissance sociale, de l’acce& s aux ressources
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e tatiques et de la le gitimite de l’exercice de la coercition d’É, tat70. Le ge nocide des Tutsi au Rwanda, par exemple – tout comme celui des Arme niens dans l’Émpire ottoman et des Juifs pendant la Shoah –, n’a pu advenir que parce qu’il e tait conduit par l’É, tat ou au nom de l’É, tat : violence et le gitimite sont ici inse parables. Mais la violence n’est pas toujours, n’est principalement pas meurtrie& re. Jean-François Bayart a re cemment montre comment la violence en Afrique subsaharienne est consubstantielle a& la recherche de l’he ge monie et que la « politique de la chicotte » constitue l’une des facettes de la « gouvernementalite du ventre ». Celle-ci n’est pas seulement ne e de l’expe rience coloniale, elle est tout aussi bien alimente e par les imaginaires du pouvoir forme s par la traite, atlantique mais aussi interne, des esclaves, par des institutions, des pratiques et des repre sentations sociales remontant a& la longue dure e pre coloniale 71. De nombreux groupes sociaux et institutions sociales – comme l’e cole, l’É, glise, l’arme e , mais aussi l’atelier ou la famille – sont ainsi porteurs de pratiques et de re pertoires discursifs de la coercition. L’usage de la bastonnade, par exemple, est tout a& la fois une pratique sociale re pandue qui de finit en partie les rapports d’autorite et de se niorite , et une pratique politique juge e le gitime : la flagellation apparaît aujourd’hui comme une technique politique banale de contro le et de re pression, qui est conside re e comme normale, voire souhaitable, pour encadrer les jeunes, combattre les de linquants, re primer les protestataires, mais aussi contenir les manifestants, soumettre les militants politiques et contro ler les habitants des quartiers lors des rafles, de la dispersion de manifestations, du passage des barrages routiers… Ces pratiques sont certes conteste es par ceux qui les subissent, mais elles sont largement accepte es, pre cise ment parce qu’elles ont une le gitimite sociale. AK l’e cole, dans les relations entre maîtres et e le& ves, a& la maison entre parents et enfants, dans les ateliers entre patrons et apprentis, dans la rue et les « ghettos » entre leaders de bandes et leurs prote ge s, les cha - timents corporels sont pratique s a& grande e chelle et justifie s au nom de l’e du- cation, de la discipline, du re veil de la conscience. De& s lors, ils sont conçus comme un attribut le gitime du pouvoir. La violence s’exprime bien e videm- ment de multiples autres manie& res que par la « politique de la chicotte ». Én Co te d’Ivoire, Richard Bane gas a montre que l’idiome de l’autochtonie et de l’ethnonationalisme e tait devenu, dans les anne es de crise, un registre majeur d’affirmation de soi et de revendication des droits (y compris civiques et de mocratiques) 72. Au Nigeria, Laurent Fourchard a souligne la pre gnance de cette forme bien spe cifique de violence qu’est le vigilantisme 73 . Consubstan- tiel a& la construction de l’É, tat postcolonial, il repre sente en partie une vio- lence d’É, tat qui prend la forme, bien spe cifique, d’une violence « privatise e », « de charge e » sur les milices et les vigilantes (groupes d’autode fense), autrement dit sur la population elle-me me. Cette strate gie est le gitime tout a& la fois parce qu’elle re pond a& une demande de se curite , parce qu’elle promeut
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des groupes et des individus et parce qu’elle est comprise comme une strate gie de mobilisation politique visant a& de fendre un certain ordre et a& lutter contre une « de ge ne rescence sociale 74 ». De fait, cette violence ne s’exerce pas contre l’É, tat mais proce& de de celui-ci, de multiples façons ; elle est tour a& tour tole re...