A1 ME Chap 4 Finalités des entreprises PDF

Title A1 ME Chap 4 Finalités des entreprises
Course Finalités des Entreprises
Institution Université de Nantes
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Management - semestre 1...


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Chapitre 4 La finalité et la responsabilité sociétale de l’entreprise

La finalité de l’entreprise correspond à sa raison d’être. Bien entendu, il s’agit avant tout de satisfaire les besoins du marché en produisant des biens et des services. Mais cet objectif général n’est pas le but que poursuivent les fondateurs et dirigeants de l’entreprise. En fait, la finalité d’une entreprise est très variable selon son type et selon l’environnement économique et social dans lequel elle évolue. En système capitaliste, le but est l’obtention d’un profit maximal. Toutefois, de nombreux économistes considèrent que dans les grandes entreprises, il est nécessaire de

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dissocier l’intérêt des apporteurs de capitaux (actionnaires) et celui des dirigeants. En effet, les dirigeants ne recherchent pas systématiquement le profit maximum – ils peuvent rechercher le pouvoir, l’indépendance, le prestige, la croissance de l’entreprise, la satisfaction du client ou tout simplement donner un sens à leur vie ! – quant aux apporteurs de capitaux ils sont souvent beaucoup plus intéressés par des profits spéculatifs à court terme que par la vie de l’entreprise – pourtant, ils en sont les propriétaires ! Il est donc difficile de dégager des constantes en la matière et ceci dans la mesure où les entreprises varient par leur taille et le marché sur lequel elles évoluent. Aujourd’hui il est clair que que la finalité de l’entreprise dépasse largement la simple recherche du profit – son rôle s’étend à la société toute entière et à l’environnement.

I – Les finalités de l’entreprise P. Drucker considère que la maximisation du profit ne peut pas être le seul objectif de l’entreprise. La création de richesses pour les parties prenantes de l’entreprise est également une nécessité de long terme : – les clients attendent une valeur du produit (bien ou service) vendu par l’entreprise ; – les salariés travaillent pour une rémunération ; – les actionnaires sont intéressés aux résultats grâce aux dividendes ; – les fournisseurs réalisent un chiffre d’affaires en vendant les matières premières ; – l’État perçoit des impôts et taxes. Enfin, l’entreprise peut avoir des finalités supplémentaires : sociales, environnementales ou sociétales.

A. Définition Comme toutes les organisations, les entreprises ont pour volonté de survivre. Cet objectif final, ou finalité, détermine une priorité pour chaque entreprise : réaliser du profit. Bien que cet objectif ne soit pas le seul de l’entreprise, il est néanmoins prioritaire car si l’entreprise ne réalise pas de bénéfices, elle disparaîtra.

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A - Réaliser un profit maximum Selon la théorie classique libérale, le profit correspond à la finalité de l’entreprise – les tenants de cette théorie considèrent en effet que le profit constitue la juste contrepartie du risque pris par les dirigeants et les actionnaires. Cette vision un peu étroite de la finalité de l’entreprise commence à être sérieusement remise en question : > Par exemple, pour Franck Riboud, l’objectif de l’entreprise n’est pas à proprement parler de faire du profit, mais avant tout de satisfaire les besoins des parties prenantes : actionnaires, salariés, fournisseurs, clients et autres. L’entreprise a des devoirs envers la société toute entière.

> Pour Peter F Drucker (Peter Ferdinand Drucker, né en 1909 et décédé en 2005 est un théoricien américain du management. Il est à l’origine de nombreux concepts utilisés dans le monde de l’entreprise), le client est le pilier de l’affaire dans la mesure où il est le seul à donner du travail à l’entreprise. Le seul but de l’entreprise est donc de satisfaire les besoins du client et à travers lui les besoins de la société toute entière.

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En clair, la conception selon laquelle le profit est l’unique but recherché par l’entreprise semble aujourd’hui totalement dépassée.

B - Satisfaire les besoins des agents économiques Les activités des entreprises sont très variées – elles produisent toutes des biens et des services destinés à être vendus et à satisfaire les besoins des clients. La production est le résultat de la mise en œuvre de combinaisons productives entre le facteur travail et le facteur capital La pyramide de Maslow (élaborée dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow) est utile en marketing car elle permet de positionner un produit dans la hiérarchie des besoins. Cette pyramide fait partie aujourd’hui des basiques du management

Elle s’applique également en psychologie du travail (A l’ origine elle correspondait d’ailleurs à un schéma théorique sur les motivations des travailleurs !) - par exemple la productivité d’un collaborateur (niv 5) peut être dégradée si celui-ci ne se sent pas intégré dans son équipe de travail (niv 3) ou tout simplement s’il n’a pas bien dormi ! (niv 1)

Exemple : La pyramide de Maslow appliquée au web 2.0 >> http://www.paperblog.fr/683192/pyramide-de-maslow-20/

1. Niveau 1 : les besoins physiologiques liés à la survie des individus ou de l’espèce – respirer, boire, manger, dormir, se réchauffer 2. Niveau 2 : le besoin de sécurité : se protéger des dangers: Le besoin de se loger - besoin de sécurité des revenus, de sécurité physique, de sécurité morale et psychologique, etc. 3. Niveau 3 : Le besoin d’appartenance et amour révèle la dimension sociale de l’individu qui a besoin de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association, …). Ce besoin passe par l’identité propre (nom, prénom), et le besoin d’aimer et d’être aimé. 4. Niveau 4 : L’individu souhaite être reconnu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.

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5. Niveau 5 : Le besoin de s’accomplir est le sommet des aspirations humaines. Il vise à atteindre l’épanouissement.

C - Créer des richesses - générer une valeur ajoutée qui sera répartie entre les agents économiques Rappel : La Valeur ajoutée créée par l’entreprise correspond à la réelle richesse qu’elle génère – Cette VA se répartit au profit de tous les agents économiques. (Voir cours économie)

VA = Production – Consommations intermédiaires ou VA = Valeur des biens et services produits – Valeur des biens que l’entreprise se procure auprès d’autres entreprises pour produire ou vendre. Consommations intermédiaires: Ex : Matières premières, électricité, assurances, fournitures diverses, produits semi-finis, publicité, transports, etc.…… La valeur ajoutée d’une entreprise correspond donc bien à la « richesse » qu’elle produit. Pour le démontrer prenons un exemple simple : Exemple : Compte de résultat de la société X CHARGES

PRODUITS

Achat de marchandises

180 000

Travaux d’entretien ou de réparation

10000

Publicité

10000

Transports de biens

40000

Impôts, taxes et versements assimilés

50000

Rémunération du personnel

80000

Vente de marchandises

500000

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Charges de sécurité sociale

50000

Charges d’intérêts

20000

Dotations aux amortissements

30000

Total des charges

470000

Solde créditeur : Bénéfice

30000

Total général

500000

Total des produits

500000

Total général

500000

La valeur ajoutée de cette entreprise est égale à 500000 – (180000 + 10000 + 10000 + 40000) = 260000 En effet, dans cet exemple, seules les charges suivantes sont considérées comme consommations intermédiaires devant être déduites de la valeur de la production (500000):    

Les achats de marchandises les frais de transports la publicité les frais d’entretien.

La valeur ajoutée d’une entreprise se compose donc des éléments suivants : Bénéfices Charges patronales Frais financiers Impôts Salaires Au regard de la composition de la valeur ajoutée, on peut donc dire que celle ci se répartit principalement entre les salariés, l’état, et les apporteurs de capitaux :

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Remarquez que chacune des composantes de la valeur ajoutée représente un revenu pour une catégorie d’agent économique.

1.2. Comment se construit la finalité de l’entreprise ? Les finalités d’une entreprise sont influencées par des facteurs internes et externes :

– facteurs internes : les statuts et l’histoire de l’entreprise, mais aussi les valeurs personnelles et les aspirations des dirigeants, guident en profondeur la définition des finalités. Ainsi, quand une entreprise change de dirigeants, les finalités sont modifiées (ex. : Orangina, en passant dans le giron d’un fonds d’actionnaires, a réorienté ses finalités) ;

– facteurs externes : les attentes du personnel ou les contraintes de l’environnement sont des éléments changeants qui influencent également les finalités. La prise de conscience de la nécessité de protéger l’environnement a profondément changé les finalités des firmes multinationales, mais aussi des PME.

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II – La responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise A – Notion de responsabilité sociétale et environnementale

Définition La RSE est « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes » (définition de la Commission européenne). Elle s’inscrit dans une approche qui privilégie un développement durable. La notion de développement durable apparaît en 1980, puis en 1987 dans le rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce document définit la politique nécessaire pour parvenir à un développement durable, lequel recherche l’équilibre entre trois sphères : économique, environnementale et sociale.

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La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) correspond à l’application des principes du développement durable au niveau de l’entreprise. Il appartient aux entreprises, sur leur propre initiative, d’améliorer la société et de protéger l’environnement. Le mouvement est enclenché et il n’est pas douteux que de plus en plus d’entreprises intègrent les dimensions sociétales et environnementales dans leurs choix stratégiques. Le comportement responsable des entreprises s’effectue au travers des modes de financement. Les entreprises sont encouragées par les pouvoirs publics à investir de manière responsable. L’investissement socialement responsable (ISR), intègre des critères de nature sociale et environnementale aux critères financiers classiques, et s’est bien développé ces dernières années. En bref, l’entreprise doit faire preuve de responsabilité envers tous ses partenaires - Les consommateurs : recherche du meilleur rapport qualité / prix – sécurisation des produits - Les syndicats : écouter et prendre en compte les revendications - Les salariés : améliorer les conditions de travail – éviter les souffrances au travail – pratiquer des politiques salariales « convenables » - l’intérêt général : payer des impôts, créer des emplois - Les fournisseurs : établir des relations commerciales saines basées sur la confiance Davantage d’éthique et de respect de l’environnement – tels sont finalement les enjeux globaux de la RSE.

B – Les enjeux de la RSE Le Grenelle de l’environnement, les mesures prises par les pouvoirs publics ont pour effet de soutenir certains secteurs – surtout les secteurs clés comme le bâtiment ou l’automobile (prime à la casse par exemple). On estime à plus de 535000 le nombre d’emplois créés ou sauvés ! Aux USA, B.Obama parle même de « redressement vert » – certes, les freins sont encore nombreux car les intérêts à court terme (spéculatifs surtout) sont encore tenaces mais tout le monde s’accorde aujourd’hui à admettre qu’il ne sera possible de sortir de la crise que par une direction claire et des solutions durables. Au niveau de l’entreprise, la RSE a même tendance à devenir un levier de performance. A travers les nouveaux marchés (les technologies vertes, l’éco-conception, les produits bio ou équitables, la micro finance…), elle est une source d’innovation et donc d’avantage concurrentiel. La culture de certaines entreprises évolue – la conception taylorienne du travail disparait peu à peu – il est nécessaire de mobiliser les salariés de l’entreprise et de donner du sens à leur travail. En externe la RSE conforte l’image de marque de l’entreprise grâce à son attitude citoyenne et son respect de l’environnement. La position concurrentielle de l’entreprise s’améliore et au niveau financier, la crédibilité s’accroit auprès des banques. Il ne pourra en résulter qu’une meilleure cotation boursière des titres.

Les freins sont toutefois encore assez nombreux :

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Les logiques micro économiques et macro économiques sont parfois différentes. L’observation du comportement réel des entreprises nous montre que toutes n’agissent pas toujours dans le sens souhaité par les pouvoirs publics. Ceci provient :  

soit d’attitudes délibérées des entreprises qui souhaitent contourner des règles pour favoriser leurs intérêts personnels. soit de comportements rationnels liés à la stratégie des entreprises et qui vont à l’encontre de l’intérêt général. EX : spéculation boursière

intérêt et contraintes de la RSE La réussite de cette démarche passe par le maintien de la performance économique de l’entreprise. La mise en place d’une stratégie intégrant la RSE peut avoir des effets très positifs sur l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses parties prenantes extérieures : clients, fournisseurs, collectivités… L’impact positif peut aussi atteindre le chiffre d’affaires et la part de marché de l’entreprise ; elle améliore sa position concurrentielle. Cependant, cet impact est difficile à quantifier véritablement. Ainsi, HP et Microsoft participent à l’action de l’association Docteur Souris, mais il n’est pas possible de dire exactement ce que cela crée en retombées économiques. Il ne faut pas cacher les risques de ce type de démarche. Il ne faut pas s’engager dans des projets trop ambitieux ou en contradiction avec d’autres aspects de la politique de l’entreprise. Il ne pourra être question de RSE si l’entreprise se lance dans une restructuration entraînant des licenciements ou si elle ne maîtrise pas parfaitement sa chaîne de fournisseurs.

III Comment intégrer la RSE à ses finalités ?

Avoir une politique d’entreprise qui intègre le développement durable consiste donc à avoir une approche durable dans les trois domaines : économique, social et environnemental. C’est une approche de long terme qui nécessite une analyse en profondeur des processus de l’entreprise. A. Dans le domaine environnemental

L’entreprise doit étudier l’ensemble de ses processus de production afin de les repenser dans le sens du développement durable. Par exemple, les banques ou les entreprises de téléphonie cherchent à limiter l’utilisation du papier ; de même, les fabricants de meubles se fournissent en bois préférentiellement auprès de producteurs ayant une gestion écologique de la forêt. B. Dans le domaine social

L’entreprise s’attachera à avoir de bonnes relations avec les partenaires sociaux et les salariés. Elle s’assurera également des conditions sociales de travail de ses partenaires extérieurs : fournisseurs et sous-traitants.

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Des entreprises industrielles comme Nike ont vu leur image brouillée quand il s’est avéré que leurs sous-traitants faisaient travailler des enfants pour des salaires de misère dans des pays en développement. C. Dans le domaine économique

Dans le domaine économique, la RSE contribue à la réalisation d’investissements socialement responsables (ISR). L’ISR est un investissement associant des critères sociaux et/ou environnementaux aux objectifs financiers. Il est réalisé dans le but d’encourager la responsabilité de l’entreprise.

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IV LE CONCEPT DE L’ENTREPRISE CITOYENNE Le terme de citoyen a un double sens:  Il implique l’appartenance à une communauté humaine  Il inclut également un aspect dynamique et moral (le citoyen participe activement à la vie de la société et place l’intérêt de la société au-dessus de son intérêt personnel).

« Le développement durable a été défini comme “le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs” par le rapport Brundtland (du nom du Premier ministre de Norvège), publié en 1987

L’opinion publique semble depuis quelques années découvrir une nouvelle dimension dans les qualités requises pour diriger une entreprise : Le Sens Moral.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) correspond à l’application des principes du développement durable au niveau de l’entreprise. Le comportement responsable des entreprises s’effectue au travers des modes de financement.  Les entreprises sont encouragées par les pouvoirs publics à investir de manière responsable.  L’investissement socialement responsable (ISR), intègre des critères de nature sociale et environnementale aux critères financiers classiques, et s’est bien développé ces dernières années.

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