La société de consommation PDF

Title La société de consommation
Course culture générale
Institution EDHEC Business School
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Cours Culture Générale...


Description

LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION I.

Le consumérisme

Le moderne c’est celui qui n’aime pas réellement ce qu’il est. Comment faire pour vivre dans le monde moderne sans en être esclave ? Ouvrage de référence : Jean Baudrillard, La société de consommation, 1970 Cet ouvrage permet de comprendre que la société de consommation est un phénomène envahissant et elle est la caractéristique principale de notre société. + société d’abondance = société où il y a beaucoup trop de choses pour tout le monde, bien au delà du nécessaire. -> engendre donc le droit à l’abondance différent d’une économie de subsistance = produit le nécessaire, consomment ce qu’ils ont Seule une société riche peut être une société d’abondance, et qui gaspille donc par définition. Surproduit -> pollution/déchets etc Dans une société d’abondance : être exclut = être qui ne fait que survivre (exclu de la consommation, exclu du marché). On a le droit de vivre bien au delà de nos besoins. -> engendre pour une part de la population de la frustration La société de consommation incite en permanence à la consommation, elle engendre ce besoin chez les individus. La politique n’est plus idéologique elle est gestionnaire. Tout le monde se contente d’un monde reposant sur l’addiction à la consommation. Facteurs incitations : - obsolescence programmée «!on ne peut mettre sur le marché que ce qui a une courte durée de vie.!» - regard d’autrui, on consomme toujours sous le regard d’autrui.

La société de consommation est une société qui nous propose de consommer sans cesse. Et pour ce droit (droit à l’obsolescence) il y a deux leviers : le regard d’autrui et … La «! dimension mimétique! » du désir signifie que on désir la plupart du temps relativement à autrui. L’objet est désirable par rapport à autrui, il suffit qu’autrui désir un objet pour que je le désire. La société de consommation n’invente donc rien. Elle va faire briller un objet parce que autrui lui accorde du prix. Autrement dit, on va désirer l’objet parce que en réalité on désire que l’autre désire ce que l’on possède. Il y a donc une vision trinitaire du désir, ce qu’on désire en réalité c’est autrui. Ces phénomènes d’imitation ne sont pas limités par l’âge (même les plus jeunes), et la société de consommation les renforce. Pour l’homme, si autrui désire ce qu’il a, il se sent exister. Selon Jean B., la société de consommation engendre une sorte de détresse, elle creuse le manque. La société de consommation a ceci de pernicieux, on y trouve notre compte tout en étant insatisfait, tout en aspirant à autre chose. 1 sur 4

II. La société du spectacle La société de consommation est aussi une société du spectacle. G.Debord, La société du spectacle, 1967, la thèse de cet ouvrage est que la société du spectacle qui découle immédiatement de la société de consommation est une société de séparation. Elle n’est pas unifiée, elle est éclatée en deux. La société de consommation ne peut pas être autre chose que ca, car il faut nécessairement rendre toutes les marchandises spectaculaires, il faut faire rêver, rendre la chose désirable pour des vertus incroyables. Selon JB, la publicité touche notre fascination, notre imagination et pas notre raison. De plus, la consommation est mise en spectacle, on ne consomme pas pour nous même. Si personne n’est là pour voir ce que l’on a, c’est comme si on avait rien. C’est donc le spectacle qui rend spectaculaire. On a l’habitude de vivre sous le regard d’autrui. Les réseaux sociaux n’ont pas créé de besoin, ils les ont développés. Pour GD, c’est précisément ça une société du spectacle, une société qui n’est pas unifiée. Certaines personnes se donnent en spectacle devant d’autres personnes, il y a des rapports de force. Les gens veulent se montrer pour en mettre plein la vue aux autres, ils exercent alors un pouvoir sur les autres qui regardent. Ceux qui regardent sont en infériorité par rapport à ceux qui montrent, car c’est le spectacle qui fait la valeur au sein de cette société. Tout ce qui n’est pas mis en spectacle sombre dans l’indifférence. GD dit qu’au fond, la société du spectacle est une non société, «! la vérité de cette société c’est la négation même de la société! », car il y a une coupure, une ligne de démarcation. La société du spectacle fait d’autrui notre esclave parce qu’il nous regarde, ou bien notre maitre car il a quelque chose qu’on admire. L’homme tourne tout ce qui le caractérise comme un objet de puissance sur autrui. Paradoxalement, la société du spectacle produit la solitude, de part ce rapport de puissance entre les personnes. Nait alors, un sentiment d’exclusion, une impression de non appartenance à la société. Lorsque l’on est en communion avec quelqu’un, il n’y a pas de rapport de puissance. On ne cherche pas à être ébloui, ou à impressionner. C’est lorsque nait ce rapport de puissance que la coupure s’opère, et ainsi la société du spectacle prend tout son sens. La société du spectacle fait de la réalité une quantité négligeable. Le spectacle devient plus que vrai que le réel lui même. Roland Barthes, La chambre claire, 1980, perd sa mère en 1977, il en souffre terriblement. Il se met à chercher des photos d’elle mais il ne reconnait sa vraie personne sur aucune d’entre elles, sauf une, sur la photo sa mère a 5ans. Il va rendre hommage au sentiment de se retrouver à nouveau face à sa mère. RB décrit alors la photo comme un témoignage du passé, une sorte de gout de la mort. On prend des photos par amour du passé. Il nous raconte quelque chose qui tend à ne plus être. Il prend une photo pour l’avenir, pour changer les mentalités. 2 sur 4

Or, dans la société du spectacle, les photos ne servent qu’à épater les autres. Elles nous permettent de mettre en avant ce que l’on a. On ne prend pas de photos par amour de ce que l’on a, pour pouvoir le garder indéfiniment, mais uniquement pour l’étaler sous les yeux d’autrui. III. La détresse de la société de consommation La société de consommation nous force à consommer sans cesse, c’est une société qui engendre une détresse sociale. On est insatisfait mais en même temps la société de consommation nous apporte des choses en retour, on tient à elle. On a tous plus ou moins conscience que la société telle qu’elle est n’est pas forcement fondée sur des bases solides. Le mécontentement vis à vis d’elle montre que l’on aspire à quelque chose d’autre, cela montre que l’on y est pas noyé tant que cela au final. L’effondrement des tours jumelles témoignent de la fragilité de notre société. Les valeurs que l’on considéraient comme transcendantes (beau, bien, vérité, dieu) ont perdu de leur valeur. Elles sont désormais caractérisées par leur immanence (argent, technique, image). Les tours jumelles étaient le symbole de cette puissance, de cette technique et de cet argent. Les raisons d’être de ces deux tours sont les valeurs mêmes de notre culture. Ainsi, nous avons vu des ennemis de notre culture de la consommation, se servir des valeurs de notre culture pour les retourner contre nous (3 de nos valeurs). Les tours jumelles sont un chef d’oeuvre de l’argent et de la technique. Il a été difficile de reconnaitre que l’image avait quelque chose de vraie et que et que les bases de notre société sont faibles. Ce spectacle, nous montre qu’il n’est pas certain que nous puissions mourir pour une société dont les bases de sa culture sont faibles. La société de consommation nous apporte des choses, et c’est pourquoi malgré tout on en dépend. On est pas satisfait mais on arrive pas à en sortir. Il y a au moins 3 raisons qui font que la société de consommation nous apporte quelque chose : - Elle est proche d’une vie humaine, nous avons un amour du mouvement perpétuel. La société de consommation c’est la vie (ville morte -> pas de mouvement, quartier vivant -> effervescence). - C’est une société qui nous permet de renouveler sans cesse ce que l’on possède. Cela n’est pas mauvais, mais conforme à l’homme. Cette société touche notre nature profonde. Déclaration des droits de l’homme : la propriété privée c’est un droit sacré de l’homme -> l’homme a besoin de posséder des choses pour savoir qui il est. Vol -> atteinte à la personne et non pas seulement au bien. Permet un accord possible entre ce que l’on possède et ce que l’on est. - Elle permet aussi la satisfaction de nos désirs. Elle permet notamment des les diversifier. Le plaisir a de la valeur, car quand on éprouve du plaisir, on sait qu’on l’éprouve, il ne fait pas l’ombre d’un doute. Première expérience du monde, l’enfant éprouve du désir. La société de consommation satisfait en ce sens le désir de tranquillité de l’homme. C’est pourquoi malgré tout nous y sommes attachés.

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Ce qui fait la détresse de la société de consommation ;

- La fatigue généralisée : JB termine son oeuvre par «! Les héros de la consommation

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sont fatigués.! ». La société de consommation est une société usante car elle nous sollicite toujours en nous gardant perpétuellement en éveil. On est invité à tester sans cesse, faire des tests, des expériences. Nous sommes toujours à l’affut, sans le savoir, de bonnes occasions. Il suffit qu’on fasse une véritable «! retraite! », isolé de toutes solicitations, pour s’apercevoir à quel point on est fatigué. On décompresse. L’insomnie est le mal moderne en personne. C’est la spécialité de la modernité. La culture est un des antidotes à la consommation. La société de consommation engendre une solitude triste. On constate qu’elle augmente le sentiment d’isolement -> mal moderne par excellence. Le moderne se sens seul, tristement, cela s’accompagne d‘un sentiment de pauvreté, il n’est pas riche de lui -> il manque de lui, il n’est pas riche de lui. Il s’interroge sur ce qu’il désire, mais il ne s’interroge pas sur ce qu’il est comme personne -> l’homme est pauvre de lui, on a du mal à avoir une réelle intimité avec nous même. De plus, il n’est pas riche du monde. On a l’habitude de le voir comme une sorte du supermarché géant, il n’a pas de valeur en soi, on le consomme. Il n’est plus digne d’être contemplé (terme qui s’oppose radicalement à la consommation). L’expérience de la beauté nous dépasse, on la contemple sans vouloir la consommer. S’habituer à consommer le monde c’est casser cette beauté. -> consommateur = celui qui casse le monde et le dévore. La société de consommation légitime la violence. Elle la rend juste. Elle encourage une négation d’autrui. Il y a cette notion d’immédiateté, une médiation qui vole en éclat. L’homme veut répondre de façon immédiate à son désir au sein de cette société. Il n’y a aucune prise en compte d’autrui -> incivilité. Bergson, premier niveau de politesse -> on a vu que autrui existait, on lui accorde donc une place comme nous même. Ici cela a disparu. On entre dans une sorte d’impolitesse constante, de vulgarité. On efface la présence d’autrui, mais on efface la notre aussi. Nous vivons dans un monde où l’on peut être effacer dans notre existence même. On perd l’attention élémentaire qu’on est censé éprouver face à notre prochain. Notre culture est d’une certaine manière moins violente que d’autres, mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’acte violent, qu’il ne se passe rien. La violence est un type de mal, il y a violence lorsqu’il y a exercice d’une réelle contrainte -> une volonté s’oppose à une autre. Il y a une action sur le corps ou sur l‘avoir de l’autre. Une violence est toujours une atteinte à l’humanité d’autrui. Lors de l’échange commercial, au sens strict il n’y a pas de mal, de violence. Le mal ne s’identifie pas à la violence. Mais, la société de consommation les encourager car ils sont spectaculaires. Or, la société de consommation est une société du spectacle -> faire quelque chose qu’on ne devrait pas faire -> attise le mal —> attise regard d’autrui. Le mal est mystérieux et remarquable car il n’est pas censé être supportable. Les casseurs font le geste parfait du consommateur, même si ils se disent à l’encontre de ce type de société. Notre mentalité de consommateur encourage l’atteinte à autrui -> encourage les actes violents. Quand on fait le bien, nous ne nous faisons pas remarqué. Faire le bien = disparaître derrière ce que l’on fait, car tout le monde s’attend à ce qu’on le fasse. Montrer qu’on est puissant -> détruire -> remarquer par autrui.

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