M8 - Le leadership et la gestion du changement organisationnel PDF

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Étude de cas module 8

Étude de cas. Le leadership et la gestion du changement organisationnel

Rivaliser avec les Américains 1 ! Après l’arrivée remarquée de dans le secteur de la distribution de matériaux de construction, voici que le numéro 2 américain, annonce l’ouverture de six magasins à grande surface au Canada. Cette nouvelle aurait de quoi effrayer plus d’un concurrent, mais ce n’est certainement pas le cas de principale entreprise canadienne du secteur, qui a une part de marché de 16,4%. Robert Dutton, président de l’entreprise, aura la lourde tâche de mener ses troupes face à des géants riches et aguerris, alors que l’environnement économique s’annonce plutôt difficile. Voici comment Robert Dutton entrevoit l’avenir : « Mon principal défi, c’est de mobiliser les gens derrière mon objectif de créer la meilleure entreprise de distribution en Amérique. Je vois grand pour Rona et je n’ai pas peur de voir grand. Je veux arriver à faire partager cette vision. Ma passion première, c’est les gens. Il faut que l’organisation soit capable d’identifier, de développer, de conserver et de mobiliser le talent que nous avons dans l’organisation. » Ceux qui recherchent un patron autocratique, au style flamboyant, seraient probablement déçus s’ils rencontraient Robert Dutton. Lui-même s’inspire de leaders qui ne proviennent pas du monde des affaires: Martin Luther King, Nelson Mandela, Ghandi, Mère Teresa. « Ce sont de grands leaders à cause de leurs valeurs et de leurs engagements. Ils affichent tous une cohérence entre la pensée et les gestes. C’est l’idéal que je cherche à atteindre. » Et il ajoute : « Ceux qui jouent leur rôle de président en faisant un trip d’ego font fausse route. Notre poste en est un de devoir, pas de pouvoir. Nous avons d’abord des responsabilités. » Lorsqu’on lui demande ce qu’est un leader, Robert Dutton n’hésite pas : « C’est quelqu’un qui peut servir un projet plus grand que lui et qui est capable d’utiliser son énergie pour transmettre sa passion et mobiliser les autres autour de sa vision. Leader et service vont de pair. Le leader est au service des gens de son organisation, qui eux sont au service des clients, d’où la nécessité de la cohérence. Le leader garde le cap, sans perdre de vue son objectif et sans se laisser distraire par des questions secondaires et des données conjoncturelles. Ce n’est pas le discours qui compte le plus, ce sont les actions qu’il pose. » Quelles sont les qualités d’un bon leader ? Voici quelques éléments de la «recette» de Robert Dutton: • • • • •

Des idées claires: « Il faut être capable de définir des objectifs réalistes, que les gens ont envie de suivre. » La passion : « La passion, c’est l’envie d’aller jusqu’au bout de ses objectifs et de faire partager un rêve. » L’humilité : « Nous faisons partie d’une équipe et nous sommes au service des objectifs de l’entreprise, au même titre que n’importe quel employé. » L’honnêteté : « Il faut avoir une seule couleur, sinon les gens ne savent pas ce qu’on attend d’eux. Il vaut mieux dire une vérité qui fait mal plutôt qu’un mensonge qui fait du bien. La transparence et l’honnêteté finissent toujours par payer. Le leadership ne survit pas au mensonge et à l’hypocrisie.» La communication: «Tout le monde connaît les projets de l’entreprise et ses valeurs. Même le préposé à l’entretien de l’entrepôt sait où on va. »

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Cas tiré de Dessler, G. La gestion des organisations – Principes et tendances au XXIe siècle, (Adaptation française de Desaulniers, L., Forgues, J-F. et P.L. Grenon) 2e éd., ERPI : Montréal, 2009, p. 390-391.

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Étude de cas module 8

À 52 ans, Robert Dutton a encore devant lui bien des années pour apporter à Rona sa touche personnelle. Son entreprise devra cependant affronter des géants dont les ventes ont atteint 90 milliards de dollars en 2006 pour Home Depot et 47 milliards de dollars pour Lowe’s, comparativement à moins de 5 milliards de dollars pour Rona. De plus, les règles des grands détaillants américains diffèrent des pratiques canadiennes et québécoises, notamment en ce qui concerne la main-d’oeuvre; ainsi, Home Depot lutte farouchement contre toute tentative de syndicalisation, comme le fait l’entreprise de distribution Walmart. Le match qui s’annonce sera donc plus qu’un affrontement commercial, ce sera un conflit de valeurs.

Questions 1. Que pensez-vous des traits de personnalité et des compétences que Robert Dutton trouve admirables chez un leader? Cette liste est-elle complète? Ces modèles vous inspirent-ils? Leurs qualités de leader correspondent-elles aux vôtres?

2. Quel style de leadership Robert Dutton semblet-il avoir adopté ? Faites la critique de ce style de leadership. 3. Dans l’affrontement qui se prépare au sein de l’industrie canadienne de la distribution de matériaux de construction, le style de leadership des dirigeants peut-il faire pencher la balance?

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