Introduction 1 - Notes de cours 1 PDF

Title Introduction 1 - Notes de cours 1
Author Camille Saje
Course Communication interculturelle
Institution Université Catholique de Lille
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Summary

Introduction, définition de la communication interculturelle ...


Description

Introduction à la communication interculturelle Préambule: qu'est-ce que l’interculturel ?! Définition littérale: « qui concerne les contacts entre différentes cultures ethniques,! sociales, etc... » (Larousse)! Il ne s’agit pas d’un champ disciplinaire précis mais d’un domaine d’étude! interdisciplinaire (anthropologie, sociologie, communication...)! Le communication interculturelle correspond au contact entre individus de cultures! différentes, modalités, déroulement, contenu et conséquences de l’interaction.! Ces interactions peuvent avoir pour conséquences des incompréhensions,! quiproquos, stéréotypes, projection, fascination, fantasme/admiration, sentiment! de supériorité/d’infériorité...! Il y a une nécessité de définir la culture et d’adopter une perspective qui permette! d’étudier la différence (l’altérité)! La notion de culture! • Interculturalité: rapport à l’autre, connaissance de l’Altérité! • Altérité= différence! • Interculturel =différence de culture! La culture n’est pas uniquement les pratiques culturelles, dans la perspective ici! c’est dites les productions d’un groupe humain ou d’une société, tout peut faire! partie de culture (politique, nourriture... tout ce qui est produit par l’Homme).! La notion de culture va permettre de travailler sur les différences entre les groupes! humains.! • Nature: ce qui relève de l’ordre du biologiquement inné.! • Culturel: ce qui est acquis et transmis par les humains vivants en société! L’exemple qui marque cette différence entre l’inné et l’acquis, et le fait que! l’Homme a besoin du groupe pour se développer, développer ses facultés.! La culture n’est pas que la différence de culture en fonction de son pays! d’origine, de sa nationalité, d’où on vient. On peut aussi avoir différentes cultures! en terme de classe sociale. Avec Bourdieu notamment on voit qu’il y a des! différences culturelles selon le milieu social duquel on vient. On verra aussi qu’on! peut avoir des références culturelles, des façons de penser, de se comporter! différentes à l’intérieur d’une même culture, par exemple si l’on considère que la! France est une culture.! 14/01! Socialisation: fait d’acquérir toutes les façon d’être se comporter, penser et parer à! partir de sa naissance dans le groupe dans lequel on vit. C’est de cette manière! que ce transmettent les cultures.! -> Victor de L’Aveyron, XIXe siècle! Cet exemple montre bien la différence entre l’inné et l’acquis, et le fait que! l’Homme qui est un animal social et donc vit en groupe a besoin de ce groupe! pour développer ses facultés. Il y a vraiment l’idée que la socialisation, la culture,! c’est tout ce qui est lié à la vie en société. Les comportements, les façons de!

pensée, les idéaux, les gouts sont acquis liés au milieu où l’on a grandi.! L’interculturel en soi n’est pas une notion, un concept, et c’est pour cela que! définir le champ d’interculturel et la communication interculturelle c’est quelque! chose qui va demander des précisions. Si on souhaite l’aborder de manière! académique, analytique, il faut passer par des disciplines précises, puisque le! champ de l’interculturel n’est pas un champ disciplinaire précis, c’est un domaine! d’étude qui fait intervenir différentes disciplines telles que l’anthropologie, la! sociologie, la communication et la psychologie. Par exemple, dans les études! véritablement de communication, de relations interpersonnelles on va avoir par! exemple des psychologues ou des spécialistes de communication.! Pour définir ce qu’on entend par communication interculturelle c’est l’idée! de rester relativement vague, en le définissant comme le contact entre individus de! cultures différentes avec les modalités d’interaction, du contact, le déroulement de! l’interaction, son contenu et ses conséquences.! Les modalités sont le contexte autour du fait le fait d’aller rencontrer les! gens, le déroulement c’est la manière dont ça se passe (ex:conflit en cas! d’incompréhension), le contenu correspond aux observations que l’on fait! (stéréotypes, projections), et enfin les conséquences (décalage qui peut aussi bien! être problématique que ludique). Dans la communication interculturelle il faut! toujours minimiser les décalages pour être sures que le message passe! correctement car il passe à travers les filtres culturels.! Les éléments que l’on va retrouver et qu’il faudra questionner c’est déconstruire! les stéréotypes, les représentations qui ont été mises en place de l’altérité: on peut! avoir des incompréhensions, des quiproquos, on se comprend sans se! comprendre.! Tout le but de la communication interculturelle est d’essayer de réduire cette! zone grise, cette zone de décalage liée à la traduction des façons de se tenir, de! se comporter (ex: salutations). Il y a des codes quotidiens à gérer, à respecter pour! éviter tout décalage.! De manière plus générale, les situations d’interculturalité mettent en jeu les! stéréotypes. La question du fantasme, de l’admiration ce serait plutôt un! stéréotype positif: cela peut conduire les individus à faire une image idéalisée! d’une culture et cela va amener à des chocs culturels lorsqu’ils se rendent dans! ces pays. Ils peuvent alors connaitre de grandes désillusions, de grandes! déceptions car ils ont idéalisé le pays. Cela amène aussi au sentiment de! supériorité ou d’infériorité évoqué avec la notion d’ethnocentrisme.! 14/01! Il faut définir ce qu’est la culture et adopter une attitude qui permette d’étudier la! différence, l’altérité. L’altérité est un terme qui désigne la différence.! Origine et évolution du mot! Le terme de culture tel qu’on emploi dans les deux sens, c’est-à-dire! premièrement la culture en tant que pratiques culturelles, et secondement la! culture qui est liée à la société laquelle on vit, qui apparait dans le terme! interculturel, n’est pas un terme qui a émergé il y a si longtemps que ça.! • Du latin cultura: soin apporté aux champs et au bétail!

Au sens premier, la culture est vraiment la culture dans le sens d’agriculture, l’idée! de produire quelque chose.! • Du XIIIe au XVIe siècle: travailler la terre! On voit réapparaître le terme du XIIIe siècle au XVIe siècle, où ici il y a l’idée de! travailler la terre.! • XVIIe siècle: apparition du sens figuré! Le sens figuré, symbolique n’apparait qu’au XVIIe siècle! • 1718: dictionnaire de l’Académie française! On voit que le terme culture au sens figuré apparait au XVIIIe siècle.! • Lumière: sens opposé à « nature »! C’est à partir des Lumières avec des philosophes comme Voltaire, Diderot ou! Montesquieu qu’on voit cette idée de culture qui est opposée à nature. C’est à ce! moment que le « mythe du bon sauvage » apparait, on parle des naturels pour! désigner des individus, des Hommes qui vivent dans les petites tribus éloignées! de la civilisation occidentale, on considère qu’ils sont restés proches de la nature.! Dans les ouvrages du XVIIIe siècle on les appelle les « naturels ». On voit donc! apparaitre cette opposition nature/culture.! • XIXe siècle: sens collectif, « ensemble de caractères propres à une! communauté », idée de production des groupes humains! C’est au XIXe siècle que le terme prend son sens d’ensemble de caractères! propres à une communauté, c’est-à-dire l’idée de production des groupes! humains mais avec une notion spécifique. Il y a une conception universaliste de la! culture, et une conception particulariste. On va retrouver cela dans des! problématiques très contemporaines, et justement dans des problématiques liées! à l’interculturel.! 14/01! La conception universaliste de la culture c’est cette idée d’un sens collectif,! que la culture est ce vers quoi tendent tous les groupes humains, à savoir une! réalisation sociale, des production socialisées, spécifiques. C’est quelque chose! qu’il s’applique de manière indifférenciée à tous. Cela va prendre plus de sens par! rapport à la conception particulariste.! La culture, une notion entre universalisme et particularisme! • Kultur, la conception allemande de la culture! La conception particulariste renvoie à une tradition, une pensée particulière! qui est née notamment à la philosophie allemande, Allemagne en tant que pays de! philosophe avec des penseurs tels que Nietzsche ou Kant. C’est une conception! spécifique mais elle n’est pas propre à l’Allemagne. Cela nait dans un certain! courant, notamment le courant romantique au sens littéraire, artistique.! C’est un courant du XIXe siècle, avec des représentants français tels que! Chateaubriand ou Victor Hugo à ses débuts, que l’on nomme en allemand « Strum! und Drang » (en français « Tempête et Passion ») où il y a l’idée de laisser parler! les émotions. Ils vont s’intéresser à l’histoire et au folklore. Ce s’oppose à la! rationalisation et à la culture universelle, vue comme une sophistication mise en! avant par les philosophes des Lumières. Ils vont ici s’intéresser aux petites! productions populaires du peuple, peuple qui n’est pas forcément lettré,! alphabétisé, qui fait que l’on peut considérer des traditions telles que la tradition! française et la conception universaliste de la culture en tant qu’une pensée qui va!

par exemple lutter contre l’obscurantisme, les superstitions.! Lorsque l’on s’intéresse au folklore il s’agit de s’intéresser à la culture! populaire (pas au sens de pop culture), c’est-à-dire les croyances de l’époque, les! superstitions, les légendes, les façons de faire ou de penser.! • Mise en avant par Herder (Une autre philosophie de l’histoire, 1774)! (L’objet de l’étude est de montrer, à partir de Une autre philosophie de! l’histoire, que la philosophie herdérienne de la diversité culturelle n’est pas une! pensée de l’identité culturelle qui replierait chacune d’elle sur son origine et sa! singularité, mais un travail sur les passages, les transferts et les mélanges qui! donnent à chacune d’elle une identité hétérogène. Elle explore deux principes,! celui de la perte qu’implique chacune de ces transitions et celui de l’incomplétude! propre à chaque culture.)!

• La culture comme le « génie national », la capacité créatrice propre à chaque! peuple! Ils vont s’intéresser au folklore et considérer que la culture témoigne du! « génie commun à toute l’humanité mais qu est spécifique à un peuple, une nation! national ». Le génie national est propre à un peuple, une tribu, une nation, ce n’est! pas quelque chose de commun à toute l’humanité.! Cela peut amener à des dérives: le nazisme, le populisme, le nationalisme.! Le nazisme pousse au maximum cette idée de génie national qui doit s’accomplir! et on y ajoute du racisme, de la haine. Ce génie serait supérieur et parasité par! d’autres éléments.! • Evolution du XIXe siècle, la culture comme l’ « ensemble de conquêtes! artistiques, intellectuelles et morales qui constituent le patrimoine d’une nation! (...) et qui fondent son unité » (Cuche, p.15)! On oppose donc le modèle universaliste axé sur les droits de l’Homme qui! voudrait que chaque humain est le droit à la même chose, et le particularisme qui! consiste à dire q’une culture procède d’une telle manière et que devrai pas avoir! les même droits.! Une des dérives du modèle universaliste est de vouloir imposer un modèle! unique. Par exemple dans le modèle colonialiste français se base sur une vision! universaliste puisque la tradition française est une tradition universaliste. Les! philosophes des Lumières sont dans cette idée, tout comme la Déclaration! Universelle des Droits de l’Homme de la Révolution. Celle dernière est basée sur! une conception universaliste, c’est-à-dire qu’elle s’applique à tous. De ce fait,! lorsqu’il y a eu la colonisation, les français ont imposé un modèle qui était! totalement orienté, l’histoire d’un pays est considérée comme universelle.! Cependant on reste sur une façon de penser universaliste qui va imposer un! modèle identique pour tout le monde.! Il y a deux postures différentes: soit on privilégie quelque chose d’universel! auquel tout le monde a le droit (ONU, UNESCO, Déclaration universelle des droits! de l’homme de la femme et de l’enfant), et à coté il y a la vision particulariste qui! amène à l’idée du relativisme culturel et qui va avoir, dans une vision positive, un! effort de compréhension et de préservation de chaque culture et pas forcement! d’interventionnisme!

Il faut retenir différentes idées: tout d’abord la culture conçue comme « génie! national », la capacité créatrice propre à chaque peuple, idée qui se fige au XIXe! siècle comme un « ensemble de conquêtes artistiques, intellectuelles et morales! qui constituent le patrimoine d’une nation ». C’est véritablement l’idée de la! créativité propre à chaque culture, le fait de mettre en les spécifiés de telles! nations. C’est l’idée que chaque groupe culturel à sa spécifié une sorte de génie! créateur qui lui est propre.! La culture, une notion entre universalisme et particularisme:! • Approche universaliste: tous les groupes humains tendent vers une même! réalisation culturelle! • Approche particulariste: ce qui unifie les groupes humains c’est la diversité de! leurs expressions! Pour résumer: dans l’approche universaliste tous les groupes humains! tendent vers une même réalisation culturelle, et dans l’approche particulariste ce! qui unifie les groupes humains est le fait que tous les groupes humains possèdent! une culture mais que celle-ci n’est pas la même selon les groupes: c’est la! diversité de leurs expressions.! Ce n’est pas forcement opposé, antithétique, mais ce sont tout de même deux! perspectives qui peuvent être complémentaires sans s’affronter, cela dépend de la! manière dont on se positionne. Cela oui donc sur la manière dont se positionne! dans un échange interculturel.! L’ethnologie/ anthropologie: l’étude scientifique des cultures! On s’interroge ici à ce que sont l’ethnologie et l’anthropologie et comment se! construit l’étude scientifique des cultures. L’ethnologie elle-même est un! production qui est imprégnée d’un filtre culturel: c’est une façon de voir qui s’est! imprégnée en Occident, les premiers anthropologues sont des occidentaux.! • Naissance de l’ethnologie! Elle nait sous sa forme actuelle au XIXe siècle, cela ne veut pas dire qu’il n’y! a pas de curiosité pour l’autre avant, c’est une préoccupation qui a toujours existé! et qu’on retrouve dans toutes les sociétés.! • Intérêt, curiosité pour l’autre = préoccupation ancienne (Hérodote)! On peut appuyer cette idée de préoccupation ancienne avec Hérodote, grec! ancien qui a raconté des voyages -plus ou moins fantaisistes- dans des ouvrages.! On constate qu’il y a toujours un interêt pour le voyages, l’ailleurs, l’autre mais s’il! est perçu comme dangereux, monstrueux.!

• Grandes découvertes et peuples « primitifs »! Ensuite il y a de grandes découvertes: « découverte » du continent! américain, de Polynésie (Bougainville), de l’Australie, et donc découverte de! toutes ces sociétés complètement inconnues ou pas. Il y a donc un confrontation,! un choc culturel avec la découverte de ces « sauvages » qui est un élément très! important dans la communication interculturelle.!

• Observateurs et missions scientifiques! On envoie donc des observateurs dans des missions scientifiques. Il s’agit! souvent de missionnaires. Par exemple, au tout début, Rio de Janeiro et toute! cette zone était françaises. Les protestants y ont vu une possibilité d’évangéliser.! Un missionnaire, Jean de Léry, a publié en 1578 un des premiers textes qui décrit! les moeurs des indiens au Brésil.Il fut capturé et se retrouva obligé à vivre dans! une tribu.! Dès le XVIe siècle on a donc des textes qui questionnent ce rapport à l’autre! qui est à la fois inconnu, attirant, effrayant, dangereux. Dès le début il y a une! curiosité pour ça.! De Gérando va, en 1800, proposer un manuel pour mener à bien des! observations et les rédiger.! • Romantisme: intérêt pour le folklore et idée d’identité culturelle! Il y a une espèce de mode, d’intérêt qui n’existait pas avant qui va se! répandre pour le folklore et pour cette idée qu’il y ait une idée d’identité culturelle.! Cela rejoint l’idée du génie national, de la créativité des peuples. De ce fait,! l’identité culturelle est quelque chose que l’on peut questionner. Dans quelle! mesure l’identité culturelle est liée à des choses que l’on pense instinctives, innées! et non acquis, transmis.! Avènement de l’ethnologie! On arrive au XVIII-XIXe siècles à vouloir véritablement étudier l’autre et pas! juste conquérir ses terres, le dominer et le considérer comme un ennemi: on a! cette idée qu’on va l’étudier, qu’il est digne d’intérêt.! • Création du mot en 1787-1788 par Alexandre de Chavannes dans Anthropologie! ou science générale de l’Homme! La création du mot donne une idée du moment où l’on a commencé à en! faire l’usage.! • « Ethnologie ou science de l’Homme considéré comme une espèce répandue! sur le globe et divisée en divers corps de sociétés et nations occupées à! pourvoir à leurs besoins et à leurs gouts, et plus ou moins civilisés » 1788, III in! Berthoud, Vers une anthropologie générale, 1992)!

On a immédiatement cette idée qu’il s’agit de l’être humain que l’on va! étudier dans toutes ses modalités de culture au sens général (toutes les! productions d’un groupe humain), et plus ou moins civilisé. Il y a ici l’idée qu’on va! essayer de reconstruire un schéma de l’évolution, et appliquer cela aux différentes! cultures: ils vont essayer de faire une frise chronologique. La civilisation la plus! avancée étant la civilisation occidentale de la fin du XIXe siècle, la leur, ils vont! replacer toutes les sociétés sur lesquelles on peut avoir des informations sur une! sorte d’échelle du développement humain rapporté à la culture. Ils vont alors! considérer qu’il y a des gens plus ou moins civilisés, et que les sociétés «moins! développées telles les tribus qui ne connaissent par l’écriture comme étant! « primitives ».!

On a cette idée que l’on ne connait pas bien l’évolution humaine: à cette! époque la connaissance de la préhistoire était plus que vague car pas étudiée, il! s’agit de quelque chose d’assez récent. On ne connait pas l’évolution humaine, les! Hommes préhistoriques, on peut alors penser que ces sociétés sont une! survivance du passé, de ce qu’étaient les Hommes préhistoriques européens.! Lorsque l’on traite quelqu’un de sauvage c’est lié à tout cela....


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