\"De l\'ancrage historique à l\'ancrage culturel de l\'EPS\" Vigarello PDF

Title \"De l\'ancrage historique à l\'ancrage culturel de l\'EPS\" Vigarello
Course Préparation au CAPEPS
Institution Université de Montpellier
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De l'ancrage historique à l'ancrage culturel de l'EPS...


Description

Retour au sommaire Georges Vigarello est professeur à l’université Paris-V et directeur d’études à L’EHESS.

De l'ancrage historique à l'ancrage culturel de l'EPS. Georges Vigarello Université Paris-V

Résumé : La réflexion historique doit nous aider à prendre conscience des changements des repères pédagogiques et théoriques de l'EPS effectués dans le temps. Ces changements son t nombreux et mon intention est de m'arrêter aux plus récents, en particulier ceux qui de l a "gymnastique", encore proche de nous, aux "activités physiques" évoquées dans les programmes actuels ont introduit des thèmes totalement nouveaux portant sur l a psychologie, la perception de soi, les représentations du corps. La question est alors de préciser en quoi des changements "culturels" ont pu aider à ces changements, en quoi ils sont éventuellement perçus par les acteurs du champ eux-mêmes, en quoi aussi, peut-être e t surtout, il est pertinent de poser ces questions en termes de culture.

Note : le texte qui suit a été établi à partir d’un enregistrement de la conférence de Georges Vigarello, le 26 octobre 2003 lors des Rencontres de Montpellier. Ce texte n’a pu être relu par l’auteur avant sa publication.

C’est un double plaisir de discuter avec vous et de discuter sur ce sujet dont tout montre que c’est un sujet très actuel et en même temps très difficile, risqué, intellectuellement compliqué. « Ancrage culturel », on sent très bien que l’on est partagé entre deux voies : la première qui dominera dans mon exposé, je vous le dis tout de suite et qui porte sur la culture envisagée comme les références habituelles, communes, quotidiennes qui orientent un petit peu nos comportements et la seconde qui va dans un sens beaucoup plus valorisé et qui porte sur : « quel est l’idéal du comportement que nous pourrions avoir ? ». Alors bien entendu, je n’exclurai pas la seconde vision dans mon propos mais je vais choisir l’axe de développement de mon propos de façon telle que je passerai de l’un à l’autre insensiblement en séjournant assez longuement dans la première version de cette notion de culture, dans le premier champ si vous voulez, la première signification et je le ferai aussi en m’interrogeant sur quelque chose qui ne me paraît pas avoir assez de présence dans les réflexions que nous avons sur l’éducation physique et sportive ; ce quelque chose est tout simplement la culture d’une profession, c’est-à-dire un milieu, un milieu qui réunit un certain nombre de gens sensés devoir faire la même chose. Ils possèdent en fait une culture collective.

Ils possèdent un certain nombre de références ; ces références sont difficiles à saisir, elles doivent à mon avis être saisies et elles changent dans le temps. C’est dans cet esprit là que je voudrais réfléchir. Je le ferai en trois moments. Je partirai d’un exemple, d’un exemple un peu loin de nous qui j’espère ne vous perdra pas dans les limbes de l’histoire. Et ensuite, très vite je dirai comment on peut envisager la notion de culture à partir de cet exemple et puis je prendrai un moment qui me paraît à la limite relativement fondateur de la profession telle que nous l’entendons aujourd’hui, c’est l’après deuxième guerre mondiale. Il y a eu à ce moment là pour des raisons que je tâcherai d’interroger mais qui restent à interroger, il y a eu à ce moment là une sorte d’effervescence intellectuelle, idéologique, etc. qui a provoqué à mon sens une dynamique collective. Et cette dynamique collective renvoie à ce que l’on peut appeler une culture de milieu et une culture de profession. Et puis enfin troisième moment, évidemment, je m’interrogerai sur aujourd’hui, en prenant les mêmes types de repères. Quelle est la culture de la profession aujourd’hui et avec cette idée d’une distance possible entre ce qu’elle est et ce qu’elle devrait ou pourrait être. Donc j’avais été sensible à la remarque qui avait été faite tout à l’heure sur la culture professionnelle; un dernier mot là dessus parce que je pense qu’elle est évidemment à la source de la manière dont on va mettre en actes la culture concernant les APS et concernant les élèves. Je resterai silencieux sur les élèves. Donc j’en viens à mon exemple ; il est loin de nous mais est à mon sens extrêmement parlant sur ce que l’on peut entendre par « culture d’un milieu ». Cet exemple, c’est celui d’Amoros. Début du XIXème S, on ne va pas y rester trois heures mais quand même… C’est quand même la problématique d’un milieu que je trouve intéressante. Venons en à mon exemple. Cela ne va pas être trop long. Cet exemple est loin de nous mais à mon sens extrêmement parlant sur ce que l’on peut entendre par culture d’un milieu. Il y a une originalité chez Amoros qui à mon sens n’a pas été suffisamment soulignée. Déjà « culture du milieu » je parle d’Amoros mais vous allez voir, je parle d’autres aussi. C’est le premier ou un parmi les premiers à envisager les exercices dans un sens absolument inédit consistant à prendre pour repères les parties des membres les unes par rapport aux autres et à faire agir ces parties sur un mode finalement abstrait, sur le mode sémaphorique comme nous disons-nous quand nous voulions nous moquer de ce genre de choses, sur un mode quasi mécanique des mouvements dans une perspective qui est décomposée. Par exemple le bras ça peut plier, ça peut tourner ; on va recenser tout cela et puis l’on va faire des exercices à partir de ce recensement. Or ça, je suis désolé, c’est ra-di-ca-le-ment neuf. C’est curieux parce-que les grecs auraient pu faire ça. De Arte Gymnastica le livre de Mercurialis du XVIème il pourrait parfaitement faire ça or lisez dans le détail, il n’y a pas besoin de lire le latin, il n’y a aucun mouvement qui est décomposé et recomposé. Amoros dit c’est l’alphabet. On apprend l’alphabet par rapport au mouvement, c’est la gymnastique élémentaire. Alors oui pour nous c’est un peu éloigné, un petit peu ridicule mais en quoi par rapport à notre sujet d’aujourd’hui, en quoi ce genre de chose, est vraiment intéressant ? Parce que cela renvoie, me semble-t-il, à : « -quelle était la culture du temps ? » Début du XIXème, en ce qui concerne la motricité, à quoi s’intéressait-on ? Quels étaient les défis auxquels on avait le sentiment d’être confronté ? Alors là c’est une interprétation que je suis entrain de faire maintenant ; c’est une hypothèse que je suis entrain d’émettre ; je crois qu’il y avait plusieurs problèmes nouveaux qui se posaient au-début du XIXème qui étaient une organisation nouvelle du travail, qui étaient mettre en actes autrement les masses dans les armées, les écoles, le travail sur les grand nombres et qui créait de nouvelles gestions de temps, de nouvelles efficacités temporelles. Là je ne suis pas entrain de dire que c’est une culture au sens de l’excellence mais je suis entrain de dire que c’est un ensemble de références, de mœurs, de repères qui guident les

comportements et qui font que, attention, si on veut travailler de façon efficace, il faut des gestes extrêmement précis. Et quand vous lisez les encyclopédies du XIXème au mot travail, vous allez voir qu’elles sont infiniment plus exigeantes sur cette question que ne l’était l’encyclopédie de Diderot dans la deuxième moitié du XVIIIème alors que l’encyclopédie Diderot est extrêmement précise sur les techniques. La technique invente quelque chose de nouveau, la fabrique, l’usine,… ne me faits pas dire ce que je ne dis pas mais elle invente vraiment une préoccupation autour de l’efficacité ouvrière et travailleuse qui est nouvelle. Donc les livres d’économie vont dire : - il faut que le mouvement soit au plus court possible, au plus simple possible. Et qu’est-ce qu’on découvre ? Les livres de physiologie se mettent à étudier la décomposition du mouvement et « des » gymnastiques inventent la décomposition du mouvement. C’est pas seulement Amoros : Clias dit la même chose ; les anglais disent la même chose début du XIXème ; je passe sur Ling ; etc. donc culture générale et insensiblement culture d’un milieu, culture d’un groupe qui bien entendu en son sein va avoir des dissensions ; Amoros et Clias c’est puissance cent les dissensions des deux Jacques de tout à l’heure (Metzler et Gleyse). Il y a des dissensions internes mais en revanche, il y a une pensée plus ou moins commune, une référence plus ou moins commune ; on va calculer des forces, utiliser des dynamomètres pour apprécier des forces en termes de quantité. Cela n’existait pas au XVIIIème, cela n’était pas pensé. On calcule des forces, on calcule des temps, on va rythmer des exercices en fonction des durées : cinq fois baisser la tête en x secondes, etc. ; des choses qui n’existaient pas et qui se mettent à exister et qui sont liées à la culture générale et à provoque et suscite de la culture du milieu. Bien ! Et c’est à ce moment là que l’interrogation sur la culture du milieu devient intéressante parce que si vous continuez la confrontation entre les « gymnastes », appelons les ainsi pour aller vite, et la culture du milieu, vous allez voir et la culture globale, de l’environnement, du monde du début du XIXème, vous allez voir qu’il y a des choses que les braves gymnastes ne voient pas, n’entendent pas, n’écoutent pas et il y a des choses qui se sur-accentuent. Un exemple, parmi mille autres : l’oxygène se découvre avec Lavoisier, et l’oxygène c’est absolument fondamental pour comprendre ce que c’est que la respiration ; l’oxygène se découvre avec Lavoisier en 1778 (vous connaissez le parcours dramatique auquel il a été contraint…). C’est le premier à avoir fait travailler des gens dans des chambres closes - c’est extraordinaire comme expérience !- et montrant que plus vous travaillez et plus vous consommez d’oxygène. Ce n’est pas rien ! En 1750 pour expliquer la respiration on vous disait deux choses : la respiration - alors que l’on sait très bien que si l’on étrangle quelqu’un c’est fini- c’est assez important, et pourtant l’on vous dit que la respiration ça rafraîchit d’une part l’organisme, ça amène de l’air sinon on serait trop chaud et puis deuxièmement ça aide dans la mesure où c’est rythmé (je suis sûr que vous ne me croyez pas mais j’espère quand même que je vais arriver à me faire comprendre) mais comme c’est rythmé ça va aider les contractions cardiaques. Or chacun sait en 1750 que si on ferme la bouche à quelqu’un ça a des conséquences dramatiques et chacun dit ce genre de choses. Lavoisier c’est donc assez fondamental. Et Amoros est-ce qu’il s’interroge sur la respiration, sur les consommations respiratoires ? Est-ce qu’il se pose la question des entraînements ? Rien ! Rien ! Amoros ne connaît pas Lavoisier. Il n’a pas lu, il ne sait pas. Et lui il dit : pour renforcer la respiration, il faut taper très fort sur la poitrine ou il faut chanter. Ce qui est passionnant dans cette affaire c’est que l’on voit se construire une culture locale qui est la culture des ce que j’appellerais les « gymnastes » qui seront les enseignants d’éducation physique entre guillemets ; culture locale forte parce que Amoros est appelé pour faire les articles d’éducation physique dans les traités, les encyclopédies, etc. et en même temps qui passe à côté de beaucoup de choses. Par exemple les médecins commencent à s’intéresser aux rations alimentaires vers 1825/26. Ils travaillent sur les ouvriers qui terrassent les villes et les chemins ; ils disent combien ils doivent manger, etc. C’est absolument absent de chez Amoros ce genre de choses. Mais en

même temps il y a chez lui quelque chose qui est profondément nouveau et qui crée un nouveau type de mouvements, un nouveau type d’apprentissages et qui est d’autant plus intéressant que cette invention d’une composition de la motricité totalement nouvelle elle va en fait rester commune chez un certain nombre d’enseignants, de pédagogues qui vont proposer des gymnastiques qui ne vont pas forcément être les mêmes, qui ne vont pas forcément être superposables. D’où à mon avis le côté discutable de la guerre des méthodes parce que parfois il y a des méthodes différentes mais des bases profondes qui sont absolument communes. C’était entre autre le cas chez Georges Hébert -que citait Jacques Gleyse tout à l’heure-, des mouvements localisés ; il y a manifestement une vision des attitudes droites… ; une vision de la médecine alors qu’il critiquait la médecine. Vous voyez il y a une culture commune qui va durer très longtemps qui va être celle des enseignants et avec des caractéristiques à mon avis particulières qui vont être surmontées au XXème siècle c’est que cette culture elle est très peu écrite. Au fond les gens qui écrivent là dessus au XXème (et là je regrette que les travaux soient insuffisants sauf les travaux de Arnaud, de Defrance sur l’excellence corporelle ; tout cela est remarquable mais on peut faire plus sur les problèmes du milieu, sur les ^porte voix. Il n’y a pas pendant le XIXème siècle et pendant très longtemps d’individu, de personne moyenne qui dit ce qu’il fait. Parce que je crois la manière de nommer les enseignants ) , les exigences que l’on attend d’eux, ça renvoie aussi à un type de culture, ça nécessite pas que les personnes en question soient en mesure d’expliquer ce qu’ils font. Ils appliquent un certain nombre de mouvements dont on a constitué les séries, le nombre ; c’est ça et pas autre chose ; et ça marche très bien ; ce n’est pas considéré comme dévalorisant. Il faut réfléchir sur le milieu, le militaire et il faut prendre en compte le fait que le militaire au XIXème c’est pas le militaire de 2003. C’est quelqu’un qui a un réel prestige, une réelle place dans la société. Les guerres napoléonniennes ont été des échecs affreux mais elles ont marqué tout de même du prestige : regardez la façon dont Hugo parle des guerres et donc l’enseignement para-militaire qui est considéré par nous comme quelque chose d’un petit peu contestable, apparaît en fait tout à fait normal. Donc ça renvoie à des cultures différentes. C’est à la fois culture générale et culture du milieu. Du coup cela m’amène à la question de la façon dont je vais vous parler de la culture. Et vous voyez bien que je vais vous en parler de deux façons différentes. Je vais utiliser une définition banale qui est inventée par les ethnologues dans la deuxième moitié du XIXème. Tylor tout le monde cite Tylor, ethnologue anglais ( moi je ne l’ai pas lu) mais il a diffusé une compréhension ouverte et importante de la culture. C’est important de comprendre comment des gens comme Amoros s’intègre dans leur collectivité étroite. Tylor dit : la culture est un ensemble complexe, unissant les savoirs, les croyances,…( les croyances ! C’est-à-dire des choses qui ne sont pas forcément valorisé au niveau scientifique.), l’art, les mœurs, les coutumes,etc. Eh bien tout cela ce sont des dispositions acquises par l’homme en société ; cela renvoie à du collectif. Voilà pourquoi le travail sur le milieu me paraît si important. Une autre définition que j’aime beaucoup est celle de mentalité car elle permet de faire rentrer tous les irrationnels possibles qui font partie de la culture d’un milieu, c’est la définition que Le Goff donne des mentalités. Je l’aime beaucoup ; vous avez que l’histoire a progressé en s’interrogeant sur ce qu’étaient les mentalités d’une époque et pour parler des mentalités, il faut bien dire de quoi on parle. Alors pour Le Gof les mentalités sont des idées, des idées qui peuvent être déformées, pas des idées rationnnelles ; ce sont des automatismes psychiques qui ne sont pas prévus, des survivances, des épaves qui restent du moyen-âge par exemple au XVIème, ce sont des nébuleuses mentales, des incohérences,… le tout souvent construit en pseudo-logique. Donc je ne veux pas dire que toutes les cultures professionnelles sont constituées par des épaves ; ce n’est pas mon projet et vous allez le voir, ou qu’elles sont constituées en pseudo-logiques ce n’est pas mon projet. Mais il ne faut

jamais oublier qu’un des risques dans une culture collective peut être celui-là. C’est tout ce que je veux dire. Et puis vous avez la définition noble sur laquelle s’interroge très vite ; tous même s’il y a une grande distance entre les sportifs, les autres, peu importe mais la grande question des années 50 dans un milieu sur lequel je vais m’étendre quelques instants tout de suite, la grande question des années 50 c’est : les profs d’EPS doivent s’efforcer d’obtenir le concours de leurs collègues pour que le sport devienne la culture. Là on est un peu dans la question implicite de ce matin. Mais pour rentrer dans la question implicite de ce matin il faut que l’on habite, que l’on séjourne longuement dans la question : quelle est la culture du milieu ? Et comment fonctionne la culture du milieu ? Ma deuxième partie porte sur ce mouvement que je juge extrêmement important et qui est un mouvement de constitution au fond d’une certaine identité professionnelle, d’identité travaillée, d’identité soumise à tout un ensemble d’échanges d’informations pour qu’existe une communauté ayant un sens, ayant des activités intelligentes dabs une perspective éducative, etc. Et il me semble que ce travail du milieu sur lui-même pour constituer ce qui est de l’ordre d’une culture même si elle ne rentre pas sur le registre de l’excellence comme je le disais tout à l’heure « opinion commune du milieu », il me semble que cela apparaît vraiment après la deuxième guerre mondiale. Regardez la question des revues, des organes de publication dans les milieux de l’enseignement de l’éducation physique et sportive : ces organes ce sont soit des périodiques qui sont entre les mains de grandes figures, l’éducation physique de Hébert, le périodique sur les jeux de Tissié, vous avez le gymnaste, c’est à peu près tout. Ils ont deux caractéristiques : soit le périodique est renvoyé presque de manière presque obsessionnelle à la position du leader, et ça ne représente pas forcément l’opinion du milieu des enseignants, ça représente un « courant », mais surtout une figure. Ou vous avez – cest le cas de la revue le gymnaste dans la deuxième moitié du XIXème, un périodique extrêmement corporatiste : un tel a été nommé à tel endroit, madame X. a eu un enfant, etc. et ça ne va plus loin. Ce n’est pas une parole que j’appellerais moyenne, représentative de quelque chose qui soit vraiment l’opinion d’un milieu. Or, je trouve que la première revue à apparaître sous cette forme, c’est une revue de la fin des années 30 qui paraît en 39, j’ai noté très précisément : « centre d’étude d’éducation physique » ; et puis vous avez les notes techniques qui sont publiées par les élèves et les profs de l’ENEP, et puis vous avez la création de la revue EPS. Et c’est sur la création de la Revue EPS que je voudrais m’étendre un instant, avec une question préalable qui porte sur la transformation de la formation des enseignants. Parce que l’hypothèse que je faisais sur le milieu, appelons le gymnaste, au XIXème en disant les enseignants ne sont pas formés à l’écriture, pas formés à l’expression donc il n’y en n’a pas qui nous disent ce qu’ils pensent ou il y en a très peu. Or ce qui va se produire au XXème siècle c’est que l’on va se trouver face à de nouveaux enseignants c’està-dire des gens qui comme vous sont capables d’écrire un article et de dire ce qu’ils pensent. Et ça c’est complètement nouveau. Et c’est préalable à mon propos, à la dynamique que je vais situer après les années 40. Parce que au fond les examens auxquels ils étaient soumis très longtemps a été le certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique ; il a été créé en 1869 ; il faut que vous sachiez écrire, que vous connaissiez les exercices, vous n’avez pas besoin d’être bachelier et que sais-je ; donc ça produit de très bons exécuteurs –ce n’est pas critique ce que je dis, ça renvoie à un milieu et à une culture, ça ne produit pas nécessairement des gens qui vont faire des textes et des gens qui vont réfléchir sur ce qu’ils font pour l’améliorer. Et vous avez des changements ; à mon avis ils émergent très tard. Le premier c’est celui des IREP à la fin des années 20 et puis la création du professorat au tout début des années 30. Comment se fait-il qu’avec la création du professorat il n’y ait pas tout de suite une revue qui se crée ? C’est cela qui est intéressant, la création du professorat ne crée pas d’emblée un milieu. Quelques profs sorten...


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