Le roman français du XXème siècle (cours complet) PDF

Title Le roman français du XXème siècle (cours complet)
Course Histoire littéraire 2
Institution Université de Paris-Cité
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Ce document contient la totalité de mes notes pour la conférence d'histoire littéraire sur le roman français du XXème siècle.
Ce cours était donné par C. Girard ...


Description

Histoire Littéraire : Le roman français du XXème siècle. Préambule Le XXème siècle est, sans doute plus que le XIXème siècle, celui du triomphe sans partage du genre romanesque. Mais, et tout le paradoxe est là, c’est aussi le siècle de toutes les interrogations sur le genre : son statut, ses enjeux, son rôle, sa puissance. De quel héritage du XIXème siècle ce roman bénéficie-t-il ? Il bénéficie du roman protéiforme c’est-à-dire du roman d’analyse (qui suit la destinée d’un individu), du roman fresque (qui embrasse toute une société, toute une époque), du roman de divertissement (qui touche un public très large). Le roman semble labourer complètement le vaste champ des idées du XIXème siècle. Il devient le révélateur de toutes les ressources de l’imaginaire humain. En retour il influence notablement la société, il est un enjeu culturel incontournable. La fin du XIXème siècle marque cependant une étape importante. Le siècle a été marqué (avec Balzac, Maupassant, Zola) par l’optimisme triomphant des romanciers réalistes et naturalistes qui pensent pouvoir saisir dans l’écriture le fonctionnement de tout un monde (ils pensent donner des repères à la société, faire évoluer l’individu). Le roman participe alors d’une vision progressiste de la société. C’est un genre qui est associé à différents champs de savoir : histoire, sciences naturelles, sciences sociales. Avec Flaubert est venu le temps du soupçon avec cette idée que la littérature est d’abord dans le travail de la langue. On n’est donc plus dans la vocation scientifique ou prophétique du romancier. Avec Flaubert, la recherche du beau l’emporte. Cette recherche du beau conduit les romanciers, à partir des années 1870, à porter une attention plus grande au mot, à sa force évocatrice, à la composition de la phrase. Les représentations modernes de l’artiste, aux prises avec l’acte de création, se multiplient. Le roman n’est plus seulement l’espace du quotidien. Il devient également un lieu d’expérimentation esthétique et cela ne va pas sans quelques difficultés. On parle ainsi de roman fin de siècle ou roman décadent (roman publié dans les années 1880-1900). Le roman A rebours de Huysmans, publié en 1894, en serait un texte précurseur. Les romans de fin de siècle, à l’image de ceux de Jules Renard, multiplient les ruptures dans le récit, brisant toute linéarité, toute vraisemblance. Ils détruisent l’idée même de personnage et défont ce qui constitue l’illusion romanesque en privilégiant l’art du fragment. La recherche esthétique est proche du symbolisme et à la limite de la préciosité. Il recherche une émotion instantanée et non pas la puissance d’un long récit. Le XXème siècle va donc s’ouvrir sous le signe de la crise du roman qui va durer jusque dans les années 1920. La confiance dans le développement économique et dans la prospérité sociale qui accompagne l’œuvre de Balzac puis la foi dans la science de Zola ne retrouve pas son équivalence au XXème siècle et la Grande Guerre ne va pas arranger les choses. Le XXème siècle va donc être à la fois celui du triomphe du roman et celui de sa mise à l’épreuve pour le domaine français.

Dans cette citation (p.4), Proust célèbre la puissance créatrice du romancier. Cette puissance créatrice permet au lecteur de découvrir d’autres vies, d’autres situations que les siennes. Il suggère aussi que le roman a perdu sa naïveté. Les réflexions critiques ne se limitent plus à des interrogations sur la morale, sur la vraisemblance ou le rapport au savoir. Le XXème siècle sera bien celui de l’ouverture de tous les possibles. Dans cette citation, Proust met en perspective trois grandes lignes de forces du roman français au XXème siècle. La question du sujet. Le roman est un lieu d’investigation du sujet comme modélisation des destinées humaines, des personnalités. Le roman est un mode d’accès à l’intériorité d’autrui et c’est bien la singularité du XXème siècle qui est traversé par la question du sujet. Trois grandes influences sont à retenir : Nietzsche (le sujet en devenir permanent), Bergson (l’importance de la vie intérieure, la distinction entre la durée vécue et la temporalité des horloges), Freud (le sujet est nécessairement clivé). Pour le roman, dire la vie sera faire la part de cette intériorité trouble du sujet du côté du rêve, de la fantaisie, de l’imaginaire mais aussi du côté plus angoissé des pulsions, des angoisses, des névroses. Ce sera suggérer l’importance de la mémoire, l’importance du passé dans les actes du présent. Ce sera à la fois creuser et compenser l’énigme de l’autre. Cet autre est mystérieux. Il s’agira non plus seulement de proposer des analyses psychologiques ou un savoir sur la nature humaine mais de s’interroger sur l’intériorité, sur la conscience, sur la sensibilité, sur les troubles de l’identité. La question de l’histoire et du politique. Le XXème siècle est celui des grandes catastrophes collectives qui ébranlent toute la littérature et en particulier le roman. Elles forcent les écrivains à s’interroger sur la fonction de la littérature et du roman. Quelle est cette fonction sinon une fonction sociale, une fonction historique, une fonction politique. Avec la Première Guerre mondiale surgissent les questions du témoignage : comment dire les horreurs de la guerre ? Comment les écrire sans complaisance, sans trahir ceux qui sont morts ? Comment éviter que cela ne se reproduise ? Il y a aussi l’émergence d’une révolte contre toutes les formes de la rationalité. Comment faire pour témoigner de l’histoire tout en refusant tout dogme de la raison ? On rejette la rationalité car on se demande quelle est cette raison qui a permis de telles horreurs ? Les romanciers vont s’insurger contre la littérature progressiste et humaniste car elle n’a rien empêché. C’est ce qui explique en partie l’émergence du mouvement surréaliste et son refus du roman qui est selon lui incapable de révolutionner la société. La montée du fascisme et les tentations de l’engagement chez les écrivains qui se mobilisent y compris dans leurs romans. Puis vient la Seconde Guerre mondiale, l’atrocité des camps nazis et de la Shoah. Là encore se pose la question du témoignage. Se pose également l’interrogation de la simple validité du langage : que devient le langage face à une telle faillite de l’humanité ? Le siècle connaît ensuite les guerres d’indépendances, la décolonisation, les crises sociales, la mondialisation, etc. Comme exploration des destins individuels et collectifs, le roman

peut porter la parole des exclus, des marginaux, des révoltés. Il peut transcrire l’histoire, il peut devenir une machine politique. La question de l’écriture et de la langue. Face à ces deux enjeux invoqués précédemment, il faut dire la vie y compris et surtout dans sa dimension intérieure inaccessible hors de la fiction. Il s’agit donc de se situer dans les drames de l’histoire collective. Les écrivains tentent donc de définir une singularité de la littérature et une singularité du roman qu’il ne faut pas asservir à des buts imposés de l’extérieur. Il y a une concurrence des sciences humaines et sociales pour expliquer la société. Le XXème siècle est donc la période de toutes les expérimentations formelles avec l’importance des avant-gardes qui accordent une place importante à la réflexion sur le roman y compris pour le rejeter (mouvement surréaliste avec Breton) ou le redéfinir entièrement (Nouveau Roman).

I – Qu’est-ce qu’une crise du roman ? Le temps des recherches. A – La Belle Epoque : le roman insituable. Au début du XXème siècle, le roman commence à envahir les étalages de librairies et à régner en maître dans les cabinets de lecture. Le nombre des auteurs s’accroit avec beaucoup d’amateurs. Le public, comme les romanciers, change du fait des évolutions scolaires. Grâce aux lois Jules Ferry, la population française ne compte plus que 5% d’illettrés à la veille de la Grande Guerre. Les programmes du secondaire changent : on étudie désormais l’histoire de la littérature française. La maîtrise du latin et du grec n’est plus la seule voie pour obtenir le baccalauréat. La culture classique n’est donc plus la culture de référence chez les écrivains du XXème siècle qui sont nourris de littérature française mais aussi de littérature européenne et américaine. Le roman devient donc une industrie et un commerce. Il devient de plus en plus difficile de classer cette abondante production. Il n’y a pas vraiment un renouvellement des techniques mais une alternance de description, d’analyse, de récit et de dialogue. Au début du XXème siècle, l’objectif est encore de peindre un tableau des mœurs et de raconter une histoire. La vie est retracée à travers une lente succession d’épisodes, l’exploration d’un milieu chapitre par chapitre. Cependant, on observe un fait relativement nouveau : l’envahissement des fictions par l’idéologie avec le roman à thèse (histoire qui prétend démontrer une vérité politique, religieuse ou sociale : Paul Bourget avec Le Disciple). Une domination de grands maîtres aujourd’hui oubliés : Maurice Barrès, Anatole France, Paul Bourget.

B – L’année 1913, une année de rupture. Cette année 1913 pourrait constituer le véritable début du XXème siècle littéraire. On va trouver des romans vivants, innovants et ambitieux : A la recherche du temps perdu de Proust et Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier.

Un débat esthétique majeur, la recherche de rénovation possible d’un genre qui apparaît à certains critiques comme dans l’impasse. Une proposition revient dans plusieurs textes critiques : définir le roman par l’aventure. Il s’agit de dynamiser la narration, les actes, les faits, les paroles en charge d’exprimer les impressions, les états d’âmes, les personnalités des personnages en refusant tout ce qui relève de la description statique, de l’analyse ou du commentaire du narrateur. Est proprement romanesque ce qui arrive, ce qui fait évènement. Dans cette perspective, tout devient aventure : tout petit événement dans une conscience, toute anecdote qui vient ponctuer le cours d’une vie ou d’une journée ordinaire devient aventure. On parle donc d’une valorisation romanesque de l’événement, du nouveau qui fait irruption dans la vie et cela au delà des épisodes héroïques ou des rebondissements romanesques stéréotypés. La caractéristique de l’année 1913 pour le roman c’est donc de rechercher l’élan de la vie même. Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier est un roman qui joue avec les stéréotypes romanesques. Il va brasser le plaisir mélancolique du romanesque, l’aventure dans les ressorts de la conscience, dans les modulations sensibles d’une intériorité. Il s’agit de saisir la vie même. Un prolongement de cette esthétique sera l’œuvre de Colette dans les années 1920-1930. Se renforce cette sensibilité aux petits évènements de la vie intérieure mais aussi cette sensibilité à l’esprit d’enfance. Notons également la présence d’une nature enveloppante qui donne sens à l’existence. On remarque l’immédiateté apparente dans le rendu des paroles. Ce n’est pas une intrigue fermement charpentée, l’essentiel consiste à saisir les méandres d’une existence à travers les souvenirs, les émotions, les sensations y compris dans leurs aspects les plus minuscules. L’extrait met en scène une mère appelant ses enfants. On peut parler d’une richesse et d’une profondeur de l’évocation de ces liens dans le roman. Dans l’extrait de Un amour de Swann de Proust, on retrouve à la fois le retour vers l’enfance, l’accent porté sur la puissance poétique de l’instant et l’importance de la mémoire. Ce passage est situé dans la section « Combray » qui ouvre À la recherche du temps perdu. Le narrateur adulte songe aux différentes chambres dans lesquelles il a dormi au cours de sa vie et notamment la chambre de Combray où il passait ses vacances lorsqu’il était enfant. Cette chambre se trouvait dans la maison de sa grande tante. Le narrateur se souvient à quel point l’heure du coucher était un cauchemar pour lui : cela signifiait qu’il allait passer une nuit entière loin de sa mère. Ce fut longtemps le seul souvenir existant de ces séjours. Des années après son enfance, le thé et les miettes du gâteau font remonter la période de sa vie passée à Combray. Faire à partir de presque rien une sensation, une émotion ce qui va permettre de donner sens à une existence et de construire une œuvre. Avec la madeleine il découvre la force de la mémoire involontaire. Il se découvre riche de tout son passé. La nouveauté de ce roman c’est qu’on ne va pas trouver de courbe de l’existence, ni vraiment de vérité intellectuelle ou morale. Ici, nous sommes face à un roman sans intrigue. Il n’y a pas vraiment d’action. Les personnages ne sont pas rassemblés dans une histoire

comment dans la vie, ils entrent successivement dans le champ de vision du narrateur. Ce roman est l’histoire d’une conscience qui découvre la profondeur du monde grâce à sa sensibilité au temps qui passe et grâce à sa capacité à relier tous ses souvenirs au détour d’une sensation. Peu à peu, le projet du narrateur se dessine : reconstituer le passé, récupérer la totalité de son expérience perdue. Le romancier ne prétend plus décrire des lieux, donner vie à des personnages. Il ne s’agit plus d’inventer un monde fictif, il s’agit d’explorer un paysage intérieur peuplé de souvenirs. Le romancier souhaite dire ce qui se passe dans un esprit plutôt que raconter les actes des hommes. Tel est le projet de restituer la vie.

C – Après la Grande Guerre : réinventer le roman. Après la Grande Guerre apparaît une véritable flambée avec un développement des prix littéraires (essor du prix Goncourt et de la publicité, succès de la presse littéraire). Une relève, malgré la génération fauchée par la guerre, apparaît : Claudel, Proust, Gide et Valéry. Deux de ces écrivains sont des romanciers essentiels et travaillent le roman à ses marges : Proust et Gide. Importance de nouvelles idées sur le roman qui vont influencer le genre. Après la Grande Guerre, il y a cette catastrophe de la guerre industrielle. Il y a vraiment le sentiment d’une trahison de la nation. 1 – Le grand projet de Proust. Il s’agit pour Proust de déchiffrer la signification des apparences. Le dernier volume de la A la recherche du temps perdu (paru à titre posthume) est une véritable révolution romanesque. Il s’agit moins d’imposer au lecteur un univers fictif que d’interpréter les signes qu’il perçoit. C’est l’image de la cathédrale. La structure repose sur un changement radical de la conception de la composition romanesque. C’est moins une composition du récit que la reprise et l’orchestration de thèmes, d’effets de symétrie, d’échos. On a également le lyrisme d’une écriture poétique. Au delà de la remémoration, notons le travail d’interprétation : reconnaître les signes, reconfigurer le monde (son propre monde) mais aussi faire vivre toute une société dans sa complexité avec ses objets, ses paysages, ses individus complexes. Cela amène le romancier à redéfinir la vocation du roman et du réalisme. La nécessité du style. Il permet de faire émerger la poésie à partir d’une sensation. Il faut restituer la puissance d’émotion face à un objet, un lieu, un souvenir. Sur les personnages, Proust est un vrai romancier : il fait vivre ses personnages hors de tout stéréotypes. Les êtres, chez Proust, sont éminemment complexes : ils échappent, ils changent entre chacune de leurs apparitions dans le roman. Proust veut renoncer à la « psychologie plane » au profit d’une « psychologie dans le temps ». On trouve également une dimension moraliste (au sens d’observateur) et comique. Le monde de Proust est aussi celui d’une gigantesque farce.

Il y a un déplacement de la conscience sociale à la conscience individuelle : tout gravite autour du narrateur. Les personnages sont perçus avant d’être connus. Importance des commentaires, des analyses, des réflexions sur le sommeil, sur la mémoire, sur le rêve, sur l’oubli, sur la jalousie, sur l’amour, sur le désir, sur la douleur. Il est plus important de réfléchir sur ces sujets que de raconter une histoire. Les réflexions s’exercent sur le tissu quotidien de la vie qui sont les perceptions, le souvenir, le rêve. Il faut examiner toutes les données de la sensibilité pour Proust : il s’agit de partir du concret pour parvenir à la vérité, faire jaillir la lumière intellectuelle de l’opacité de la sensation. Saisie de l’authenticité de la vie intérieure. Le monde est saisi à travers une conscience vive qui est prise dans l’épaisseur du temps. 2 – Deuxième exemple emblématique d’un temps de contestation et de recherche : Les Faux monnayeurs de Gide en 1925. Originalité : personnage d’Edouard qui écrit un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, roman qu’on ne lit d’ailleurs jamais. On note beaucoup de réflexions sur le roman. Il s’agit donc de débattre du roman au sein même du roman. C’est l’idée d’un « roman pur » jamais vraiment défini, un roman doit être débarrassé des descriptions, des dialogues rapportés, des évènements, des aventures (toutes les choses qui peuvent trouver leur place au cinéma). C’est un roman de tous les possibles : beaucoup de pistes, beaucoup d’expérimentations nouvelles. La première expérimentation c’est l’influence des grands romans russes (Dostoïevski) et anglais (Dickens ou Eliott). C’est l’idéal d’un roman d’aventure caractérisé par la multiplicité des personnages mis en scène autant que par la complexité des situations. Cependant, on n’a jamais une installation dans le récit esquissé : une fois les personnages présentés, la situation suggérée, le narrateur les abandonne pour passer à d’autres. Paradoxe : le lecteur a le sentiment de complexité des choses qui tient à la multiplicité des personnages et des situations et aussi au fait que tout se tient, même d’une manière lâche. Chaque geste est à réaction en chaine. C’est un début en forme d’énigmes. C’est la profondeur d’une conscience.

Conclusion La narration, l’imitation, le commentaire, voici une trilogie qui définit le genre du roman à la fin du XIXème siècle. C’est l’héritage du réalisme triomphant. Mais, au début du XXème siècle, il y a une rupture avec cet héritage : les complications de l’intrigue : saisir la vie même dans son surgissement, dans son inscription dans le temps, articuler le sensible et l’intelligible, introduire la profondeur de l’imagination, des rêves et des fantasmes et jouer avec les points de vue.

II – Ecrire la vie, changer le monde ? Après 1913 et les années 1920 qui sont le moment d’une crise du roman non pas au sens d’un discrédit du genre ou d’un épuisement de l’inspiration mais bien d’une interrogation critique sur la définition même et les enjeux du genre. Le roman est entré dans l’ère des

discussions théoriques et des renouvellements formels sans pour autant renoncer à son ambition essentielle : représenter la vie. Ces débats se tiennent aussi à une époque ou l’on s’interroge sur la fonction sociale de la littérature et la gravité propre du récit. C’est l’une des conséquences de la Grande Guerre qui donne lieu à des récits dont le souci principal va être de témoigner de l’horreur des combats et de la fraternité des tranchées. Exemple significatif : Le Feu de Barbus (1916) dont Céline poursuivra la lignée. Avec ce type de roman nous sommes loin des préoccupations de rénovations formelles du roman parce que l’idée de sincérité et de témoignage va l’emporter et peut impliquer une sorte de roman réaliste mimétique. On est aussi loin des propositions de l’avant garde littéraire ou de écrivains de la Nouvelle Revue Française parce que ne pas se laisser imposer un discours sur la guerre c’est montrer comment l’influence de l’histoire est double. Les années 1920 sont surnommées les années folles. On trouve aussi les fantaisies du surréalisme telles que les proposent Giono, Colette, Aragon, Giraudoux. Nous sommes avant le retour des temps d’inquiétude. Le roman a connu une brève période où triomphe l’imaginaire. Pourquoi y aurait-il une évolution des préoccupations romanesques au tournant des années 1930 ? C’est un moment ou la grande guerre commence à être oubliée mais la société s’inquiète d’un retour possible de la guerre. La société subit de plein fouet les conséquences d’une crise économique majeure (1929). De plus, l’installation au pouvoir d’Hitler en 1933 et le renforcement du fascism...


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