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L'Ecole de Chicago et les techniques qualitatives...

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L'Ecole de Chicago et les techniques qualitatives L'Ecole de Chicago correspond au terme utilisé en sociologie pour désigner une génération de sociologues qui ont en commun d'enseigner et de faire des recherches au sein du département de sociologie de Chicago, et qui par ailleurs, ont en commun la mise en œuvre d'un certain nombre de techniques d'enquêtes particulières que l'on a qualifiées après coup de techniques qualitatives. Ces techniques sont des techniques d'enquête conçues par rapport à un objectif particulier de comprendre les motivations des acteurs sociaux. Les sociologues de l'Ecole de Chicago cherchent à l'époque, être capables de comprendre les faits sociaux qui amènent les sujets d'une société à adopter un type de comportement. Ils mettent alors en œuvre des techniques qui visent à avoir une vision extrêmement fine de la manière dont ces individus ont vécu les situations auxquelles ils ont été confrontés. Ainsi, plutôt que de privilégier l'observation d'un grand nombre de cas, contrairement aux techniques quantitatives, où ceux qui assurent la représentativité, on privilégie un nombre réduit, mais que l'on va tenter d'étudier en approfondie. Elles vont devenir, à partir des années 1970' la marque de fabrique de l'Ecole de Chicago. Ils privilégient ce genre de techniques car, à l'origine de leur intérêt, il y a la conception très particulière qu'ils ont de la sociologie, qui met accent sur l'importance de travail de terrain, plus que la théorisation. Leur intérêt pour les techniques qualitatives va par ailleurs se traduire par leur recours aux sources d'information subjectives; ce qui est selon eux, important: la subjectivité des acteurs. Une autre manifestation de cet intérêt est la contribution que ces sociologues vont apporter à une technique en particulier, qui est celle de l'observation participante, qu'ils empruntent à l'anthropologie mais qu'ils vont raffiner à l'étude des sociétés développées. Le point commun à tous les sociologues de l'Ecole de Chicago, est leur conviction que la sociologie doit avoir des finalités pratiques ; la mission de la sociologie est de fournir des connaissances sur différents points sociaux. Cette conception très pratique, aurait inspiré par deux choses: d'abord leur recherche de solution aux problèmes urbains, ensuite ils ont également une approche empirique de la sociologie: le bon sociologue est forcément sur le terrain, en étudiant les phénomènes qui l'intéresse. 1. La recherche de solutions aux problèmes urbains Pour ces sociologues, l'urbanisation est le phénomène majeur qui caractérise les sociétés développées, et notamment le développement des villes aux USA. Et donc, dans cette perspective-là, pour eux faire de la sociologie veut forcément dire étudier un certain nombre de phénomènes liés au développement des villes, à la vie urbaine. Cet objet particulier de l'étude des villes découlent d'abord du fait que ces sociologues de l'Ecole de Chicago font leurs enquêtes ou leurs travaux souvent en réponse à des demandes qui leur sont soumises par les autorités politiques ou administratives américaines. A la différence de l'Europe, aux USA, dès la fin du 19e, il y a une très forte demande des autorités politiques et administratives pour que les sociologues leurs fournissent des solutions aux problèmes elles sont confrontées. Et notamment dans la ville de Chicago, la municipalité dès les années 1910' va directement s'adresser aux membres du département de sociologie pour qu'ils les étudient. Pour ces sociologues, alors la nécessité de répondre à ces questions qui leur sont posées, pèsent fortement sur les bases sur lesquelles se base leur travail. Ce pragmatisme de l'Ecole de Chicago est renforcé par le fait que dès le début de sa création, le département de sociologie de l'université de Chicago est dominé par des gens appelés "réformateurs sociaux"; des gens convaincus que le développement de l'industrie au sein des sociétés; que la RI participe au progrès de l'Humanité, est positif, simplement ils considèrent que ce progrès que la RI

représente se traduit aussi par des conséquences négatives (conditions de vie des ouvriers) et la mission de la sociologie est justement de tenter de trouver des solutions. Cette idée est notamment relevée à l'époque par le directeur du département, qui a alors été fondé en 1892, par le milliardaire Rockeffeler, de par une de ses donations. Ce département est alors confié à Albion Small, pasteur de profession. Il est lui aussi convaincu qu'à travers son activité de sociologue, il espère améliorer les conditions de vie des acteurs auxquels il est confronté. Un autre élément qui explique cet attrait pour le développement urbain, est qu'à partir des années 1910' le département de sociologie de Chicago, va beaucoup travailler avec des travailleurs sociaux; des gens travaillant pour l'administration est dont la mission est de prendre en charge les populations défavorisées. A partir des années 1970, le département, vis à vis de ces travailleurs sociaux va avoir dans un premier temps un travail de formation, puis vont également mobiliser ces travailleurs en vue de faire de la recherche sociologique. Dans ces années toute une partie de ces gens font des thèses, qui mettent à profit leur proximité avec les populations défavorisées pour réaliser des enquêtes sur celles-ci. Ils vont travailler sur une sociologie de la délinquance. Les sociologues de l'Ecole vont également travailler sur les phénomènes de migration. Chicago voit immigrer des populations diverses dans cette époque, et une de leurs spécialités va être précisément de s'intéresser à la manière dont ces communautés se sont installés aux USA. Ils étudieront aussi le phénomène de prostitution, ainsi que sur les vagabonds, c'est Neil Anderson qui le fera, il considèrera ces gens comme une communauté à part entière. Cette sociologie de Chicago va être à l'origine de l'écologie urbaine, qui va consister pour ces sociologues à l'étude de milieux, et donc ils avancent l'idée que tous ces comportements, de délinquance, vagabondage, prostitution etc sont explicables par le milieu dans lequel ces individus vivent, c'est donc le milieu urbain qui explique l'apparition de ces comportements plus ou moins déviants. 2. Des préoccupations avant tout empiriques Pour ces sociologues, la priorité des sociologues est d'aller sur le terrain, et de produire des données du terrain. Cela tient notamment à l'arrivée de R. Park, un peu particulier, dans la mesure où avant d'être sociologue, il a été journaliste, et a fait une partie de ses études en Allemagne. Il y est allé étudier la philosophie et la sociologie. Pour lui, le métier de sociologue et de journaliste ne sont pas totalement étrangers l'un à l'autre "le sociologue est une espèce de super reporter qui devrait faire de manière un peu plus précise et avec un peu plus de recul que la moyenne de la grande information." Il ajoutait, "la grande information est celle qui rend compte des tendances à long terme, càd de ce qui se passe réellement plutôt que de ce qui semble simplement se passer à la surface des choses". Cette conception de la sociologie est importante car pour quelqu'un comme Durckheim, le sociologue c'était forcément l'antithèse du journaliste, dont il considérait qu'il faisait une fausse vision de la société en obscurcissant la société. La deuxième raison qui explique cet attrait est la proximité qu'ils ont avec l'anthropologie. En effet, dès la fin du 19e, en anthropologie, des auteurs comme Franz Boas font leur apparition, en avançant que si on veut étudier les sociétés primitives, il faut vivre dans celles-ci. R. Park va également insister sur le fait que toutes ces techniques d'enquêtes pourraient être utilisées efficacement pour étudier les sociétés développées. Ainsi, l'Ecole de Chicago se caractérise d'abord par un intérêt pratique, par le biais de technique d'enquête. La première va faire appel à des sources subjectives....