Séquence 5 = la communication orale PDF

Title Séquence 5 = la communication orale
Course L1-Eg-Approche De La Communication
Institution Université d'Angers
Pages 7
File Size 199.6 KB
File Type PDF
Total Downloads 12
Total Views 120

Summary

approches...


Description

Séquence 5 : La communication orale I.

Les fondements de la communication orale

Communiquer oralement c’est transmettre un message en utilisant sa voix comme principal canal de communication.  

Tout message est transmis avec des signes Dans le cadre de la communication orale, l’émetteur choisit (plus ou moins consciemment) les signes parmi :  Des signes verbaux  Des signes paraverbaux  Des signes insonores

1) Des signes verbaux Langage verbal Le message oral est constitué de mots qui composent des phrases traduisant le sens voulu par l’émetteur = CE QUI EST DIT 2) Des signes paraverbaux Paralangage au sens strict  Le paraverbal désigne tout ce qui module le langage verbal : l’intonation, le débit… o Vient de « para », qui en grec, signifie « auprès de », « autour de »  Sonore mais non verbal = COMMENT C’EST DIT 3) Des signes insonores Le langage silencieux Les gestes Les postures… Les mimiques…

II.

Quelques éléments de la communication verbale

Dans le cadre de la communication orale, l’émetteur choisit (plus ou moins consciemment) les signes en fonction de certaines relations :    

Avec lui-même Avec la langue Avec le récepteur Avec le contexte

1) La relation de l’émetteur avec lui-même Le langage que nous employons reflète notre personnalité :

Ex : c’est à travers le langage notamment qu’un recruteur peut déceler les traits de personnalité d’un candidat. CONFIRMATION : 

A travers la communication, il y a bien un enjeu identitaire…

2) La relation de l’émetteur avec la langue Au sens le plus courant, une langue est un langage constitué de signes vocaux spécifiques aux membres d’une même communauté a) D’une langue à l’autre Parler dans une langue, c’est penser dans cette langue CONCLUSION : 

Toute langue a une structure particulière qui agit sur la pensée elle-même et donc sur notre expression orale.

b) A l’intérieur de la langue  La plus ou moins grande maitrise de la langue peut être vécu par exemple comme un instrument de domination permettant d’avoir un certain ascendant sur les autres (ou le contraire). 3) La relation de l’émetteur avec le récepteur  La façon donc on s’exprime oralement dépend également de la façon dont on perçoit l’autre  Ainsi on ne parle pas de la même façon à : o Un frère, une sœur ou ses parents o Un ami ou un collègue o Un supérieur hiérarchique ou un subordonnée o Un enfant ou un adulte o Un francophone ou un non-francophone Un niveau de langue (=registre de langue) est un mode d’expression adapté à une relation de communication particulière qui détermine certains choix lexicaux et syntaxiques…  Plus ou moins grande liberté par rapport aux règles d’une langue Soutenu / courant / familier



Le niveau soutenu n’est (presque) jamais spontané, il faut « faire attention », il est donc associé à des situations où l’on prête soin à sa communication. Le niveau soutenu se rencontre dans l’oral et l’écrit mais son modèle est un modèle écrit, dont les caractéristiques sont : vocabulaire recherché, emploi du subjonctif, emploi des phrases complexes… Le niveau courant (ou commun) s’emploie dans les situations de la vie courante au contact des personnes que l’on ne connait pas ou peu.

Le niveau familier (ou relâché) c’est celui de la parole spontanée, employée avec ses proches, ses amis… dans des situations de communication sans contrainte… Il a recourt à un vocabulaire « populaire » éventuellement argotique et prend de nombreuses libertés avec la grammaire « officielle ». CONFIRMATION : 

A travers la communication, il y a bien un enjeu normatif et la recherche d’un code commune pour qu’elle soit efficace.

4) La relation de l’émetteur avec le contexte Le langage que l’émetteur utilise indique sa position sociale Le langage que l’émetteur utilise reflète sa position vis-à-vis de la société CONFIRMATION : Une communication est toujours contextuée.

III.

Quelques éléments de la communication para verbal

Sonore mais non verbale 3 éléments dans le para verbal :   

L’intensité L’intonation Le débit

1) L’intensité  C’est la force, la puissance avec laquelle l’émetteur transmet le message oral Fonction technique … fonction expressive a) L’émetteur s’adresse à un récepteur  En communication orale, ce récepteur est situé à une distance et dans un environnement donné b) Fonction expressive  En fonction de l’intensité de la voix, le sens du message verbal peut se modifier 2) L’intonation : C’est le mouvement mélodique de la voix, caractérisé par des variations de hauteur Fonction syntaxique … fonction expressive

a) La fonction syntaxique Permet essentiellement de différencier les types de phrases : déclarative, impérative, interrogative, exclamative…, sans l’utilisation de marques syntaxiques telle que « est-ce que » ? b) La fonction expressive = traduction d’opinions, d’émotions, de sentiments,… Le ton (cf Dell Hymes) : colère, amical, indifférence, agressif, incrédule… 3) Le débit  C’est la vitesse à laquelle l’émetteur s’exprime oralement = fluence verbale Fonction technique … fonction identitaire a) Fonction technique  La moyenne en français est de 120 à 160 mots par minute.  Le récepteur ne dispose ainsi que de 400 millisecondes environ pour localiser chaque mot à l’intérieur d’un lexique mental environ 50 000 mots. Le seuil de compréhension d’un message oral est d’environ de 160 mots par minute. Adapter le débit est une des conditions de l’efficacité de la communication orale. b) Fonction identitaire  Le débit est un bon indicateur de la personnalité de l’individu : Un extraverti a tendance à parler plus vite qu’un introverti  Le débit est un bon indicateur de la situation émotionnelle de l’émetteur : Un candidat stressé parlera plus vite qu’un candidat sûr de lui lors d’un examen ou d’un entretien de recrutement. IV.

Quelques éléments de la communication silencieuse

Au sens strict, c’est-à-dire, non sonore 1) La proxémie = distance interindividuelle a) La distance intime (jusqu’à 40 cm)  C’est la distance de l’avant-bras  « Zone frontière entre soi et les autres » = bulle primitive  Lorsque cette distance est voulue, elle traduit une situation de confiance : Grande importance des éléments du langage silencieux… Feedback immédiat Conclusion : la distance intime, c’est le registre de la confidence

 

b) La distance personnelle (de 40 cm à 1.20m) C’est la distance d’un bras tendu. C’est la distance choisie pour la conversation courante.



C’est une distance « agréable » pour communiquer car la communication orale se fait sans effort.

Conclusion : La distance personnelle, c’est le registre de la connivence. Révélatrice de rapports sociaux ! Dans les groupes sociaux avec organisation hiérarchique, la distance personnelle est liée au statut social, les dominants possédant une distance personnelle plus grande que les dominés. La position dans un espace donné est révélatrice de situation de communication.

 

c) La distance sociale 1.20 m à 3.5 m ou deux / trois zones personnelles Des personnes ne se connaissant pas particulièrement mais en relation pour une communication momentanée = distance de communauté

Les variations interculturelles : 

En fait, Hall insiste sur le fait qu’elles sont soumises

Le territoire personnel de chacun est respecté sans établir de connivence   

C’est la distance de l’entretien professionnel, de la négociation,… La voie doit être portée pour être entendue Mais le poids de certains éléments de communication silencieuse s’affaiblit

Conclusion : la distance sociale, c’est le registre de la neutralité.

     

d) La distance publique + de 3.50 m C’est la distance pour un discours dans une réunion publique, celle du comédien sur la scène de théâtre. La communication devient impersonnelle. Les récepteurs n’envoient qu’un feedback diffus. Les nuances de la communication para verbale et de nombreux éléments de communication silencieuse sont peu ou mal perçus. Pour que la communication soit efficace, il faut aller au-delà de soi car ce n’est pas une proxémie naturelle.

Conclusion : la distance publique, c’est le registre du charisme. 2) Les postures Posture = maintien du corps ou l’une de ses parties dans une position donnée. 

Le décodage des postures globales ou partielles permet de repérer les attitudes essentielles dans une situation de communication orale.

2 angles d’analyse :







Verticalité : o la contraction : tête fléchie, coudes au corps, épaules tombantes, dos voûté, position symétrique des bras, des jambes Attitude de soumission o L’expansion : tête haute, les bras et épaules ouverts Attitude de domination Horizontalité : o Le rejet : corps de profil, épaules hautes, tête détournée, appuis arrière… Attitude de recul (fuite) o L’approche : inclinaison en avant, cou tendu, bras et pied en avant/ Attitude participative

Une posture partielle qui n’est pas à sa place dans une posture globale ou qui est en contradiction par rapport à l’ensemble des autres postures partielles (ex : coudes collés au buste alors que le reste du corps est en expansion) est appelé grimace posturale.

3) Les gestes = action et mouvement d’une partie du corps  Tout se passe comme si on ne pouvait pas communiquer oralement sans bouger Est considéré comme geste communicatif tout mouvement corporel survenant au cours d’une communication et perceptible par le récepteur. Activité de geste lorsqu’on parle = « activité kinésique » a) Gestes naturels / gestes sociaux Gestes naturels = mouvements d’instinct ou réflexes : haussement d’épaules, se gratter la tête en cas de doute… Gestes sociaux = mouvements volontaires : liés à la culture, à l’origine sociale des individus… b) Gestes positifs / gestes négatifs En fonction de leur poids dans la communication Les gestes positifs : ils améliorent, soulignent, renforcent le message. CONCORDANCE Exemples : Gestes extravertis = ils vont vers les autres sans être agressifs. Les gestes négatifs : Ils parasitent ou contredisent (lapsus gestuel) le message DISCORDANCE Exemples : Gestes répétitifs…

4) Le visage et les mimiques = expressions du visage qui accompagnent et remplacent le langage verbal ou paraverbal. (ex : smiley) 5) Le regard Par le regard, toutes les expressions peuvent être communiquées. Le regard peut être synonyme de :   

Partage : « les yeux dans les yeux » Agression : « fusiller du regard » Domination : « regarder de haut » « Le regard est le miroir de l’âme » Platon

CONCLUSION GENERALE 

La communication orale est multidimensionnelle et parfois non intentionnelle…

Son étude souligne les difficultés de la communication efficace mais également son importance dans des situations de communication spécifique telle que l’argumentation ou la négociation....


Similar Free PDFs