Cours hypokhâgne Fénelon sur \"les Fleurs du mal\" PDF

Title Cours hypokhâgne Fénelon sur \"les Fleurs du mal\"
Course Littérature : Lecture d’une œuvre
Institution Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
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Cours hypokhâgne Fénelon sur "les Fleurs du mal"...


Description

Baudelaire, les Fleurs du mal

1) Introduction On est en présence d’un recueil très composé, et en même temps disparate : c’est une somme/un amas = un certain nombre de poèmes/écrits pendant un certain nombre d’années. — La figure du poète : Le Mauvais : « Mon âme est un tombeau ». Causerie : « Mon cœur est un palais flétri par la cohue ; on s’y soule, on s’y tue, on s’y prend aux cheveux ». « Voyage à Cythère » = la poésie s’empare parfois d’une information passée sous ses yeux. « Mon esprit est pareil à la tour qui succombe sous les coups du bourreau infatigable et lourd », cf. Chant d’Automne. Dans le je : une infinité de références, une « cohue », une « pyramide », quelque chose qui remonte les générations… La première personne, dans les Fleurs du Mal, ne renvoie pas à quelque chose de la confession : à aucun moment = souvenirs autobiographiques (# VH dans les Contemplation = ça part de lui, et va vers l’universel). Là, le il général nous permet de retrouver un je. Ça suppose un moment quelqu’un qui se raconte. Particularité : dans la section moderne des Fleurs du Mal, deux des poèmes les plus anciens = n’ont pas de titre ; 99 & 100. Dans l’ordre du souvenir, souvenir infime, donc intime ? Cf. Bonnefoy = les deux seuls poèmes autobiographiques dans les Fleurs du Mal ; mais Baudelaire a soigneusement enlevé tout ce qui permet de les identifier. L’écriture de l’intime évolue vers quelque chose de plus général… Raconte une anecdote qui semble être personnel… Mais on n’a pas ça ailleurs : on ne peut pas identifier ça à un souvenir intime. Un œil voit, mais ne se présente mais pas comme un œil qui se confesse. En cela, elle rompt assurément avec une certaine poésie romantique. On rompt avec la poésie des Nuits, avec la poésie des Contemplations, avec la poésie de Lamartine.  Quelles vont être les caractéristiques de ce je ? Il renvoie régulièrement à l’écriture ellemême, et non pas à l’écriture amoureuse. Dans les Méditations poétiques de Lamartine, le poète ne se regarde pas comme dans un miroir ; il n’est pas double, il est un. Il n’y a pas d’attitude spéculaire, une façon de se regarder et de se mettre à distance, alors que dans les Fleurs du Mal = c’est constant. Peut-être que ce dédoublement, cette dualité = permet de s’en rendre compte encore mieux. Starobinsky : « la mélancolie au miroir » = a mis en avant chez Baudelaire ce phénomène du miroir = cette façon de se regarder.  Construction de soi comme dans un théâtre = idée la plus complexe à attraper. On a, régulièrement, chez Baudelaire, une proximité avec les souffrants (contrairement à une poésie qui est proche du bien) = sur le mode du négatif. De même qu’au poète, vont être associés les actes les plus vulgaires = tous les éléments ayants traits à la prostitution/l’enivrement, très abordé dans les poèmes.

De même que des motifs très funèbres = la mort, le caveau… Très aisé à cerner. « Le bourreau de soi-même » = énorme barbarisme. « Je suis le soufflet et la joue ; je suis les membres et la roue » = un autoportrait très saisissant, au fond, on a un sadisme qui est doublé d’un masochisme. Un poème assez complexe, qui commence sur une scène de violence, comme un poète qui se déchaine sur la femme aimée. Revendication du mal sur trois seuils : dans le titre même du recueil, dédicace à Gautier, au lecteur, cf. premier poème : « hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère » = une proximité posée entre le poète et le lecteur. A ce titre = fait bien office de captation. Sauf que cette captation : s’écrit sur un mode négatif, le poème étant d’emblée marqué par le pessimiste/une atmosphère d’emblée donnée. Ce qu’il faut admettre = le règne de Satan/la faiblesse humaine. Satan = faire fondre le métal = livrer l’homme à ses pulsions les plus viles. A la fois convoqué/malmené. L’homme/le lecture est donc faible. L’univers dans lequel l’homme va évoluer = un univers effrayant. « La ménagerie infâme de nos vices » = un pacte avec le lecteur, une captation à rebours, sur le monde agressif/obscur, sur le mode de l’obscurité plutôt que de la lumière. La 3 ème : un poète qui communique avec le lecteur. A la fois élu et maudit : élu par Dieu, « qui boit l’ambroisie et le nectar vermeil », habité par une puissance divine, avec l’image d’un être ailé… face à cette représentation classique du poète : le poète maudit, rejeté par sa mère/sa femme, qui ont en commun le motif de la prostitution. Associer au poète une origine duelle : doté d’une fonction assez extraordinaire, à la fois divine/humaine, avec une représentation christique. Au seuil des Fleurs du Mal, ce poème duel, qui dit un poète maudis/duel.  Cf. l’Albatros : choisi par Dieu, rejeté par les humains. Le recueil s’ouvre donc de manière assez attendue : beaucoup de poèmes dans les Fleurs du Mal sont beaucoup plus originaux que les premiers. Certains poèmes : une plus grande modernité/une plus grande évolution que d’autre. Se présente dans un monde hostile. Dans Elévation : vision extatique d’un poète ailé, v.20 = transition avec le poème suivant, parce qu’il met à l’honneur un principe de communion avec l’univers (comme Orphée parvient à séduire les pierres/les choses naturelles)  Correspondance, le poète évolue, de façon assez topique = communie avec la nature (cf. synesthésie, « Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants » = communie/communique avec l’univers, entre en résonnance, et la poésie également par la même occasion). Une opposition, certes, entre le haut et le bas (cf. VH, le grotesque et le sublime) = les 2 premiers poèmes des Fleurs du Mal = construisent une représentation relativement topique du poète, puisqu’il est l’être choisi, qui communie avec l’univers. Représentation dans le temps de ce qu’est le poète aujourd’hui = un passé imaginaire où l’homme et la femme = dans la santé du corps = en harmonie avec la nature/eux-mêmes, un corps solaire. S’oppose avec « le poète aujourd’hui »  il y a eu un temps où on pouvait chanter le bonheur du corps, de l’homme et de la femme heureux dans la nature. Le monde moderne est dominé par l’utile : c’est aussi le monde du Second Empire, qui est ici évoqué. La poésie de Baudelaire est faite à la fois de « l’éternel et du contingent », l’éternel étant l’humain, et le contingent étant l’époque dans laquelle il vit, dont sa poésie porte irrémédiablement le sceau.

Ecriture de l’ekphrasis : des descriptions picturales. C’est le cas du poème Bohémiens en voyages = c’est le cas d’une description de gravures de Calo, de même que le Masque = description d’une statue. Tous les premiers poèmes posent une poétique. 2 poèmes se font écho : la Muse malade/la Muse vénale. On revient sur un topos de la poésie = la Muse, l’inspiratrice. Sauf que la Muse a changé = la modernité transperce la Muse. Dans la Muse vénale, c’est la prostituée qui va servir de Muse.  Il est maudit, mais la malédiction est en même temps son élection. Sa patrie est un ailleurs = le monde d’ici-bas n’est pas celui du poète = il est en tension vers un lieu mystique originel = tension entre ce rêve originel/idéal et le monde moderne, qui est celui du poète. C’est un alchimiste aussi, un peu comme le « Satan trismégiste » = pouvoir de transfiguration = dans les bribes de FdM, « J’ai pétri de la boue, et j’en ai fait de l’or », qui suggère, chez le poète, un travail de transfiguration poétique, cf. Paysage, poème 86. Le réel fait toujours l’objet d’une transfiguration/d’un déplacement… Dans ces alexandrins, le poète va dire que ce qu’il veut chanter, c’est la ville = coucher auprès du ciel. Une pure transfiguration = Rêve parisien. On pourrait dire qu’il est homo duplex, constamment travaillé par la dualité/par l’ambivalence/par la contradiction, de même que dans le poème : l’Amour du mensonge. « J’ai une âme si singulière que je m’y reconnais pas moimême » = toujours quelque chose de double, une posture d’observateur de soi-même. — Histoire du recueil : Baudelaire semble poursuivre le projet des Fleurs du Mal, à partir de la critique de 1846 = il pense à la Constitution du recueil = des poèmes datés de 1842/1843, entre ces poèmeslà et les 35 supplémentaires qu’il va ajouter dans l’édition de 61 = une grande distance poétique… Un livre qui vient de loin. Entre les premiers poèmes, et la version à la mort de Baudelaire = plus de 20 ans = donc un chemin poétique, sauf que c’est dans un même recueil. Dans certains poèmes = des strates de composition. Avant les Fleurs du Mal, des tentatives de petit corpus = Baudelaire a le projet de réunir, dans les limbes, 11 poèmes, et il dit que ces poèmes sont là pour « retracer l’histoire des agitations spirituelles de la jeunesse moderne ». Ressemble assez au projet de Faubert = le titre, c’est les limbes. La particularité des FdM = très temporel, et à la fois atemporel. En 1855, Baudelaire publie dans une revue 18 poèmes sous le titre des FdM. Problèmes d’argent = faire le maximum d’argent sur un seul texte. En 1857 = 25 juin 1857, le recueil comporte 100 poèmes, plus un = le poème liminaire au lecteur. Il est divisé, en 57, en cinq sections : Spleen et Idéal, Fleurs du Mal, Révolte, le Vin, et la Mort. Juillet : la justice engage une poursuite, les livres étant saisis. Août = à l’issue du procès, Baudelaire est condamné à supprimer six poèmes (cf. Pièces condamnées). Génère chez lui un vrai découragement : « et ces maudites FdM qu’il faut recommencer ! Il faut du repos pour cela. Redevenir poète, artificiellement, par volonté, revenir dans une ornière qu’on croyait définitivement creusée, revenir dans un sujet qu’on croyait épuisé, et cela pour obéir à la volonté de trois magistrats niais », dans une lettre à sa mère en 1858. Une édition composée différemment : une section nouvelle qui intervient.  Un désordre apparent, mais pas un album de vers. « Une architecture secrète, un plan calculé par le poète mélancolique et solitaire »

Parnasse : réaction, une sorte de posture un peu aristocratique, hautaine de l’artiste : Banville, José-Maria de Heredia… Pour tous ces auteurs, on va avoir 2 grands principes : celui de l’art pour l’art, et puis un principe de rigueur formelle. Pourquoi parle-t-on de Parnasse, de mouvement Parnassien… = petits recueils, qui sont en même temps des éditions de revue (= le Parnasse contemporain, grande revue où Rimbaud/Verlaine publient). Romantisme  Parnasse  Symbolisme. C’est ce Parnasse qui introduit l’idée de l’exigence formelle, que les poètes ont l’impression d’avoir perdu (dans certains excès du romantisme). 2 grands recueils : les Méditations de Lamartine, et la Nuit de Musset. Le poète = objectivité. La poésie = renouer avec ses fondements antiques, avoir une dimension philosophique. Ils ont omis les périodes « classiques » : c’est-à-dire le 17ème et l’Antiquité. Abus du romantisme contre lesquels Baudelaire s’élève = emprunte une image pas très loin de la sienne… Rupture créée par l’hétérométrie. « La rêverie, la passion, la méditation philosophique ». Revisite la logique du sonnet = apostrophe à une personne qu’on va. Valéry = l’écrivain classique, celui qui porte un critique en lui-même et l’associe à chacun de ses travaux. Tout classicisme suppose un romantisme antérieur. L’essence du classicisme est de venir après. » En même temps, indéniablement, un héritage romantique dans les Fleurs du Mal. Propice à l’émotion ou aux invocations psychologiques. « Qui dit romantisme dit art moderne c’està-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini ». Petits romantiques. « Ce livre est toute ma jeunesse ; je l’ai fait sans presque y songer » (càd sans le travailler).

 Explications : Une Charogne, Baudelaire. Le style est idéalisant : appartient par excellence à un registre poétique, alors que le style est répugnant. Le poème = une forme de défi littéraire, même de jeu littéraire. Une tradition que l’on sent, dans le poème (« Mon âme, allons voir » cf. Ronsard, « Mignonne » …). Une rhétorique pétrarquiste… = une rencontre absolument dissonante. Sainte-Beuve dit, à propos de ce poème, que Baudelaire « pétrarquise sur l’horrible » = goût de l’apostrophe amoureuse. Correction du sonnet sur Du Bellay = amplement visitée par la philosophie antique = Memento Mori. Récit de la découverte de la Charogne = corruption à ciel ouvert = on exhibe cette charogne de façon très spectaculaire. Les strophes 5 à 9 = « les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride » = un cadavre d’animal qui se transforme en quelque chose de vivant. Moins évident. D’une chose vue, on passe à une chose imaginée, incroyablement belle. « Les formes s’effaçaient, et n’étaient plus qu’un rêve » = une rêverie pour le réel, qui se voit aussi par les comparaisons. Transfigurations, puis dans les dernières strophes = on retrouve, très nettement, le memento mori. Le poète revient ainsi à la situation d’énonciation. Entre corps réel et image ; en d’autres termes = la représentation de la chose est supérieure à la chose. La représentation du poème = un poème bicéphale. Baudelaire : critique d’art (commentaires sur les salons de peinture du 19 ème) ; dans les salons esthétiques : Baudelaire propose un texte sur l’imagination. On pense qu’il faut la réguler, s’en méfier = Baudelaire la réhabilite. Est-ce que ce poème est un simple jeu de provocation, ou est-ce qu’on peut y lire les fondements d’une poétique ? Le je = la surface d’une charogne. La surface = la poétique qui s’écrit. Ce poème aux allures délibérément provocante, qui revisite les topoï de la poésie lyrique du 16ème siècle, délivre un discours sur l’art et sur le beau. La littérature = un fondement moral, classique = beau, bien, bon, dans la théorie platonicienne du beau. Ici, on détache le beau de l’éthique. Le 19ème n’a pas pour finalité de moraliser. Induit une dualité. 2 régimes : un régime poétique, un régime prosaïque. Une rhétorique amoureuse. Le discours/un récit, de surcroît un souvenir = « rappelez-vous », anticipe peutêtre sur l’idée du Memento Mori. Au début, dans les 2 premiers vers = quelque chose qui va rompre avec un souvenir affreux. Fais penser à l’ironie qu’on a dans le poème de Verlaine. Ce verbe voir suggère dans le seuil du poème. « Nous vîmes » = suggère la chose vue, un témoignage. Or, elle n’est pas simplement décrite mais transfigurée. Sonorités très harmonieuses = son qu’on retrouve deux fois. Une harmonie parfaite des vers, qui concourt à créée un effet poétique, qui va être rompu par la découverte de la charogne. Âme/infâme = d’autant que, toutes les choses découvertes par le poète/horrible = des mots féminins. « Sur un lit semé de cailloux » = suggère quelque chose de lascif, d’érotique, de doux ; une rencontre du prosaïque/poétique, tel qu’il est posé dans la 1ère strophe. « Ce beau matin d’été si doux… ». Contraste entre la préciosité de l’expression/la chose vue. Ne va pas tout de suite à la charogne = effet d’attente.

Il y a beaucoup de syllabes ; insistance avec l’adjectif (une charogne infâme). La métaphore de la charogne en femme = suggérée en un lit semé de cailloux. Dans la tête du lecteur : déjà un rapprochement. Le théâtre d’une mise en crise de la relation amoureuse = condamnation de la poésie « classique » (même si remonte au 16ème), condamnation d’une certaine poésie amoureuse. Il joue avec les codes de la rhétorique amoureuse. 2ème partie : assimilation de la femme à la charogne. Eventuel scandale métrique dans la césure du vers 5. La césure tombe au milieu de « comme ». Le scandale poétique = assimilation de la charogne à la femme, et à la femme lubrique. La charogne, qui était sur un lit, a les jambes en l’air comme une femme lubrique (cf. Vénus Anadyomène, de Rimbaud = une condamnation de la prostitution). Vulgarité du corps féminin = adepte du plaisir sexuel. Tout est très licencieux. La charogne = catin qui s’offre au lecteur de façon vulgaire, brûlant ou suant les poisons, ouvre d’une façon nonchalante et cynique. Le scandale de l’activité sexuelle exhibée, et par ailleurs le contraste entre l’activité/la mort en question. // « Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne » = femme comparée à un cadavre en décomposition. On peut remarquer : une évocation pseudo-réaliste, à une que l’on pourrait qualifier de sadique. Non seulement le corps s’exhibe, mais vers qui peuvent exhiber cette exhibition. A partir des strophes 3 et 4, la nature va intervenir. Un réseau métaphorique : la charogne, c’est une femme lubrique (au vers 5)  devient une pourriture. Ce qui est intéressant = le démonstratif. Suggère qu’une poétique s’élabore, et fait la part belle à la nature. Au fond, l’esthétique romantique = le grotesque est dans la nature, le laid fait partie du monde. Les exhalaisons = une impression de synesthésie. L’odorat s’introduit par la notion d’exhalaison, l’été les odeurs sont plus forts (suant). De même, on note l’adjectif de carcasse superbe (contraste entre laideur/beauté) = clou de spectacle. Le monde entier semble admirer la carcasse. Un déplacement. Dans l’ordre naturel, il n’y a pas de mort = tout est de la vie = le cadavre nourrit, donc génère de la vie. Le poète ne suggère pas la mort, il suggère la vie après la mort = tout renaît, tout se rejoue, tout recommence. Le bestiaire s’élargit en restant féminin. Vulgarité du corps féminin = adepte du plaisir sexuel. Tout est très licencieux. La charogne = catin qui s’offre au lecteur de façon vulgaire, brûlant ou suant les poisons, ouvre d’une façon nonchalante et cynique. Le scandale de l’activité sexuelle exhibée, et par ailleurs le contraste entre l’activité/la mort en question. // « Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne » = femme comparée à un cadavre en décomposition. On peut remarquer : une évocation pseudo-réaliste, à une que l’on pourrait qualifier de sadique. Non seulement le corps s’exhibe, mais vers qui peuvent exhiber cette exhibition. A partir des strophes 3 et 4, la nature va intervenir. Un réseau métaphorique : la charogne, c’est une femme lubrique (au vers 5)  devient une pourriture. Ce qui est intéressant = le démonstratif. Suggère qu’une poétique s’élabore, et fait la part belle à la nature. Au fond, l’esthétique romantique = le grotesque est dans la nature, le laid fait partie du monde.

Les exhalaisons = une impression de synesthésie. L’odorat s’introduit par la notion d’exhalaison, l’été les odeurs sont plus fortes (suant). De même, on note l’adjectif de carcasse superbe (contraste entre laideur/beauté) = clou de spectacle. Le monde entier semble admirer la carcasse. Un déplacement. Dans l’ordre naturel, il n’y a pas de mort = tout est de la vie = le cadavre nourrit, donc génère de la vie. Le poète ne suggère pas la mort, il suggère la vie après la mort = tout renaît, tout se rejoue, tout recommence. Le bestiaire s’élargit en restant féminin.  Ouvre tout un champ, qui va rentrer en tension avec la photographie. Baudelaire parle de la photo (daguerréotype). L’art produit l’idéal, et non pas le réel. Une œuvre va montrer ce triomphe de l’imagination contre le réel = contre l’utilitarisme, qui gagne la société industrielle française, cf. A rebours (Huysmans). Fait, à peu de moyens, des éloges de long court. Le voyage, en imagination, est bien plus puissant que l’éventuel voyage réel. Il y a très peu de passages où il sort de chez lui…  La fin du poème = retour à la femme, rapprochée de la charogne = enseignement ronsardien. L’adjectif antéposé = toujours une qualité essentielle du nom, une diérèse sur infection. Une insistance sur l’horreur, le mauvais goût… = d’où un esprit parodique. Parodie de Ronsard ? Une rhétorique amoureuse argumentative ? (= toujours un intérêt chez le poète). Ici, on croit en une forme de stratégie argumentative = elle va être horrible  croire qu’il va prolonger cette affirmation comme une requête. L’autre élément ronsardien = référence naturelle, quand il dit à la femme = étoile de mes yeux, soleil de ma nature… La femme est une messagère = tension qu’il pose entre rhétorique ronsardienne détournée, au profit d’une provocation + art poétique, qui inspire… La conclusion se fait sur le deuxième temps = dit le triomphe de l’imagination. En d’autres termes, la femme réelle qui ira moisir, peut bien aller moisir, parce que ce qui compte pour le poète, c’est « l’essence et la forme divine des amours décomposés… ». En d’autres termes, le poète est l’homme de l’idéal, et pas celui du réel. Un poème réflexif = nécessité de réfléchir à la post...


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