Le malade imaginaire acte III scene 10 PDF

Title Le malade imaginaire acte III scene 10
Author Redouane Benboubetra
Course littérature
Institution Université Alger 2
Pages 5
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Summary

Le malade imaginaire acte III scène 10 analyse linéaire bac français année scolaire 2021 2022 descriptif de français pour oral....


Description

Le Malade Imaginaire, acte III extrait scène Fich 10, e Introduction Le Malade imaginaire est la dernière pièce écrite par Molière. C’est une pièce en prose composée de trois actes. On y retrouve les thèmes toujours essentiels chez ce dramaturge : la place de la femme, l’aliénation familiale et tyrannie du père. Le troisième acte est celui des derniers recours pour empêcher le mariage horrible entre la fille d’Argan et Thomas Diafoirus. Toinette, la servante y joue un rôle clé rôle clé et elle va aider à ce que tout rentre dans l’ordre. Dans cette scène, elle se déguise en médecin pour attraper le faux malade à son propre piège. Comment les différentes sortes de comique peuvent-elles permettre d’éveiller la conscience d’un personnage et du public ? tel est notre projet de lecture. La lecture de l’extrait Le mouvement du passage : Il est constitué de deux grands moments 1er moment : ordonnance nutritionnelle = le régime d’Argan 2e moment : diagnostic et ordonnance complémentaires 1er moment : ordonnance nutritionnelle = le régime d’Argan

Ignorantus, ignoranta, ignorantum. masquée en médecin, Toinette en adopte le langage, en utilisant un adjectif latin de première déclinaison, qu’elle décline au masculin, au féminin, et au neutre .Chaque nouvelle forme ne signifie rien de plus que la première. En parlant ainsi, elle rappelle au spectateur le charabia que les Diafoirus emploient ainsi que Purgon Molière fait la caricature du jargon médical et des pédants. il faut le régime commence par l’injonction avec l’impersonnel : « il faut » répété deux fois dans les premières lignes de la tirade → il s’agit d’un devoir, d’une nécessité → impact sur Argan : ne pas le faire est une faute qui aggravera son cas

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Le Malade Imaginaire, acte III extrait scène Fich 10, e boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner. indication de régime et « pour » qui marque le but, l’objectif à atteindre. 1

= but, fonction du régime, qui renvoie à une fonction organique chaque ingrédient s’oppose à un ingrédient donné par le médecin précédent → il s’agit de dénoncer le peu de fiabilité des discours savants C’est le comique du paradoxe le régime de Toinette part du diagnostic inverse du docteur. boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner. - le choix des aliments = répétition de « bon gros » deux fois et « bon » trois fois. imaginons la diction avec /r/roulé… allitération en B (bon/bœuf/bon/Bon…) + o/oeu/ ce sont les sonorités de l’abondance et de la mangeaille grasse Toinette fait le choix de nourriture grasse à souhait, très nutritive afin que se rétablissent les forces vives d’Argan… boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner.! - « gruau, riz, marrons, oublies » Toinette prescrit les sucres lents et féculents pour les intestins afin qu’Argan garderses forces en soi par opposition aux diarrhéiques prescrits par le médecin « oublies » = gaufrettes délicates que l’on trempait dans le vin, pur plaisir de gourmet ! « et des, « et des »… = énumération avec répétition de conjonction de coordination mette en relief l’abondance de nourriture, vue dans l’addition et non dans la restriction C’est le bon sens populaire et c’est l’ordonnance de Toinette, la cuisinière Votre médecin est une bête

Le Malade Imaginaire, acte III extrait scène Fich 10, e

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On voit là une condamnation du médecin de façon péremptoire, avec asyndète, sans mot de liaison, mais avec un sous-entendu de conséquence « donc » : « votre médecin est une bête » L’adjectif possessif « votre » permet une mise à distance méprisante L’attribut du sujet : « bête » est une reprise de l’« ignorantus » du début du texte Vous m’obligez beaucoup réplique de pure politesse, car assommé par la tirade Argan aime les mots qui parlent de sa maladie. Peu importe la maladie… il s’agit là du comique de caractère

2e moment : diagnostic et ordonnance complémentaires Que diantre faites-vous de ce bras-là ?

Voilà un bras que je me ferais couper tout à l’heure, si j’étais que de vous

Comment ? Et pourquoi ?

La question sans lien avec la discussion précédente est posée sur le ton de l’indignation : juron « diantre » Le démonstratif « ce » + reprise avec « là » donne à voir une didascalie interne On imagine Toinette en train de prendre le bras d’Argan. C’est le comique de gestes Molière ridiculise le médecin qui traite un organe puis un autre organe, comme s’ils n’avaient pas de liens entre eux… « un bras que je me ferais couper » Molière tourne en dérision ces médecins qui traitent un organe comme un appendice inutile, une tumeur ou une excroissance… Le ton péremptoire de Toinette n’appelle pas la discussion « si j’étais que de vous » Toinette profère une menace sur la santé future C’est une façon de faire peur des conséquences si on ne suit pas son conseil. Argan s’en tient à des questions limitées à un adverbe interrogatif : « comment ? » ; «

Le Malade Imaginaire, acte III extrait scène Fich 10, e

Ne voyez-vous pas qu’il tire à soi toute la nourriture, et qu’il empêche ce côté-là de profiter ?

Oui, mais j’ai besoin de mon bras

Vous avez là aussi un œil droit que je me ferais crever, si j’étais en votre place.

Ne voyez-vous pas qu’il incommode l’autre, et lui dérobe sa nourriture ? Croyez-moi, faites-vous-le crever au plus tôt, vous en verrez plus clair de l’œil gauche.

Cela n’est pas pressé

Adieu. Je suis fâché de vous quitter si tôt, mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui se doit faire, pour un homme qui mourut hier.

pourquoi ? » Il s’inquiète au sujet de l’intégrité de son corps, en homme raisonnable. Il réagit parce que ce que propose Toinette est particulièrement violent ! cette fois, demande des explications, ne se contente pas de valider l’avis du médecin La réponse de Toinette se présente sous l’aspect d’une interrogation oratoire dont la réponse est évidente Cette figures de rhétorique de l’éloquence tourne en dérision médecin de l’époque qui n’a de la science que le discours… On y trouve une explication spécieuse, qui confond le profit intérieur (« tirer à soi toute la nourriture », « profiter ») et l’action mécanique du bras. réaction et réflexion d’Argan : politesse de l’acquiescement mais opposition à son médecin = Argan est droitier et fait la différence entre diagnostic « interne » du médecin et utilité du bras – outil < « besoin »… = Argan envisage les conséquences du diagnostic… La ruse de Toinette consiste à ne pas répondre, mépriser et rajouter de l’arbitraire avec un autre organe, l’œil. Le but est de faire réagir et rendre Argan beaucoup plus méfiant à l’égard de la médecine. Toinette use de la même façon de présenter les choses • ordonnance : mutilation «faites-vous-le crever au plus tôt» • le diagnostic et l’explication : « incommode », « dérobe » // déséquilibre supposé entre les deux yeux… • conséquence et guérison envisagée : « verrez plus clair de l’œil gauche » refus d’Argan : « cela n’est pas pressé » = il s’agit d’une litote par la double négation. Le maître est enfin lucide ! la ruse de Toinette a fonctionné ! Toinette enfonce le clou par l’adieu Par vanité du discours qu’elle tient : opposition entre « grande consultation » et objet de cette consultation « un homme qui mourut hier »

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Le Malade Imaginaire, acte III extrait scène Fich 10, e Par la totale inutilité de la consultation… Et par le côté fou (du moins intempestif, décalé) du diagnostic, de l’expérimentation, de la perte de temps… Oui, pour aviser, et voir ce qu’il aurait fallu lui faire pour le guérir. Jusqu’au revoir.

Molière fait la condamnation de la médecine : « voir ce qu’il aurait fallu lui faire pour le guérir » Pour lui, les médecins et leur science sont inadaptés aux malades.

Conclusion : Dans cet extrait de scène, on admire Toinette, une servante hautement comique et qui joue la comédie, qui se moque du maître, un maître qu’elle veut sauver. En fait il s’agit d’un personnage qui est, au fond, pétri de bienveillance, au fond. Le maître, quant à lui, capricieux, égoïste, sot et dupé, finit par être « réveillé » par sa servante !

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