Devoir de philosophie, vouloir être sage est-ce bien raisonable PDF

Title Devoir de philosophie, vouloir être sage est-ce bien raisonable
Course Philosophie
Institution Lycée Général
Pages 4
File Size 88.7 KB
File Type PDF
Total Downloads 93
Total Views 123

Summary

Devoir de philosophie, vouloir être sage est-ce bien raisonnable...


Description

Devoir de philosophie : Vouloir être sage est ce bien raisonnable ?

Étymologiquement, la sagesse vient du latin “sapientia” qui signifie le savoir. Autrement dit, la sagesse engloberait tout ce qui découle de la connaissance. Le mot « sagesse » est aussi le plus ancien nom de la philosophie, puisque “philo” signifie : j’aime en grec ancien et “sophia” signifie sagesse. Le philosophe serait donc un amoureux de la sagesse et de la connaissance. Mais on peut se demander si devenir sage en vaut réellement la peine. Si la sagesse est la connaissance, est elle atteignable ? Ou est ce rationnel et sensé de vouloir devenir sage ? Et finalement qu’est ce que cela va m’apporter, en ai-je vraiment besoin ? La sagesse peut représenter un idéal voir un objectif : avoir de la tempérance, maîtriser l’eumétrie et avoir un jugement objectif tout en ayant une connaissance encyclopédique et métaphysique peut apparaître comme un “super pouvoir”, possible d’être atteint avec de l’apprentissage et la pratique de la méditation philosophique.

Premièrement, la sagesse est qualifiée par bien des qualités de l’âme. Selon les Épicuriens, la sagesse se caractérise par l’atteinte de l’état d’ataraxie, tranquillité d’esprit constante, supprimant tous les besoins superflus. Qui n’a jamais espéré pouvoir vivre sans besoins ni envies futiles, sources de perte de temps, d’énergie et de trouble pour l’âme qui se détourne de ses besoins naturels pour tomber dans le désir superficiel. La quête de la sagesse nous oriente vers une attitude positive dans la vie, nous poussant peu à peu vers le bonheur simple, le simple bonheur de vivre. Cela va venir chercher au plus profond de nous des qualités dont nous avions oublié l’existence ou des qualités que nous pensions ne pas nous être propres. Ce sont des qualités et des attitudes que nous avions enfants, refoulées et oubliées lors de notre confrontation au réel, à l’arrachement à l’enfance et à l’innocence. Aucun rire n’est plus vrai et spontané que celui d’un enfant, aucun jugement n’est plus pur que celui d’un enfant, ignorant tout du monde. Malgré tout, ce rire, cet enfant restent inscrits en nous, il suffit de les faire remonter des abysses de l’âme par l’ouverture d’esprit, la contemplation de la nature et la méditation sur l’existence, sur la mort. En effet, paradoxalement, la prise de conscience de notre fragilité face à l’infinité de l’Univers, à notre influence ridicule sur le monde et à la finité de notre existence permet un libération de l’âme et donc du développement de la vertue (il est ridicule d’avoir peur de la mort puisqu’avoir peur de la mort revient à avoir peur de la vie). La vertue est donc une qualité accessible dans la quête de la sagesse, permettant notre développement personnel et notre apaisement de l’âme. Ensuite, la volonté de devenir sage se caractérise par l’envie de trouver en nous ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain. C’est donc en premier lieu un développement personnel, une amélioration positive de l’être ainsi qu’une ouverture et libération de l’âme. On peut aussi caractériser la recherche de la sagesse par la soif de connaissance, la soif de connaissances suffisantes pour porter un regard objectif sur le monde qui nous entoure. C’est donc par la dimension du réel et plus précisément la propédeutique qui nous fait passer de l’ignorance à la sagesse, de la barbarie à la civilisation (notion de perfectibilité).

La quête de la sagesse va aussi permettre de développer notre esprit et à son ouverture sur les milliers de possibilités que nous offre la vie, qui étaient dissimulée derrière nos préjugés, stéréotypes et spéculations intellectuelles, faisant de notre environnement une véritable liste où les personnes, les choses et les événements sont classés en fonction de nos interprétations et de nos jugements de valeurs. Se libérer de ce fléau, de cette torture de l’esprit au travers de l’exercice du doute et de la raison permettrait un apaisement de l’âme et donc une évolution positive de soi et un pas de plus vers la sagesse. " Pourquoi veut-on que je sois aujourd'hui de la même opinion qu'il y a six semaines ? En ce cas, mon opinion serait mon tyran.” Cette citation de Stendhal montre bien que le doute dans recherche de la sagesse et un apaisement de l’esprit et une quiétude de l’âme qui a besoin d’être sans cesse en mouvement et de ne jamais rester bloquée sur un avis, entravant ses facultés. Toujours dans l’idée de développement, la sagesse (ici définie par des parents à un enfant) constituerait le fait d’être sage, de ne pas faire de bêtises et donc le premier apprentissage sur le respect des règles. Cela représente donc une étape importante dans la croissance (notamment morale) d’un enfant sur le plan du développement personnel. La sagesse qui peut apparaître comme la finalité, l’état d’esprit suprême que peut atteindre un homme lors de sa vie peut en réalité avoir des faces cachées, plus obscures, remettant en cause l’idéal qu’est la sagesse. Deuxièmement, devenir sage n’est pas sans conséquences. “Le sage possède la connaissance de toutes les choses, dans la mesure où cela est possible” disait Aristote. Celui qui est sage est aussi philosophe : l’amoureux de la sagesse et de la connaissance. Or, si être sage revient à détenir la connaissance absolue sur toute chose (dans la mesure du possible) alors le philosophe sommeillant en le sage ne pourra plus étancher sa soif de connaissance puisqu’il n’y a plus rien qu’il ne sait pas. Le plaisir de découvrir, le plaisir d’apprendre lui serait enlever. Alors pourquoi un philosophe chercherait la sagesse qui ne lui apporterait que souffrance et malheurs ? On peut donc s’interroger sur le but de notre vie : est ce de devenir sage ? Est ce d’accomplir le destin qui nous est destiné, le laisser nous porter comme le pense les Stoïciens ? On peut aussi considérer le fait d’être sage de la même façon que l’on le présente aux enfants : être sage consiste à ne pas faire de bêtises, de respecter les règles de vie et les règles que nous fixes nos “supérieurs” (tel que les parents ou les instituteurs). Dans ce cas, la sagesse n’a rien d'invraisemblable et est atteinte avec l’âge, la prise de maturité et de conscience du monde extérieur. “Un homme mérite de passer pour sage tant qu'il recherche la sagesse ; c'est un sot, dès qu'il croit l'avoir acquise.” disait un philosophe anonyme. Il est donc impossible de s’affirmer sage. Quelqu’un se croyant sage serait donc un sot et pourrait se contenter de ses compétences acquises lors de sa quête de la sagesse qu’il croit avoir terminé, il arrêterait de philosopher et donc de penser. Il finirait donc d’exister puisque comme le dit Descartes “Je pense donc je suis” : il fait de la pensée l’essence même de la vie, de l’existence. Arrêter de penser serait donc une sorte de suicide de l’âme (donc par extension, se considérer comme sage serait aussi un suicide). Donc toute personne consciente et réfléchie ne se considérera jamais comme sage mais toujours comme apprenti et élève de la sagesse, n’ayant jamais terminé la dernière leçon de vie. Par contre, il serait possible que les autres nous considère comme sage, au vus de notre

travail sur nous même. Quelqu’un considéré comme sage se doit donc de rester humble et modeste et continuer sa quête philosophique (se considérant toujours comme un philosophe) s’il veut rester aux yeux des autres un sage. On retrouve par exemple cette situation auprès de grand maîtres d’art martiaux qui sont considérés comme tel mais se considèrent encore comme élève de la vie et simple professeurs en enseignant le peu qu’ils connaissent. Ils continuent à chercher à perfectionner leur art et leur maîtrise en diversifiant leurs techniques et en se remettant toujours en question.

La sagesse n’aurait donc pas que des bons côtés une fois atteinte mais peut-elle être atteinte ? Troisièmement, on peut se demander si la sagesse est une utopie, si elle est réellement atteignable. Pour beaucoup de philosophes, la sagesse se présente comme le Graal, qui peut être atteint au bout de la longue quête qu’est la vie. Elle serait l’objectif à atteindre, l’idéal. Mais qui peut vraiment prétendre avoir atteint la sagesse ? Se dire être sage ne représente pas en soi une arrogance, un manque de lucidité et donc un manque de sagesse ? La sagesse peut donc être un paradoxe : le fait de s’affirmer sage fait de nous un ignorant ; mais être sage sans le savoir n’est pas possible puisque le sage doit avoir connaissance de toute chose (toujours dans la mesure du possible) et commencer par la connaissance de soi. Pour un sage (encore faut il qu’il en existe), ne pas se connaître constituerait un comble puisque la méditation intérieure et l’introspection est la base de la sagesse. Mais comme affirmé plus haut, un “sage” s’affirmant sage est un hypocrite, un ignorant et donc pas un sage. Dans l'imaginaire individuel, la sagesse peut se définir de millier de façon. Être sage pourrait donc dépendre de la définition que l’on met derrière ce mot. Si la sagesse consiste en l’atteinte d’un idéal ou d’un objectif moral fixé par soi-même alors elle est atteignable car cela relève du jugement subjectif (tout comme dire que la sagesse n’est pas atteignable d’ailleurs). Ensuite, pour moi, l’ataraxie n’est pas atteignable car si il y a remise en question, il a des courants dans l’âme, n’allant pas toujours dans le même sens, créant des perturbations. Pour qu’il y ait une quiétude absolue de l’âme, il faut donc arrêter de penser or, ne pas penser n’est possible qu’une fois mort (et ne convient en aucun cas à un sage). La sagesse n’est donc pas atteignable en tant qu’être vivant. La connaissance n’a pas de limite et est infinie donc le sage restera toujours philosophe. De la même façon, il n’y a pas de réelle barrière à la remise en question donc le sage ne cessera de philosopher. Or un philosophe sait qu’il n’est pas sage car il lui reste de nombreuses chose à apprendre et qu’il est loin d’arriver au sommet de son art. Cela signifie donc que la sagesse absolue, être sage n’est pas possible dans sa définition philosophique.

Pour conclure, pour moi, devenir sage n’en vaut pas la peine. Devenir sage demande le travail de toute une vie pour finalement être privé de la joie d’apprendre et de découvrir. Néanmoins, le chemin nécessaire pour atteindre la sagesse reste très intéressant puisqu’il permet de développer son esprit et ouvrir son âme pour en retirer des qualités exceptionnelles, utiles pour la vie de tous les jours. Pour moi, il faut donc se remettre en question constamment, être philosophe mais ne jamais atteindre la sagesse pour pouvoir apprendre, découvrir de nouvelles choses et être surpris par la vie, jusqu’à sa mort....


Similar Free PDFs