Fiche 2 Compléments de cours impression et attributions PDF

Title Fiche 2 Compléments de cours impression et attributions
Author Laura Bonnal
Course Psychologie cognitive, Psychologie sociale, Neuropsychologie
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
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Summary

Fiche complémentaire de cours de psycho générale...


Description

Université Toulouse Jean-Jaures (campus du Mirail) – UFR de Psychologie

Histoire de la psychologie et de ses idées La perception d’autrui

Fiche 2 – Compléments de cours Responsable de l’enseignement : Fanny Verkampt

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Fiche 2. La perception sociale : de la formation des impression à l’attribution causale Objectif : Revenir sur la catégorisation sociale et son influence sur la formation d’autrui, puis approfondir les recherches menées sur l’attribution causale.

1. A l’ origine des préjugés et des stéréotypes : la catégorisation sociale, l’inférence de traits de personnalité et les explications personnologiques des comportements d’autrui

La catégorisation sociale

Processus qui tend à ordonner l’environnement [social] en termes de groupes, de personnes tenues semblables ou équivalentes au sein du même groupe.

Biais d’accentuation intergroupe

Tendance à surestimer les différences entre les membres de deux groupes sociaux différents

Biais d’assimilation intragroupe

Tendance à sous-estimer les différences des membres d’un même groupe

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Théories implicites de la personnalité (TIP)

Croyances générales à propos de la fréquence, de la variabilité et des associations entre les traits de personnalité.

AUTEUR DE REFERENCE Solomon Asch (1907-1966) Né en Pologne, S. Asch immigre aux Etats-Unis en 1920 où il devient professeur à la New School for Social Research (New York) puis à l’université de Pennsylvanie. S. Asch est connu pour ses travaux conduits notamment sur le conformisme - travaux durant lesquels il fut assisté d’un jeune chercheur, Stanley Milgram, dont il était le directeur de thèse. S. Milgram sera quant à lui à l’origine de nombreuses recherches sur la soumission à l’autorité (voir Licence 2)

Quel point commun existe-t-il entre classer de simples objets du quotidien et classer des gens selon la couleur de leur peau ? De la catégorisation à la catégorisation sociale

Expérience de Tajfel et Wilkes (1963) – La catégorisation de lignes Tous deux psychologues sociaux, Tajfel et Wilkes ont étudié l’existence du phénomène de catégorisation à un niveau très élémentaire : la perception physique directe d’objets. Dans cette expérience, ils montraient ainsi 8 stimuli représentant des barres de tailles différentes sur un continuumil existait ainsi une différence de 5% entre deux barres – à des participants. Les 8 barres étaient présentées une à une sur des feuilles séparées, auxquelles était associée ou non une lettre (voir figure) Les participants devaient tout simplement estim er la taille des barres présentées. Trois conditions ont été créées par les chercheurs : • Condition 1 : les 4 plus grandes barres étaient associées à la lettre B et les 4 plus petites à la lettre A. Cette condition incitait les participants à établir la catégorisation suivante : les grandes et les petites barres. • Condition 2 : A et B étaient associées à des barres de façon aléatoire. Aucune catégorisation sur des critères visibles, physiques, donc reconnaissables, n’était alors possible. 3

• Condition 3 : Il s’agissait de la condition contrôle. Les barres étaient simplement présentées une à une. Résultats : les participants assignés à la condition 1 ont manifesté un biais de contraste : ils avaient ainsi tendance à maximiser les différences de taille des barres associées à la lettre B avec celles associées à la lettre A. Par exemple, entre deux barres différentes de 5% mais assignées à une lettre différente, les participants estimaient la différence de taille comme étant supérieure à 5%. Les participants assignés à la condition 2 (deux groupes de barres) ont quant à eux manifesté un biais d’assimilation : ils avaient ainsi tendance à maximiser les égalités. Les barres associées à la lettre A étaient jugées comme moins différentes entre elles. Idem pour les barres associées à la lettre B. Une limite de cette expérience : la familiarité de l’unité de mesure Olivier Corneille et ses collaborateurs ont par la suite montré que les effets mis en évidence dans cette recherché de Tajfel et Wilkes s’annulaient lorsque les participants estimaient les tailles des stimuli avec une unité de mesure qui leur était familière. En effet, Tajfel et Wilkes avaient utilisé les cm comme unité de mesure. Or, à l’inverse des participants belges de la recherche de Corneille et al., les participants anglais de la recherche de Tajfel et Wilkes étaient loin d’être familiers de ce type d’unité de mesure (en Angleterre, on utilise le pouce). Corneille et al. (2002). On the role of familiarity with units of measurement in categorical accentuation: Tajfel and Wilkes (1963) revisited and replicated, Psychological Science, 4, 380-383.)

Expérience de Mc Garty et Turner (1992) – La catégorisation sociale McGarty et Turner ont réalisé une transposition du paradigme de Tajfel et Wilkes sur la perception sociale, cela en travaillant sur les expressions d’opinions politiques. Ils présentaient à des participants 10 déclarations d’hommes et de femmes politiques variant de l’extrême gauche à l’extrême droite. Il était demandé aux participants de classer ces déclarations sur un continuum gauche/droite et de les comparer entre elles. Pour cela, ils ont créé deux conditions. La moitié des participants était assignée à la condition 1 où les déclarations politiques étaient associées à une lettre (A ou B) et l’autre moitié des participants était assignée à la condition 2 où les déclarations n’étaient associées à aucune lettre.

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Groupe 1

Groupe 2

5 déclarations de "droite"

5 déclarations de "gauche"

A

B

10 déclarations sans aucune indication

Résultats : les participants du Groupe 1 ont davantage maximisé les différences entre les déclarations associées à la lettre A de celles associées à la lettre B. Parallèlement, ils ont surestimé les ressemblances des déclarations associées à la même lettre. Conclusion : Mc Garty et Turner en ont conclu que la catégorisation n’influençait pas que la perception physique d’objets mais également la perception et le jugement des personnes pour des objets dits sociaux comme la politique. Si l’on généralise les résultats de Tajfel et Wilkes, comme ceux de Mc Garty et Turner, il en ressort que : "les personnes d'un même groupe vont être vues comme très ressemblantes, parfois à tel point qu'on ne fera plus de distinction et que l'on confondra même les membres de ce groupe entre eux - on leur appliquera alors des propriétés d'ensemble, une propriété de l'un deviendra également un trait caractéristique de tous les autres... Et par effets de contraste, deux personnes se ressemblant objectivement mais faisant partie d'un groupe différent, nous sembleront plus dissemblables qu'ils ne le sont en réalité..." (Extrait du site internet Psychoweb.fr)

Pourquoi quand j’entends dire qu’une personne est douce j’imagine une personne calme…? Et pourquoi quand je vois une belle femme, j’ai du mal à l’imaginer avoir commis un crime ?

Expérience de S. Asch : la centralité des traits renvoyant à la sociabilité des personnes Dans cette recherche, Asch a présenté 7 traits de personnalité à deux groupes de participants. La liste "intelligente, douée, travailleuse, déterminée, pratique, prudente, chaleureuse" était ainsi montrée au Groupe 1 ; alors que la liste "intelligente, douée, travailleuse, déterminée, pratique, prudente, froide" était présentée au Groupe 2. Asch demanda ensuite à tous les participants de décrire la personne cible possédant les 7 traits lus précédemment. Le groupe 1 décrivit la cible comme heureuse et ayant du succès, là où le groupe 2 la décrivit comme malheureuse et impopulaire. Ces résultats montrèrent que certains traits, surtout ceux renvoyant à la sociabilité, sont plus importants que 5

d’autres dans l’impression que l’on se faisait des gens. Ces traits sont dits centraux, c’est -à-dire qu’ils vont déterminer la façon dont les autres traits de personnalité vont être interprétés. Dire d’une personne qu’elle est froide et ambitieuse est alors bien différent de dire d’elle qu’elle est chaleureuse et ambitieuse. Le trait "ambitieuse" sera associé à "calculatrice" dans le premier cas, et à "travailleuse" dans le second. Expériences sur l’une des TIP les plus puissantes : La beauté va avec la bonté Imaginez-vous être l’un des jurés dans une affaire criminelle et que vous voyez l’une des personnes suivantes s’asseoir à la place de l’accusé :

Jeremy Meeks

Angie Sanclemente Valencia

Sean Kory

Pensez-vous que vous jugerez l’un des trois mis-en-cause suivant en vous basant uniquement sur les preuves avancées par les avocats de la défense et de l’accusation, c’est-à-dire en vous basant uniquement sur des faits considérés comme objectifs ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre Efran (1975). Dans cette expérience, des individus participaient à une simulation de jury. Ils devaient donc juger un délit et pour cela un dossier de l’affaire leur était donné, accompagné de la photo du suspect. Celui-ci pouvait être soit attrayant physiquement, soit non attrayant physiquement. Notons que le délit était toujours le même quelque soit le physique du suspect. Alors que 93% des jurés fictifs ont estimé avoir décidé en toute objectivité de la sanction qu’ils avaient proclamée pour le mis-en-cause, le groupe ayant eu à juger le suspect attractif physiquement s’est montré plus indulgent que le groupe ayant eu à juger du même délit mais commis par un suspect moins beau. Clifford (1975) a montré que lorsque des enseignants évaluaient un "bel" enfant, ils surestimaient son quotient intellectuel (QI), son succès dans les études ultérieures, et l’intérêt de ses parents pour les activités scolaires. A l’inverse, un enfant jugé "laid" était plus enclin à avoir des problèmes dans la suite de son cursus scolaire, toujours selon les enseignants participant à cette recherche.

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En conclusion sur la formation des impressions…

Se former une impression sur quelqu’un ne prend parfois que quelques secondes. La catégorisation sociale et les théories implicites de la personnalité permettent d’expliquer une telle rapidité de d’évaluation et de jugement. Si les caractéristiques physiques représentent un facteur important de catégorisation sociale, elles sont également au cœur de l’une des TIP les plus importantes que nous utilisons au quotidien. Il a ainsi été démontré qu’à une personne belle physiquement étaient attribués des traits de personnalité majoritairement positifs, tels que l’intelligence, l’honnêteté, la sincérité et la bonté par exemple. Par ailleurs, si les personnes belles reçoivent plus de récompenses ou d’indulgence de la part d’autrui, les personnes jugées laides sont, elles, à l’inverse davantage punies, sanctionnées pour un même comportement.

Attribution causale

Explication donnée par les individus des causes de leurs comportements (auto-attribution) ou de ceux d’autrui (hétéro-attribution).

AUTEURS DE REFERENCE Fritz Heider (1896-1988) Né en Australie, F. Heider est une psychologue gestaltiste dont le travail a permit de faire naître la cognition sociale. La façon dont nous interprétons nos propres comportements ainsi que ceux des autres est au cœur de son travail. Celui-ci atteint son point le plus culminant en 1958 par la parution de son ouvrage "The Psychology of Interpersonal Relations". Il défend l’idée que tout individu attribue le comportement d’autrui selon ses propres perceptions, lesquelles sont déterminées soit par des situations spécifiques, soit par de profondes croyances. Il était convaincu qu’en général, les individus donnaient plus de poids aux explications personnologiques, cela au détriment des explications situationnelles.

Harold Kelley (1921-2003) 7

H. Kelley est un psychologue social né aux Etats-Unis (Boise, Idaho). Après avoir réalisé une thèse de doctorat sous la supervision de K. Lewin, Kelley s’est formé au courant gestaltiste de la psychologie, pour lequel un groupe ne correspond pas à la somme de ses parties. Au cours de son travail sur la théorie de l’interdépendance, Kelley s’est intéressé à la façon dont les individus décidaient comment un comportement était fonction de l’individu ou de leur adhésion à un groupe. Il formalisa le travail de F. Heider en développant le modèle de la covariation, également connu sous le nom du Modèle ANOVA (Analysis of Variance Model). Il suggère que les individus attribuent une explication à un comportement à tout ce qui covarie avec celui-ci (Consistance, Distinctivité, Consensus).

Bernard Weiner (1935- nos jours) Psychologue social américain, les travaux de recherche de B. Weiner portent sur la théorie attributive, les émotions, les jugements de responsabilité, la motivation, les réactions à la stigmatisation, et les théories de la répression. Il avança ainsi une forme de théorie de l’attribution qui explique les implications émotionnelles et motivationnelles de la réussite ou de l’échec académique. Après avoir étudié les différences individuelles dans la réalisation de leurs besoins à l’aide du TAT (Thematic Apperception Test – test projectif souvent utilisé conjointement avec le test de Rorschach), il étudia les problématiques individuelles lorsque les individus pensent à leurs succès et leurs échecs.

Quel rôle jouent les attributions causales et le sentiment de contrôle?

Expérience de Taylor, Lichtman, et Wood (1984) : les femmes face à un cancer du sein Dans cette recherche, 78 femmes soignées pour un cancer du sein étaient entendues sur la façon dont elles vivaient la maladie. Au cours de l’entretien, des questions sociodémographiques leur étaient posées, ainsi qu’une question permettant d’appréhender les explications (causales) qu’elles donnaient à leur cancer, et une question permettait de mesurer le contrôle qu’elles estimaient avoir sur leur maladie. L’analyse de ces entretiens a montré que le processus attributif jouait peu de rôle au début de la maladie. En revanche, plus tard et notamment au cours de leur réémission, les femmes interrogées qui attribuaient leur maladie à une tierce personne voyaient, elles, un lien entre leur environnement et leur maladie. Ainsi, la colère envers le médecin pour ne pas avoir délivré le bon traitement au bon moment était avancée pour expliquer le stress à l’origine du cancer. De plus, le sentiment d’avoir du contrôle sur la maladie (contrôle exercé par elles-mêmes ou leur médecin) était fortement associé avec la façon dont les participantes réagissaient face au cancer. 8

Limite du modèle de Kelley : On ne prête pas beaucoup d’importance au consensus

Expérience de McArthur (1972) Les participants de cette recherche étaient invités à lire l’un des 8 scénarii crées par McArthur afin de déterminer quelle combinaison entre la distinctivité, la consistance et le consensus amenait les participants à attribuer les causes du comportement cible, soit à l’acteur, soit au stimulus, soit aux circonstances de la situation. Ces 8 scénarii permettaient ainsi de croiser une distinctivité forte (D+) ou faible (D-), une consistance forte (CT+) ou faible (CT-), et un consensus fort (CS+) ou faible (CS-). Les 8 scénarii commençaient tous avec la phrase suivante : "Le comédien fait rire John". Ils se poursuivaient avec l’une des phrases suivantes : • Presque aucun autre comédien ne fait rire John (D+) • Presque tous les comédiens font rire John (D-) • Dans le passé, ce comédien a presque toujours fait rire John (CT+) • Dans le passé, ce comédien n’a presque jamais fait rire John (CT-) • Presque tous ceux qui ont entendu ce comédien ont ri (CS+) • Presque personne d’autre ayant entendu ce comédien n’a ri (CS-) Cela permit à McArthur d’avoir, par exemple, un scénario qualifié "D-, CT+, CS-" : "Le comédien fait rire John. Presque personne ayant entendu ce comédien n’a ri. Presque tous les comédiens font rire John. Dans le passé, ce comédien a presque toujours fait rire John". Résultats : un scénario alliant une faible distinctivité, une forte consistance et un faible consensus (D-, CT+, CS-) amenait les participants à attribuer les rires de John à des caractéristiques personnelles de John (le sujet cible appelé "l’acteur"). Le scénario alliant une forte distinctivité, une forte consistance, et un fort consensus (D+, CT+, CS+) amenait les participants à attribuer les rires de John aux caractéristiques du comédien (au stimulus). En revanche, ils attribuaient les causes aux circonstances de la situation en cas de faible consistance (CT-). Enfin, McArthur observa que la distinctivité était le critère le plus important sur lequel se basai ent les participants pour expliquer la situation décrite, suivi de la consistance de l’évènement. Le consensus semblait être le critère le moins important dans l’analyse des participants pour attribuer une cause au comportement observé.

Biais attributifs : La sous-estimation de la situation

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Expérience de Ross, Amabile et Steinmetz (1977) : L’effet Julien Lepers Dans cette expérience, les participants étaient aléatoirement répartis dans trois rôles différents : • Un participant était désigné comme le "questionneur" : il posait donc des questions qu’il construisait lui-même en fonction de ses propres connaissances, compétences et centres d’intérêt • Un participant était désigné comme le "questionné" : il répondait aux questions du questionneur – questions pour lesquelles il ne connaissait de fait pas toujours la bonne réponse • Les autres participants constituaient le public L’expérience débutait par la répartition au hasard des rôles. Quelques minutes étaient données au questionneur pour la préparation des questions. Puis, débutait la séance de questions-réponses. Le questionneur notait les bonnes réponses du questionné et le corrigeait en cas de mauvaise réponse. A la fin de cette phase de l’expérience, le public était invité à répondre à la question suivante : "Quel est, selon vous, le plus cultivé des deux : le questionneur ou le questionné ?" Les deux participants ayant occupé l’un de ces rôles étaient également amenés à évaluer leur propre culture générale, ainsi que celle de l’autre participant. Résultats : les participants, quelque soit le rôle qu’ils occupaient, estimaient majoritairement que le questionneur avait une meilleure culture générale que le questionné. Conclusion : Ross et ses collègues en ont ainsi conclu que pour expliquer un comportement, les personnes, qu’elles soient observatrices ou même actrices de la situation, ne prenaient pas toujours en compte les facteurs explicatifs liés à l’environnement (la situation), ici incarnés par les rôles occupés du questionneur et du questionné. Ils ont qualifié ce biais : l’erreur fondamentale d’attribution. L’effet du media hostile Ross et ses collègues ont également conduit des expériences avec des participants ayant des attitudes très marquées sur un sujet médiatique. Ils les ont séparés en deux groupes : les plus favorables (Groupe 1) et les plus défavorables (Groupe 2). Ensuite, tous les participants étaient invités à regarder le même reportage. Les résultats ont montré que les deux groupes considéraient que le compte-rendu médiatique faisait preuve d’un parti pris allant à l’encontre de leur position, et en faveur de celle de leurs adversaires. Ils ont appelé cela l'effet du média hostile. Ils en ont conclu que les individus, présentant des attitudes très fortes à l'égard d'un sujet, percevaient un parti pris dans la couverture médiatique qui s'opposait à leurs opinions, même quand le biais ne pouvait être attribué à une partialité du compte-rendu des médias. Vallone, R.P., Ross, L., & Lepper, M.R. (1985). The hostile media phenomenon: Biased Perception and Perceptions of Media Bias in Coverage of the "Beirut Massacre". Journal of Personality and Social Psychology, 49, 577-585. Vallone, R...


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