Title | La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l\'environnement ? |
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Author | Mathéo Grangé |
Course | Sciences Sociales |
Institution | Université Rennes-II |
Pages | 56 |
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Objectifs: comprendre que le développement et le bien-être ne se résument pas à la croissance économique
+ comprendre l’analyse économique du développement durable (DD)
Notions: Capital naturel, physique, humain, institutionnel. Biens communs. Soutenabilité. Acquis
de première: ext...
Chapitre : La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Objectifs: comprendre que le développement et le bien-être ne se résument pas à la croissance économique + comprendre l’analyse économique du développement durable (DD) Notions: Capital naturel, physique, humain, institutionnel. Biens communs. Soutenabilité. Acquis de première: externalités, droits de propriété, offre et demande, défaillances du marché
Chap 3.1
Chap 3.1
Chap 3.2
1
Sensibilisation
L'empreinte écologique est une mesure de la pression qu'exerce l'homme sur la nature . C'est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets
Sommaire Première Partie La croissance économique altère-t-elle l’environnement et compromet-elle la soutenabilité de l’environnement ?
I-
Les limites écologiques et humaines de la croissance économique. A- Croissance économique et dégradation du capital naturel. B- Les coûts humains de la croissance économique actuelle. C- Comment expliquer l’épuisement des ressources naturelles ?
II-
Les enjeux du développement durable. A- Qu’est-ce que le développement durable ? B- Le débat : soutenabilité forte ou faible ? 1- La soutenabilité faible. 2- La soutenabilité forte.
Aspects conclusifs 1
2
Seconde Partie Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
Introduction. I-
L’approche économique du problème climatique. A- La pollution est une externalité négative. B- Evaluer monétairement les dommages environnementaux. C- Déterminer le niveau de pollution optimal.
II-
Les instruments de la politique climatique. A- Les instruments réglementaires. 1- Approche générale. 2- Les différentes catégories de normes environnementales. B- Les instruments économiques. 1- Taxes et subventions. 2- Marché des quotas d’émission.
III-
De la complémentarité des instruments pour une politique climatique efficace.
Aspects conclusifs II Conclusion générale : Reggae « PIB et développement durable »
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Première Partie La croissance économique altère l’environnement et compromet la soutenabilité de l’environnement !
Introduction ▪
La croissance économique a des effets ambivalents sur la préservation de l’environnement :
✓
Des effets négatifs certains : usage intensif des ressources + pollution (émission de GES par exemple)
✓
Mais aussi des effets positifs : production de technologies « vertes » + prise de conscience et modification des comportements
Problématique : La croissance économique actuelle est-elle conciliable avec la préservation des grands équilibres écologiques indispensable au développement humain ? Peut-on imaginer une croissance « verte » ou faut-il changer de « logiciel » et remette en cause nos modes de production et de consommation ? Quels instruments peut-on utiliser concrètement pour réaliser les adaptations nécessaires ? (Voir Chap. 3.2
Activité 1: vidéo de pédagogie inversée « Les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance » Vous remplirez les deux fiches ci-dessous :
1. Les quatre capitaux nécessaires à la croissance L’analyse classique, à travers la fonction de production Y = f (K, L), considère deux facteurs de produc-tion : le …………………… et le ……………………….. L’analyse économique du développement durable veut dépasser cette approche classique en ayant une approche patrimoniale, c’est-à-dire en termes de stocks des différents …………………………………… nécessaires à la croissance et au bien-être des populations. On distingue ainsi quatre capitaux : Capital physique Définition = Capital humain Définition = Capital institutionnel Définition =
4
Capital naturel Définition = Exemples de services rendus par le capital naturel : 2. Epuisement et destruction des capitaux à cause de la croissance La recherche de croissance économique au travers d’une production intensive a plusieurs effets sur l’environnement : Diminution de la biodiversité Exemples : Epuisement des ressources non renouvelables Exemples : Dégâts liés à l’industrie Exemples : Conséquences du réchauffement climatique Exemples :
Activité 2: vidéo de pédagogie inversée « Comment l’analyse économique conçoit-elle la préservation de l’environnement ? »
1. Le développement durable (soutenable) Depuis les années 1970, ……………………………………………………………………………
>> Définition du rapport de la commission Brundtland :
3 dimensions :
5
Economique =
2. L’analyse économique du développement durable : la soutenabilité Il existe un débat sur le critère de soutenabilité : la substituabilité, c’est-à-dire la possibilité de …………………….. un capital par un autre.
La soutenabilité faible
La soutenabilité forte
Est-ce que le capital naturel peut être remplacé par un autre ? Qu’est-ce qui doit être préservé d’une génération à l’autre ?
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I-
Les limites écologiques et humaines de la croissance économique.
La croissance accentue la pression des hommes sur l’environnement. De nombreuses ressources et espèces sont en voie de disparition du fait de leur surexploitation et les émissions excessives de gaz à effet de serre sont à l’origine du réchauffement climatique. Ce dernier n’est pas sans conséquence pour les humains.
Activité : Colloque de l’économiste Philippe Bihouix in Au coffre.com Colloque durée 1h02 :23 Temporalité retenue (35 :48 minutes) La croissance est-elle infinie ou insoutenable ? 1. Qu’est-ce que la dissonance cognitive ? 2. En quoi l’époque actuelle est en dissonance cognitive selon P. Bihouix ? 3. Que prédisent les lanceurs d’alerte états-uniens en 1948 ? 4. Quel est le rôle du progrès technique ? 5. Que préconise les adeptes de la « Corne d’abondance » ? 6. Que préconise les « prophètes de l’apocalypse » ? 7. Qu’explique le Rapport « Haut club de Rome » ? 8. Qu’est-ce que peut apporter la technologie ? 9. Expliquez le raisonnement de « la ressource ultime » ? 10. Pourquoi l’économiste Herlich perd son pari avec l’économiste Simon ? 11. Comment pouvons-nous éviter la pénurie ? 12. Qu’est-ce qu’une « réserve » ? 13. Pourquoi P.Bihouix, dit-il que la « réserve » bouge ? 14. Quelle quantité de métaux extrait-on actuellement ? 15. Qu’est-ce que l’économie circulaire ? 16. Pour P. Bihouix est-il possible de tout recycler ? 17. Expliquez les effets qui, selon Bihouix, rendent la croissance insoutenable . 18. Selon vous, P. Bihouix pense-t-il que la croissance est infini ou insoutenable ?
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A- Croissance économique et dégradation du capital naturel .
Capital naturel = patrimoine comprenant les ressources naturelles, les écosystèmes et la biodiversité qui contribue au bienêtre matériel ou non des populations. La croissance du niveau de vie au niveau mondial >> 2 types d’effets négatifs sur le capital naturel: (1) En amont du processus productif : ✓
Epuisement des ressources naturelles non renouvelables (les stocks) : pétrole, gaz, charbon, minerais…. Cf Doc 1
Document 1. Réserves de ressources fossiles.
✓
Epuisement des ressources naturelles renouvelables :
Si prélèvement > seuil de renouvellement de la ressource. Ex : ressources halieutiques, déforestation, eau douce … (2) En aval du processus productif : ✓
Augmentation de la pollution.
Ex : CO2, particules fines, polluants industriels et agricoles… cf docs 2 et 3 Document 2. Les émissions de gaz à effet de serre (GES).
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✓
Réduction de la biodiversité : disparition de certaines espèces. Cf doc 4
Document 4. Une perte de biodiversité.
Correction doc 4.
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C- Comment expliquer l’épuisement des ressources naturelles ? Bien commun (= ressource commune) = ressource rivale (quantité limitée) mais sans exclusion (gratuite). Les ressources naturelles sont en danger du fait qu’il n’existe pas à leur égard de droits de propriété. Càd qu’elles n’appartiennent à personne. D’où leur surexploitation. Les biens environnementaux sont souvent des biens communs. Parce qu’ils n’ont pas de prix, ces biens souffrent de surexploitation parce que l’agent rationnel qui cherche à maximiser son intérêt va ignorer le coût principal de son action : l’épuisement de la ressource. De la sorte, la croissance économique détériore l’environnement (réchauffement climatique, perte de biodiversité…) et affecte négativement le bien-être.
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Document 5 Bis. La tragédie des biens communs.
Dans une économie où les droits de propriété seraient parfaitement définis, chaque ressource aurait un prix : (cf théorème de Coase)
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Baisse des réserves de poissons
Surpêche
Hausse du coût de production pour
Hausse du prix des droits de pêche
Hausse du prix de vente
Baisse de la consommation de poissons
Préservation de la ressource
Synthèse I De nombreux biens environnementaux sont des ressources communes : leur usage est rival mais non-excluable. Ces caractéristiques induisent une surexploitation et une dégradation qualitative des ressources. Les hommes, à travers leurs activités économiques, sont les principaux responsables des dégradations environnementales. Ces dernières menacent le développement parce qu’elles réduisent la capacité du capital naturel à fournir des services favorables au bien-être. Par ailleurs, le réchauffement climatique engendre des coûts humains importants (catastrophes naturelles, malnutrition, risques sanitaires, pénurie d’eau…)
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II-
Les enjeux du développement durable .
Remarque introductive : le développement doit clairement être distingué de la croissance économique. Il s’explique par l’interaction de différents capitaux : naturel, physique, institutionnel et humain. Tout l’enjeu actuel pour l’humanité est de le rendre durable et soutenable.
A- Qu’est-ce que le développement durable (DD)? Rappel (IC) Développement = transformation des structures démographiques, économiques et sociales, qui, généralement, accompagnent la croissance. (aspect structurel et qualitatif)
Développement durable [rapport « Brundtland » (1987)] = développement qui permet à la génération actuelle de satisfaire ses besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. >>> Doit conjuguer: • • •
croissance économique préservation de l’environnement partage équitable des richesses
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Document 6. Le DD est un concept multidimensionnel.
Correction Doc 6
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Le DD nécessite la reproduction voire l’accroissement de 4 types de capital (=« les 4 capitaux du bie
Capital h i + Ca tal t l + Ca tal h i + Cap al institution
Ensemble des biens de production : capital fixe et capital circulant Ressources naturelles renouvelables et non renouvelables , biodiversité Ensemble des connaissances, des compétences et des expériences, accumulées par un individu
Capital global
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Capital global
Si croissance ou maintien, alors développement soutenable
Si baisse alors développement non soutenable Document 7. Une approche patrimoniale de la soutenabilité.
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Correction Doc 7
Synthèse II A Alors que la croissance est un processus quantitatif, le développement, phénomène avant tout qualitatif, implique des progrès dans les différentes structures d’une collectivité (éducation, santé, protection de l’environnement…) qui permettent d’accroître le bien-être des individus, c’est-à-dire leur capacité à choisir la vie qu’ils estiment désirable. Le développement peut être étudié à travers quatre grands types de capital : le capital physique, le capital humain, le capital institutionnel qui sont des capitaux produits par les hommes, mais aussi le capital naturel, qui est le seul à être non produit. En interagissant, ces différents capitaux contribuent au bien-être des populations. Le rapport Brundtland définit le développement durable comme « un type de développement qui permet de satisfaire les besoins du présent sans compromettre la possibilité des générations futures de satisfaire les leurs ». Un tel développement doit parvenir à conjuguer croissance économique, partage équitable des richesses dans le monde mais aussi entre les générations et préservation de l’environnement.
B- Le débat : soutenabilité faible ou soutenabilité forte ?
Soutenabilité = situation dans laquelle le niveau de bien-être actuel peut au moins être maintenu pour les générations futures. Rq: cela suppose de mesurer les évolutions quantitatives et qualitatives des stocks de patrimoine à la base du bien-être
Soutenabilité faible ≠ Soutenabilité forte 1- La soutenabilité faible. La soutenabilité faible est une approche du DD qui fait confiance au progrès technique et au marché. Le développement est considéré soutenable si le stock global de capital à l’origine du bien-être demeure au moins constant. Soutenabilité faible = croissance et préservation de l’environnement sont parfaitement compatibles
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Partisans: Banque mondiale, OCDE, économie de l’environnement… Trois raisons à la Soutenabilité faible (1) Croissance économique ➔ progrès technique, donc des gains d’efficacité dans l’usage du capital naturel (baisse intensité énergétique et intensité carbonique) Ex.Moteurs plus propres dans l’automobile amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments Économies d’eau ou de pesticides dans l’agriculture (2) Modification des comportements : plus grand respect de l’environnement (3) Essor du secteur tertiaire ➔ baisse conso. énergies NR. Rq: Idée à nuancer : Google consomme énormément d’électricité !
Ces trois arguments permettent d’expliquer la courbe de Kuznets environnementale (dite en « U » inversé) : Simon Kuznets (1901-1985) Économiste étasunien . Courbe de Kuznets (fait le lien entre PIB/hab et le niveau d’inégalité d’un pays) Courbe de Kuznets environnementale est un dérivé de ses travaux (d’après Grossman et Krueger -1994)
Document 8. La soutenabilité faible : l’hypothèse de la substituabilité des capitaux. (courbe environnementale de Kuznets)
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Correction Doc 8.
Objectif : transmettre aux générations futures un stock de capital global inchangé les différents capitaux (naturel, physique, institutionnel et humain) sont substituables ❑ Les ressources naturelles peuvent être valorisées monétairement (prix de marché). ❑
Les agents économiques (entreprises, ménages) réagissent aux incitations monétaires (homo oeconomicus)
Rq: Cadre de pensée néo-classique Synthèse II B 1 L’approche de la soutenabilité faible postule que les différents capitaux à la base du bien-être sont substituables : le développement est donc soutenable tant que le stock de capital global ne décroît pas. Cette approche fait confiance aux signaux envoyés par le marché pour inciter les agents économiques à développer de nouvelles techniques permettant le maintien du bien-être malgré raréfaction des ressources naturelles. 2- La soutenabilité forte. L’approche de la soutenabilité forte rejette le caractère substituable des capitaux. Elle reconnaît une spécificité au capital naturel qui est, avant tout, le support de la vie et se montre plus sceptique quant à la possibilité d’assurer une croissance soutenable. Soutenabilité forte = croissance incompatible avec la préservation de l’environnement
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Document 9. Les implications de la soutenabilité forte.
Correction Doc 9.
(2) La croissance actuelle est insoutenable si elle se généralise à l’ensemble des pays. Cf. empreinte écologique (intro) (2) Les technologies vertes engendrent un « effet rebond »
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Titre: « l’effet rebond »
Utilisation de « technol ogies vertes »
Gains d’effica cité énergét ique
Hausse de la consommation d’énergie et de la pollution
Baisse du prix des
Hausse de la demande
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Document 10. Le risque d’effet rebond : une limite aux vertus écologiques du progrès technique.
Correction doc 10.
(1): modifier en profondeur nos modes de production et de consommation ➔ courant de la décroissance, Nicholas Georgescu – Roegen, Serge Latouche. ✓
Réduction de la consommation dans les pays riches.
✓
Relocalisation de la production, critique radicale du CI
(2) Appliquer le principe de précaution aux politiques publiques. Ex : interdiction du gaz de schiste et des OGM en France Synthèse II B Le capital naturel est un capital spécifique parce qu’il est le cadre de vie des hommes et que les dégâts qu’il subit peuvent être irréversibles. Les différents capitaux ne sont pas substituables. Le développement est soutenable seulement si le stock de capital naturel ne décroît pas. Le progrès technique n’est pas une solution satisfaisante pour surmonter les problèmes environnementaux. Une orientation de nos sociétés vers des modes de vie plus sobres est nécessaire.
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Aspect Conclusif La croissance économique n’est pas incompatible avec la préservation de l’environnement à plusieurs conditions : ✓
Une modification profonde de la nature de cette croissance. Tendre vers croissance verte. Adaptation de l’offre et de la demande.
✓
Une refonte des indicateurs de croissance et de développement pour mieux prendre en compte la gestion des ressources naturelles
✓
Des politiques publiques à la fois plus incitatives et plus contraignantes
Un soutien financier et technique au pays du Sud pour accompagner l’adaptation au changement climatique
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Croissance économique actuelle (capitaliste/productiviste) Effets indésirables/limites
Effets désirables
Mondialisation des activités
Réchauffement climatique
Consommation de masse
Épuisement des ressources naturelles
Production de masse
Réduction de la biodiversité
Hausse des niveaux de vie
Détérioration des capitaux
Naturel, physique, humain, institutionnel
Croissance non soutenable
ALERTES Club de Rome Déclaration de Brundtland Conférences internationales (COP etc)
Développement durable
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Développement durable
des Sauvegar de biens commun s
Transit ion énergé tique
Progrè s techni que
Réduction de l’empreinte écologique
Croissance soutenable Compatibilité croissance économique/préservation de l’environnement
Il reste à voir les différents types d’intervention des pouvoirs publics pour mettre en place des politiques climatiques Seconde Partie
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Seconde Partie Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
Objectifs: comprendre, à travers l’exemple de la politique climatique, quels sont les moyens d’action des pouvoirs publics pour mener des politiques environnementales + comprendre la complémentarité de ces moyens Notions: Règlementation. Taxation. Marché de quotas d’émission. Acquis de première: externalités, droits de propriété, offre et demande, défaillances du marché.
Introduction.
Chap 3.1
Chap 3.1
Chap 3.2