La subordination - Notes de cours Grammaire PDF

Title La subordination - Notes de cours Grammaire
Course Grammaire
Institution Université de Limoges
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Summary

M1 MEEF Lettres Modernes
Cours de Mme. DUVAL...


Description

La subordination Principes généraux

I. L’analyse de la phrase complexe En grammaire traditionnelle et en grammaire structurale La proposition principale est ce qui reste de la phrase quand on a ôté la ou les subordonnée(s). La proposition principale se définit par soustraction. En grammaire structurale, la proposition principale n’existe pas. Ainsi, on ne dit pas : Jean suppose que Pierre viendra demain Proposition principale

Proposition subordonnée

Mais on dit : Jean suppose que Pierre viendra demain Proposition subordonnée Proposition matrice Phrase complexe

II. Les types de propositions subordonnées On peut identifier une subordonnée à partir :  de la nature de son mot subordonnant  de leur fonction o introduite par un pronom relatif sont relatives o introduite par une conjonction de subordination est une subordonnée conjonctive o introduite par un interrogatif une interrogative indirecte.  du mode de leur verbe, dans le cas des infinitives et des participiales Cette hétérogénéité en plus provoque des chevauchements, parce qu’une proposition infinitive est aussi une complétive, une interrogative indirecte est aussi une complétive. Par ailleurs une complétive peut très bien être sujet, ou complément du nom, ou complément de l’adjectif. Une proposition participiale est aussi une circonstancielle. Il convient de bien distinguer la nature de la subordonnée et sa fonction. La nature c’est-à-dire conjonctive, relative, infinitive, participiale et interrogative indirecte. Quant à la fonction, ce sont toutes les fonctions possibles. Pour cela on peut recourir aux équivalences avec les syntagmes qui constituent la phrase simple, on a des

subordonnées qui équivalent à un syntagme nominal, une conjonctive complétive équivaut à un SN elle va pouvoir par conséquent revêtir les fonctions du SN. Les relatives, certaines équivalent à un SA et vont pouvoir assurer les mêmes fonctions qu’un adjectif. Les circonstancielles équivalent à des SAdj. et pourront occuper la fonction des syntagmes adjoints, circonstanciels. Quand on dit que la phrase complexe est construite comme la phrase simple, ce n’est pas tout à fait vrai, on a certaines structures dans la phrase complexe qui n’ont pas d’équivalent et qui lui sont propres. La phrase « J. est si gentil qu’on lui cède toujours », on a ici une structure qui ne peut exister que dans la phrase complexe, et de fait cette proposition subordonnée est ici ancrée par l’adverbe « si », on a un système corrélatif. Donc, ce système d’équivalence entre les subordonnées et les constituants de la phrase simple permet de repérer les structures qui se prêtent à ce système mais aussi celles qui ne s’y prêtent pas et qui n’existent que dans la phrase complexe. C’est dans ce que l’on appelle les circonstancielles que l’on va voir cela et la subordination implicite.

III. Les outils de la subordination Une subordonnée est une phrase qui s’est enchâssée dans une autre et elle va y occuper une fonction. Une phrase complexe par hypotaxe est construite avec une phrase matrice dans laquelle viennent s’insérer les éléments enchâssés, pour que ce système s’opère il faut des modifications. Celles-ci peuvent être l’adjonction d’un mot subordonnant, c’est un marqueur d’enchâssement, mais ce peut être aussi une modification du mode du verbe transformé en infinitif ou en participe. L’infinitif c’est le mode impersonnel, nominal, et le participe le mode adjectival du verbe, ils ont la particularité de placer le verbe sur une échelle qui va vers le nom ou vers l’adjectif. Le verbe est nominalisé ou adjectivé selon l’emploi. C’est cette modification qui va permettre d’enchâsser les propositions infinitives et participiales dans la matrice. Le mot subordonnant marque le seuil de la subordonnée et il se place en tête de la proposition subordonnée, il a un rôle démarcatif.

1. Les conjonctions de subordination Ce sont des mots outils qui instaurent une relation de dépendance syntaxique. Elles se placent en tête et sont dedans. (!) Attention les conjonctions de subordination n’ont pas de fonction bien qu’elles aient un rôle syntaxique. On en distingue deux sortes : 

Les conjonctions de subordination que et si :

« que » n’a pas de fonction et n’a pas non plus de sens (pas de contenu sémantique). On a ainsi une vacuité sémantique, c’est un pur marqueur de subordination et pour cette raison on l’appelle parfois conjonction pure. Elle sert à introduire les subordonnées conjonctives complétives, cellesci équivalent à des SN. Donc, la conjonction est un opérateur de la subordination, elle n’a pas de fonction dans la subordonnée. « si » est l’équivalent de « que » dans la subordonnée interrogative indirecte  doublet interrogatif de « que ». Elle marque la subordination mais elle marque en plus le caractère interrogatif de la subordonnée qu’elle introduit.

« Jean suppose que Pierre viendra demain »  « Jean demande si P. viendra demain », on a la même construction syntaxique mais « si » marque le caractère interrogatif de la subordonnée. La conjonction de subordination « si » n’a pas réellement de sens mais elle marque une modalité interrogative qui a disparu lors de l’enchâssement. La subordonnée interrogative est ici COD de « suppose » et équivaut aussi à un SN, c’est une complétive.



Les conjonctions de subordinations circonstancielles

« comme », « quand », « parce que », « puisque », « quoique », et également « si » hypothétique. On trouve également des locutions conjonctives formées sur « que », « partant que », « alors que »... A la différence de « que », celles-ci véhiculent un sens, charge sémantique prégnante, le temps, le but, la cause, l’hypothèse... Elles ont la particularité de marquer le rapport sémantique entre la subordonnée et le reste de la phrase. Elles véhiculent un sens qui a une conséquence sur le mode du verbe de la subordonnée, dans les subordonnées circonstancielles c’est la conjonction de subordination qui commande le mode, soit l’indicatif soit le subjonctif. Selon leur sens certaines vont demander l’indicatif et d’autres vont demander le subjonctif. - après que : indicatif - avant que : subjonctif L’indicatif est le mode d’actualisation du procès, il le pose au sein de la réalité. Le subjonctif lui marque que le procès fait l’objet d’une opération de l’esprit, il est juste interprété par l’esprit. Les conjonctions de subordination circonstancielles relèvent de l’une ou l’autre de ces deux catégories.

2. Les pronoms relatifs Ils introduisent des propositions relatives.  Rôle intégratif : intègre la subordonnée dans la matrice  Rôle démarcatif : il se place en tête de la subordonnée À la différence des conjonctions de subordination, le pronom relatif n’est pas un simple mot outil puisque c’est un pronom, c’est un substitut nominal, il représente son antécédent. C’est un pronom anaphorique et puisque c’est un pronom il a une fonction à l’intérieur de la relative. Jean a un chien qui aboie  « qui » est sujet de « aboie » Donc, les pronoms sont bien des mots subordonnants, des connecteurs de subordination, ils assurent la dépendance syntaxique de la subordonnée, ils ont le même rôle démarcatif et un rôle intégratif en servant l’enchâssement d’une phrase dans une autre.

Ils sont toujours en tête alors que du point de vue de leur fonction ils peuvent se rattacher à un mot qui n’est pas placé à côté d’eux. J’ai croisé le boulanger dont tu connais le fils  « dont » équivaut à une préposition plus un syntagme nominal  « dont » est complément du nom « fils », pour autant il lui est antéposé et disjoint. Parce qu’ils sont des substituts ils sont des représentants anaphoriques, et enfin ils ont une fonction syntaxique dans la phrase.

3. Les mots interrogatifs Les mots interrogatifs se trouvent dans l’interrogation directe et indirecte. Le mot interrogatif n’est pas par essence un mot subordonnant, il sert de subordonnant à la phrase interrogative enchâssante. On a ici toujours deux adverbes interrogatifs dont un sert de subordonnant. L’interrogatif conserve sa valeur adverbiale et cumule un rôle subordonnant.  « Si » n’a pas d’équivalent dans l’interrogation directe, il sert à introduire les interrogations directes totales. En dehors de ce cas, il y a plusieurs catégories de mots interrogatifs, il y a : - les adverbes : « quand » Quand pars-tu ? Je te demande quand tu pars ? - des pronoms : « qui » Qui es-tu ? - un déterminant : « quel »

4. Les subordonnées sans mot subordonnant 

Participiales et infinitives

Sont dépourvues de mot introducteur, et sont des propositions marquées comme subordonnées par le mode de leur verbe et par leur rapport avec le reste de la phrase. Leur verbe est conjugué à un mode non personnel. La proposition subordonnée participiale comporte un verbe au participe passé ou au participe présent. « L’hiver venu, la cigale se trouva fort dépourvue », on a une phrase complexe, la proposition enchâssée « L’hiver venu » est une proposition participiale. Elle a toujours cette structure SN + SV (= « L’hiver venant, la cigale s’inquiéta ») La proposition subordonnée infinitive comporte aussi selon la grammaire traditionnelle son propre sujet, par exemple « La fourmi entend la cigale chanter ». On retrouve la même structure, SN + SV. Ces deux structures peuvent être transformées avec un autre type de proposition subordonnées :

-

Proposition circonstancielle pour la Participiale Proposition conjonctive complétive pour l’Infinitive

En réalité l’infinitive ne fonctionne pas exactement comme la participiale. Il y a aussi les cas de subordination implicite. La subordination implicite, on peut trouver des propositions qui ont l’air d’être deux propositions indépendantes juxtaposées ou coordonnées alors qu’elles sont en réalité en relation de dépendance, celle-ci n’est pas marquée par un mot subordonnant qui explicite cette relation. Le voudrait-il, il ne pouvait pas y arriver On a deux propositions, entre les deux on trouve une virgule, on pourrait trancher pour une phrase complexe par parataxe, mais ici on ne peut en faire deux phrases indépendantes et les transformer en phrases simples. La première proposition équivaut à « s’il le voulait », elle équivaut à une subordonnée circonstancielle hypothétique. Elle joue le même rôle qu’une subordonnée circonstancielle, il y a ici deux indices, d’abord la postposition du sujet et la présence en tête de la proposition qui joue le rôle de la subordonnée....


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