CM 10 - Préjugés et discriminations PDF

Title CM 10 - Préjugés et discriminations
Course Psychologie Sociale
Institution Université de Bourgogne
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L2 Psychologie...


Description

Préjugés et discriminations I/ Les préjugés Le préjugé est une attitude, généralement négative, (ou une prédisposition) qui engendre l'adoption d'un comportement négatif envers un groupe, ou envers les membres de ce groupe, qui repose sur une généralisation erronée et rigide ( Allport, 1954 ). → Les préjugés s'expriment surtout sur les plans affectifs et émotifs ( peur, méfiance, dégout ) On distingue 3 dimensions : – Cognitive : Les connaissances que l’on possède sur l’objet de l’attitude (croyances et stéréotypes à l’égard du groupe). – Affective : affects sentiments états d’humeur que l’objet suscite (le plus courant) – Conative (Comportementale) : consiste en une disposition à agir de façon favorable ou défavorable vis a vis de l’objet. On peut entretenir des préjugés envers des membres de n'importe quel groupe ou de n'importe quelle catégorie sociale : Par exemple, contre les membres d'une classe socioéconomique ( les pauvres, les riches ), contre une affilitation religieuse ( les musulmans, les juifs ), ou contre des membres d'un groupe éthnique ( les maghrébins, les roumains, les portugais ). Type de préjugé

Exemple de catégorisation

Racisme Agisme

Blancs vs Noirs Jeune vs Vieux

Préjugés religieux

Musulmans vs Catho

Xénophobie Ethnocentrisme

Français vs étrangers Endo vs exo groupe

Sexisme

Hommes vs Femmes

Homophobie

Hétéro vs Homo

• L'évolution des mesures de préjugés: – Les mesures directes : → L'échelle de distance sociale de Bogardus ( 1925 ) : On demande aux participants d'exprimer le degré d'intimité sociale qu'ils sont prêts à partager avec un membre du groupe en question ( ethnies, appartenances politiques ou religieuses … ) Pour différentes situations sociales, les individus doivent indiquer s'ils accepteraient

ou non la présence d'une personne appartenant à un groupe social donné. Par exemple: accepter ou non qu'un portugais « soit son voisin » ou encore « qu'il entre dans la famille par les liens du mariage » → Plus un individu a des préjugés et + il aura tendance à accroitre la distance qui le sépare de ce groupe social – Les mesures indirecte : Création de nouvelles mesures pour réduire les biais de désirabilité sociale. Ces mesures indirectes conservent la forme d'échelles ou de questionnaires mais utilisent des formulations plus abstraites donc plus indirectes (ex : echelle de racisme/sexisme moderne : Mc Conahay, 1986). Par exemple, pour une mesure de sexisme: on peut passer d'un item « les femmes ne sont généralement pas aussi intelligentes que les hommes » à des mesures plus subtiles « la discrimination envers les femmes n'est plus un problème de nos jours ». Crosby, Bromley & Saxe ( 1980 ) étudient les comportements de donation de sang de Blancs Américains envers des Noirs Américains : – En situation indirecte ( pas de face à face ), la plupart des Blancs préféraient donner leur sang à d'autres blancs – En situation de face à face directe où le refus de donner son sang à un Noir était publiquement visible, la proportion des Blancs qui montraient un biais de donation pro-Blanc se réduisait considérablement. – Les mesures implicites : Elles permettent de contourner le contrôle conscient des réponses. Mesures physiologiques: examiner les réactions physiologiques des individus lorsqu'ils sont confrontés à un groupe social donné ( rythme cardiaque, pression sanguine, rythme respiratoire des individus ). Exemple: les contractions musculaires des muscles faciaux peuvent servir d'indicateurs de préjugés ( la contraction du front permet d'inférer une attitude négative ).

II/ La discrimination Les préjugés se situent au niveau des jugements et des réactions affectives. Lorsqu'on passe aux actes, c'est du concept de discrimination dont il s'agit. On entend par « discrimination » un comportement négatif qui est dirigé contre les membres d'un exogroupe à l'endroit duquel nous entretenons des préjugés (Dovidio & Gaertner, 1986).

→ Méthode du « testing » sur CV :  Le Testing : Faire varier uniquement le critère susceptible de provoquer des actes discriminatoires (sexe, âge, origine, appartenance physique) et observer le comportement de la cible d’évaluation. → Test avec un nombre d'offres répondues 258 sur un nombre de CV envoyés 1806 : Type d'emplois: chargés de clientèle, commerciaux, technico-commerciales Méthode: 1 seule caractéristique varie sur le CV Le genre : homme/femme à Origine ethnique Maghreb/France, Visage beau / disgracieux, Age, Handicap ( mention cotorep ). Résultats: Pour homme: 75 réponses positives Pour femme: 69 Mauvais quartier: 45 Disgracieux: 33 + de 50 ans: 20 Personne en situation de handicap: 5 Origine ethnique: 14

III/ Le développement des préjugés chez l'enfant → Les enfants ont-ils des stéréotypes négatifs et des préjugés ethniques à l'âge de 4 ans? •

Les parents ( influence de la socialisation verticale ) :

Les croyances, les attitudes et comportements véhiculés par certains modèles parentaux permettraient l'apprentissage de préjugés et de stéréotypes chez l'enfant. Etude aux USA ( Kelly, Ferson & Holtzam, 1958 ): les enfants blancs acquéraient une part de leurs préjugés envers les noirs simplement en observant et en copiant les attitudes et les comportements racistes de leurs parents. Des travaux récents montrent un faible support pour l'hypothèse classique: « les enfants pensent comme les parents » ( faible corrélation ) Nouvelle perspective: Sinclair et al. ( 2005 ) : Hypothèse → seuls les enfants qui s'identifient fortement à leurs parents devraient être influencés par ces derniers. Population: 89 pairs parents/enfant – Mesure du niveau de préjugé ethniques des parents et du niveau de préjugés ethniques des enfants – Mesure de l'identification des enfants à leurs parents

Résultats: Chez les enfants qui s'identifient à leurs parents, on s'aperçoit qu'il existe une relation positive; plus les parents ont des préjugés, plus les enfants en ont Chez les enfants qui ne s'identifient pas à leurs parents, la relation est inverse; plus les parents ont des préjugés, moins leurs enfants en ont. → Socialisation verticale = assimilation des valeurs des parents → Socialisation par contraste = rejet et oppositions aux valeurs des parentales •

Les médias :

Williams et al. ( 1986 ): ils ont examiné l'impact de l'introduction de la TV dans une communauté. → Une augmentation de la différenciation de genre chez les jeunes filles et les jeunes garçons d'une communauté, 2 ans après l'introduction de la TV. Durkin ( 1985 ) : méta-analyse: l'effet néfaste des médias de masse sur les préjugés et les stéréotypes chez les jeunes est indéniable. •

Développement socio-cognitif des enfants :

Selon Aboud, 1988, il existe 3 stades de ce développement: – Jusqu'à 5 ans : utilisation des catégories grossières et rigides associées à des réponses émotionnelles du type j'aime/j'aime pas avec une préférence pour ce qui est familier = stade d'égocentrisme – De 5 à 7 ans : jugements plus élaborés, mais focalisation sur l'appartenance stable à un groupe = ethnocentrisme – Après 7 ans : le développement cognitif permet la prise en compte des différences inter-individuelles dans un même groupe, mais aussi des normes sociales = réduction des préjugés – Pairs ( influence de la socialisation horizontale )

Harris ( 1995 ), dans théorie de la socialisation en groupe, propose que les pairs, c'est-à-dire les ami(e)s, etc sont une source importante d'influence sociale. → Les groupes de pairs véhiculent des valeurs, des normes qui sont parfois teintées de préjugés.

→ Les causes des préjugés et de la discrimination : – Le sentiment de menace réaliste – La compétition entre les groupes sociaux pour l’obtention de ressources rares – La menace symbolique, les normes et standards (croyances, valeurs, attitudes..) d’un exogroupe, menace pour l’endogroupe. – Les stéréotypes négatifs : attentes négatives associées aux exogroupes créé un sentiment de menace. – L’anxiété intergroupe : lors d’une interaction sociale sentiment d’être mal à l’aise et gênés par la présence de membres de l’exo-groupe. Provient des attentes négatives....


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