Fiche Grammaire La subordination PDF

Title Fiche Grammaire La subordination
Author Kévin Bonnel
Course Lettres
Institution Université de Pau et des Pays de l'Adour
Pages 6
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Fiche Concours CAPES Lettres...


Description

Fiche La Subordination Introduction Le terme subordination est composé à partir de sub (sous) et d’ordinare (mettre en scène) en Latin. Il renvoie à la dépendance entre deux termes et plus généralement entre deux propositions : dont l’une sera principale ou matrice, et l’autre subordonnée ou enchâssée. La notion de subordination recouvre en langue des faits variés. Définie au sens large, la subordination correspond à un lien de dépendance entre mots ou groupes de mots. Or, d’une part le mot marquant la dépendance introduit un mot ou groupe de mots à valeur nominale, tantôt le mot établissant la dépendance introduit une proposition, c’est-à-dire un groupe de mots comportant un pivot verbal avec son sujet propre. On est alors en présence d’un mot subordonnant. Ces constructions sont différentes mais elles ont comme point commun de voir un complément se rapporter à un support, c’est-à-dire dépendre de lui sans avoir d’autonomie C’est précisément l’absence d’autonomie de l’élément subordonnant qui permet d’opposer coordination et subordination. En effet, la plupart des conjonctions impliquent un élément sur lequel s’appuyer, par exemple la conjonction de coordination « car » nécessite une proposition antérieure. Mais : 1/ Les conjonctions peuvent être supprimées sans qu’aucun élément ne perde de son autonomie, on passe alors de la coordination à la juxtaposition. 2/ D’autre part, seule une conjonction de subordination peut être reprise par le que (outil conjonctif universel) alors que la conjonction de coordination ne peut être reprise par aucun mot. Ces situations montrent que le rapport de subordination dépasse le seul marquage par de subordonnants. C’est un enjeu qui concerne spécifiquement la dépendance de proposition à proposition. Une proposition subordonnée se définit comme : une sous-phrase qui entretient avec le niveau syntagmatique supérieur une relation intégrative de dépendance (elle s’intègre dans). Si le rapport de dépendance peut être marqué par un outil subordonnant, il peut en effet s’entendre également en l’absence de mots subordonnants, du fait des marques lexicales, du jeu des modes et des temps verbaux ainsi que de la place du sujet qui peuvent matérialiser un rapport de subordination sans mot subordonnant. Les cas de subordination sans mot subordonnant ne doivent pas faire oublier les cas de propositions subordonnées avec mots introducteurs. On peut déterminer la nature d’une subordonnée selon le mot introducteur. Ainsi une subordonnée conjonctive est introduite par une conjonction de subordination ou une locution conjonctive. Une subordonnée relative est une subordonnée introduite par un pronom relatif. Il en va de même pour les subordonnées interrogatives et exclamatives qui sont introduites par un pronom interrogatif ou exclamatif. La nature du subordonnant et sa fonction détermine les catégories de propositions subordonnées : 1/ Selon que ce subordonnant joue ou non un rôle de représentant par rapport à son antécédent anaphorique.

2/ Selon qu’il occupe ou non une fonction syntaxique dans la sous-phrase, ou enfin selon qu’il accepte ou non d’être modifié. Sur ces bases se distinguent les subordonnées relatives des conjonctives. Les relatives se rattachent à un nom ou entrent dans le paradigme des substantifs (remplaçables par un nom). La proposition subordonnée conjonctive est quant à elle introduite par une conjonction de subordination dont la plus fréquente est que seul ou inclus dans la construction d’une autre conjonction (puisque) ou dans une locution conjonctive (dès que). Se reconnaissent également les propositions subordonnées attendues derrière les verbes qui mettent un savoir en jeu ex : J’ignore si, je ne sais pas, et qui correspondent à ce que l’on pourrait obtenir par transposition en subordonnée d’une interrogation qui perdrait son point d’interrogation, son intonation (oral), et l’inversion du sujet. I/ La subordination sans mot subordonnant A) Le cas de la parataxe formelle 1) Marques lexicales qui indiquent une relation logique Ex : Il aura beau me parler, je ne répondrai pas. Avoir beau indique un rapport de concession, on ne peut pas supprimer une des deux propositions. 2) Le jeu des modes et des temps verbaux (succession) -conditionnel ex : J’aurais un secret, je ne vous le dirais pas -Subjonctif + futur ex : Qu’il vienne, je lui dirai ma façon de penser. -Impératif + futur ex : Travaillez, vous aurez votre concours. (le si n’est pas exprimé ici) Si hypothèse, condition, il y a une conséquence. 3) Les structures corrélatives Corrélation = mise en rapport de deux éléments ex : plus que. Aucune des parties ne peut se passer de l’autre. 4) Certains cas de modalités interrogatives Ex ; La révolte triomphait-elle, c’en était fini d’elle. B) Les propositions subordonnées infinitives et participiales Elles se présentent sans mot subordonnant puisque le mode infinitif et participial ont une dimension nominale. 1) La proposition infinitive La proposition subordonnée infinitive est privilégiée par la tradition grammaticale sur le modèle du latin, où elle est d’un emploi plus étendu qu’en français. Deux conditions doivent être remplies pour parler de « subordonnée infinitive : 1/ La proposition doit être complément d’un verbe appartenant à une série limitée : -faire, laisser

-verbes de perception : entendre, voir, sentir, -verbes causatifs de mouvement comme emmener, envoyer, conduire. Ex : Il a emmené les enfants voir Mickey/ On croit entendre des hydres parler. 2/ Elle doit avoir un sujet propre, différent de celui du verbe principal, ce qui lui donne la structure d’une phrase complète dont cependant les deux termes (GN sujet + GV) sont permutables (sauf après faire) ex : J’entends les oiseaux chanter/ J’entends chanter les oiseaux. La notion de proposition infinitive en Français est critiquée. Elle repose sur une contradiction entre les analyses sémanticologique et sémantique. Sur le plan syntaxique le sujet de l’infinitif fonctionne comme le COD du verbe recteur ex : Je me sentis défaillir (le pronom est COD de sentir). Sur le plan sémantico-logique, la construction infinitive fonctionne comme une unité propositionnelle complément du verbe. Pour résoudre le pb, deux traitements possibles pour le verbe recteur : -faire et laisser sont traités comme des semi-auxiliaires causatifs. -Les verbes de perception et les verbes causatifs de mouvement sont traités comme des verbes à deux compléments directs, le deuxième complément étant un infinitif. Cette construction de prédicat second est mise en parallèle avec celle de l’attribut du COD ex : Je trouve Pierre fatigué, et de la proposition relative prédicative ex : Je vois Martin qui arrive. Du point de vue sémantique, la solidarité entre le GN objet et l’infinitif est forte après un verbe de perception et la relation établie est différente de celle de la relative prédicative. Avec la construction infinitive (J’entends siffler le train), c’est la perception de l’événement dénoté par l’infinitif qui prime ; avec la relative prédicative, c’est « la perception du référent de SN2 saisi dans son action. » 2) La proposition participiale Ex : La journée finissant nous décidâmes de travailler la grammaire. Le participe doit avoir son support agentif propre, ici journée. S’il n’a pas de support agentif, il est un participe, et non une proposition participiale. On peut la déplacer, la supprimer, elle a une fonction de CC ex : La journée finissant = CC de cause et de temps. C) Les interrogatives indirectes partielles Ce sont des complétives qui vont se rattacher à un verbe exprimant l’ignorance ou la recherche d’informations mais le mot qui les introduit pose problème à l’analyse parce que ce sont les mêmes mots interrogatifs à l’oral. Pour cette raison leur rôle de subordonnant se trouve fragilisé. Une proposition subordonnée interrogative indirecte est introduite par un mot interrogatif qui peut être : -l'adverbe si dans le cas d'une interrogation totale -un pronom (qui, ce qui, ce que, lequel, etc.) un déterminant (quel) ou un adverbe interrogatif (où, quand, comment, etc.) dans le cas d'une interrogation partielle.

• Une proposition subordonnée interrogative indirecte est toujours complément d'objet direct du verbe de sens interrogatif (demander, se demander, ignorer, savoir, etc.) utilisé dans la proposition principale. II/ La subordination avec mot subordonnant A) Les propositions subordonnées relatives Elle a la particularité d’être introduite par un nom ou un pronom. Le relatif a un rôle démarcatif, il marque la relation de dépendance. Il a un rôle de représentant d’un élément en anaphore. Il a une fonction dans la sous-phrase qu’il introduit. 1) Les propositions subordonnées relatives adjectives (explicatives) : Elles sont équivalentes à un complément du nom ou à un adjectif L’appellation se justifie par l’équivalence, elles vont avoir des points communs avec les adjectifs notamment en termes de fonction. Pour l’analyse de la subordonnée relative adjective, il faut donner son antécédent et la fonction syntaxique du mot subordonnant dans la subordonnée. NB : C’est un vestige de déclinaison. La forme du pronom va changer selon sa fonction dans la phrase (le mot subordonnant). S’il y a un contexte interrogatif, on va avoir des interrogations indirectes. Il faut les remplacer par un adjectif. Il faut ensuite donner la fonction de la relative. Puis, il faut analyser le sens de la relative, peut-elle être supprimée ? Quand elles peuvent être supprimées, ce sont des relatives descriptives (souvent détachées par une virgule). On distingue plusieurs types de relatives selon la relation sémantique qu’elles entretiennent avec leur antécédent. Si l’antécédent est une expression que l’on peut identifier sans la relative, on considère alors que cette dernière est effaçable. Sur le plan sémantique, on dira donc qu’elle est non essentielle, accidentelle, explicative, appositive ou encore descriptive. Lorsque les relatives sont nécessaires à l’identification du référent et qu’on ne peut pas les effacer ou les déplacer on va dire qu’elles sont essentielles, déterminantes, limitatives. On distingue aussi les relatives prédicatives. Ce sont les subordonnées relatives qui apportent l’essentiel de la phrase, si on les supprime on perdrait le sens de la phrase ex : J’ai vu mon voisin qui tondait = Je l’ai vu qui tondait. 2) Les propositions subordonnées relatives substantives L’appellation se justifie par l’équivalence avec la classe des substantifs. Pour l’analyse de la subordonnée relative substantive il s’agit de chercher l’antécédent et voir la fonction du pronom relatif. On distingue : -les propositions sans antécédent « qui », souvent des tournures figées ex : Qui m’aiment me suivent. On peut remplacer par un substantif pour l’identifier. -les propositions subordonnées périphrastiques. Pour ces propositions, il faut essayer de voir si on trouve un référent au démonstratif ex : Des trois démarcheurs celui que j’ai vu hier. Elles vont avoir les mêmes fonctions qu’un substantif. B) Les propositions subordonnées conjonctives

1) La complétive Elle est complétive quand elle va occuper des fonctions propres au nom et notamment celle de complément du nom. Elle est conjonctive car elle est introduite par une conjonction de subordination, très souvent le « que » qui ne fait que marquer la dépendance (il n’a pas de fonction et ne reprend rien, c’est une béquille). Il s’agit pour l’examen de citer et de justifier le classement des conjonctives. Il faut montrer que le mot introducteur est une conjonction et non un pronom relatif. Il faut également montrer que la conjonctive est remplaçable par un nom ou un pronom, et qu’elles ne sont pas effaçables, ni déplaçables. Leur fonction est souvent complément du verbe. Elle peut aussi être sujet ex : Que vous réussissiez votre concours m’importe. Elle peut être attribut ex : La première raison est que vous le méritez. Elle peut être complément du nom ex : Je suis sur du fait que nous fêterons votre réussite. Elle peut être complément de l’adjectif ex : Je suis sûr que vous aurez de bonnes notes. Cas particuliers : -Derrière une tournure présentative ex : C’est que vous travaillez beaucoup - Derrière une tournure impersonnelle ex : Il faut que vous continuiez. 2) Les conjonctives circonstancielles Pour justifier que la conjonctive est une circonstancielle on peut relever la conjonction de subordination et montrer qu’elle n’a pas de fonction. Montrer qu’elle est remplaçable par un adverbe ou un groupe prépositionnel. Elles sont la plupart du temps effaçables et mobiles comme les adverbes. La fonction de ces conjonctives circonstancielles c’est d’être des CC. Pour chaque proposition subordonnée on a sa fonction externe, et interne (fonction dans la subordonnée). C) Proposition subordonnée interrogative indirecte totale Quand l’interrogation est indirecte totale introduite par le mot si, on peut se demander si c’est véritablement un subordonnant. Cette interrogative indirecte totale va être CO du verbe derrière laquelle elle se trouve ex : Je me demande s’il va venir. Conclusion : La subordination ne se limite pas seulement aux propositions subordonnées mais peut s’analyser lorsqu’un lien de dépendance s’installe entre deux propositions. Ainsi, la subordination c’est le lien entre une proposition principale dite matrice et une proposition subordonnée.Ce sont bien souvent les mots introducteurs du groupe subordonnant qui permettent de déterminer sa nature (la conjonction pour les conjonctives, le pronom relatif pour les relatives). Sources : GMF, Cours de Madame Moricheau...


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