Friedman et le Monétarisme PDF

Title Friedman et le Monétarisme
Author Yoann Merré
Course Grands Enjeux Économiques Contemporains
Institution SKEMA Business School
Pages 3
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Fiche : Friedman et le Monétarisme
prépa ECE...


Description

FRIEDMAN ET LES MONÉTARISME Le Monétarisme Terme apparu pour la première fois dans les écrits de Karl Brunner sur la politique monétaire, le monétarisme désigne une idée ancienne. Cette idée est que toute augmentation de la quantité de monnaie en circulation se traduit par une augmentation du niveau général des prix, c’est-à-dire par de l’inflation. Ou, autrement dit, que la monnaie est un instrument de l’échange qui n’a pas d’influence sur les mécanismes réels de création de richesse, ce que les économistes résument en disant qu’il y a neutralité de la monnaie. La légitimité de cette affirmation repose sur l’équation quantitative de la monnaie qui peut s’écrire : MV = pT , où M désigne la quantité de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, p le niveau général des prix et T l’ensemble des transactions effectuées. En ce sens la pensée monétariste est un retour à la pensée anglaise traditionnelle. I- Chef de file : Milton Friedman (1912-2006) Conviction de l'importance de la vérification empirique (creux et pics de l'activité économique sont précédés de pics de la masse monétaire) → apporte la preuve que ce sont bien les fluctuations de la masse monétaire qui causent les retournements des cycles économiques et non l'inverse. Il était d'ailleurs contre les politiques menées lors de la Grande Dépression durant laquelle la Fed avait retirer un tiers de la masse monétaire entre 1929 et 1933, selon Friedman c'était une crise amplifiée par l'échec de l’État. Auteur prolifique, Friedman manifeste dans ses écrits une personnalité à 2 facettes : celle de l'Universaliste, monétariste rigoureux condamnant l’inflation ainsi que celle du militant, libéral et polémiste habile, proche du parti républicain. Le trait unificateur de son œuvre est l'hostilité à l’État et à toute forme d'interventionnisme, et donc en particulier au keynésianisme. Il obtient le prix Nobel en 1976 pour ses « réalisations dans les domaines de l'analyse de consommation, de l'histoire et de l'économie monétaire et pour sa mise en lumière de la complexité des politiques de stabilisation. » que le choc pétrolier de 1970 met en valeur, décrédibilisant l'édifice de Keynes et réaffirmant ses positions. Idées politiques : > Opposition à l'interventionnisme keynésien. > Avocat le plus actif du libéralisme. > Monétariste. > Mécanisme de marché. > État décentralisé qui assurent uniquement les fonctions régaliennes. II- Pour les monétaristes et pour l’école autrichienne, les dérèglements monétaires, notamment l’inflation, sont à l’origine du dérèglement de la sphère réelle A) Selon les monétaristes, la croissance de la quantité de monnaie doit suivre exactement celle de la production 1. L’inflation est le dérèglement majeur de l’économie Milton Friedman (1912-2006), Inflations et Systèmes monétaires (1968). L’inflation est le dérèglement économique le plus grave. Elle fait obstacle à la flexibilité des prix et donc à la régulation. Les anticipations des agents influent sur les prix et les revenus. L’hyperinflation dévalorise la monnaie compromettant sa fonction d’intermédiaire des échanges. « L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ». « Le seul moyen dont dispose le gouvernement pour lutter contre l’inflation consiste à dépenser moins et fabriquer moins de monnaie ». La quantité de monnaie doit toujours au moins suivre l’activité économique « Je ne pense pas qu’il y ait à choisir entre l’inflation et le chômage, le problème se pose entre l’aggravation de l’inflation et le chômage, ce qui signifie que le véritable enjeu est de savoir si l’on préfère le chômage tout de suite ou plus tard ».

2. Anticipations adaptatives et courbe de Phillips La relation entre l’inflation et le chômage constitue ce que les économistes appellent la courbe de Phillips (du nom de l’économiste néo-zélandais qui l’a étudiée sur un plan statistique). En pratique, la courbe de Phillips s’obtient en portant sur un graphique année après année en abscisse le taux de chômage et en ordonnée le taux d’inflation. On dessine ainsi empiriquement une courbe décroissante assimilable à une hyperbole, dont l’interprétation économique simple est de constater que l’inflation et le chômage évoluent en sens inverse : toute hausse de l’un s’accompagne d’une baisse de l’autre. Pour les keynésiens, tant que le taux de chômage n’est pas nul, les prix sont stables et toute politique économique accroissant la masse monétaire et donc la demande se traduit par une baisse du chômage. La courbe de Phillips keynésienne est une droite horizontale. Pour les monétaristes, pour augmenter la demande, il faut d’une façon ou d’une autre injecter de la monnaie dans le circuit économique. Cette demande supplémentaire se heurte aux rigidités de l’organisation de la production. Les entreprises répondent aux modifications de leur environnement par ce qui est pour elles le plus facile, à savoir l’augmentation des prix. L’inflation augmente tandis que le taux de chômage reste constant : la courbe de Phillips monétariste est une droite verticale. Cette verticalité signifie simplement qu’une politique économique qui prétend réduire le chômage en augmentant la masse monétaire est vouée à l’inflation. La bonne politique est de mettre strictement en circulation la quantité de monnaie qui correspond à l’augmentation des transactions, augmentation elle-même liée à la dynamique de la croissance due aux gains de productivité. Friedman corrige la courbe de Phillips : les agents n’ajustent pas leur comportement aux salaires nominaux mais aux salaires réels. Ils ne sont que temporairement victimes de l’illusion monétaire. L’inflation anticipée ne s’adapte que graduellement à l’inflation réelle, il parle d’anticipations adaptatives. Sur le LT, tout accroissement de la masse monétaire non justifié par un accroissement préalable de la production se traduit par une hausse proportionnelle du niveau général des prix. Le chômage est naturel s’explique par l’inadaptation des individus à occuper les emplois disponibles, les indemnités chômage qui altèrent le calcul rationnel et les rigidités du marché du travail.

B) Pour l’école autrichienne, l’inflation est source de distorsions conduisant à la récession L’école autrichienne, fondée par Carl Menger (1840-1921). Ludwig Von Mises (1881-1973) et Friedrich Hayek (1899-1992) : une politique de relance par le crédit et la création monétaire aboutit à la récession car elle crée un allongement de la durée moyenne de la production. Ils distinguent le taux d’intérêt naturel – taux d’équilibre qui représente le rendement du capital – du taux d’intérêt du marché, effectif. En l’absence d’intervention, les deux sont égaux. Mais l’augmentation de la quantité de monnaie fait augmenter l’inflation et fait diminuer le taux d’intérêt du marché. Ce dernier se retrouve inférieur au taux d’intérêt naturel, donc les entreprises sont incitées à

investir alors même que la consommation diminue en raison de l’inflation. La production de biens de productions augmente au détriment de la production de bien de consommations. C’est l’ « augmentation de la période moyenne de production ». En essayant de corriger cette distorsion, l’inverse se produit. Hayek propose donc de supprimer toute politique monétaire conjoncturelle et de contrôler fermement l’offre de monnaie. Mises et Hayek donnent une explication à la crise des années 1970 : à la fin des années 1960, il y a un allongement du processus de production, le « surinvestissement ». Dans les années 1970, la période de production diminue, la consommation est forte alors on assiste à un désinvestissement. III- Opposition forte au keynésianisme. Le monétarisme est une version modernisée de l’économie classique, qui se veut à la fois mode de raisonnement théorique et volonté politique assumée de combattre le keynésianisme. Milton Friedman fonde la dimension scientifique de sa démarche sur une analyse historique de l’évolution des prix et la quantité de monnaie en circulation aux Etats-Unis entre 1867 et 1960, travail colossal qu’il mène en collaboration avec Anna Schwartz. Des masses de statistiques utilisées et interprétées, il tire deux conclusions : - à court terme, la vitesse de circulation de la monnaie est constante ; - en tout temps et en tout lieu, l’inflation est un phénomène monétaire, assertion qui va le rendre célèbre. A partir de là, Friedman développe un arsenal théorique capable à ses yeux d’anéantir le keynésianisme, et ce sur deux aspects fondamentaux : l’analyse de l’inflation, du chômage et de leur rapport, d’une part, les recommandations de politique économique, d’autre part. Si l’idée que l’on se fait en général de Friedman est celle d’un théoricien de la politique monétaire, néanmoins son combat anti-keynésien a porté sur tous les aspects de la politique économique. Pour ce qui est de la politique de change, il rejette la dévaluation dans le cadre d’un système de changes fixes, dévaluation supposée augmenter les débouchés à l’exportation et donc la demande globale, avec comme conséquence un effet de relance. Pour lui, cette vision keynésienne est erronée et les changes fixes sont dépassés : le prix d’une devise relève du marché. Il préconise l’adoption des changes flottants, devenus la réalité du système monétaire international depuis 1973. Pour ce qui est de la politique budgétaire, il l’analyse à partir de sa théorie du revenu permanent. Il considère que chaque consommateur inscrit ses dépenses dans une perspective longue prenant en compte l’évolution probable de son revenu tout au long de sa vie. Toute mesure de relance par une augmentation des dépenses publiques ou une baisse des impôts modifie la situation des revenus à court terme, mais n’affecte pas fondamentalement le revenu permanent. Elle n’a aucun effet durable, si ce n’est souvent d’endetter l’État et de réduire les moyens dont il dispose pour faire fonctionner les services publics. En fait, ce qu’il reproche à Keynes et à ses disciples, c’est de croire que l’État peut réguler l’économie. Pour lui, l’État perturbe le marché et en réduit l’efficacité. L’efficacité du marché n’est d’ailleurs pas pour Friedman qu’économique, elle est aussi politique. La liberté d’entreprendre conduit inexorablement à la démocratie et au respect des libertés publiques. A ceux qui ont stigmatisé son soutien au régime de Pinochet au Chili, il a toujours répondu que le libéralisme économique adopté par la junte militaire finirait par l’emporter, affirmation que l’histoire a confirmée. Friedman a obtenu le prix Nobel en 1976. Cette reconnaissance n’a jamais entamé son besoin de réfléchir et de débattre. Parmi ses derniers combats, le plus remarquable fut celui pour la dépénalisation de la drogue. Au nom de la responsabilité des individus d’abord. Et aussi parce que là encore, l’État, en prétendant sauvegarder par la prohibition la santé publique, nuit à l’harmonie sociale : il favorise l’apparition d’un gangstérisme extrêmement violent gérant le trafic de drogue et les sommes colossales qu’il génère....


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