Economie-industrielle L3 PDF

Title Economie-industrielle L3
Course Économie industrielle
Institution Université de Bordeaux
Pages 50
File Size 1.3 MB
File Type PDF
Total Downloads 47
Total Views 159

Summary

Download Economie-industrielle L3 PDF


Description

Economie industrielle Cours du 20/09/11

Chapitre introductif : Les développements de l’économie industrielle. Introduction : L’économie industrielle a pour objet l’étude des firmes et des structures de marché (CPP, monopole, oligopole). L’intérêt dans cette matière est le lien entre les stratégies des firmes et l’évolution des structures de marché. L’évolution des industries connait différentes causes les stratégies des firmes, les politiques publiques, le progrès technique. Ce cours est orienté vers la stratégie des firmes. Le progrès technique permet de glisse de l’économie industrielle vers la dynamique industrielle. La définition d’industrie renvoie à des activités de production manufacturières, elle renvoie aussi aux activités de transformation de matière première ou de bien intermédiaires en produits et services. Une industrie correspond généralement à l’ensemble des firmes qui produisent des biens ou des services proches, étroitement substituables qui donc se trouve en concurrence sur le même marché. L’élasticité croisée prix de ces biens est relativement élevé car ces biens sont substituables. L’économie industrielle s’est développé en levant les hypothèses de la microéconomie standard tout d’abord l’économie industrielle est l’étude de la concurrence imparfaite. Qui dit concurrence imparfaite dit défaillance du marché. En micro une « market failure » dès qu’on s’éloigne de l’équilibre concurrentiel de LT est un défaut de marché. En levant les hypothèses de la CPP, l’économie industrielle s’est construite au départ. (Atomicité, homogénéité, transparence, libre entrée et sortie, libre mobilité des capitaux) En ce qui concerne l’atomicité des marchés, l’économie industrielle s’intéresse à la concurrence imparfaite voire la concentration industrielle, c’est le fait que les industries se sont concentrées sur quelques firmes, l’extrême étant le monopole. En ce qui concerne la fluidité du marché c'est à dire libre entrée et sortie du marché, l’économie industrielle rejette cette hypothèse en s’intéressant aux barrières à l’entrée. En ce qui concerne l’homogénéité du produit, il n’existe pas de produits homogènes en économie industrielle étant donné que les firmes s’intéressent à la différenciation des produits. En ce qui concerne la transparence, en économie industrielle, on parle d’information imparfaite. Ce qui caractérise l’économie industrielle c’est un dualisme méthodologique, un dualisme parce que tout d’abord l’économie industrielle part toujours de l’empirie, pour en déduire des liens de causalité et des lois. La seconde préoccupation est de nature théorique c'est à dire qu’on essaye de construire des modèles théoriques susceptible de faire avancer la réflexion.

Ces deux approches sont complémentaires. On va donc avoir une approche inductive et positive plutôt qu’une approche normative. Ainsi on va essayer des respecter le passage de la théorie à l’empirie. On va développer des outils, des concepts pour appréhender l’économie industrielle. Concrètement l’économie industrielle, se rapproche de phénomènes concrets.

I.

L’école Anglo-américaine 1. Les pères fondateurs. a) A . Marshall (1842-1924) :

Il s’est intéressé aux transformations du système productif engendré par la révolution industrielle. Il était aussi un défenseur de la méthode empirique, il prônait une approche par les faits. Il a été un des premiers à étudier l’organisation industrielle. (Industrial Organization IO) A son époque ce terme désigne cette nouvelle forme d’entreprise qui apparait avec la révolution industrielle, c'est à dire des grandes entreprises industrielles qui produisent à grande échelle et sont donc des nouvelles formes d’organisation. Marshall insiste aussi sur la nécessité d’une analyse dynamique c'est à dire qui tiennent compte du temps historique. Il va faire la distinction fondamentale entre le CT et le LT, en particulier il va introduire une notion importante, la notion de courbe d’expérience. La courbe d’expérience est un des éléments qui permet d’expliquer les rendements d’échelle et les économies d’échelles. Les rendements d’échelles renvoient aux quantités produites, alors que les économies d’échelles renvoient au coût. Ils peuvent être croissant décroissant ou constant. La courbe d’expérience renvoie au fait qu’au fur et à mesure de l’expérience les entreprises arrivent à produire plus efficacement ce qui entraine un coût moyen décroissant. Ce sont les économies d’échelles. Elles font des économies internes, car parce qu’elle produit plus, elle baisse ses coûts et amortie ses coûts fixes. Elles font des économies externes car il existe des débouchés de clients plus stables, ainsi que l’amélioration des prix des fournisseurs et de la qualité des consommations intermédiaires.

Eco d’échelle interne

Eco d’échelle externe CM

On voit s’accroitre de façon significative et durable la taille des firmes. Face à cet accroissement de la taille des firmes on se demande si ce phénomène ne va pas conduire à des monopoles dans toutes les industries. Si c’est le cas est-ce-que c’est une bonne chose ? Marshall va étudier le monopole en choisissant un exemple qui est la distribution de gaz. Il se demande si l’Etat doit intervenir ou pas et si oui comment ? Cette question demeure encore aujourd’hui une des questions centrales de l’économie industrielle. Ce débat va encore s’intensifier aux USA puisque de 1840 à 1900 la taille des firmes va augmenter et à la fin du 19ème apparaissent les géants de l’industrie. Cette crainte des géants de l’industrie fait peur et en 1890 la première loi anti trust apparait, elle s’appelle le « sherman act ». C’est le début de la politique de la concurrence et des lois anti trust. Cette loi prohibe le monopole et les tentatives de monopolisation, elle interdit aussi toute forme de collusion et prévoit des pénalités en cas de nonrespect de la loi. Il faut qu’il y est un certain degré de concurrence sur le marché pour qu’ils fonctionne bien. Marshall va aussi être le premier à travailler sur la dimension territoriale de l’OI, il va introduire ce concept de district industriel. Cela signifie que la localisation des industries est importante en effet il souligne l’importance des relations entre les industries et les firmes. Il va en fait suggérer que localiser des firmes à proximité des unes des autres permet des économies externes locales et donc permet une plus grande efficacité de l’OI. Ces économies externes viennent des économies de coûts de transactions (de transports de coordination), des externalités positives de recherche (innovation se diffuse) Marshall parle d’une atmosphère industrielle propice à l’efficacité. Ex : le nord de l’Italie avec le Textile. On ne parle plus de district industriel mais de technopole comme « la silicon valley ». La question moderne de la localisation géographique est la question relative à la délocalisation.

b) La concentration industrielle : les travaux de Berk et Means (1932) Dans un ouvrage ils présentent des statistiques sur la concentration industrielle aux USA. On dit que l’industrie est concentrée quand la production se répartit entre peu de firmes de grande taille. Ils

montrent en 1932 que la moitié du capital américain appartient à moins de 200 firmes dont la taille augment encore. A la fin des 50’s c’est moins de 100 firmes qui détiennent la moitié de la production industrielle des EU. Ils vont constater aussi que les dirigeants d’entreprises possèdent en moyenne moins de 3% du capital. Ces dirigeants ne sont pas les véritables propriétaires de l’entreprise. C’est là que nait la structure moderne de l’entreprise, les vrais propriétaires sont les actionnaires. Ce phénomène de séparation est un phénomène de post-industrialisation. Pour des économistes théoriciens cela aurait pu remettre en cause les modèles microéconomiques. Le phénomène de concentration s’est cassé après la seconde guerre mondiale, il va y avoir après les années 50’s une stabilisation de la concentration économique. La raison de ce ralentissement est dû à la mise en place de loi anti-trust. Mais aussi à la période des 30 glorieuses qui a créé de nouvelles activités donc l’opportunité de créer de nouvelles entreprises donc limiter ce phénomène de concentration.

c) La concurrence imparfaite : Chamberlain et Robinson Robinson s’est intéressé à la concentration économique et en particulier à la concurrence monopolistique des facteurs de production. Elle critique dans la théorie Keynésienne le fait que les facteurs de production sont rémunérés par leur productivité marginale. En concurrence imparfaite les entreprises ont tendance à rémunérer leur facteur de production à une valeur inférieure à leur produit marginal net. Elle va s’intéresser notamment au travail. Ce qui implique qu’en concurrence imparfaite les entreprises ont tendance à payer des salaires inférieurs au produit marginal du travail ce qui constitue une exploitation monopolistique du facteur travail et permet au firme de réaliser des surprofits. Dans son analyse Robinson travaille aussi sur les rendements croissants et elle fait partie des économistes remettant en cause la forme en U des fonctions de coût moyen et marginal avec l’argument selon lequel cette forme en U n’aboutirait pas à une concentration économique. L’analyse de Chamberlain porte sur la concurrence imparfaite mais selon lui l’imperfection de la concurrence est lié à l’action volontaire des firmes qui cherche à se délimiter un domaine de marché. Les firmes différencient leurs produits pour s’accaparer un segment de marché. Il va montrer qu’il existe différentes formes de différenciations et que chacune des formes apporte un élément de monopole à la firme. Ce que permet cette différenciation permet aux firmes de pratiquer un prix plus élevé ce qui génère un surprofit lié à la différenciation. Ce surprofit est accepté par les consommateurs car c’est le » prix à payer pour pouvoir avoir le choix d’une variété de produit.

d) L’analyse Schumpetérienne de la concurrence. Schumpeter va renouveler la théorie de la croissance économique, 2 ouvrages « une théorie de l’évolution économique » et « capitalisme socialisme et démocratie ».

Schumpeter a mis au cœur de l’évolution économique l’entrepreneur innovateur ou entrepreneur schumpetérien, c’est l’acteur fondamental de l’économique, c’est un agent héroïque. Cet entrepreneur est innovateur, il crée de l’activité économique grâce à son innovation. L’innovation devient un facteur clé de croissance économique. Schumpeter distingue 5 types d’innovations : o o o o o

Production de nouveaux biens L’utilisation de nouvelles méthodes de production L’émergence de nouveaux débouchés L’utilisation de nouvelles matières premières Des nouvelles formes d’organisation du travail ;

Ces innovations ont plusieurs effets en effet il montre que ces innovations produisent des externalités positives, en innovant un entrepreneur créait de la compétence. Schumpeter a prouvé que les innovations sont associées à des monopoles temporaires. Le principal instrument de création de ce monopole est le brevet. Il dit qu’ensuite il y aura l’imitation et la diffusion de la technologie. Il va dire encore que ces innovations arrivent par grappes. L’économie évolue grâce à ses grappes d’innovations. Il va dire que ses grappes sont le moteur de l’évolution économique mais créait un phénomène de destruction créatrice.

2. L’émergence de l’industrial organization (IO) et du triptyque S-C-P a) Les principes de Mason (1957) C’est en 1941 que l’association économique américaine reconnait l’industrial organization comme une discipline à part entière de la science économique. Mason a joué un rôle important dans cette reconnaissance puisque cet un des fondateurs de l’IO. Mason définit 4 principes : o o o

o

Sur le plan théorique, l’IO doit s’affranchir de la microéconomie qui utilise des concepts trop abstrait et dont le modèle de CPP est trop statique. Il faut combiner étroitement théorie et empirisme en privilégiant une approche inductive plutôt qu’une approche normative. Il faut remettre en cause le concept de marché définit par un produit homogène au profit de la notion plus réaliste d’industrie au sens Marshallien c'est à dire constitué d’un nombre variable de firmes produisant des produits hétérogènes plus ou moins substituables et où les caractéristiques de l’offre l’emporte sur la demande. Selon Mason il faut adopter l’hypothèse selon laquelle les comportements des firmes et leurs performances sont largement déterminé par les structures de marché. C’est le triptyque SCP. On peut qualifier ça d’approche structuraliste de l’économie américaine. Structure  Comportement  performance

Les conditions de base

Matières premières

Offre

Demande Taux de croissance de la demande

Durée de vie des produits

Elasticités prix et revenus

Technologie de production

Caractéristique cycliques

Règles juridiques

Possibilité de substitution Conditions de commercialisation

Structures de marché : o o o o o

Nombres d’offreurs et de demandeurs Barrières à l’entrée La structure des coûts (rendements d’échelles) Segmentation du marché Relations verticales

Comportements : o o o o o

Stratégie de prix Stratégie de différenciation Investissement en R&D et stratégie d’innovation Investissement en marketing Investissement en capacité de production

Performances : o o o o o o

Efficacité de la production Efficacité de l’allocation de ressources Evolution des parts de marché des firmes Taux de profits, de marges Dépôts de brevets Evolution de l’emploi

3. Les limites de l’approche S-C-P. Dès l’apparition de ce schéma, beaucoup de critiques ont été formulé, la première critique vient de l’aspect linéaire de cette relation. (Dans le même sens) En effet il faudrait aussi prendre en compte des boucles de rétroaction. Le caractère interactif de schéma qui faut mettre en relief. En effet selon l’école de Chicago c’est la performance de la firme qui détermine la structure. Une des autres critiques vient de l’évaluation des performances. En effet un des buts de l’éco industrielle est de savoir quelle structure est la plus efficace. La diversité des indicateurs de performance est problématique pour évaluer l’efficacité d’une industrie. Il existe un débat entre l’efficacité statique et l’efficacité dynamique. L’efficacité statique est mesurée par le surplus social, c'est-à-dire l’efficacité de l’allocation des ressources. L’efficacité dynamique est l’efficacité de la création de ressources. L’opposition entre ces deux efficacités est un grand sujet d’économie industrielle et notamment par rapport à l’innovation. Cette opposition est réelle en effet en particulier pour innover une entreprise à un besoin de monopole et d’une certaine capacité d’investissement. Une autre critique vient de l’analyse des comportements, en effet pour Mason les comportements ne sont qu’un filtre entre les structures et les performances. Les comportementalistes vont venir souligner que le comportement est un élément central de l’analyse. La dernière critique vient des relations inter-industries. Cette approche S-C-P est faites pour une industrie donné ; on ne prend pas en compte les relations entre industries or elles sont multiples et très importante dans le système économique et ne sont pas prises en compte dans l’école angloaméricaine.

II.

L’éco industrielle française. 1. Les principales caractéristiques de l’éco industrielle française.

Il y a un renouveau de l’éco industrielle pour deux raisons : o

o

C’est lié aux mutations industrielles de l’époque avec une vague de concentration industrielle. Ainsi on se rend compte qu’en France les recommandations en termes de politiques publiques ne sont pas très claires. On veut régler ce problème. Ce second élément vient de l’évolution des statistiques (INSEE,…)

Dans ce contexte l’éco indus va se développer en France de façon très empirique et avec pour question centrale une nouvelle question qui est le découpage du système productif. 5 principes caractérisent le développement de l’éco industrielle française : o

Elle veut se démarquer de l’IO et du tryptique S-C-P, les économistes français reprochent à l’IO une approche pro microéconomique. L’école française veut s’inscrire dans une tradition

o o o o

marshallienne. En particulier en rejetant un déterminisme trop strict et en prenant en compte le temps et les relations entre les entités. Les analystes se concentrent sur les stratégies des acteurs et leurs articulations au sein du système industriel. (relations verticales, sous-traitance stratégie de groupes) Les travaux sont consacrés au départ à l’analyse des différents découpages du système productif. L’approche est dites englobant c'est à dire qu’elle cherche à intégrer l’ensemble des dimensions de la réalité industrielle. (technologies, rapports syndicaux, conditions juridiques) Cette analyse des systèmes productifs est qualifiée de méso-économique en particulier à leur insatisfaction des approches micro et macro. La méso-économie se situe à un niveau intermédiaire, c’est l’industrie voire un ensemble d’industrie qui permettent de décrire et de comprendre les comportements des firmes et l’évolution industrielle.

2. Les découpages du système productif.

Secteur et branche. C’est de cette question que sont nait les concepts de secteurs, branches filières. Pour chaque entreprise on va regarder son APE c'est à dire activité principale exercée, en effet une même unité peut avoir plusieurs activités mais la principale correspond à la majeure partie du CA. Les autres activités sont dites des activités secondaires. C’est à partir de ce critère que l’on va définir les notions de secteur et de branche. Le secteur représente l’ensemble des entreprises qui ont la même activité principale, par définition une entreprise ne peut appartenir qu’à un seul secteur. En ce qui concerne le concept de branche celle-ci regroupe l’ensemble des fractions d’entreprise ou établissement qui ont la même activité que ce soit à titre principal ou secondaire. Par conséquent une entreprise qui produit plusieurs biens appartient à plusieurs branches. Ex : E1 produit uniquement le bien A E2 produit A en APE et B en activité secondaire E3 produit B en APE et A en activité secondaire Le secteur A comprend E1 et E2.Le secteur B comprend uniquement E3.Toutefois la branche A comprend les 3 entreprises et la branche B comprend E2 et E3. On utilise le secteur lorsque l’on étudie l’entreprise dans son ensemble, financement, rentabilité et compétitivité. En particulier lorsque l’on veut faire des comparaisons internationales. Le problème est que plus les entreprises sont pluri productrice moins le concept de secteur est adapté. Toutefois en ce qui concerne la production c’est la branche qui va être pertinente. On peut se demander quel est le lien avec le marché, ce serait plutôt un lien avec la branche. En effet en micro un marché est définit par un produit.

Il existe des limites à ce découpage en effet plus les entreprises sont diversifiées plus le découpage est difficile à utiliser. A ce niveau-là il existe des cycles dans les 80’s il y a eu une tendance à la diversification mais avec la crise on a vu une tendance à un mouvement inverse, une reconcentration. Ce qui signifie que ce découpage évolue.

Les relations entre les secteurs industriels. L’éco indus française s’est concentrée sur les relations entre les industries en montrant que les fluctuations au sein d’un secteur ne dépendent que du comportement des firmes au sein de ce secteur. En particulier la situation de chaque industrie est conditionnée par la situation des secteurs qui sont ses débouchés. De plus les situations des secteurs débouchés sont eux même déterminés par la conjoncture économique globale. Par conséquent pour comprendre l’évolution d’une industrie il faut aussi tenir compte des fluctuations conjoncturelles de l’activité ...


Similar Free PDFs