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Firmes multinationales et mondialisation FMN : entreprises qui développent une grande part de leurs activités et de leur production en-dehors de leur territoire national d’origine. L’adjectif "multinational" marque le caractère mondial de leur stratégie. FMN ≈ FTN Déf de Maurice Bayle dela FTN : « ensemble intégré des unités de production contrôlées en divers territoires par un centre unique de décisions Enjeux : Rôle des entreprises : acteurs majeurs de notre monde contemporain Le développement des FMN accompagne le processus de mondialisation depuis 70’s La mondialisation génère des défis pour les multinationales Les FMN à la fois fragmentent et unissent le monde Accroche : Pdt des siècles, le territoire de l’entreprise est resté limité à sa région ou à son pays d’origine, à l’exception de certaines firmes qui travaillaient déjà à l’international comme les sociétés de négoce (société qui ne fabrique rien. Elle achète des marchandises et les revend sans les modifier)italiennes au Moyen-Âge ou des compagnies à charte (compagnie possédant une concession écrite (une charte) d'un gouvernement lui donnant le droit de commercer avec certains privilèges)à l’époque de la 1ère colonisation européenne : 16-17ème siècle.

I) La révolution industrielle marque une rupture, avec l’internationalisation des firmes à des fins de production Ou:dés 1872, l’Américain Singer s’installe en France et livre des machines à coudre. Dans les deux dernières décennies du 19ème siècle, Westinghouse (domaine : énergie nucléaire), Otis Elevator Company (domaine : ascenseurs et escalators) ou International Harvester (matériel agricole) commercialisent en Fr des freins à air comprimé, des ascenseurs et des machines agricoles. En 1928, Ford produit autant d’automobiles en Europe que les constructeurs britanniques, frçs et all réunis. Cependant, seulement 5 à 10% du chiffre d’affaire de ces entreprises est réalisé à l’étranger. Il faut attendre la 2nde moitié du 20ème siècle pour voir se x les firmes multinationales.  Les FMN réalisent les deux tiers di commerce mondial des biens et services. Elles sont donc acteurs et moteurs de la Mondialisation. Leurs critères : au moins 25% de leur chiffre d’affaire est réalisé à l’étranger, dans au moins 6 pays différents, pour un montant minimal de 500M $.  La FMN devient pour certains la FTN, qui s’organise par un pur réseau dans le cadre de la DIPP (Division internationale des Processus Productifs -> spécialisation des pays dans la production d’un produit) Donc mise en réseau de la planète grâce aux FTN/FMN

Problématique :Est-ce que les FMN sont des vecteurs d’unification, ou au contraire de fractionnement à toutes les échelles ? Le développement des FMN accompagne depuis les années 70’s le processus de mondialisation  Depuis 70’s, s’effectue progressivement le passage de l’entreprise multinationale à l’entreprise « globale » Harry Perlmutter (économiste) montre dans The Tortuous Evolution of Multinational Corporation (1969) que : 3 stades dans le développement de la grande firme se succèdent : D’abord, entre 1945 et 1960, l’entreprise est « ethnocentrée » (ou nationale): elle fabrique sur son territoire des produits nationaux qui peuvent être exportés (donc à vocation mondiale) : stratégie d’exportation. Puis, entre 1960 et 1970, l’entreprise devient « polycentrée » (ou multinationale) : elle acquiert des sociétés étrangères pour produire en fonction des marchés locaux donc l’entreprise multinationale exerce son activité dans de multiples pays en s'adaptant à la culture de chacun de ces pays (firme multidomestique avec filiales relais ->déf : Filiale qui produit les mêmes biens que la maison mère à l’étranger tout en adaptant ses produits à la demande locale) Enfin, après les années 70, l’entreprise finit « géocentrée »(ou globale) : elle crée des filiales ateliers(->def : filiale qui se contente de l’assemblage d’un produit à partir des composants qui lui sont envoyés par d’autres filiales ou par la maisonmère)dans une stratégie de rationalisation(réorganisation des méthodes de production) de la production.

 Richesses et caractéristiques des firmes globales avec leur force du réseau : Elles organisent leurs activités à l’échelle régionale ou mondiale. Exemple : Ford Mondeo dans 90’s : les 3800 pièces détachées qui la composent viennent de la planète entière (moteurs de Cleveland, tuyaux d’échappement de Pretoria, boîte de vitesse automatique au Japon...) et sont assemblées à l’usine de Genk. Elles coordonnent l’ensemble de leurs activités dans 1 ou plsrs centres, pas forcément dans pays d’origine. Exemple : IBM qui a installé à Londres sa direction mondiale des télécommunications Elles réagissent aux évolutions des marchés locaux avec rapidité  Les FMN structures l’économie mondiale par leurs flux : nombre de FMN x 10 entre 70’s et 2000’s (6m à 63m), et nombre filiales à l’étranger x 30 (27m à 820m). Elles organisent la mondialisation en générant ≠ types de flux : de biens et services, de capitaux, de technologies, de salariés (Brain-drain : migration des scientifiques et chercheurs à l’étranger pour meilleures cdt de vie).  Les FMN créées richesses et emplois dans les pays où elles s’implantent. Elles créent de l’activité par les commandes, créant des emplois directs et indirects (->def : Directs : ceux qui sont directement liés au monde du tourisme : hébergement, restauration, sites touristiques, magasins artisanaux... / Indirects : ceux qui "gravitent autour" : les fournisseurs des restaurants et des hôtels). Exemple : équipements automobiles près de Valenciennes pour Toyota.

II) En retour, la mondialisation offre des opportunités mais apporte également des contraintes pour les FMN  Opportunités offertes aux FMN : baisse de tarifs douaniers ; suppression des obstacles réglementaire aux exportations et investissements à l’étranger ; privatisations ; ouverture des zones franches (zones avec avantages fiscaux). Elles pvt donc entrer dans des marchés porteurs de pays émergents ->exemple de la Chine ou Inde. Coût de la MO aussi profitable avec des délocalisations. 3 types de délocalisations selon François Benaroya : Les délocalisations d’accompagnement, où un fournisseur suit son donneur d’ordre Les délocalisations offensives, où l’entreprise resserre son activité sur le « core business » (activité centrale, domaine central de compétence) et abandonne une partie de son activité et sous-traitants Les délocalisations défensives, où l’entreprise délocalise sa production pour résister à la concurrence  Mais la mondialisation les place face au défi de la concurrence mondiale.  Et autres contraintes multiples : les FMN doivent composer avec d’autres acteurs de la mondialisation, internationaux ou nationaux -> Les marchés financiers leur imposent une nvlle gouvernance : création de valeur boursière ; les États disposent encore de la puiss régalienne qui leur donne des moyens de pression (interdiction de certaines fusions-acquisitions (rachat du capitale d’une entreprise par une autre) …) ; existence des contre-pouvoirs (ONG, syndicats, mouvement altermondialiste) ; l’opinion publique dénonce les les délocalisations.  Enfin, encore avec les États : La Chambre de commerce internationale (CCI, c’est l’organisation mondiale des entreprises. Elle joue un rôle de leader dans l’élaboration des règles du commerce international et dans la diffusion de bonnes pratiques) des grands pays de l’OCDE élabore des codes de conduites en 1991: normes sanitaires, environnementales, culturelles. Certains États protègent leur marché intérieur. Exemple : l’expression « exception culturelle » française défendue au GATT et ajd à l’OMC. D’autres protègent leurs entreprises par nationalisme économique Échec du projet d’Accord Multilatéral sur les investissements (AMI) négocié secrètement entre les 29 pays de l’OCDE. Il proposait une libéralisation accrue des échanges -> à entrainé des protestations de partisans de l’exception culturelle. La FMN à certes un horizon mondial, mais elle garde un ancrage national fort, voir local. Les 100 1 ères FMN concentrent 50% de leur activité et 60% de leurs effectifs dans le pays d’origine

III) Entre contraintes et opportunités, les FMN dessinent une mondialisation incomplète Par les activités, les FMN contribuent au moins autant à fragmenter qu’à unifier l’espace mondial  La mondialisation des FMN est très inégale. Les pays du Nord polarisent les investissements directs à l’étranger (IDE) : ils sont à l’origine de 70% des IDE placés dans le monde, même si montée récente des FMN du Sud (originaires des BRICS).

Entre 1970 et 2000 : le nbre des firmes transnationales des 15 1ers pays industriels passe de 8000 à 40000.  La majorité des flux d’IDE est constituée de flux Nord-Nord : les pays de la Triade investissent d’abord dans d’autres pays de la Triade en fonction des stratégies des FMN et des accords de libre-échange. Union Européenne = 45% des flux ; USA = 16% ; Canada = 3,5% ; Japon (1,5%)  La capacité à accueillir des IDE en provenance du Nord permet à des pays émergents d’assurer un décollage économique rapide : cas de la Corée du Sud, Singapour, Malaisie, Taiwan, Chine, Inde, Brésil, Mexique et certains PECO (pays d’Europe centrale et orientale). Ces pays savent rassurer les investisseurs et offrent des perspectives de croissance importante Mais de nbrx pays restent à l’écart de ces flux : ce sont des périphéries de + en + marginalisées économiquement -> Les PMAcô Angola, Soudan, Mozambique. Les PMA reçoivent annuellement moins de 1% des flux mondiaux d’IDE.  Les FMN génèrent ou renforcent les polarisations spatiales (concentration de l’attention, des activités, des influences) à toutes les échelles : Sur les littoraux : par exemple en Chine, 10 provinces littorales (sur 31) réalisent près de 70% du PIB chinois et attirent 85% des IDE Sur les frontières terrestres : par exemple les Maquiladoras(usine qui bénéficie d'une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises à partir de composants importés) au Mexique Dans les grandes villes intégrées à l’« archipel métropolitain mondial » (métropoles séparées dans l'espace mais ayant entre elles des relations intenses) Cl : FMN = fer de lance de la mondialisation éco et culturelle, définie cô un processus d’effacement progressif des frontières face aux mouvements des biens, services, capitaux, hommes. Elles génèrent des flux commerciaux, financiers et humains de plus en plus dense. Les FMN sont des acteurs qui forgent un espace mondial hiérarchisé et polarisé. Ouverture : les FMN sont certes caractérisées par la croissance économique, mais c’est une croissance inégale dans le temps et l’espace. Le polémiste américain Noam Chomsky les qualifie d’ «institutions totalitaires » qui exercent leur pouvoir en dehors de tout contrôle démocratique....