Kant - Examen des trois formules de l\'impératif catégorique PDF

Title Kant - Examen des trois formules de l\'impératif catégorique
Course pensée kantienne
Institution EDHEC Business School
Pages 6
File Size 162.8 KB
File Type PDF
Total Downloads 12
Total Views 129

Summary

Download Kant - Examen des trois formules de l'impératif catégorique PDF


Description

Examen des trois formules de l’impératif catégorique

Nécessité de médiation, de la loi, des législateurs. Ces 3 formules ont une fonction : constituer un critère permettant de passer de l’intelligible au sensible. Entre le fait moral et la pratique, entre l’absoluité et l’universalité du fait moral, il est nécessaire de recourir à une médiation, une représentation, un modèle qui permette d’interpréter la loi morale. On la fait rentrer dans le temps. Un principe ne doit pas épouser les détails de la réalité. Tension entre la loi morale et la mise en pratique. Ou bien il faut renoncer à l’absoluité du principe et naviguer à vue (voir texte de Montaigne qui récluse toute universalité, il montre qu’il faut juger au cas par cas, où homme prudent d’Aristote qui cherche le bon milieu pour une situation précise) ou la tentative comme le fait Kant avec ses formules de recourir à une médiation. Modèle abstrait qui ressemble à une sorte de représentation (beaucoup moins abstrait vis-à-vis de la loi morale). L’impératif permet de rentrer dans l’impératif du particulier, c’est un intermédiaire. Principe de la philosophie du droit d’ Hegel : critique de Kant : ses critères pour passer à la pratique restent dans le formalisme, ils sont inopérants. Il n’y a pas d’opposition entre les concepts, entre l’universalité et le particulier. Le seul moyen de passer de la théorie à la pratique est la moralité objective. Il n’y a pas d’universalité abstraite Problème Nietzschéen : fondement, généalogie de la morale. Refuse d’évaluer la valeur autrement que par ses effets sur la vie, si elle rend un homme plus fort ou plus faible. La vie est le seul critère d’évaluation et non pas des critères abstraits. Kant est sensible à la difficulté de traduire concrètement ces faits moraux, d’où le recors à ces 3 formules.

LIRE : (cf. La nausée de Sartre) Maurice Barrès, les déracinés : l’existence est écœurante. Critique des lumières, de l’abstraction. Commence le roman dans un lycée de Nancy dans les années 90 et montre comment un prof de philo parle de Kant à ses élèves.

1ère formule du devoir : loi de la nature, « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir comme une loi universelle ». Contradiction

Paradoxe de prendre comme modèle de la liberté le déterminisme dans la nature = il n’y a pas d’effet sans cause. Comment nous déterminer librement ? Problème de la liberté du déterminisme. Le déterminisme vaut pour des êtres de la nature soumis à des lois. Comment comprendre concrètement ce qu’on doit faire ? On ne peut pas déroger aux lois de la nature. Capacité de l’individu à vouloir : motifs rationnels d’agir. Lorsqu’un homme agit, Kant part du principe qu’il a toujours des raisons. Au fon il y a toujours une certaine rationalité de l’action. C’est ce que Kant appelle l’impératif hypothétique. Il y a toujours du ratio dans l’action de l’homme. Mais cette ratio n’est pas toujours morale.

1

La maxime est l’ensemble de ces raisons qui toujours accompagnent l’action. Il y a même une maxime dans le suicide ou l’amour. Il y a toujours une sorte de Maxime cachée qui peut par ex être une maxime de l’amour de soi. C’est au fond « le principe » qui rend raison de toutes les conduites d’un individu. Pré-rationalité déterminée par un affect, un attachement à soi-même qui est la raison fondamentale de nos actions. La maxime est intercalée entre l’action et la loi. Se laisser aller à ses passions est une figure assez superficielle, car derrière cette apparente aliénation, il y a l’amour de soi. La maxime de l’amour de soi est là, elle introduit un levier. La maxime a une fonction. On peut désenclaver le sujet de ses passions en le faisant prendre conscience de cette maxime. La maxime en tant qu’elle est intercalée, permet de faire bouger le sujet qui est toujours libre par rapport à son action. S’il y a une maxime à il peut y avoir une maxime de. Sans cette maxime fondamentale, on ne peut obliger le sujet à rien d’autre que sa passion. On rend l’homme capable d’évaluer sa maxime. Implicitement quand on regarde la formulation de l’impératif, il y a l’idée que le sujet est libre. Demander à un sujet d’être moral c’est d’abord lui rappeler sa liberté. Kant condamne le suicide (amour de soi) comme quelque chose d’immoral. Nous pouvons réagir passionnellement à cette action.

p63-64, 2. : Kant, l’exemple du suicide : Kant admet un accablement total où l’on ne puisse plus réfléchir. Il y a des cas où l’on ne peut plus être moral car on en n’a plus les capacités (souffrance etc.) Dans le suicide : loi, critère envers soi-même, est-on un moyen ou une fin ? On a des devoirs envers soi même, on ne doit pas se traiter comme un moyen (cf. 2ème loi) Ma vie est faite pour produire de la valeur, notion de dignité. Peut être que le suicide est une façon de se manquer de respect puisque la vie n’est considérée que comme ce qui peut apporter de la joie, du plaisir et du bonheur. Si la vie n’apporte pas cela, elle ne vaut pas la peine d’être vécue. Mais la vie est-elle un moyen pour moi-même ? Kant met le bonheur et le malheur sur le même plan que les avantages et les inconvénients. Il nous semble inhumain de juger le suicide. Mais d’un autre côté il ne semble pas scandaleux de mettre au jour cette idée peut être condamnable d’un homme qui n’accepterait la vie que si elle le rend heureux. On peut être partagé. La vie pour Kant n’est pas une valeur absolue, ce qui l rend intéressante, c’est que grâce à elle nous réalisons de la dignité. Kant dit que la vie n’est pas sacrée en elle-même mais parce qu’elle nous permet d’acquérir de la valeur. Le seul cas où cette question peut être discutée est peut-on choisir sa propre mort lorsque nous sommes condamnés à mort et non malheureux ? Est-ce que notre vie nous appartient ? Faut-il des raisons pour mourir ? La société contemporaine considère que notre vie nous appartient. Problème de l’euthanasie : peut-on être sûr qu’il n’y a plus rien à faire ? Le devoir d’un médecin est de donner la vie et non la mort, contraire au serment d’Hypocrate. Le devoir envers soi-même suppose qu’on ne fasse pas de la vie un moyen pour être heureux. On relativise la notion du bonheur. Quelqu'un qui se suicide considère que sa vie lui appartient. Pour Kant le suicidé est un hyperindividualiste qui se traite lui-même comme un moyen et ne se respecte par car Kant ne reconnait pas d’autre valeur que la vie. Comportement individualiste, utilitariste : calculer les avantages. Ce calcul est fait dans l’ignorance totale car on ne sait pas ce qui va nous arriver. Le désespoir consiste en la perte absolue d’espoir. Ce calcul se fait en mettant d’un côté les maux que je peux attendre et de l’autre les plaisirs. On ne peut jamais savoir, connaître l’avenir. C’est pourquoi la prise en compte de l’avenir n’est pas un principe pour la moralité.

2

Il met en rapport les raisonnements que l’on peut tenir avant d’agir avec le principe qui motive le raisonnement des maximes = amour de soi. Il y a concurrence entre le principe de l’amour de soi et le principe de l’humanité/la loi morale. Dans la complexité de la nature humaine on peut isoler des motifs, des raisonnements et on peut voir ultimement qu’il y a conflit entre le principe naturel de l’amour de soi et le principe moral et rationnel de la loi morale. BILAN : Il y a des maximes. On peut les rapporter à un principe. Ce principe est l’amour de soi. Est-ce vraiment un principe ? On lui applique le fameux modèle de la loi de la nature. Le principe de l’amour de soi est un pseudo principe car lorsqu’il s’universalise il rentrerait en contradiction avec lui-même. Le principe de l’amour de soi n’est pas un principe moral car il se contredit : le suicide est la destruction de la nature alors que sa vie est la conservation de soi. L’amour de soi amène tantôt la vie tantôt ma mort. On ne peut constituer une nature sur un penchant contradictoire à la fois producteur de vie et de mort. C’est la notion de nature comme ensemble cohérant soumis à des lois qui amène à cette contradiction. On ne peut faire de la contradiction le critère de la moralité car on serait alors dans un chaos. C’est l’idée de totalité harmonieuse. L’homme ajoute à la nature ses propres lois. La contradiction désaccorde. Mais elle permet aussi de mettre à l’épreuve une thèse pour produire plus de tolérance. Il s’agit toujours de produire un accord. Est-ce que la contradiction peut-être un critère d’action morale ? Ex du mensonge : Si on universalise le mensonge, on s’attend à ce que tout le monde nous mente, donc le mensonge perd son intérêt, n’a plus lieu d’être. La confiance disparaîtrait, il n’y aurait plus même la possibilité de mentir. Le menteur lorsqu’il ment a besoin de la confiance, la condition du mensonge est la confiance. Lorsqu’un homme ment, il a besoin que l’autre le croît. Le menteur a donc pour loi l’interdiction du mensonge. Il fait exception pour lui-même. Le menteur reconnaît la nécessité de dire la vérité. Il traite donc son mensonge comme une exception à une loi qu’il reconnait. Il n’y a de transgression que parce que l’on reconnait une loi. Lorsque le menteur ment, le menteur transgresse une loi qu’il reconnaît. C’est une contradiction. Profondément le mal n’est pas absolu, car le menteur croit en la vérité. S’il prenait conscience qu’il croit en la vérité il ne mentirait pas. Figure de la liberté comme transgression, comme contradiction. La conscience coupable est contradictoire, incohérente. Le mal est d’abord inintelligible. Pourquoi ne pas faire ce que nous reconnaissons devoir faire ? A court terme cela rapporte plus que cela ne coûte. Chacun est capable de reconnaitre qu’il vaut mieux vivre dans un monde où la vérité est dite que dans un monde où la vérité est bafouée. Malgré cette préférence, nous n’attribuons pas à nos mensonges le pouvoir de changer le monde. Nous ne pensons pas que le mensonge aura un effet. Nous ne prenons pas au sérieux notre propre mensonge. Il ne pense pas son action comme pouvant avoir une efficacité. Il ne pense pas que ses actions ont le pouvoir de transformer le monde. Le modèle de la loi de la nature permet d’échapper au déterminisme de la nature qui est en nous. Plus précisément encore, accord de la volonté avec elle-même. On ne peut vouloir un monde où l’on ne peut pas vouloir ceci ou cela. Ce qui est en jeu est de supprimer toute contradiction dans le sujet lui-même entre ce qu’il croit vouloir et ce qu’il veut vraiment. Il faut mettre l’homme en accord avec sa volonté. La contradiction n’est pas un critère qui joue de manière purement logique entre la maxime universalisée et la volonté elle-même. Kant considère que personne ne peut vouloir véritablement un monde où la confiance serait détruite. La première formulation sert à assurer la volonté que l’on peut avoir de vouloir agir.

3

2ère formule du devoir : mettre en accord les volontés entre elles, « agis de telle manière que tu traites toujours ta personne et celle de l’autre jamais comme un moyen mais toujours comme une fin. » Accord des volontés

Si la pluralité chez Hanna Arendt produit la liberté, chez Kant c’est un espace de conflictualité car contradiction entre les volontés que l’on peut avoir. Cette formule a pour but de trouver un critère qui permette d’établir l’accord des volontés. Penser sa propre volonté comme législatrice d’un ordre total. Si je suis en accord avec moi-même et que les volontés s’accordent entre elles, les volontés se soumettent librement aux mêmes lois, dans un même monde. Unité du monde morale, obéit à la loi et en même temps législateur. La notion d’humanité est factuelle, il n’y a rien de normatif dans la notion d’humanité. Mais lorsqu’on prend l’humanité dans le sens moral, autre sens : humanité au sens biologique et spécifique (le génome humain). Kant ne considère pas la moralité d’un pt de vue anthropologie : la loi morale est liée à la raison et non à l’homme. On ne peut concevoir la 2 e notion du devoir selon la définition biologique. 3ème définition : humain au sens qui possède des qualités morales : sensibilité etc. Prendre l’humanité comme type requière de prendre une définition comme fin en soi, ce qui vaut absolument comme fin par ellemême. Si l’humanité n’est pas une qualité morale etc. C’est que l’être humain, en tant qu’il est porteur de la loi morale, acquiert de ce fait là la valeur qui est celle de la loi morale. L’homme est une fin car il possède la loi morale par laquelle il a été reconnu. L’homme n’est pas seulement porteur de la loi morale, il est porteur de volonté. Cette volonté le rend capable de se proposer des fins : il peut vouloir des choses. Sa volonté le rend capable de se projeter, de liberté. La relation morale à l’autre : chacun a ses propres fins, se propose ses propres fins. Tout être qui est capable de se proposer des fins libres est une fin en soi. Cela lui attribut le statut de personne. Parler d’humanité c’est proposer l’homme comme fin car il a quelque chose en luimême qui le distingue de la nature. Cela ne résout pas le problème que les personnes peuvent se proposer des fins contradictoires. On ne peut comprendre la personne que si on l’oppose aux choses : barrières infranchissables entre deux types d’êtres. Une chose dit Kant, c’est ce qui a une valeur relative = cela ne vaut pas en soi mais par rapport à d’autres choses. L’animal ne vaut pas en lui-même, mais seulement par rapport à l’homme. Ce qui n’est pas doué de raison a une valeur par rapport à l’homme. Rapport instrumental de l’homme à la nature qui est instrumentalisé par Kant. Ce qui est instrumentalisé n’a pas de valeur en soi. L’homme a un droit et aucun devoir sur les choses. Région qui suscite le droit et où l’on n’a pas de devoir. Kant met des limites : on ne peut torturer un animal, car si un homme déchaîne ses pulsions sur un animal, il finira par le faire sur l’homme, ce qui est condamnable. La chose pour Heidegger c’est ce qui est énigmatique dans l’être. On n’est renvoyé à des définitions qui ne correspondent pas forcément entre elles. Distinction juridique entre chose et personne. La personne est une réalité avec laquelle nous sommes dans des relations de réciprocité. Kant considère que les animaux n’ont pas en eux la valeur absolue qui les rendrait absolument respectables. La notion de chose est constituée juridiquement. La personne, c’est personne en particulier. La personne dans son identité même la réciprocité des hommes. Quand on dit la personne humaine, on désigne quelque chose en tous les hommes. La personne n’est pas l’individu, c’est le miroir en qui chacun peut se reconnaître. Principe de réflexion. La personne est facteur de reconnaissance. Par la personne, la différence entre je, tu, il, nous, moi et les autres est suspendues. La personne c’est le nous, la communauté morale qui transcende nos différences et nous rend capables de relations. Communauté morale de principe. Ce qu’il y a de respectable en l’autre, ce n’est pas sa différence. La notion d’un droit à la différence détruit la possibilité même d’entrer dans des relations juridiques avec les autres. Le droit c’est l’universalité. Dès que le droit se particularise, il y a une certaine injustice. Il ne s’établit des communautés que sur la base de différences. Ce que je respecte en l’autre c’est le reflet de la personne.

4

Par rapport à la 1ère formulation, la 2ème formule avec le type d’humanité permet d’accorder les volontés. Il faut que les hommes aient quelque chose en commun pour pouvoir s’accorder. Le nous se substitue à l’altérité empirique. Pour Kant l’altérité de l’autre est seulement empirique. C’est l’ensemble des différences cultures, biologiques etc. L’altérité c’est l’ensemble de ce qui nous est donné d’être et non l’étrangeté de l’autre. Nous somme respectables en tant que nous possédons la loi morale et non grâce à notre altérité. Jankélévitch : il y une dimension humaine chez les humains (porteurs de la loi morales). La chaleur humaine c’est aussi la chaleur du cœur. Usage de la pureté morale : il faut agir parce qu’on sent qu’on doit l’aider et non pour être reconnu. « Kant est ridicule si on le prend au pied de la lettre » L’opposition entre chose et personne fonctionne dans une corrélation totale. Imaginons que nous ouvrions la catégorie des personnes à de plus en plus de choses. S’il n’y a plus de choses, il n’y aura plus de respect, car lorsqu’on dit : « tu ne dois pas le traiter comme une chose mais comme une personne ». S’il n’y a plus de chose, on ne peut plus définir le respect à la personne. On passe d’un régime de droit qui oppose choses et personnes à la loi du plus fort, puisqu’il n’y a plus que des forces qui s’opposent les unes aux autres. Il est troublant de penser que la catégorie de chose est l’antithèse de la catégorie de chose. La chose est l’usage possible d’autrui. Kant dit qu’il ne faut jamais traiter l’autre comme un moyen, mais toujours comme une fin. Les rapports des volontés entre elles sont aussi des moyens d’instrumentalisation. Je traite l’autre comme un moyen lorsque je le réduis à la catégorie de chose et que je le considère incapable de poursuivre un but qu’il s’est lui-même fixé. Je nie sa liberté. Dans son rapport avec moi, l’autre reste un sujet. Kant ajoute : aussi bien dans ta personne que dans la personne d’autrui  Nous aurions nous seulement des personnes envers autrui (les considérer comme des être libres indépendamment des liens sociaux), mais nous aurions aussi l’obligation de nous traiter nous-mêmes comme une fin. Pouvons-nous avoir des devoirs envers nous même ? On pense au droit de faire telle ou telle chose, mais pas à des devoirs envers nous-mêmes. Kant reprend l’ex du suicide différemment. Se suicider c’est se priver de liberté, se manquer de respect. Le devoir de culture, c’est le devoir de cultiver ses capacité et de ne pas les laisser en jachère. Ne rien faire pour devenir meilleur est une faute envers soi même. Devoir de résistance au découragement. Nous avons le devoir de nous battre contre des circonstances qui valent infiniment moins que notre volonté. Ce qu’un homme peut faire, est bien plus précieux que les obstacles qu’il rencontre. Le courage est un devoir à l’égard de soi-même : ne pas se laisser abattre. Un homme qui se décourage trop facilement comment une faute envers lui-même. Nous ne sommes pas toujours à la hauteur de ce qu’il y a en nous. La nature a-t-elle des droits ?

3ère formule du devoir : mettre en accord les volontés entre elles, « Agis de telle sorte que ta volonté puisse se considérer elle-même comme dictant par ses maximes des lois universelles » Penser toutes ces volontés comme appartenant à un même monde moral.

Parle de l’universalité qui s’impose à la volonté. Ces 3 formules sont sensée aider le sujet à se représenter son devoir. Il faut inscrire les volontés dans un même monde. La diversité ne suffit pas, il faut l’unité de la pluralité. Monde moral. Il ne fait jamais perdre de vue que les autres poursuivent des fins qui en font des êtres respectables. L’homme est citoyen de ce monde en tant qu’humanité. L’idéal est que tout le monde agisse envers tout le monde avec cette idée absolue. Chaque action contribue à la réalisation d’un monde des personnes. L’action doit avoir un horizon et se penser comme constitutive de cette communauté idéale de fins.

5

Le monde de l’homme injuste est-il le même que le monde de l’homme juste ? Etre juste c’est agir en fonction des circonstances, s’adapter au réel. Pour parler de justice, il faut qu’il y ait une même communauté juridique. Pourtant le monde de l’homme injuste n’est pas le même que celui de l’homme juste. On peut prouver que l’homme juste et l’homme injuste n’ont pas la même vision du monde. Tous les deux ont des principes. L’un se soucie des autres dans son action, l’un projette un monde idéal dans lequel son action pourrait être l’action de l’autre. L’autre a une action qui se limite à un milieu, un horizon, il pense ses intérêts immédiats. Le monde de l’homme juste n’existe pas, mais il a besoin de ce monde pour agir. Le monde de l’homme injuste est celui qui existe, contrairement à celui de l’homme juste qui est à construire. 1. Ils vivent dans un même monde 2. Deux visions différentes du monde dans un même mo...


Similar Free PDFs