Rédaction d’une étude de cas d’Emile Kraepelin sur la psychose maniaco-dépressive (PMD) PDF

Title Rédaction d’une étude de cas d’Emile Kraepelin sur la psychose maniaco-dépressive (PMD)
Course Psychopathologie
Institution Université de Paris-Cité
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Summary

Etude de cas d'une patient de 38 ans de Emile Kraepelin atteint d'une psychose maniaco-dépressive (PMD)...


Description

Exemple de rédaction d’une étude de cas (étude de cas d’E. Kraepelin sur la psychose maniaco-dépressive) 



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Présenter le sujet (âge, statut marital, apparence physique, contexte de l’hospitalisation, début des symptômes et histoire de la maladie, antécédents médicaux et familiaux, anosognosie ou non, contact avec la patiente, etc.) Faire l’analyse sémiologique en regroupant les symptômes dans les catégories : citer les passages du texte qui permettent de nommer ce symptôme et définir les termes techniques. Faire une hypothèse diagnostique en lien avec l’analyse sémiologique (c’est-àdire faire un bref rappel des éléments qui nous amènent à cette hypothèse) Si les symptômes peuvent renvoyer à plusieurs hypothèses diagnostiques, on peut faire le diagnostic différentiel Etiologie et proposition thérapeutique selon l’auteur

Il s’agit d’une femme de 38 ans, mariée avec des enfants, hospitalisée car elle a un comportement et un aspect « étrange ». D’aspect maigre et ridé, elle parait plus âgée que son âge et présente une tenue vestimentaire excentrique et guindée. Ses symptômes ont débuté à l’âge de 21 ans, au moment de son mariage. Ainsi, l’épisode actuel (38 ans) n’est pas un épisode inaugural. De même, elle a déjà été hospitalisée à l’âge de 26 ans. Bien que réticente, méfiante (« se laisse difficilement conduire jusqu’à nous »), elle est relativement docile et volontaire (« elle s’exécute », « elle obéit aux autres simples »). Son comportement est paradoxal, contradictoire. Le contact avec la patiente est décrit avec étrangeté, hésitation, inquiétude (« s’approche lentement, avec hésitation », « s’effraie d’un mouvement rapide ») Elle est actuellement anosognosique (« ne se rend pas compte de la situation »), bien qu’elle ait demandé par le passé à être hospitalisée à 34 ans (« malgré son désir de revenir à la clinique »). On repère des antécédents familiaux (une mère décrite comme nerveuse et frère excentrique), ce qui met en avant un terrain héréditaire prédisposant. Concernant le tableau sémiologique de cette patiente, on repère des symptômes appartenant à des états mélancoliques et des symptômes appartenant à des états maniaques. En effet, dans les symptômes appartenant à l’épisode mélancolique, on observe des troubles de l’humeur : une tristesse très intense (« pleura sans désemparer », « pleura par moment », « 4 mois triste », « triste et irrésolue ») qui s’accompagne d’idées suicidaires et d’irritabilité (« fort irritable »). On peut également noter une certaine anxiété (« prenait peur », « s’effraie », « certaine inquiétude », « état d’esprit anxieux et désagréable », « redoutait la mort »). La patiente présente également des troubles du comportement, notamment une autoagressivité avec idées suicidaires (« mettait des idées de suicide »), ainsi qu’une hétéroagressivité (« maltraitait ici et là d’autres malades », « parla de jeter son enfant par la fenêtre », « injuriait en des termes odieux »). Enfin, toujours dans les troubles du comportement, on observe de la clinophilie (elle quitte son lit après 4 mois).

Par ailleurs, on observe un certain nombre de troubles des opérations mentales : la patiente émet des idées délirantes à thème d’auto-accusation et de culpabilité (« s’imaginait être accusée et responsable de tout ») ainsi que de persécution (« idées d’empoisonnement »). On note également la présence d’hallucinations, et plus spécifiquement d’hallucinations psychosensorielles de type auditives (« entendait des appels d’enfant, des bruits de pas, de voiture »). De plus, la patiente présente un ralentissement des activités intellectuelles avec une difficulté d’association et une confusion (« incapacité d’apporter quelques logiques dans ses renseignements », « confuse et débile ») ; ainsi qu’une bradypsychie (ralentissement de l’activité psychique) qui se traduit dans sa difficulté et sa lenteur à répondre aux questions. Outre le ralentissement intellectuel, on observe également un ralentissement moteur avec de la bradyphemie (ralentissement de la parole) (« répond avec lenteur aux questions »), de la bradykinésie (ralentissement des gestes) (« s’approche lentement »). Le discours est monocorde, et la voix à peine audible (« murmure incompréhensible », « grognant tout bas »). Ce ralentissement du discours va parfois jusqu’au mutisme (« sans répondre aux questions qu’on lui posait », « mutisme persistant total »). La patiente est également ralentie et abattue physiquement, avec une immobilité de la mimique pouvant aller jusqu’à la stupeur (« sa figure avait l’expression bête d’une personne qui ne comprend rien », « stupeur intense »). Ce ralentissement moteur entraine également chez cette patiente de l’aboulie (perte de la volonté) (« toutes manifestations de sa volonté sont pauvres et sans aucun but ») et de l’asthénie (fatigue intense) ((« était abattue », « incapable de travailler »). Etant donné que la patiente présente un ralentissement sur le plan psychique/intellectuel et sur le plan moteur, on peut ici parler de syndrome de ralentissement psychomoteur. Enfin, dans les symptômes mélancoliques, on observe des troubles des fonctions instinctuelles et vitales et plus particulièrement des troubles du comportement alimentaire avec un refus de s’alimenter (« refusait de se nourrir »), et une perte d’appétit qui s’accompagne d’un amaigrissement important (« maigre, mal nourrit »). Le refus de se nourrir pourrait ici peutêtre être considéré comme un équivalent suicidaire. La patiente présente également un certain nombre de symptômes maniaques. Au niveau de l’humeur, on note une euphorie (« riait », « riait et ricanait », « souriait gaiement ») et une irritabilité. L’humeur est également labile et versatile, changeante, ce qui évoque une humeur dysphorique et cyclothymique (« riait et ricanait tout en ronchonnant », « riait et grognait »). Cette labilité se retrouve au niveau du comportement (« pleura sans désemparer la veille de son mariage et danse avec une excitation le lendemain »). Dans les troubles du comportement, on observe également une agitation maniaque ou hyperactivité motrice (« monta sur la table », « danse avec une excitation si surprenante », « développa plus de vivacité ») ainsi qu’une désinhibition motrice avec des tendances exhibitionnistes (« se déshabillait, détachait ses cheveux », « se parait avec des chiffons et branches vertes », « déchirait ses robes »). La patiente est également incurique (négligence extrême) (« fort malpropre »). Enfin, dans les troubles des opérations mentales en lien avec les épisodes maniaques, on note une logorrhée et une distractibilité (« facile à détourner d’un sujet »). Ce que l’on peut observer dans ce tableau clinique c’est l’alternance chez cette patiente entre des états de dépression intenses qui évoquent la mélancolie (avec des idées délirantes, des hallucinations et des idées suicidaires, de la stupeur) ; et des états de grande excitabilité qui évoquent la manie.

Concernant l’hypothèse diagnostique, on repère la dimension cyclique des décompensations (alternance des épisodes), ce qui évoque un tableau de Psychose Maniaco-Dépressive. On note le caractère d’atteinte globale le temps de la décompensation (tout le fonctionnement ou presque est atteint), mais une possibilité de reprise d’activité par la suite (« ne garda qu’un vague souvenir de ce qui s’était passé »). Elle ne critique pas les épisodes passés, ce qui n’est pas de bon pronostic. Au départ, cette patiente alterne dans le temps entre des phases de mélancolie et des phases maniaques, avec rémission entre les deux ; ce qui évoque un état fondamental (alternance). Cependant, on note une évolution de la maladie : en effet, vers la fin du cas, on note la coexistence d’états maniaques et mélancoliques. La patiente présente dans la même phase une humeur triste et une humeur exaltée. Manie et mélancolie coexistent dans la même phase, ce qui évoque un diagnostic d’état mixte. Concernant l’étiologie, selon Emile Kraepelin, la PMD est une maladie endogène avec un terrain héréditaire prédisposant (ici, on note une « mère nerveuse » et un « frère excentrique » au niveau des antécédents familiaux). On note également un événement déclenchant et précipitateur des symptômes, à savoir le mariage. Toujours selon Emile Kraepelin, au niveau thérapeutique, cela nécessite un internement définitif. En effet, selon cet auteur, aucune guérison n’est possible pour les maladies endogènes car le trouble vient du patient ; la société n’y est pour rien, et doit se protéger en enfermant les malades. On parle du « pessimisme thérapeutique » de Kraepelin. De nos jours, la psychose maniaco-dépressive est devenue le « trouble bipolaire », et ce pessimisme thérapeutique n’est plus de rigueur. Des traitements pharmacologiques et des suivis thérapeutiques sont proposés aux patients....


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