La révolution américaine et ses conséquences PDF

Title La révolution américaine et ses conséquences
Author Matteo Reborn
Course HISTOIRE politique des Pays Européens
Institution Université d'Artois
Pages 4
File Size 92.1 KB
File Type PDF
Total Downloads 10
Total Views 136

Summary

La révolution américaine et ses conséquences...


Description

La révolution américaine et ses conséquences A partir de 1770, il s’ouvre ce qu’appelle J. Godechot les révolutions atlantiques. Cette période est marquée par la naissance des Etats-Unis, par la révolution française, par l’émancipation du continent sud-américain. C’est ici que commence l’histoire contemporaine, c’est une véritable rupture avec le passé. A. Indépendance et révolution américaines Au départ, le Royaume-Uni compte 13 colonies alignées le long de la côte Atlantique jusqu’à la Géorgie. Elles relèvent de colons, liées à la couronne et elles comptent 2 millions d’habitants, dont la moitié sont des Anglais, 250 000 esclaves déportés et le reste sont des Indiens. Ces colonies sont développées en agriculture, avec beaucoup de plantations de cotons, du bois, du sucre, des colorants. Elles fonctionnent selon principe d’exclusif colonial, elles ne doivent pas concurrencer la production des métropoles et tout ce qui est produit dans ces colonies est exclusivement destinés à la métropole, vers les ports de Londres, Bristol et Liverpool. Il n’y a donc pas de commerce possible entre ces colonies et la Nouvelle-France (actuel Québec). En 1763, la France perd la Louisiane et le Québec suite à la guerre de Sept Ans. Les colonies britanniques s’étendent, mais le statut du Québec pose problème. S’ajoute aussi à cela les problèmes financiers avec des dettes de guerre, Londres décide donc d’augmenter les impôts indirects (Stamp Act de 1765 et Townshend Act de 1767), non pas en métropole, mais dans les colonies. Les colons anglais installés dans les colonies estiment qu’ils ne sont pas représentés au Parlement, ils considèrent ne pas avoir été informés ni consultés « no taxation without représentation ». Leur réaction va même plus loin, avec la Boston Tea Party, qui est la première grande révolution. Une soixantaine de Bostoniens s’en prennent aux bateaux venant de Londres pour vendre du thé. Londres ne veut pas admettre le point de vue des colons, le gouvernement britannique accepte cependant selon le Québec Act, le droit de garder leurs traditions et leurs coutumes, donc une autonomie culturelle assez large. En revanche, les colons anglais vont faire naître un Congrès continental représentant les 13 colonies, composés de représentants de ces colonies, c’est le premier acte politique, ce qui aboutit à la proclamation d’indépendance le 4 juillet 1776. Les colons utilisent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est ainsi que naissent les Etats-Unis. La révolution américaine et son déroulement. Londres les appelle les Insurgents. Benjamin Franklin demande l’aide française, Louis XV envoie des navires et une armée pour faire face à la Royal Navy. Les Anglais signent alors les Traités de Paris et de Versailles, où ils reconnaissent la fin de la guerre et la reconnaissance de l’indépendance des Etats-Unis. C’est la première décolonisation de l’Histoire, qui est passée par le droit, mais aussi par les armes. Le Canada reste cependant une colonie britannique. La Constitution américaine marque la naissance d’une République, avec une séparation des pouvoirs. Chaque Etat des Etats-Unis a lui-même au niveau local son propre pouvoir, c’est donc une fédération. Elle stipule

aussi que le Président des Etats-Unis est élu au suffrage indirect pour 4 ans, voir schéma Moodle. Il peut nommer les juges, les fonctionnaires et le commandement de l’armée. Il dispose de tout le pouvoir exécutif. Le Congrès est divisé entre le Sénat (2 par Etat) et la Chambre des Représentants. Il existe un droit d’impeachment, en cas de trahison avérée du Président (une fois en 1974 avec Nixon). Ce régime est démocratique, qui repose sur certaines notions vertueuses, où on ne touche pas à la propriété. La richesse et l’ordre social sont essentiels, voilà pourquoi l’esclavage est maintenu.

B. Conséquences : « le vent de la liberté » et ses effets en Europe La révolution va avoir des effets indirects en Europe du point de vue des idées, des pratiques et du fonctionnement politique. On va assister à un vent de liberté en Europe. Dans le domaine intellectuel, on peut parler d’une certaine fermentation intellectuelle, que la révolution américaine va contribuer à faire germer. Elle va représenter le combat contre l’obscurantisme, pour les Lumières, au nom des Lumières. Certains milieux européens dont les élites vont se regrouper en mouvement de Patriotes, qui regroupent des personnes profitant de l’impact de la révolution américaine pour faire effondrer l’Ancien Régime. Ce mouvement concerne l’Europe mais aussi la Grande-Bretagne. Il apparaît comme étant révolutionnaire, l’armée devant parfois intervenir dans certains pays. Dans d’autres pays, on assiste à une remise en cause du système fiscal en place. Ce mouvement s’appuie aussi sur des pensées de philosophes comme l’abbé Mably Des droits et des devoirs du Citoyen (1758), Montesquieu, Voltaire, Condorcet, Rousseau. L’élite bourgeoise sent qu’elle peut profiter de cette nouvelle philosophie. La plèbe n’est cependant pas concernée. Ce n’est cependant pas encore la naissance d’idées démocratiques. C’est en France que ce mouvement s’est le plus développé. Tout d’abord, les Etats-Unis apparaissent comme un modèle républicain qui fonctionne, des liens importants se sont créés entre les 2 pays. Cette guerre a coûté chère à la France, donc elle se trouve au bord de la banqueroute. La situation fiscale, économique et sociale est totalement catastrophique. Le système d’impôts existe, mais ceux-ci rentrent mal. En 1788, on a 503 millions de livres de recettes (impôts + emprunts), mais avec 630 millions de dépenses, dont 310 concernent le remboursement des emprunts. La solution est donc d’augmenter les impôts directs (taille : payée par les roturiers, impôt le plus lourd ; la capitation : impôt par tête ; le vingtième : concerne 5% des revenus et 1/20ème des impôts déjà perçus) et les impôts indirects (ils portent sur des produits comme le sel avec la gabelle, les traites qui portent sur le commerce = droits de douane, les aides qui portent sur les boissons

comme le vin ou le cidre), ils sont perçus par les fermiers généraux qui sont corrompus. On trouve également les faux saulniers, qui gardent la gabelle pour eux. Mais l’Etat a imposé un sel de devoir (minimum imposé), On peut ajouter un système judiciaire catastrophique, lent, cruel et injuste. En effet, on a une multiplicité des juridictions comme la justice royales, les présidiaux, la justice dans les circonscriptions ou le baillage, la justice seigneuriale, les tribunaux spéciaux. De plus, on torture pour faire avouer les gens avec la question préalable, elle précède l’exécution. Et même, les juges sont parfois corrompus « les épiciers » en les payant en nature. On assiste à une crise économique majeure , avec une crise du vignoble qui touche les ¾ de la production. En 1785, une forte sécheresse touche la France, ce qui va entrainer la mort de cheptels bovins, ce qui conduit à des pénuries et des pertes pour les paysans. En 1786, un traité de libre commerce est signé entre le France et l’Angleterre, mais en France, le peuple croit que les rois et les Etats d’avoir fait « un pacte de famine » contre le peuple français. Enfin en 1788, la récolte de céréales est désastreuse en raison des orages et des inondations, ce qui fait augmenter le prix du pain et d’autres produits manufacturés. Les faillites et le chômage se multiplient, ce qui aggrave la misère. On trouve de plus dans les campagnes un climat de peur. Cela va mener à une tentative de réformes menées par les contrôleurs généraux des finances Calonne et Loménie de Brienne. Ils considèrent qu’il faut améliorer la situation fiscale en créant de nouveaux impôts payables par tous les propriétaires. Lamoignon propose de supprimer la question et de créer les tribunaux d’appel (refusé par les Parlements régionaux, les nobles et le roi). Ces réformes sont bloquées. Les parlementaires s’inquiètent de ces tentatives de réforme, ainsi le 3 mai 1788 le Parlement de Paris proclame une déclaration des droits de la nation. Plus tard, le 7 juin, le Dauphiné se révolte avec la journée des tuiles. On convoque alors les états généraux le 8 août 1788. Le Roi impose que soient rédigés des cahiers de doléances par le peuple. Louis XVI était un roi populaire et prestigieux, donc peu de cahiers de doléances demandaient la fin de l’absolutisme royale. Ces états généraux doivent être élus par la population. En ce qui concerne la composition de cette assemblée, le Tiers-Etat obtient « un doublement du tiers », donc deux fois plus de représentants, proposition appuyée par Necker. Le vote doit-il être fait par tête ou par ordre ? Le Roi refuse le vote par tête, mais accepte le doublement du tiers le 27 décembre 1788. On est alors dans un contexte électoral, avec l’établissement d’un certain contrat social entre le peuple et leroi, jusqu’à l’ouverture des états généraux le 5 mai 1789. Cependant, le Tiers-Etat est relégué à un rôle figuratif dans cette assemblée....


Similar Free PDFs