Le malade imaginaire, commentaire - plan détaillé PDF

Title Le malade imaginaire, commentaire - plan détaillé
Course Français
Institution Lycée Général
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VOICI UN COMMENTAIRE DU MALADE IMAGINAIRE ...


Description

1 7 .03.1 7 Français:! Plan détaillé de Le Malade imaginaire de Molière (1675, II, 5) Au XVIIe siècle, le théâtre classique est très codifié. En effet, les comédies répondent à des règles précises tout, comme les tragédies. Les deux genres ne peuvent se mélanger et les dramaturges doivent choisir l'un ou l'autre des exercices théâtraux. Le Malade imaginaire est une pièce de Molière publiée en 1673, dans laquelle Argan veut marier sa fille, Angélique, à un médecin pour assurer ses vieux jours. Cependant, Cléante et Angélique s'aiment d'un amour impossible et tentent de faire désespéramment comprendre au père que c'est ensemble qu'ils veulent se marier. Dans la scène 5 de l'acte II, Cléante se fait passer pour le professeur de musique d'Angélique et ils en profitent pour chanter un extrait d'opéra, inventé de toutes pièces, pour Argan dans le but de lui faire comprendre leur amour. Cependant, Argan qui reste au second degré écoute la pièce simplement, la critique et ne comprend pas le message subliminal qu'essayent de lui envoyer Angélique et son amant. L'on voit donc que cette scène repose sur un ressort de la comédie classique qui est le quiproquo mais également qu'elle comporte une mise en abîme. En quoi la mise en abîme présenté de façon tragique dans cette scène dépasse t'elle l'effet comique du quiproquo ? Dans un premier temps nous nous intéresserons au quiproquo comme un ressort classique du théâtre comique. Dans un second temps nous nous intéresserons à la mise en abîme en elle-même, qui dans cette scène, est un élément central et original faisant avancer l'action. Enfin, nous nous intéresserons au « petit Opéra impromptu » dont fait mention Cleante et en quoi ce procédé est porteur d'une réflexion générale sur le théâtre et de quelles manières il remet en cause les codes théâtraux de l'époque. I) Le quiproquo : un ressort classique du théâtre comique. a) Le quiproquo. Le quiproquo est un malentendu, une méprise sur l'identité d'un personnage (ex : un personnage est pris pour un autre.). De plus, le terme de quiproquo peut aussi être utilisé pour désigner le fait qu'une chose est prise pour une autre ou pour définir la situation qui découle de ce malentendu. Dans cette scène, le quiproquo et l'atmosphère comique sont présents grâce au fait que le père ne réalise pas que Cleante n'est pas le professeur de

musique mais l'amant de sa fille. Il ne comprend ainsi pas le but de l'Opéra qu’ils lui interpréterons. «Argan à Cléante – Monsieur, faites un peu chanter ma fille devant la compagnie »v.1 => Croit réellement que Cléante est le professeur de musique de sa fille et ne voit pas la supercherie => Quiproquo. «Argan : Ouais ! Je ne croyois pas que ma fille fût si habile que de chanter ainsi à livre ouvert, sans hésiter. » v.34-35. => Ne comprend pas qu'elle chante non pas par talent mais par amour et passion pour Cléante=> Paroles improvisées. => Quiproquo. « Argan : Et que dit le père dans tout cela ? » v.67.=> Ne se reconnaît pas dans la situation du père décris dans ce petit Opéra=> situation comique => Quiproquo. « Argan : Voilà un sot père que ce père-là (...) »v.69 => Or qu'il est dans la même situation avec sa fille, personnage tourné au ridicule => situation comique. b) Les différents niveaux d'interprétations. L'effet comique de ce quiproquo ressort car il y a plusieurs personnages qui discutent les uns avec les autres mais ils n'interprètent pas tous les choses de la même façon. Ici, le quiproquo est quelque peu spécial car généralement le quiproquo s’articule autour d’un «!non-dit!» (un personnage croit parler de quelque chose, tandis que l’autre lui parle de quelque chose de radicalement différent) ce qui entraîne petit à petit une conversation absurde, où la tension comique ne cesse de s’accentuer. Dans cet extrait, le quiproquo s’articule autour des différents degrés d'interprétation d’une même parole. En effet, les personnages parlent tous ensemble de la même chose mais, par exemple, Argan, lorsqu’il entend l’opéra l’interprète comme une pièce imaginée, un morceau créé «!pour le plaisir des oreilles!». Ce n’est pourtant pas le cas d’Angélique et Cléante qui eux, même s’ils chantent l’opéra, l’interprète au premier degré se déclarent mutuellement leur amour.

Le quiproquo est très particulier car plutôt que de se situer sur une parole unique qui se comprend pas et qui se vide de sens, c'est la même parole

mais à interprétations diverses. Soit l'on considère cet opéra comme une vraie symphonie pastorale « Belle Phillis, c'est trop, c'est trop souffrir »v. 26 (et donc cette phrase ne pourrait être qu'une figure de style) soit comme une déclaration véritable où Cléante exprimerait sa peine de voir Angélique devoir épouser un autre homme que lui. Le niveau d'interprétation est brouillé quand Angélique ne cite plus le nom du personnage de l'Opéra en exprimant son amour : «Je vous aime, Je vous aime. » v.51. c) Un quiproquo : comique ou tragique ? Comme on peut le voir dans cet extrait il existe un type de quiproquo ayant deux facettes. Tout d'abord, le quiproquo comique avec Argan qui pensent que sa fille et Cléante sont simplement en train de le divertir en lui jouant un Opéra. La deuxième facette du quiproquo serait celle d'un quiproquo tragique car les deux amants s'avouent leur amour l'un à l'autre et le père ne le comprend pas. L'on peut le voir grâce à la structure même de cette scène car elle commence de façon très comique : « Argan à Cléante – Monsieur faites un peu chanter ma fille./Cleante : J'attendois vos ordres, Monsieur (....)» v.1/2, => quiproquo comique. Cette scène continue de manière un peu plus tragique du fait de l’opéra qu'ils effectuent devant le père : « Angélique : Ah ! Je le hais plus que la mort ; Et sa présence, ainsi qu'à vous, M'est un cruel supplice. » Ambiguïté entre ses sentiments réels et ceux du personnage qu'elle est censée interpréter => quiproquo tragique. Pour se terminer de manière comique grâce à Cleante qui reprendra le rôle qu'il eut au début de « professeur de musique » : « Cleante - Est-ce que vous ne savez pas monsieur, qu'on a trouvé, depuis peu, l'invention d'écrire les paroles avec les notes mêmes. » v.84. II) La mise en abîme : élément centrale et original. a) La mise en abîme théâtrale. Une mise en abîme désigne l'enchâssement d'un récit dans un autre récit, d'une scène de théâtre dans une autre scène de théâtre (théâtre dans le

théâtre), ou encore d'un tableau dans un tableau, etc. Ici, la présence d'une mise en abîme théâtrale est évidente. En effet, la scène théâtrale présente dans l'extrait est celle d'une comédie, l’on retrouve dans celle-ci une mise en abîme!: Les deux personnages, Angélique et Cléante, interprètent une scène d’opéra tragique. Les personnages de théâtre incarnent eux-même des personnages d'Opéra. (Différents noms, caractères, situations.) La mise en abîme est ici incarnée par Cléante et Angélique qui deviennent Tircis et Phillis. Le seul personnage étant en dehors de cette mise en abîme est Argan qui rappelle constamment, par les injonctions qu'il utilise, que c'est une mise en abîme, que l’on n’a donc pas changer d'intrigue et que l'on reste dans celle du Malade Imaginaire. «Argan : Ouais ! Je ne croyois pas que ma fille fût si habiles que de chanter ainsi à livre ouvert, sans hésiter. » v.34-35.! « Argan : (...) Ah ! Ah ! Où sont donc les paroles que vous avez dites ? (...) » v.81. b) Une place centrale. La place qu'occupe la mise en abîme dans cette scène est très importante car elle est centrale, se trouvant en plein milieu de l'extrait, et porte l'action de la scène exposée.! Elle démarre au vers numéro 25 et se termine vers numéro 76. L'importance de cette mise en abîme est soulignée par le fait que les vers sont en référence à des chants bucoliques et pastorales. (Ici des bergers qui s'aiment.), qui représentent un thème classique à l'Opéra. Cette mise en abîme est d'autant plus soulignée par le fait qu'elle soit chantée (?) Du fait que cette mise en abîme soit si centrale et en vers, on peut voir que celle-ci est différente des autres vers présents dans l'extrait, ce qui montre qu'elle est essentielle à l'action de cette scène. C'est grâce à cette mise en abîme que l'action avance dans cette scène, sans elle, cette scène n’aurait pas de véritable intérêt pour l’intrigue. c) Un procédé original. Le procédé de la mise en abîme est original dans une pièce de théâtre car les dramaturges y ont rarement recours dans les comédies classiques, procédé à la fois riche et complexe, et qui, généralement, n’apporte aucun ressort comique. Ce procédé est très riche car il fait du «!théâtre dans le théâtre!», complexifie l'action!: une autre intrigue se créée dans l'action.

Ceci ne se retrouve généralement pas une comédie classique où l'intrigue est censée être présenté de façon très claire, et est très codifiée. Ce qui rend aussi ce procédé original et qu'il est porteur d'un message qui, dans ce cas-là, n’est pas forcément comique. ( Il l'est par rapport à Argan mais non pas par rapport à Cléante et Angélique). La mise en abîme permet de faire apparaître un peu de drame dans une pièce relevant de la comédie classique. « Cléante : C'est proprement ici un petit opéra impromptu, et vous n'allez entendre chanter que de la prose cadencée, ou des manières de vers libres, tels que la passion et la nécessité peuvent faire trouver à deux personnes qui disent les choses d'eux-même, et parlent sur-le-champs. » => Cléante veut faire penser à Argan que ce qu'ils feront n'est pas improvisé => début de la mise en abîme. Incorporer une mise en abîme dans une scène théâtrale est très original mais si de surcroit la mise en abîme est celle d'un opéra sans aucune rime et qui ne rappelle aucun grand Opéra elle est d'autant plus originale. (?) III) « Le petit Opéra impromptu » porteur d'une réflexion générale sur le thèatre. a) Entre comédie et tragédie : une frontière fou. Cette mise en abîme brouille la frontière entre comédie et tragédie. A partir du moment où l'on rentre dans la mise en abîme l'on passe dans un Opéra en rime qui se calque sur le modèle de la tragédie classique. (ex : tragédies de Racine.). Ceci est pour Molière, un dramaturge comique, une façon de faire une référence aux grandes tragédies que tout le monde connait à cette époque. Cette référence est mi-comique mi-tragique, et semble préfigurer le «!drame!» avant l’heure. C'est une façon pour Molière de montrer que ce n'est pas parce que l'on écrit des comédies que l’on ne peut pas tenir un propos sérieux, voire tragique. Même si l'on provoque le rire grâce aux interventions d'Argan « Argan : Et que dit le père à tout cela ? »v.72., ce qui n'empêche pas que la situation d'Angélique et Cléante est une situation dramatique et donc tragique. => ils s'aiment mais amour impossible. => seule façon de l'exprimer : en chanson. (Étant aussi ridicule que triste.). Le théâtre classique de l'époque est extrêmement codifié : soit l'on fait des comédies pour divertir les gens, soit des tragédies pour faire appel à leurs sentiments. La mise en abîme permet de contourner les règles du théâtre

classique. => mise en abime = réflexion sur le théâtre en générale. La mise en abîme est une manière pour le dramaturge de détourner les codes théâtraux classiques en incorporant du sérieux ainsi que du tragique dans une comédie, au premier abord, des plus classiques. b) La mise en abîme comme réflexion sur le message théâtral. Le théâtre pose de nombreuses questions d’interprétation. Si l’on s’intéresse à l’aspect cathartique du théâtre (comme l’a théorisé Aristote), le spectacle théâtral vise à mettre en scènes des personnages qui rient, pleurent et meurent pour que le spectateur, séparé de l’action, puisse se purger de ses sentiments les plus violents (se guérir par le spectacle.) Mais le théâtre soulève également une question quant à sa propre mise en valeur!: a-t-il simplement pour but le divertissement!? Ou peut-on considérer que le théâtre possède une vocation plus «!noble!»!: celle de nous livrer un message plus global, nous amenant à réfléchir sur notre époque et nos habitudes. Au théâtre, il est admis que la pièce se construit selon un principe simple!: l’action se déroule avec un début, un milieu (acmé) et une fin. La fin étant subordonnée au début par un lien logique de cause à effet. ! Ex!: Dans toutes les tragédies classiques, le destin des personnages est scellé dès les premières scènes. La pièce, par cette organisation logique, s’articule donc souvent autour d’une morale, d’un message plus ou moins explicite à l’adresse du spectateur. Or, cette mise en abîme dans la scène du Malade Imaginaire est l’illustration de l’échec de cette communication théâtrale!: les personnages n’arrivent pas à se comprendre, le message échoue, et remet en question toute l’efficacité du théâtre et de sa communication....


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