Title | L3 Psychologie- Neuropsychologie |
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Author | Adeline Beudard |
Course | Psychologie |
Institution | Université de Brest |
Pages | 20 |
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Neuropsychologie de l’enfant
Chapitre 1 : WAIS-IV
I.
Généralités Comme son nom l’indique, il s’agit d’une échelle d’intelligence mais qui
s’adresse cette fois-ci aux adolescents et aux adultes. Sa tranche d’âge va de 1 6 à 79 ans et 11 mois ( 16 ; 1 à 79 ; 11). La durée d’administration moyenne de l’échelle est de 67 minutes (contre 80 minutes pour la WAIS-III). On constate, au cours des dernières révisions des échelles de Wechsler, une réduction progressive dans l’administration liée notamment à la réduction des critères d’arrêt et même du nombre de subtests principaux s’agissant du WISC-V. Par exemple, auparavant, il fallait six notes 0 consécutives pour Vocabulaire ; ce critère étant maintenant réduit à trois notes 0 consécutives. La tendance actuelle, lors des révisions des échelles de Wechsler, est d’alléger le temps de passation afin de gagner en efficacité - ce qui soulage autant le patient que le praticien. Toutefois, la durée de passation varie selon les caractéristiques de la personne évaluée (son âge, son niveau cognitif, sa motivation et ses capacités d’attention).
II.
Composition et comparaison avec le WISC-V
Points communs WAIS-IV et WISC-V ●
Fondements théoriques ( basé sur les modèles de Carroll, 1997 ; Cattell, 1943, 1963 ; Cattell et Horn, 1978 ; Sternberg, 1995)
●
Structures en indice ( sous-échelles : ICV…)
●
Calcul du QIT
●
Structurés par des subtests principaux et complémentaires
●
la complexité varie) Subtests pour certains identiques (seule
●
Règles d’administration ressemblantes (point de départ, règles de retour)
●
Principes psychométriques identiques : conversion de Notes Brutes en Notes Standard, calcul de Notes Composites
●
Permetdedéterminerdespointsfortsetpointsfaibles au sein d’un profil, grâce à l’administration d’une diversité de subtests
●
Propriétés psychométriques +++ (fidélité, validité…)
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Les noms des sous-échelles sont différents. Ces modifications d’un outil à l’autre - ou plutôt d’une révision à l’autre - témoignent de l’évolution du concept d’intelligence dansletemps,aufildel’histoire et à la manière dont on la mesure. Pour rappel, initialement, les échelles d’intelligence de Weschler n’étaient composées que de deux sous-échelles, à savoir dans le domaine verbal e t dans le domaine n on-verbal (QIV et QIP). Existence d’un score composite complémentaire dans le WISC-V (indice de raisonnement perceptif) présents dans le WISC-IV et la WAIS-IV a été scindé en deux : indice visuo-spatial (IVS) et indice de raisonnement fluide (IRF). Ce changement vise à enrichir la mesure de l’intelligence dans des domaines plus précis du fonctionnement cognitif. Ces modifications se font à la lumière de l’évolution de nos connaissances, à savoir les modèlescontemporainsde l’intelligence et l’appui sur des recherches cliniques et sur les résultats d’analyses factorielles. L’objectif est toujours au final de proposer une mesure fiable de l’intelligence et actualisée (QIT). La structure de la WAIS-IV se rapproche plutôt de celle du WISC-IV que du WISC-V. Il est cependant possible que, lors de la prochaine révision de la WAIS, les sous-échelles soient à nouveaux modifiées telles que dans le WISC-V, ou non. Le fait qu’il y ait Arithmétique dansla WAIS-IV (remplacé par Mémoire des images dans le WISC-V) montre une évolution intéressante car cette évolution permet une autre mesure de la mémoire de travail mais cette fois-ci en modalité visuelle. Contrairement au WISC-V, pour calculer un QIT avec le WAIS-IV, il est nécessaire d’administrer les subtests principaux ou complémentaires
en
remplacement de certains subtests. Comme pour le WISC, il y a également la possibilité de remplacer un subtest principal par un subtestcomplémentaire selon les règles suivantes : ●
Une seule substitution de subtest est permise par indice (ICV, IRP, IMT, IVT) ○
Exemple : Compréhensionpeut-être substitué à un seul subtest principal de l’ICV
●
Bien que chaque indice puisse inclure une substitution, seulement deux substitutions sont autorisées pour lecalcul de QIT et de l’IAG (indice d’aptitude générale)
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●
Avoir en têtequelasubstitution augmente le risque d’erreur de la mesure (mais reste préférable à un calcul au prorata, par exemple)
Subtests supplémentaires WAIS-IV Séquence lettre chiffres (IMT) ; Balance (IRP) ; Compréhension ; Barrage Le contenu des subtests, tant au niveau des contenus de passation, des règles d’administration et de la présentation des items, est relativement comparable entre ces deux subtests. La seule différence réside probablement dans le degré de complexité des items présentés puisque, nécessairement, les subtests administrés après l’âge de 16 ans doivent être plusdifficile pour bien discriminer les performances au sein du groupe adulte car si tout était simple alors tout le monde aurait de bonnes performances et nous ne pourrions pas distinguer finement les différences de performances entre les individus et donc la fréquence de réussite serait extrêmement importante (effet plafond). Les études portant sur l’ampleur de corrélation entre le WISC-V et WAIS-IV suggère que les deux instruments mesurent des X similaires. Ces deux outils ont été administrés à un groupe de 53 sujets âgés de 16 ans à un intervalle de 15 à 62 ans.
Présentation des subtests
ICV Similitudes ●
Des paires de mots sont présentées oralement au sujet qui doit trouver la similitude entre objets ou concepts proposés.
●
Subtests conçu pour évaluer : ○
Le raisonnement verbal et la formation de concepts.
○
Fait également appel à : l’intelligence cristallisée, raisonnement abstrait,
Vocabulaire ●
Items en image : la patient doit dénommer des images ; items verbaux : le sujet doit donner des définitions
Informations ●
Le patient répond à des questions ayant attrait à des thèmes variés de culture générale
Compréhension (supplémentaire)
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●
Le sujet répond à des questions partir de ce qu’il comprend de principes généraux et de situations sociales
IRP Cubes ●
Utilisation de cubes bicolorespourreproduireuneconfiguration dans un temps donné
Matrices ●
Observation d’une matrice incomplète et sélection de l’image manquante
Puzzles visuels ●
Le sujet voitunpuzzleterminé.Ildoitsélectionner, en un temps limité, 3 pièces parmi 6 pour reconstituer le puzzle complet
Balance (supplémentaire) ●
Le sujet voit une balance à plateau. Il doit choisir
Complètement d’image (supplémentaire) ●
Le sujet observe une image puis pointe ou nomme,enuntempslimité, la partie manquante.
IMT Mémoire des chiffres ●
Subtests composé de 3 étapes ○
Ordre direct
○
Ordre indirect
○
Ordre croissant
Arithmétique ●
Le sujet doit résoudre mentalement et répondre correctement, en un temps limité, à une série de problème arithmétique (items en images, items verbaux)
Séquence lettres-chiffres (supplémentaire) ●
Le sujet doit restituer une séquence de lettres et de chiffres delivrée par le psychologue, en commençant par les chiffres en ordrecroissant puis les lettres en ordre alphabétiques
IVT Symboles
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●
Dans un temps limité, le sujet observe un groupe de symboles et indique si un de ces symboles appartient aux cibles
Code ●
Le sujet copie des symboles appariés à des chiffres en utilisant un code et dans un délai imparti
Barrage (supplémentaire) ●
Le sujet doit barrer des images cibles dans un temps donné.
Utilisation clinique La WAIS-IV est un outil mesurant l’efficience intellectuelle, adaptée à la population 16-79 ans, qui tient compte de certains processus spécifiques à cette tranche d’âge. Parmi ceci, ont été pris en considération les changements sensoriels et psychomoteurs (audition, visuels, réaction, vitesse de traitement) inhérents au processus de vieillissement et la baisse des capacités attentionnelles. En pratique, cette échelle est peu utilisée dans son ensemble auprès de certaines populations tel que les adultes cérébrolésés et les personnes présentant une pathologie neurodégénérative. La raison est assez simple : u n trouble cognitif acquis ou une maladie neurologique va nécessairement impacter l’expression du potentiel intellectuel. Par exemple,sij’évalue un patient victime d’un AVC et qui présente une aphasie et des troubles moteurs, les épreuves de l’ICV, de l’IMP, de l’IVT et en partie de l’IRP vont être difficilement réalisables pour lui. I l aura donc de mauvaises performances. Celles-ci seront cependant liées au déficit langagier et moteur, et non à un déficit intellectuel. Pour rappel, la déficience intellectuelle est un trouble du développement s’inscrivant dès la petite enfance,c’est-à-direqu’elle doit être présente avant l'âge de 18 ans, dans les manuels des troubles mentaux. Le risque serait de conclure à tort à un déficit intellectuel. Orrien que l’anamnèse du patient peut prouver que l’on ne se situe absolument pas de ce côté-là. D ans ce contexte, mesurer l’intelligence n’a pas grand intérêt. On va plutôt chercher à mettre en évidence les particularités du profil cognitif du patient via des épreuves neuropsychologiques plus spécifiques. De la même manière, quand la personnes âgé présente une démence supposée, on va plutôt vouloir mesurer la dégradation du niveau global via des échelles spécifiquement conçues pour cette population d’âge.
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Il peut arriver toutefois que le praticienexerçantauprès de cespopulations ait recours à l’un de ces subtests neuropsychologiques. Ceci tient principalement à deux raisons. La première, les subtests bénéficient de normes robustes par rapport à d’autres subtests neuropsychologiques. La deuxième, ces subtests permettent de tester certaines fonctions en l’absence d’autres tests. Le praticien doit cependant garder en tête que la batterie n’a pas été conçue pour être utilisée de cette manière. En principe, tous les subtests doivent être administrés dans un ordre et dans leur totalité afin d’obtenir une mesure du QI. L ’utilisation habituelle est une échelle administrée en entier pour obtenir un niveau développementale et analyser un profil de fonctionnement. Elle va davantage concerner des adolescents et des adultes présentant un troubles neurodéveloppementaux(déficience intellectuelle légère ou modéré, trouble du spectre autistique, trouble déficitaire de l’attention, troubles des apprentissage) ou psychiatriques.
Étude de cas Femme de 45 ans, se présente au centre de ressources autisme (CRA) car elle se trouve bizarre. Elle ne se sent pas comme les autres. Elle souhaite un avis de diagnostic afin de pouvoir mieux comprendre ce qu’elle ressent au quotidien. Elle décrit notamment un sentiment de décalage entre elle et les autres. Elle trouve qu’elle n’a pas la même manière d’agir ou de penser, elle trouve qu'elle se sent plus maladroite dans ses relations sociale, elle trouve qu’elle ne se sent pas mère comme les autres. Elle a le sentiment de ne pas se faire bien comprendre. Elle pense plus vite qu’elle ne parle, ce qui fait que son discours peut avoir l’air décousu. Elle se plaint aussi de difficultés de concentration. Elle trouve qu’elle passe d’une activité à une autre. Elle a souvent des difficulté à comprendrelesautres,à savoir où ils veulent en venir. En revanche, elle dit avoir une excellente mémoire mais cela ne lui sert pas à grand-chose car elle retient des choses inutiles ou trop de choses. Elle était très bonne élève. Haut potentiel intellectuel ré-évalué en 2013. Indices WAIS IV ICV : 137 IRP : 122 IMP : 112 IVT : 140
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Épreuves passées : Epreuve de d2 : excellentes performances Grille d’évaluation (voir des troubles déficitaire de l’attention) Stroop + Modified Card Sorting Test + Brixton + Fluence verbale + Copie de la figure de Rey + Rappel de la figure de Rey + TOM-15 +
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Chapitre 2 : La neuropsychologie de l'enfant I.
Introduction à la neuropsychologie de l’enfant
Il s'agit d'une discipline qui s'est développée plus tardivement que chez l'adulte. À ses tout début et jusque dans les années 1960, elle tentait de transposer les modèles et les tests prévus pour les adultes aux enfants. Cependant les connaissances issues de la population adulte ne peuvent être directement transférée en raison de spécificités à la population pédiatrique, et notamment en raison des processus de maturation en cours du SNC et de l'évolution constante des comportements et des processus cognitifs de l'enfant. L'étudedespathologieschezl'enfant est complexe car le système cognitif est soumis à une trajectoire développementale très rapide ce qui perturbe beaucoup les méthodes habituellement utilisées en neuropsychologie. Il existe aussi une très grande variabilité dans le fonctionnement cognitif des enfants, par rapportauxadultes, si bien qu'il n'est pas toujours aisé de savoir si l'on se situe dans un développement normal ou pathologique. L'environnement proche joue également un rôle très important dans le développement de l'enfant, c'est-à-dire qu'il faut vérifier si les parents ne présentent pas des antécédents psychiatriques et de vérifier le niveau socio-culturel. Ce n'est donc qu'à la fin des années 1980 que les nouveaux tests spécifiquement dédiés à l'examen neuropsychologique des enfants voient le jour, s'inspirant à la fois des données de la psychologie développementale, cognitive et de la neuropsychologie de l'adulte et qui seront désormais mieux adaptés aux spécificités de l'enfant.L'un des processus de maturation cérébrale majeure à prendre en compte dans la neuropsychologiede l'enfantestlalatéralisation cérébrale, aussi appelé spécialisation cérébrale. Il s'agit d'unprocessusprécoce qui se développe de manière très progressive chez l'enfant. Lalatéralisation cérébrale détermine le site des fonctions supérieures au niveau cérébral. Rappel : Classiquement mais pas systématiquement, les fonctions verbales sont situées dans l'hémisphère gauche et les fonctions visuo-spatiales dans l'hémisphère droit. Il faut noter que les fonctions cérébrales sont moins latéralisées chez l'enfant que l'adulte. Le langage est par exemple un peu plus latéralisé chez l'enfant. Ce sont
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les procédures avec l'amygdale sodique(paralyseunepartie du cerveau) utilisées pour déterminer les sites du langage avant une opération neurochirurgicale qui, moins efficaces que chez l'adulte, témoignent d'une latéralisation moins marquée (test de WADA). La latéralisation des fonctions cognitives est aussi considérée moins statique chez l'enfant que l'adulte, c'est-à-dire qu'elle serait un peu plus susceptible d'être modifiée au cours du développement, notamment en cas de lésions cérébrales. On parle de plasticité cérébrale pour désigner ce phénomène de récupération d'une fonction cognitive normalement assuré par une nerf cérébrale par une autre. Pendant longtemps le cerveau de l'enfant a étéconsidérécomme très plastique (Kennard), et le retentissement d'une éventuelle souffrance cérébrale sur le développement cognitif à longtemps été ignorée et négligée. Aujourd'hui, on sait que plus une lésion cérébrale est précoce, plus le risque de développer des troubles cognitifs durablesest important. On est passé de l'idée d'une plasticité précoce à une vulnérabilité précoce. Plusieurs types de conséquences peuvent se présenter en cas de lésions cérébrales chez l'enfant en fonction d'un certain nombre de facteurs : ●
Aucune conséquence visible sur le plan cognitif à court com me à long terme (plus rare) ;
●
Conséquence sur le fonction cognitif, c'est-à-dire des fonctions antérieures acquises sont perdues (ex lecture, calcul, etc), on note avec le préfixe "a" (de privation) ;
●
Aucune conséquence visible sur le plan cognitif dans l'immédiat et à court terme, mais des fonctions cognitives qui auraient dû normalement se développer par la suite peuvent ne pas se développer ou se développer de manière trouble (Dennis).
En neuropsychologie de l'enfant, le praticien sera donc vigilant quant à ses conclusions et devra proposer dans certains cas une évaluation à distance, jusqu'à plusieurs années après la survenue de la lésion cérébrale. La lésion va créer une brèche, une rupture dans le développement de la fonction cognitive sous-tendue par l'aire cérébrale touchée et perturber son évolution. Cela est particulièrement le cas pour les fonctions cognitives dont le développement est précoce et prolongé, c'est-à-dire dont la maturation s'achève par exemple à l'âge adulte. Rappel : Les fonctions exécutives maturations sont lentes.
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(graphique) Il faut aussi noter que cette pl...