L'INDUSTRIE MINIERE DE L'ANTIMOINE ET DU TUNGSTENE Emergence, prospérité et disparition des exploitations de France métropolitaine aux XIXe et XXe siècles PDF

Title L'INDUSTRIE MINIERE DE L'ANTIMOINE ET DU TUNGSTENE Emergence, prospérité et disparition des exploitations de France métropolitaine aux XIXe et XXe siècles
Author P. Guiollard
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Thèse soutenue le 11 décembre 2009 par Pierre-Christian GUIOLLARD pour l’obtention du grade de Docteur en Histoire des Sciences et desTechniques L’INDUSTRIE MINIÈRE de L’ANTIMOINE et du TUNGSTÈNE Émergence, prospérité et disparition des exploitations de France métropolitaine aux XIXe et XXe siècles...


Description

Thèse soutenue le 11 décembre 2009 par

Pierre-Christian GUIOLLARD pour l’obtention du grade de Docteur en Histoire des Sciences et desTechniques

L’INDUSTRIE MINIÈRE de L’ANTIMOINE et du TUNGSTÈNE Émergence, prospérité et disparition des exploitations de France métropolitaine aux XIXe et XXe siècles



Jury de thèse

M. Hossein AHMADZADEH, professeur à l’École des mines d’Alès, M. Dominique BARJOT, professeur à l’Université de Paris-Sorbonne, Paris IV, M. Pierre FLUCK, professeur à l’Université de Haute-Alsace, Mme Anne-Françoise GARÇON, professeur à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne, M. Pierre LAMARD, professeur à l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard, M. Nicolas STOSKOPF, professeur à l’Université de Haute-Alsace.



Directeurs de thèse

M. le professeur Pierre FLUCK, M. le professeur Nicolas STOSKOPF.

Mende, le 23 juin 2008, Archives départementales de la Lozère, les registres de Maître Jean-Baptiste Dautun, notaire au Collet-de-Dèze, témoignent :

« L’an mille huit cent neuf, le douze mars après-midi, devant nous Jean-Baptiste Dautun notaire impérial à la résidence du Collet de Dèze, et en présence des témoins soussignés, sont présents Antoine Ferier cultivateur, habitant au lieu et commune de Collet de Dèze d’une part, et Etienne Ferier, aussi cultivateur habitant au Mas des Virades, susdite commune du Collet de Dèze lesdits Ferier oncle et neveu, lesquelles parties ont convenu que ledit Antoine Ferier agissant comme ayant pris et affermé des sieurs Deleuze propriétaires fonciers habitants du lieu de Tignac sur la commune du Collet, des mines d’antimoine qu’il pourrait découvrir sur différentes de leurs propriétés énoncées dans le bail de ferme qui fut consenti devant maître Paul notaire sur la cote Leilzeinelle ainsi que parties ont dit Antoine Ferier consent et permet audit Etienne Ferier de fouiller et faire la recherche à l’effet de découvrir sur la pièce nommée Leilzeinelle, faisant partie du terrain à lui affermé par ledit Deleuze, toutes les mines d’antimoine qu’il pourrait découvrir sur ladite pièce de Leilzeinelle, à condition que ledit Etienne Ferier ne pourra faire aucune ouverture sur ladite pièce de Leilzeinelle qu’à la distance de six mètres de distance de chacune des cinq ouvertures que ledit Antoine Ferier a déjà fait ouvrir sur ladite pièce … »

Étienne Ferier eut dix enfants, l’un d’eux : Basile, franchit la montagne et s’installa dans la vallée voisine de l’Auzonnet. Trois générations de Ferier, trois générations de mineurs, se succédèrent dans cette vallée cévenole, donnant naissance, le 26 août 1903, à Georgette Ferier, qui deviendra plus tard, par son mariage, Georgette Guiollard, grand-mère paternelle de l’auteur de cette thèse …

Avant-propos et remerciements Dans sa tâche ingrate, le mineur doit souvent traverser des incertitudes et des terrains stériles pour atteindre le filon, il doit constituer patiemment des stocks de minerais, riches et moins riches, il doit attendre le jour où, le tonnage extrait étant suffisant, il expédiera le fruit de son travail à la fonderie, pour en extraire le noble métal. Ce travail qui est aujourd’hui soumis à votre appréciation est aussi le résultat de recherches et d’actions incertaines, mais néanmoins indispensables pour aboutir à des rencontres et à des découvertes enrichissantes. Celles-ci s’accumulèrent, petit à petit, tout au long d’une trentaine d’années passées à côtoyer mineurs, géologues et métallurgistes. Il y a cinq ans, nous avons considéré que le temps était venu de confier ces connaissances au creuset de l’Université, afin de les affiner et de les rendre accessibles à tous.

Pensées Tout d’abord pour mon père qui, d’où il est, tout là-haut, doit se dire que j’aurais pu me mettre à travailler sérieusement un peu plus tôt…, à ma mère qui n’en pense pas moins mais n’ose pas me le dire. À Jean Mazodier, mon cousin, directeur des mines de Pessens, qui me fit connaître, dès l’adolescence, les mineurs de baryte et de fluorine ; à Jean-Marie Durand, ingénieur aux Houillères des Cévennes ; à Monsieur Jacques, directeur des charbonnages du Roton à Charleroi, tous trois aujourd’hui disparus, mais toujours présents dans ma mémoire.

Remerciements À mes enfants, France et Sébastien, à qui je dédie ce mémoire. Si ce travail est arrivé à son terme, c’est grâce à leur présence, et à leur soutien efficace, notamment dans les périodes de découragement. À mes directeurs de thèse : Pierre Fluck pour m’avoir donné l’opportunité de reprendre ce cycle universitaire et à Nicolas Stoskopf, pour l’orientation qu’il a donné à mon travail, ouvrant des voies nouvelles et imprévues ; pour son exigence perfectionniste et sa disponibilité. Un grand merci à Philibert Jay, ancien directeur de l’usine de la société Mines de la Lucette. En 1986, il me reçut sans réserve et me fit découvrir le monde des alchimistes modernes de l’antimoine, mon intérêt pour ce métal particulier est né ce jour-là. Dix ans plus tard, le centenaire de Lucette approchant, son successeur, Jean-Roger Guillo, me confia le soin de rédiger un ouvrage historique sur la société, me donnant accès aux archives de l’entreprise qui constituèrent les fondements documentaires de ce travail, qu’ils trouvent là le témoignage de ma reconnaissance. Merci à mes proches et à mes amis, pour avoir supporté les sautes d’humeurs, les absences et les silences. Merci à Cathy pour ses conseils et la relecture attentive de ces pages parfois indigestes, elle seule est arrivée au bout… J’ai bénéficié de conseils, d’aides techniques et documentaires précieuses de la part de plusieurs personnes : - Philippe Gentilhomme, spécialiste de l’économie minière au BRGM, qui m’initia aux mystères du marché international des métaux non-ferreux. - Philippe Rocher et Daniel Rouzaire, au BRGM à Clermont-Ferrand, pour leur accueil et leur disponibilité lors de la consultation des archives minières. - Dominique Niemiec, lorsqu’il était en fonction à la DRIRE Limousin puis, dans sa nouvelle affectation à la DRIRE Auvergne, pour son aide, ses conseils judicieux et sympathiques. - Sébastien Hutot et Pascal Barthe, à la DRIRE Midi-Pyrénées, qui m’accordèrent toutes facilités pour la consultation des archives minières de leur service. - Régis Serment, professeur à l’École nationale supérieure des Mines de Paris, géologue, spécialiste des gisements d’antimoine, qui mit à ma disposition ses archives personnelles. - Marie-Noëlle Maisonneuve, bibliothécaire de l’École nationale supérieure des Mines de Paris qui facilita mes recherches documentaires. - Virginie Debrabant, et sa collaboratrice Frédérique pour leur accueil aux archives du Centre historique minier de Lewarde (Nord). - Typhaine Lefoll pour la traduction des courriers de l’administrateur italien de la SAMFA. - Jacques Lequertier, géologue de la société Gagneraud. - Monsieur Chapon, mon guide dans la montagne de Tignac et Éric Vaissière à Richaldon (Lozère). Puis il y eut les ingénieurs, mineurs, techniciens, géologues, chimistes, laveurs, agents administratifs du BRGM, des charbonnages, des mines de fer de Lorraine, des mines d’or de Rouez, de Salsigne, du Bourneix et du Klondike, des mines de potasse d’Alsace, des mines d’uranium du Limousin qui, par leur confiance, par l’envie qu’ils avaient de transmettre leur savoir et la passion de leur métier, ont contribué, pendant 30 ans, à m’enrichir de leurs connaissances. Ne sont pas oubliées les nombreuses personnes, qu’il est impossible de nommer toutes, au risque d’en oublier, rencontrées au hasard de mes recherches sur le terrain, et qui m’ont toujours réservé un excellent accueil.

Pierre-Christian GUIOLLARD - L’Industrie minière de l’antimoine et du tungstène en France métropolitaine, aux XIXe et XXe siècles -

gisement non exploité antimoine tungstène plomb - zinc étain cuivre manganèse or

- 1 - Carte des principaux gisements de métaux non-ferreux exploités ou prospectés en France, aux XIXe et XXe siècles (uranium excepté).

6

INTRODUCTION

INTRODUCTION

En 2009, à l’exception des matériaux industriels et du sel gemme, il n’existe plus, en France métropolitaine, d’exploitation minière en activité. Malgré cette situation, il n’en demeure pas moins que la France fut un pays minier d’importance économique remarquable, principalement dans les minéraux combustibles (houille et lignite), les mines de fer, de potasse, de bauxite (minerai d’aluminium) et d’uranium. Rappelons que le bassin minier ferrifère lorrain fut l’un des plus importants du monde dans les années 1960 et que la France fut le premier producteur européen d’uranium atteignant 10 % de la production mondiale dans les années 1980. La part des mines de plomb, de zinc, d’argent, d’or, de tungstène et d’antimoine ne fut pas négligeable, mais ceci est beaucoup moins connu. Ce que l’on ignore généralement c’est que la part de la production française métropolitaine d’antimoine et de tungstène occupait une place prépondérante dans la production mondiale avec le premier rang mondial pour l’antimoine avant 1908 et le premier rang européen dans les années 1980 pour le tungstène. C’est justement cette importance oubliée et méconnue qu’il nous a paru intéressant d’étudier et de mettre en parallèle afin de comprendre les raisons de cette prospérité soudaine et brève, de son déclin et de sa disparition tout aussi rapide. De cette période d’activité minière intense, aujourd’hui révolue, subsiste un héritage industriel qui prospère encore de nos jours à travers plusieurs entreprises de renommée internationale. Il s’agit d’AREVA NC dans l’uranium et le nucléaire, Total-Fina-Elf pour les hydrocarbures, Pechiney intégré en 2003 au groupe industriel Alcan, leader mondial de l’aluminium, Métaleurop, autrefois Société minière et métallurgique Penarroya pour les minerais de plomb, zinc et argent, ERAMET premier producteur mondial de nickel et de manganèse. Avec la parution régulière, dès le XIXe siècle, des statistiques de l’industrie minérale, les minéralurgistes et les statisticiens ont classé les matières minérales en trois groupes distincts : les minéraux industriels, les substances minérales énergétiques et les minerais métalliques (ou métallifères). Ce dernier groupe fut ensuite subdivisé en sous-groupes dont les appellations sont très imprécises. C’est ainsi que l’on trouve, selon les producteurs, les pays et les périodes d’origine des documents consultés, différentes dénominations telles que « petits métaux », « métaux de base », « métaux d’alliage », « métaux communs », « métaux légers ». Afin de clarifier les choses, nous convenons de choisir, pour ce travail, la classification française adoptée en 1995 par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) pour la rédaction de la notice de la carte minière de la France métropolitaine, résumée dans le tableau n°2. L’appellation « non-ferreux » communément utilisée dans de nombreux documents, et de tous temps, n’apparaît pas dans cette classification. Son utilisation ne se justifie que par des raisons pratiques de classification et de statistiques dans la mesure où les chiffres de production, de minerai, de métal et de consommation, sont bien inférieurs à ceux du fer. Comme le met en évidence cette classification, les deux métaux qui nous préoccupent dans le cadre de cette étude, l’antimoine et le tungstène, appartiennent à la classe des métaux d’alliage. De tous les métaux d’alliage, seuls l’antimoine et le tungstène ont eu une importance dans l’économie minière française. À l’exception d’une production de minerai de manganèse (875 000 tonnes de 1830 à 1949), de bismuth (1 700 tonnes de 1950 à 1980) ainsi que d’une production anecdotique de molybdène (37 tonnes), aucun autre de ces métaux d’alliage ne fut exploité sur le territoire français métropolitain. En juillet 2004, la fermeture de la mine d’or de Salsigne (Aude) mettait un point final à l’extraction minière des métaux non-ferreux en France métropolitaine, tout comme la fermeture du dernier puits des houillères du Bassin de Lorraine, au mois d’avril de la même année, mettait un terme à l’exploitation charbonnière française. 7

Pierre-Christian GUIOLLARD - L’Industrie minière de l’antimoine et du tungstène en France métropolitaine, aux XIXe et XXe siècles -

pétrole

HYDROCARBURES

COMBUSTIBLES MINÉRAUX

gaz schistes bitumineux

HUILES ET ASPHALTES

calcaires asphaltiques Houille

CHARBONS

anthracite lignite

MÉTAUX RADIOACTIFS

uranium et radium or

MÉTAUX PRECIEUX

argent platinoïdes plomb

MÉTAUX DE BASE

zinc cuivre fer

MÉTAUX COMMUNS

aluminium étain manganèse tungstène

MINERAIS MÉTALLIQUES

molybdène chrome cobalt nickel

MÉTAUX D’ALLIAGE

titane et vanadium niobium et tantale antimoine bismuth cadmium germanium et indium gallium mercure

PETITS MÉTAUX ET TERRES RARES

béryllium et lithium arsenic zirconium terres rares

BARYTE ET SPATH FLUOR

barytine et fluorine

MATIÈRES PREMIÈRES DES ENGRAIS SELS

phosphates soufre et pyrite sel gemme potasse talc

PRODUITS POUR CHARGES

carbonates micas andalousite magnésite

MINÉRAUX INDUSTRIELS

MINÉRAUX RÉFRACTAIRES ET ISOLANTS

graphite amiante vermiculite feldspath et phonolite wollastonite

MATIÈRES DE LA CÉRAMIQUE ET DU VERRE

silice kaolin argiles

MINÉRAUX ABSORBANTS ET FILTRANTS

diatomites perlite

PIGMENTS NATURELS

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ocres

- 2 - Classification des substances minérales. D’après claissfication BRGM.

INTRODUCTION

C’était la fin d’une histoire minière commencée il y a plus de 2 000 ans, avec l’exploitation des filons de quartz aurifère du Limousin par les Celtes, 400 ans av J.-C., mais aussi des minerais d’étain du Massif armoricain et du Limousin. Deux millénaires durant lesquels furent exploités l’or, l’étain, le cuivre, le fer, le plomb et l’argent. Plus tard, ce fut seulement à partir du XIXe siècle, que l’usage industriel de l’antimoine, du manganèse, du zinc, du tungstène et de l’aluminium (bauxite) donnèrent à ces métaux et à leurs minerais l’importance économique qui est la leur aujourd’hui. Les applications de l’uranium pour la production d’énergie, à des fins militaires et civiles, datent de 1939 seulement. Établir une hiérarchie dans l’importance de ces métaux par la simple comparaison des chiffres de production, fort incertains avant le XIXe siècle, et sur une si longue période, semble aléatoire. En effet, les tonnages des minerais et des métaux sont difficilement comparables et seule une estimation de la valeur marchande des produits pourrait fournir quelques éléments de comparaison. C’est cette méthode que nous emploierons dans certains cas, en particulier lorsque la teneur exacte en métal contenu dans le minerai est inconnue, notamment pour le minerai d’antimoine produit antérieurement à 1880. L’étude se concentrera sur ces deux métaux d’alliage : l’antimoine et le tungstène et sur la période des XIXe et XXe siècles qui correspondent au développement, à l’apogée, au déclin et à la disparition de l’industrie minière et métallurgique de ces deux métaux. La volonté délibérée de cerner le sujet sur la période contemporaine est motivée par la réalité industrielle de l’exploitation, du traitement et de l’utilisation de ces minerais et métaux. En raison du peu d’informations économiques, statistiques et techniques fiables disponibles sur les périodes antérieures au XIXe siècle, nous pouvons considérer que l’étude des mines d’antimoine en activité au cours de cette période, relèvent davantage de l’archéologie industrielle et de l’archéologie « classique », basées sur l’étude des quelques vestiges des exploitations (mobilier et travaux miniers principalement), que de l’histoire industrielle. Du reste, les études, les recherches et les publications contemporaines sur l’exploitation des minerais métalliques dans les périodes antiques et médiévales sont nombreuses.

I – Déficit d’études relatives à l’antimoine et au tungstène La consultation de la base de données informatique de l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (ABES) permet de retrouver la documentation concernant l’antimoine, le tungstène, mais aussi les autres métaux et le charbon. La recherche par mots présents dans le titre du document1 donne les résultats suivants par ordre croissant du nombre d’occurrences : substances

dénomination seule

%

mine(s) de

minerai(s) de

TUNGSTÈNE

222

1,73

4

3

ANTIMOINE

310

2,42

8

4

MANGANÈSE

366

2,86

4

6

ÉTAIN

388

3,03

9

9

URANIUM

954

7,47

19

18

PLOMB

1340

10,49

48

24 20

ZINC

1514

11,86

23

ALUMINIUM

1968

15,41

1

6

CUIVRE

2198

17,2

39

25

ARGENT

3517

27,53

55

9

OR

8994

29

9

FER

8564

186

188

CHARBON

1800

188

0

- 3 - Tableau récapitulatif des réponses obtenues sur le site de l’ABES, classement par substances. 1 Les documents répertoriés dans cette base concernent des travaux universitaires, des études archéologiques, géologiques, techniques mais aussi des livres et des publications périodiques diffusés dans le domaine public. La période couverte par cette base est très vaste, puisque certaines notices font références à des ouvrages datant du XVIe siècle.

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Pierre-Christian GUIOLLARD - L’Industrie minière de l’antimoine et du tungstène en France métropolitaine, aux XIXe et XXe siècles -

Même si cette base de données de l’ABES n’est pas exhaustive, elle est néanmoins représentative des travaux scientifiques et universitaires publiés. Le résultat de cette recherche met en évidence le fort déficit d’études consacrées au tungstène et à l’antimoine par rapport aux autres métaux de base que sont le plomb, le zinc et le cuivre et aux métaux précieux. Dans ce dernier cas, il faut modérer le résultat concernant l’or et l’argent car ces derniers peuvent concerner beaucoup de sujets différents de l’exploitation du métal lui-même, notamment dans les disciplines économiques, historiques et littéraires. Les chiffres relatifs à la dénomination « mines » et « minerais » d’or et d’argent traduisent une meilleure appréciation de la place réelle occupée par les publications dans l’histoire minière et situent ces deux métaux entre le zinc et le cuivre. Ces statistiques ne sont toutefois pas représentatives de l’importance de l’activité minière de l’époque contemporaine, ni même de l’ensemble des 2 000 ans d’histoire minière de notre pays, notamment pour le cuivre dont la production totale des mines françaises est estimée à 100 000 tonnes2 , chiffre très marginal qui relègue la France dans les profondeurs du classement mondial des producteurs.

II – Les métaux non-ferreux dans la littérature Les publications antérieures au XIXe siècle, consacrées à l’industrie des minerais métallifères français ne sont pas nombreuses. Il existe toutefois quelques documents de référence, généralistes sur l’ensemble du pays ou très régionalistes ciblés sur les Vosges, le Languedoc, les Pyrénées ou l’Auvergne. En 1530, Heinrig Gross réalise, à la dema...


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