Cours audio 5 retranscrit PDF

Title Cours audio 5 retranscrit
Course Psychologie cognitive
Institution Université Paris Nanterre
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Description

1/5 Cours 5 – la perception de la parole

Il y a d’autre perception que la perception visuelle. Comme la perception auditive. La perceptive cognitiviste postule que la compréhension d’une phrase est le résultat d’une suite de traitement effectué par des sous processeurs :

- phonologique : son - lexical : mot - syntaxique : les relations entre les mots

Ces traitements sont effectués de manières séquentielles, modules après modules. C’est une architecture modulaire/modulariste (en référence a Gerry Fiodor 1983 « la modularité de l’esprit »)

Architecture : façon de se représenter les choses dans l’espace

Ce traitement est très rapide. Dans le langage courant nous comprenons en moyenne 200 à 300 mots par minutes soit en moyenne 70 millième de seconde pour traiter un phonème. La linguistique étudie le langage depuis le début du 20ème siècle.

Elle définit les sons de la parole par leurs fonctions distinctives par exemple « p » est différent de « b » non pas à cause de ses caractéristiques acoustiques mais parce que c’est la seule différence qui permet de ne pas confondre deux mots de sens différents.

Cette technique de comparaison permet de faire l’inventaire des phonèmes d’une langue. La chaine parlée est segmentales et analysable en une suite de phonèmes. Ainsi le mot « bateau » est constitué de 4 phonèmes « b » « a » « t » « eau ».

En français il n’y a pas une correspondance stricte entre les phonèmes du langage oral et les lettres du système écrit.

Les phonèmes forment un système d’opposition deux à deux. Mais d’autres parts, on peut décrire les phonèmes par leurs propriétés articulatoires :

« B » en français a quatre traits distinctifs : - c’est une consonne : il y a une opposition buccale au passage de l’air - occlusive : cette opposition est momentanée : il y a une fermeture puis un relâchement. - bilabiale : l’opposition se fait entre les deux lèvres - sonore : elle est accompagnée de vibrations des cordes vocales.

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Le phonème n’est pas un son ni une réalité sonore. C’est une classe de son, un concept. Ces sons peuvent être relativement différents mais deux de ses sons ne servent jamais à différencier deux mots de sens différents. Ce modèle linguistique de la parole (phonème séparés) correspond t-il à la réalité acoustique ?

Spectrogramme :

En fonction de la succession temporelle, des fréquences, des différents sons complets que l’on trouve dans la parole il y a trois différences :

- le signal de parole apparait plutôt continu, il n’y a pas de blancs entre les phonèmes - le même phonème peut avoir des représentations acoustiques différentes.

Allophones. Le chevauchement temporel des caractéristiques acoustiques des phonèmes est fréquent.

La représentation de la parole par la linguistique correspond mal à la réalité physique, acoustique, mais plutôt à la façon dont nous percevons cette parole.

Cette perception est une construction mentale.

Le traitement perceptif du signal de parole :

Le point de vue cognitiviste postule que le point de vue psychologique du traitement de parole est une série d’étapes de stockage, de transformation produisant l’extraction du sens du message. Comment passe t-on de la vibration de l’air à l’extraction du sens du message ?

Il y a cinq niveaux de traitements successifs

1) un traitement périphérique : les caractéristiques sonores sont codées par des neurones spécialisés.

2) le niveau auditif : les indices acoustiques pertinents sont repérés et codés dans une mémoire sensorielle à très court terme. C’est le niveau de l’encodage de tous les sons.

3) niveau phonétique (niveau langagier) : sont détectées et stockés les traits distinctifs des phonèmes. C’est à ce troisième niveau que sont traités les sons du langage humain.

3/5 4) le niveau phonologique. Seul sont conservé les phonèmes de la langue dans laquelle le message est émis. C’est un niveau linguistique il se réfère à la langue.

5) l’identification des mots et les autres niveaux sémantiques. Traitement de haut niveau. Ici commence le sens. Les phonèmes n’ont pas de sens en eux même. Le sens commence avec le monème.

Ces cinq niveaux se succèdent avec un niveau de complexité de plus en plus important.

La syllabe est l’unité perceptive de base. Elle est l’unité d’articulation dans la production du langage mais cela ne prouve pas que nous percevions la parole sous forme de syllabe. Sa durée moyenne de traitement correspond à peu près à la durée de stockage de la mémoire sensorielle.

On met en évidence expérimentalement que les sujets détectent plus facilement la présence de la suite de son « p » « a » « le » dans les mots comme palmier que palace. On réussit à segmenter le mot palmier en pal d’un coté et mier de l’autre.

Inversement, la séquence de son « p » « a » est plus rapidement détectée dans des mots comme palace que palmier.

Lorsque la suite de sons à détecter correspond à la syllabe, c’est très rapide. Dans le cas contraire, il faut analyser les syllabes et cela prend plus de temps.

La perception de la parole correspond mal à la réalité acoustique. Ceci n’est vrai que pour les sons langagiers, on ne la retrouve pas dans les autres sons complexes.

Il existe chez l’homme un module spécifique de traitement des sons du langage naturel.

Hypothèse émise par Libermann, elle s’appuie sur trois types d’arguments :

- des arguments neurophysiologiques :

Les effets de latéralité hémisphérique. Ces deux hémisphères traitent des informations différentes. Les stimuli langagiers arrivant par l’oreille droite sont souvent mieux perçus. Le traitement de la parole serait localisé dans l’hémisphère gauche.

Or l’hémisphère gauche est spécialisé dans les trucs rapides. C’est dans ce cerveau que se trouvent les commandes motrices de l’articulation dans la production de la parole

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- argument d’observation :

L’intégration intermodale des indices de la parole.

Si on présente « ba » et une bouche qui articule la syllabe « ga » les sujets disent percevoir la syllabe DA. Elle se situe entre les deux. Nous prenons en compte l’information qui nous parvient par le son et aussi le mouvement des lèvres.

Ce phénomène d’intégration intermodale est très précoce. De très jeunes enfants semblent préférer les couples de stimuli appareillés : quand les sons de la bouche correspondent à ceux entendu. Il explique l’impression que nous avons parfois de mal entendre les films doublés.

- argument expérimentaux :

C’est la mise en évidence expérimentale de la perception catégorielle des sons langagiers.

La distinction entre les consonnes sonores, occlusives et sourdes repose sur la différence du temps d’attaque vocale.

Le VOT désigne la durée du temps qui s’écoule entre le relâchement de l’occlusion (de l’opposition momentanée au passage de l’air) et la mise en vibration des cordes vocale.

Si ce temps est inférieur à 25 millièmes de secondes, la consonne est sonore. S’il est supérieur à 35 millièmes de seconde, la consonne est sourde.

On construit artificiellement des stimuli ayant différentes valeurs de VOT : -10 millisecondes et 70 millisecondes.

On demande au sujets est ce que c’est « Ba » ou « Pa » les résultats montrent qu’il n’y a aucune erreur dans la tâche d’identification en dessous de 25 millisecondes et au dessus de 35 millisecondes. Et que les sujets répondent au hasard entre ces deux mesures.

C’est l’inverse pour la tâche de discrimination.

Cette expérience montre qu'une variation continue de B a P est perçue comme 2 catégories distinctes séparées par un changement brusque. Ce changement brusque séparant deux catégories distinctes permet de bien différencier des mots comme Barque et Parc. Même lorsque la différence de VOT est faible.

5/5 La perception des consonnes s’effectue directement à un niveau phonétique et non auditif. (Référence 5 traitements de parole).

Comment expliquer cette spécificité de la perception de la parole ?

Libermann et Matingly en 1985 : théorie motrice de la perception des sons de la parole. Il existerait un module cognitif spécifique et donc propre à l’espère humaine qui contrôlerait aussi bien la production que la perception de la parole. La perception discontinue des sons du langage s’expliquerait en référence à l’articulation qui elle est discontinue pour les consonnes occlusives.

Cette perception catégorielle se retrouve chez de très jeunes enfants. Or, ils sont encore loins de la production de la parole articulée. Ce n’est pas leur expérience qui peut expliquer cela mais l’existence de détecteurs spécifiques dans la perception de la parole.

Perception de la parole chez le nourrisson :

La présentation répétée de la syllabe BA augmente une augmentation du taux de pression sur la tétine, puis une stabilisation et une diminution : le sujet s’est habitué à ce son. C’est un comportement d’habituation qui est un cas particulier du phénomène d’adaptation à l’environnement.

La présentation de la syllabe PA provoque une augmentation du taux de pression. Cela prouve que le bébé a différencier les deux syllabes.

Ce phénomène d’habituation semble exister avant même la naissance.

Ces capacités discriminatives se manifestent dans toutes les oppositions phonétiques, ce qui n’est pas le cas chez l’adulte qui ne discriminent que les oppositions phonologiques pertinentes dans sa langue....


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