La conquête spirituelle des européens PDF

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Ce cours se consacre à la conquête spirituelle des européens vers le Monde....

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La conquête spirituelle Processus qui va recouvrir largement le processus d'expansion commerciale, politique et militaire mais ne se confond pas totalement avec lui. Plusieurs acteurs : les couronnes (espagnols et portugais) mais aussi le Pape (qui considère avoir son mot à dire en matière d'évangélisation) et à partir du 17ème siècle la couronne de France. A un échelon inférieur, ce qui vont concrètement mettre en œuvre cette politique d'évangélisation sont les ordres religieux, à l'intérieur il y a différentes tendances entre les ordres mendiants et les jésuites et les ordres religieux nouvellement créer au 18ème siècle comme principal objectif : l'évangélisation et la mission à travers le monde. I. Croisade et mission La question de la mission n’apparaît pas depuis la découverte de l'Amérique. Elle est inscrite dès le départ dans les évangiles. La religion chrétienne cherche à s'étendre et convertir toute les nations. Le christianisme marque une rupture avec l'idée de peuple élu (religion lié à une souche humaine particulière). Cela dit, l'église n'a pas toujours était missionnaire. La papauté veut réaffirmer sa domination sur l'Occident voir audelà. Les premières missions commandés par le Pape sont des missions en Europe. D'abord dans l'empire germanique, en Scandinavie, en Russie au Moyen Age. Cette question devient aiguë au 13ème siècle lorsque d'une part le pape est en conflit avec l'Empereur en Europe et part ailleurs le pape souhaite rencontrer Gengis Khan et ses successeurs lors de la formation de l'empire mongole. C'est en s'appuyant sur les ordres mendiants (franciscains, dominicains formés au 12ème siècle) qui sont des ordres nouveaux car ce ne sont plus des moines qui vivent dans des communautés fermés et tournés vers la prière, ce sont des religieux qui vivent certes en couvent mais tourné vers l'art de la parole, la prédication et l'enseignement religieux. Ces ordres jouent un rôle important en Europe car rechristianisation de l'Europe (les dominicains sont dans la répression des hérésies cathares) et les franciscains vont être utilisé par le pape pour aller à l'encontre de Gengis Khan. Ces premières missions de longues distances vont emprunter la grande route commerciale utilisé par Marco Polo à la même époque et donc plusieurs de ces missionnaires ont laissé des traces comme Jean de Plancarpin (1182-1252) et Ascelin de Crémone (1200-1280) qui a la demande d'Innocent 4, va se rendre en Mongolie pour tenter d'obtenir la conversion des mongoles. Seulement le pape n'est pas le seul à utilisé l'ordre missionnaire et Saint Louis va déléguer des missionnaires vers l'empereur mongole comme André de Longjumeau (1200-1271) et Guillaume de Rubrouk (1215-1295). L'orient va longtemps être considéré par la papauté comme sa terre de prédilection car c'est dans cette espace là quelle a entreprit beaucoup de missions. Lorsque les ibériques vont commencer à explorer les routes maritimes dans l'Océan Atlantique, ces territoires ne sont pas un droit de préséance pour le pape. C'est pour cette raison que les premières expéditions maritimes vont être d'emblée placé sous le patronage. Le régime du patronage « padroado » est le principe ancien d'une église qui est organisé, dirigé, financé par des laïques. Les territoires découverts le long de ces routes maritimes vont être placé sous la responsabilité du roi portugais qui sera le patron de l'église. Les accords passé avec Rome ont donné lieu à

des bulles pontificales pour limiter les droits de patronage sur les terres découvertes. – 1455 : romanus pontifex – 1456 : inter caetera – 1481 : aeterni regis – 1493 : inter caetera – 1516 : dudum pro parte – 1534 : aequum reputamus Le patronage ne recoupe pas l'Empire. Les empires espagnols et portugais ont une dimension de territoire et domination sur le territoire. Le patronage s'étend au-delà des territoires contrôlés. Par exemple, la bulle de 1534 est une bulle qui suit la fondation de Boa en Inde et qui fait que le diocèse de Boa va être le siège duquel le roi du Portugal va avoir un droit de patronage du cap de bonne espérance jusqu'à la Chine. Or, le Portugal contrôle très peu de ces territoires et à cette époque, il a à peine établit des contact avec la Chine et n'est pas arrivé au Japon. La mission et les missionnaires vont joué dans certains cas le rôle d'ambassadeurs pour la progression portugaise en Asie. Bien souvent, les missionnaires vont devancer les navires dans le cas portugais. Une des caractéristique de ce patronage portugais est que le roi exerce cette responsabilité sur l’Église, le clergé de façon assez lâche et donc il va très rapidement en délégué la responsabilité à d'autres. Lors de l'expansion portugaise le long de l'Afrique, la question de construction d'église n'est pas primordiale et il n'y a pas vraiment de politique d'évangélisation. Néanmoins, ils vont obtenir la conversion de certains rois comme au Bénin ou Congo et cette conversion est une alliance politique. Il est vraisemblable que les rois convertis continuent de pratiquer les anciennes religions. Les droits de patronage reçuent par la Castille sont peu récent car les expéditions le sont également. A la différence, les rois de Castille vont prendre très au sérieux l'exercice du patronage castillan et lorsqu'ils arrivent aux Antilles avec Christophe Colomb, il n'y a pas vraiment de politique d'évangélisation mais à partir de 1500-1510, et notamment face au désastre humain qu'à représenté les premières années aux Antilles, les rois ont décidé de prendre en main le patronage. Bulle = – 1486 : orthoxae fidei – 1493 : inter caetera – 1508 : universalis ecclesiae – 1523 : eximiae devotionis affectus II. L'offensive des ordres mendiants Les franciscains et dominicains jouent un rôle très important. Plus efficace en Espagne qu'au Portugal. En Espagne, les ordres mendiants ont très ben été accueilli au 13ème siècle en Castille et Aragon, ils ont fondé de nombreux couvents et leur ancrage dans la péninsule ibérique est très forte. Ils ont contribué à prêcher un christianisme dur notamment dans la péninsule ibérique où cohabite des personnes musulmanes, chrétiennes et juives. Ils jouent un rôle important dans l'anti-judaïsme en Espagne qui

prépare des décrets de l'expulsion des juifs. Malgré cette ancrage locale, les ordres mendiants restent sur un échec politique, religieux qui lors de la reconquête du royaume de Grenade en 1492, ils n'ont pas joué un rôle important dans l'évangélisation des populations locales. Le royaume de Grenade a été directement placé sous le contrôle de l’Église séculière, les évêques, les paroisses, les curés. Les ordres mendiants accablent le clergé séculier. Il y a donc une revanche à prendre. La découverte de l'Amérique est considéré par les ordres mendiants comme un message divin qu'il faut interprété et ils l'interprète dans une perspective millénariste (relève d'un courant de spiritualité du Moyen Age comme Joachim De Flor qui s'appuie sur une vision apocalyptique de l'humanité et qui estime que l'humanité attend le retour de Dieu sur Terre mais pour y arriver, il y aurait vraisemblablement un combat à régler contre les forces du mal). La découverte de l'Amérique, la présence de ses millions d'âmes est cette épreuve placé sur le chemin des hommes vers l'âge du saint esprit. Dès lors, il y a un enjeu qui engage l'humanité entière à convertir les populations américaines car leur conversion dépend le salut des hommes. C'est la raison pour laquelle, lorsque les premiers religieux vont en Amérique, ils vont être les premiers à tirer la sonnette d'alarme en voyant la vie des indiens et la façon dont les laïques assument ce rôle de diffuser la religion chrétienne. Un rôle dévoué dans le cadre de l'encomienda. Les colons veulent surtout prendre la force de travail des indiens. En 1511, lorsque le dominicain Antonio de Montesinios va publier à Hispagnola le comportement des colons, c'est un coup de tonnerre car jusque là, les religieux accompagné les marins/militaires. Ce travail des ordres à des relais en espagnols notamment dans les universités espagnols. Dans les départements de droits et de théologies, des juristes comme Palacios Rubios ou F. Vitoria sont en train de réfléchir sur quelles sont les titres légitimes pour que le roi d'Espagne s'empare de ces territoires. Il y a en Castille à ce moment là un moment critique du processus de colonisation qui est en train de construire en réalité la vision des Indiens. Ces théologiens théorisent la souveraineté indiennes en tant que créature divine ce qui ne fait pas de ces religieux des naïfs. Ils cherchent à justifier la présence des espagnoles aux Indes. Ce que disent ces juristes c'est de dire que le seul titre légitime est d'assumer le rôle de patron de l'église américaine et de faire en sorte que l'évangélisation des Indiens soient réalisé dans de bonne conditions. Les ordres mendiants vont proposer à Charles Quint d'exercer en son nom ce magistère, le patronage donc la fondation des Églises et évangélisation des Indiens. C'est une entreprise politique qui vise à imposer en Amérique les religieux comme étant des politiques incontournables car ils vont placé les indiens sous leur tutelle. C'est un combat politique qui s'ouvre en 1511 et 1542 (loi nouvelle). Dès 1512, les rois catholiques vont convoquer une conférence à Burgos pour essayer de régler les cohabitations entre indigènes et espagnoles. Néanmoins, les lois de Burgos ne vont pas modifier l'encomienda. En revanche, elles vont aboutir à un document appelé « requerimiento » que les rois de Burgos impose au espagnols. Toute nouvelle découverte doit être précédé d'une déclaration lu en espagnol ou en latin, sur des plages désertes ou devant la population indienne. Les découvreurs annoncent aux populations qu'elles sont libres, souveraines mais qu'elles ne peuvent s'opposer à l'évangélisation et s'ils s'opposent, il sera légitime de les destitué de leur droit et de prendre le pouvoir. Tout formel que soit ce document, il dénote déjà un basculement où la prise de

possession de pouvoir se fait au nom de l'évangélisation. Pour les religieux, c'est une petite victoire mais qui reste encore la question de comment vont être évangélisés les indiens. S'ouvre un deuxième front d'évangélisation après la prise de Mexico par Cortès. Ils obtiennent de Charles Quint de pouvoir mener l'évangélisation. L'encomienda n'est pas remis en cause mais déjà les franciscains arrivent officiellement en terre de mission. En 1524, une délégation franciscaines de 12 franciscains espagnols qui arrivent à Mexico et Cortès, dans une cérémonie, s'agenouille devant Martine de Valenza et embrasse l'habit. Dans un premier temps, Cortès pense que les franciscains sont là pour l'aider à « mater » les populations. Cette arrivée à été mise en scène dans un document de propagande (1579) et cette représentation est importante car on voit le projet franciscain. Tout les projets de fondations, de colonies ont été accompagné d'utopies religieuses. ... Dans le cadre des réductions, on sépare les indiens des espagnols. Pacification dans le années 1560-1570 lorsque la couronne admet qu'on ne peut pas totalement soustraire le travail des Indiens. A partir de 1560, on conserve le principe de séparation. Les religieux dans le cadre des paroisses indiennes vont mettre les indiens au travail même si tout le projet d'évangélisation de Las Casas est pacifique. L'argument de Las Casas est de préserver la bonne nature des Indiens, des mauvais exemples des espagnols qui ont été corrompu par la civilisation. Les ordres religieux, malgré les conflits avec les conquistadors, accompagnent l'idée qu'à terme, les Indiens ou métis constitueraient l'élite naturel du pays. III.

Le tournant jésuite

Les guerres civiles entre espagnoles et colons vont détricoter ce que les religieux avaient réussi à faire. Arrive sur la scène missionnaire un nouvel ordre : l'ordre des jésuites. Cet ordre porte avec lui un projet missionnaire différent des ordres mendiants et qui est quelque part plus compatible avec l'ordre coloniale. Les jésuites ont une empreinte ibérique forte car 5 fondateurs sont espagnols. Parmi eux, il y a Ignace de Loyola et François Xavier. C'est un ordre qui se constitue en 1536 et qui est tourné vers l'évangélisation et organisé de façon hiérarchique. Ils vont essayé de se placer sous l'autorité du Pape. Les enjeux sont autour de Lisbonne et Madrid et non à Rome. Ce qui est malgré tout intéressant est que les jésuites vont avoir énormément de mal à entrer dans le monde espagnol et colonisation espagnol. Car a Madrid, on se méfie de l'attachement à Rome et le roi d'Espagne ne veut pas ouvrir la porte de son patronage à eux. L'accueil est tout autre. Le roi de Portugal accueille les Jésuites des 1538 alors que l'ordre n'est pas encore reconnu par le pape. C'est le roi de Portugal qui va demandé de les reconnaître. Si le roi de Portugal accueille les jésuites, c'est que au tournant des années 30-40, le roi se dit que lui aussi devrait s’intéresser à son patronage. Il devrait lui aussi mener une politique d'évangélisation qui soit structuré, dirigé. Les jésuites vont se présenter comme ceux qui vont donner une consistance à ces droits de

patronage et à s'occuper de développer des missions dans l'empire Portugais. En 1540, grâce au roi de Portugal, l'ordre jésuite est reconnu par le Pape. A ce moment là, les jésuites vont se répandre de partout. Il faut avoir à l'esprit qu'en 1541, François Xavier est à Goa et fonde le premier collège jésuite. C'est en 1542 qu'il est fondé à Lisbonne. François Xavier meurt au porte de la Chine en 1552. Les jésuites dans l'empire portugais ne vont pas avoir le même rôle que les ordres mendiants en Amérique mais ils vont aller tellement vite qu'ils vont devancé les implantations portugaises. François Xavier est le premier à arriver au Japon en 1549. Protégés par le Roi de Portugal, ils en sont dépendants car ils les financent. L'autre front des jésuites est le Brésil. En 1549, le premier gouverneur portugais arrive au Brésil et a dans ses valises 6 jésuites qui vont recevoir la mission d'évangélisé la population brésilienne. Conversion des indiens et tentative de soustraire les indiens des mains des colons portugais pour les maintenir dans des villages communautaires. Processus conflictuel car jusqu'à la fin du 16ème siècle, l'essentiel des populations esclaves qui travaillent sur les plantations brésiliennes sont indiennes. Depuis Lisbonne, on essaye de faire du Brésil le principal débouché des comptoirs d'Afrique. Pour la couronne Portugaise, c'est important de donner des esclaves car permet de mettre le Brésil dans les dynamiques commerciales impériales et éviter que l'économie brésilienne soit autarcique. On retrouve au Brésil ce principe de séparation des communautés. Mais la bas, l'état portugais n'existe pas ou très faible. Les jésuites vont essayer de pénétrer l'Amérique espagnole mais profonde résistance de l'Espagne. C'est seulement en 1567 que les jésuites vont être autorisé à se rendre en Amérique espagnole et le Pérou. Pourquoi les jésuites vont arriver au Pérou ? Car ils vont proposer au roi d'Espagne et à l'administration espagnole un modèle d'évangélisation qui est compatible avec le nouvel ordre coloniale qui se met en place. Même plus compatible que les ordres mendiants qui décline à cette époque là. Les jésuites ont commencé au Japon et en Chine. José de Acosta écrit en 1590 sur l'histoire naturel et morale des Indes qui est le contre-pied de Las Casas et va théorisé une vision des Indiens plus sombre notamment en hiérarchisant les catégories d'humains sur la terre en montrant que les ordres mendiants était des idéalistes qui n'ont pas vraiment observés les Indiens. Pour les jésuites, ce qui est en Amérique n'est qu'un degré entre la sauvagerie et la civilisation. Acosta se réclame de l'observation. L'arrivée des jésuites en Amérique espagnol pose le cadre idéal et religieux et justifie que le travail obligatoire des Indiens est une pression religieuse tellement forte qu'il faut les mettre sous tutelle. Ils vont importer du Pérou des moyens de répressions du paganisme très fort. Ils vont participé à un durcissement du regard des Indiens en Amérique Espagnole. La singularité des jésuites est qu'ils vont dans les frontières, dans l'entre deux américain, pour forger des terres de missions qui vont devenir de véritables domaines....