Georges Balandier et le changement social PDF

Title Georges Balandier et le changement social
Course Approches Anthropologiques
Institution Université Rennes-II
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Georges Balandier et le changement social 1) Biographie et terrains de Georges Balandier • George Balandier est un ethnologue et sociologue français, né le 21 décembre 1920 à Haut-Saône et décédé récemment, le 5 octobre 2016 à Paris. Il a été professeur à la Sorbonne, directeur d’études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). • Il est le fondateur du Centre d’Études Africaines et des! Cahiers d'études africaines. Il est également le directeur des! Cahiers internationaux de sociologie! ainsi que de la collection Bibliothèque de sociologie contemporaine aux Presses universitaires de France. • Il entreprend des études de philosophie. Réfractaire au Service de Travail Obligatoire pendant la Seconde Guerre Mondiale, il devient résistant. À partir de cette expérience et dans le climat d'effervescence intellectuelle de l'époque, il participe à l'effort pour tenter de définir une autre politique coloniale. • En 1946, l'Europe sort du traumatisme de la guerre et les chercheurs sont poussés par l'exotisme! : l'Afrique représente alors un champ d'études privilégié. • Membre de la SFIO de 1946 à 1951, il devient ethnologue en Afrique, tout en participant de l'intérieur à la libération du continent (il prendra parti, dès 1952, pour l'indépendance dans les!Cahiers de sociologie). Il conduit ensuite des recherches. • Il inaugure, en 1962, la première chaire de sociologie africaine à la Sorbonne. • Avec! Alfred Sauvy, il invente le concept de tiers-monde pour désigner, en 1956, ces pays qui ressemblaient un peu au tiers-état de la Révolution française. ▶ George Balandier s'intéresse de près aux sociétés africaines et à la colonisation qui a eu lieu sur ce continent. Son terrain d'études et de recherche est l'Afrique, par exemple le Sénégal ou le Congo. Il est l'un des premiers à tourner son attention de l'étude des sociétés traditionnelles à celle des mutations en cours dans les sociétés contemporaines africaines. Il est captivé par une Afrique moderne urbaine alors que les autres s’intéressent surtout aux sociétés rurales. Il ne s’intéresse pas que aux sociétés africaines mais aussi au sous-développement. Il s’intéresse aux évolutions du monde! : technique, individualisme, révolution numérique, capitalisme… Il est très orienté vers l'écrit, il écrit beaucoup.

2) Œuvres majeures de Balandier • Sont premier article, Le noir est un homme, refonde la position de l’anthropologue. Il va à contre courant de l'étude de sociétés primitives, ce qualificatif étant bien mis entre guillemets. - 1955 Sociologie des Brazzavilles noires - 1955 Sociologie actuelle de l'Afrique Noire. Dynamique des changements sociaux en Afrique Noire. C'est sa première thèse, qu'il rapporte du Congo et qui analyse les changements sociaux en Afrique Centrale. Elle renouvelle l'anthropologie de l'Afrique. - 1957 Le Tiers-Monde, sous développement et développement - 1967 Anthropologie politique - 1988 Le désordre!: éloge du mouvement

- 2002 La situation coloniale, ancien concept, nouvelle réalité

3) Différences avec Claude Lévi-Strauss/approche anti-historique L'étude des sociétés africaines a. Approche de la tradition anthropologique • Dans la tradition anthropologique, les sociétés traditionnelles semblent résister à toute modification de leur structure, à tout changement, en somme, à l'histoire. Soumises aux contraintes de la tradition, elles sont fondées sur la répétition, elles ont pour principale propriété la stabilité. La fixité et l'invariance restent leurs traits dominants. Ces sociétés se reproduiraient sans variation majeure. Ce sont des sociétés qui échapperaient à l'histoire, ne s’inséreraient pas en elle et ne seraient pas influencées par elle. • On mettra en cause la tendance au conservatisme, le refus de la nouveauté et du changement «!le temps mythique qui efface le temps historique!» (tout ce qui existe est issu de ce premier temps, doit perdurer et se maintenir par rapport à ce qui a été initialement conçu, ainsi, l'ordre des choses, qui se conforme au projet des mythes, ne peut être transformé), le défaut d'initiative individuelle, la primauté du groupe et le manque de liberté qui en découle, «! l'insuffisante conscience prise par l'individu de sa personnalité et de ses possibilités d'action efficace à l'intérieur de la société! »! : c'est-à-dire qu'il n'y a pas de conscience historique dans ces sociétés. • Il n'apparaît donc pas, pendant une très longue période, de réelle réflexion sur le lien qui unit histoire et ethnologie! : les ethnologues conçoivent l'existence de sociétés sans histoire, hors de l'histoire, y étant réfractaires et non influencées par elle. b. Approche de Levi-Strauss • Lévi-Strauss s'élève également contre l'histoire en affirmant qu'il lui est donné une place trop importante. Il affirme que l'histoire des sociétés apparaît avec la cission de ces sociétés en classe! : apparition d'une hiérarchie donc d'un déséquilibre, qui provoquerait le changement social, donc l'histoire. Cette hiérarchie n'existerait donc pas dans les sociétés qui ne sont pas influencées par l'histoire. • Cependant il concevra, à un moment donné, que les sociétés traditionnelles sont bien dans l'histoire, mais qu'elles ne lui permettent pas faire irruption en leur sein. • Il séparera, à cette occasion, les «! sociétés froides! », qui refusent tout mouvement, tout changement, produisent très peu de désordre/déséquilibre dont ne sont pas soumise à beaucoup de changement social, elles ont donc une histoire cumulative qui ne laisse pas de place au changement social ; et les «! sociétés chaudes! », qui intériorisent ce changement et cette histoire, qui «! sont parvenues à réaliser en leur sein un déséquilibre!»! qui produit le changement social. • On reconnaît donc l'inscription dans l'histoire des sociétés primitives, tout en maintenant qu'elles ne se laissent pas modifier par elle. c. Opposition de Balandier • Balandier affirme les sociétés négro-africaines s'inscrivent, de toute évidence, dans l'histoire, parce qu'elles ont été influencées par l'histoire africaine! : la nuance réside dans le fait qu'elles ne s'y insèrent pas toutes de la même manière (elles ne sont donc, en aucun cas, hors de l'histoire ou clivée de celle-ci).

• La principale influence de l'histoire sur les sociétés africaines relève selon lui de l'existence ou de l'absence d'un État. Les sociétés étatiques ont une histoire plutôt provoquée, et les sociétés claniques une histoire plus subie. De la même manière, on peut effectuer une distinction entre les sociétés ayant plus ou moins subi l'incidence du rapport aux aires culturelles se trouvant à la périphérie du monde noir (par exemple, influence du monde arabe sur la côte occidentale du continent). • La pression exercée sur elles par l'histoire rend les sociétés primitives incpables de continuer à simplement se reproduire, elles sont contraintes de se recomposer, de se transformer. Il y a donc bien changement social et donc déséquilibre dans les sociétés primitives, et même dans toutes les sociétés. • Balandier démontre qu'il n'existe pas de société dans laquelle une telle hiérarchie (donc un déséquilibre) ne se serait pas mise en place, que ce soit les sociétés animales ou les sociétés humaines. Il devient, dès lors, impossible d'exclure ces sociétés dites primitives de l'inégalité et donc, de l'histoire, et également impossible de dire qu'elles ne subissent pas de changement social. «!Elles sont, elle aussi, engagées dans un combat permanent contre le désordre!». ▶ Balandier a donc placé la recherche sur les sociétés africaines au même niveau que les autres. On peut étudier leur hisotoire. On prend la structure ancienne (traditionnelle) et la structure moderne, et compare ces structures à différents moments de l'histoire sociale. ▶ Son œuvre s'oppose donc à l'école de Lévi-Strauss. Il va analyser le changement social dans une approche historique. ▶ Selon Balandier, toutes les sociétés sont différentes les unes des autres et dans le même temps, elles sont toues semblables en tant que sociétés. L'anthropologie ne porte pas un regard sur seulement les sociétés exotiques mais sur toutes les sociétés, proches ou lointaines. d. Comment les sociétés africaines maintiennent leur ordre social!? • Il faut comprendre quelles sont les méthodes, dans ces sociétés les plus traditionnelles, qui, ne permettant non pas une reproduction parfaite des sociétés, permettent au moins de maintenir son ordre social en limitant les déséquilibres. Exemples de procédés!: > Le mythe! : «!une véritable «! charte sociale! », une définition des rapports sociaux qui valident la formation existante!». > La relation aux ancêtres et le culte de ces derniers. Les généalogies qui définissent les ancêtres jouent le rôle d'une charte de référence dans les sociétés claniques! : elles permettent de définir des rapports sociaux, une organisation sociale particulière à laquelle on se réfère et qu'il faut respecter, donc maintenir. George Balandier nous donne une exemple de cette configuration par son étude de la situation du chef couronné en pays Kongo. > Profane et sacré sont liés dans ces sociétés afin d'assurer le maintien des rapports sociaux existants. > Le système d'échange de dons et contre-dons prescrit au moment des mariages permet le maintien de l'ordre établit dans ces sociétés. Il permet la remise à neuf des rapports sociaux et lignagers, provoque le renouvellement des alliances et rétablit une «!cohésion émotionnelle!». > Les mécanismes correcteurs, qui visent à assurer la conservation du système social. > Les procédures permettant de contrôler ou transférer les conflits menaçant l'ordre établi!: transfert d'un conflit interne à la société et sa résolution par des moyens exceptionnels.

▶ Si les sociétés traditionnelles africaines s'insèrent effectivement dans l'histoire et qu'elles sont influencées par elle, il n'en reste pas moins qu'elle tente tout de même de préserver leur ordre social et les liens sociaux établis dans la communauté.

5) L'étude de la situation coloniale a. Points de méthode • La situation coloniale! : approche théorique, article publié par George Balandier dans le numéro 11 des Cahiers Internationaux de Sociologie en 1951, inaugure dans l'ethnologie et la sociologie françaises une nouvelle façon de concevoir l'étude des sociétés ethnologiques, reconnues alors comme partie prenante d'une totalité coloniale en tant que sociétés colonisées puis sousdéveloppées. • Avant les années 1950, les disciplines sociologiques et anthropologiques ont abandonné aux sciences politiques et économiques la responsabilité d'opérer un regard mondial «! soit-disant sociologique!». Ces travaux oublient le contexte colonial global et la réciprocité des relations entre sociétés colonisées et société coloniale. • La situation coloniale! : approche théorique a permis de renverser cette tendance en permettant aux disciplines sociologique et anthropologique d'aborder un regard global sur le monde. En effet, Balandier considère qu'on est obligé de tenir compte de la situation coloniale pour appréhender les sociétés colonisées et colonisantes. Il mène alors l'analyse originale d'une double conjoncture!: celle de la situation coloniale, de sa contestation, et par la suite de sa décolonisation. • George Balandier, dans ce texte, suit une double méthode! : tout d'abord, il utilise les raisonnements et informations d'autres sciences sociales telles que l'histoire, la géographie, l'économie politique ou encore le droit. Il se tourne ensuite vers la sociologie et l'ethnologie dont il produit une «! collaboration originale! ». Ainsi, l'auteur aborde en premier lieu les conclusions sociologiques effectuées par ces autres disciplines et ensuite seulement, ces conclusions permettent la reconstruction d'une problématique véritablement sociologique abordant les objets mondiaux. De ce fait, la «!situation coloniale!» peut être vue comme une «!lecture interdisciplinaire des nouvelles dynamiques macro-sociales!». • Balandier s'intéresse notamment à l'approche de l'historien, qui peut avoir certains apports pour étudier la situation coloniale. L'historien envisage la colonisation a différentes époques et en fonction de la nation coloniale, son approche permet de comprendre les changements entre la nation coloniale et les territoires dépendants. Il nous explique comment la nation coloniale s'est insérée au sein des sociétés colonisées, et c'est là une première chose indispensable pour le sociologue. Si l'on veut étudier ces sociétés, il faut donc prendre en considération leur histoire! : ceci nous renvoie à notre première partie qui rappelle l'importance de l'histoire dans l'approche de Balandier. • Ce texte reprend une série d'enquêtes de terrain coloniales. Il emprunte à une littérature variée, issue de travaux à la fois français, américain et anglo-saxon. • La situation coloniale aborde également une critique anthropologique de la tradition anglosaxonne telle qu'elle était connue en France à la fin des années 1940! : il critiquera notamment Bronislaw Malinowski. • Notons que George Balandier aborde la situation coloniale à partir des colonies du Gabon et du Congo, mais toutes les informations qu'il emprunte à une littérature variée le conduisent à

généraliser au niveau du continent africain tout entier, puis rapidement, à tous les pays sousdéveloppés. Ce texte propose donc une nouvelle perspective, qui débouchera sur l'analyse des problèmes de développement et de sous-développement.

b. Définition et caractéristiques de la situation coloniale • L'un des événements les plus marquants de l'histoire consiste en l'expansion, à travers le globe, de la plupart des peuples européens! : c'est l'un des plus gros bouleversements de l'histoire. Cette expansion a eu des impacts sur les peuples dit primitifs ou archaïques! : ils ont été assujettis et ont même parfois disparus. Elle a imposé des règles et un certain type d'évolution aux peuples colonisés. De fait, cette situation de colonisation entraîne des problèmes qui intéresse le sociologue. • La colonisation agit par trois forces extrêmement liées : l'action économique, administrative et missionnaire. C'est généralement a partir de ces dernières que les anthropologues étudient les changements sociaux. Mais pour parler de situation coloniale moderne, certains historiens ont décidé de privilégier surtout le facteur économique. Il existe un lien étroit entre capitalisme et situation coloniale qui a conduit certains auteurs à comparer la «! question coloniale! » à la «!question sociale!» (situation coloniale/situation capitaliste). Le rapport entre métropole et colonie n'est pas différent du rapport entre capital et travail. • Le texte revient sur le terme de minorité en nous disant que ce terme n'est pas employé en fonction du nombre d'individus mais pour décrire un peuple dominé! : la minorité est le peuple dominant. Donc, malgré son grand nombre, la société colonisée est sociologiquement minoritaire et la société colonisante est sociologiquement majoritaire. La société colonisée ne peut pas prendre le dessus car elle n'a pas les moyens matériels de le faire, elle est divisée en ethnies et cette division est exploité par les dominants. ▶ On a donc deux pôles! : la société coloniale (européenne) et la société colonisée (primitive). La rencontre de ces deux cultures provoque un changement social! : l'étude de la situation coloniale c'est l'étude du changement social. • Finalement, la situation coloniale peut se définir comme «!la domination imposée par une minorité étrangère, racialement (ou ethniquement) et culturellement différente, au nom d’une supériorité raciale (ou ethnique) et culturelle dogmatiquement affirmée, à une majorité autochtone matériellement inférieure ; cette domination entraînant la mise en rapport de civilisations radicalement hétérogènes : une civilisation à machinisme, à économie puissante, à rythme rapide et d’origine chrétienne s’imposant à des civilisations sans machinisme, à économie « arriérée », à rythme lent et radicalement « non chrétiennes.!»

6) Le changement social, tradition et modernité a. Définition de quelques auteurs • Le changement social pour durkheim! : passage des sociétés primitives fondées sur la solidarité mécanique aux sociétés modernes, fondées sur la solidarité organique, que l'on peut expliquer par l'augmentation de la densité matérielle (nombre d'individus) et morale (relations sur un même territoire). • Weber met l'accent sur l'apparition de nouvelles valeurs pour expliquer le changement social.

• Marx met l'accent sur le conflit sociaux pour expliquer le changement social, par exemple le passage de la société féodale à la société capitaliste ou de la société capitaliste à la société socialiste. • Tocqueville analyse le changement social comme le passage d'une société aristocratique à une société démocratique. b. Définition du changement social, de la tradition et de la modernité (Balandier) • Un changement social doit être un changement de structure, c'est à dire que l'on doit pouvoir observer une modification de l'organisation sociale dans sa totalité ou certaine de ses composantes. Il est essentiel, en effet, pour parler du changement social, qu'on puisse identifier les éléments structuraux ou culturels de l'organisation sociale qui ont connu des modifications et qu'on puisse décrire ces modifications avec une suffisante précisions. ▶ Le changement social est le résultat de modifications, d'un déséquilibre, d'un désordre dans la société. • C'est au niveau de la confrontation entre, d'une part, les structures et les modèles dominants et, de l'autre les formes locales qui se situe le problème du changement. Ce sont les situations dynamiques qui résultent d'une telle confrontation entre société qui intéresse l’analyse anthropologique. • Les formes locales sont exposées à des changements. Situation dynamique qu'on analyse et qui résultent de confrontation de sociétés. C'est un champ d'intérêt pour analyse anthropologique. On peut interroger la pluralité des formes et des logiques sociales!: on analyse la diversité des formes et logiques (on ne se dirigent plus nécessairement vers le modèle occidental). • Étudier les processus contemporains d'uniformisation consiste à évaluer dans quelle mesure les sociétés et les cultures peuvent se ressembler et s'identifier à un même modèle d'organisation socioéconomique et politique. Exemple! : ensemble des attitudes développées face à l'introduction du travail salarié dans des sociétés qui n'en avaient pas la pratique avant. ▶ La tradition renvoie à la conservation d'une société sur un même modèle, tandis que la modernité renvoie à sa transformation, provoquée par des modifications ou un déséquilibre un un désordre sociaux. Balandier fait une anthropo-analyse de la modernité! : il identifie les éléments du désordre des sociétés qu'il étudie. • Balandier cherche à comprendre ce qui différencie la modernité d'hier et celle d'aujourd'hui. La modernité d'hier était marquée par la liberté de l'homme dans tous les sens du terme, tandis que dans la modernité d'aujourd'hui est une surmodernité qui domine, dans laquelle l'homme n'est plus libre mais influencé par les sciences, les médias, il est étranger à lui-même.

7) La sociologie du développement • La sociologie du développement a pour objectif d'analyser les situations de changement dans les pays en voie de développement. Dans les années 1960, elle eu tendance a analyser négativement des processus de changement qui n'entraient pas dans le cadre des transformations économiques et culturelles attendues au modèle standard adapté. • C'est la lutte contre le sous développement qui intéressait particulièrement Balandier. Il s'intéresse aux blocages au développement dans ces sociétés.

▶ C'est une sociologie du changement, donc qui étudie les sociétés africaines et la situation coloniale. Quelles sont les caractéristiques de la société coloniale!? Quelle différence entre Levi-Strauss et Balandier!? Qu'est ce que la tradition et la modernité!? Qu'est-ce que le changement social!?...


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